3 resultados para 240 Christian practice

em Université de Montréal, Canada


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Lâarchitecture au sens strict, qui renvoie à la construction, nâest pas indépendante des déterminations mentales, des images et des valeurs esthétiques, comme références, amenées par divers champs dâintérêt au problème du sens. Elle est, de par ce fait, un objet dâinterprétation. Ce quâon appelle communément « signification architecturale », est un univers vaste dans lequel sont constellées des constructions hypothétiques. En ce qui nous concerne, il sâagit non seulement de mouler la signification architecturale selon un cadre et des matières spécifiques de référence, mais aussi, de voir de près la relation de cette question avec lâattitude de perception de lâhomme. Dans lâétude de la signification architecturale, on ne peut donc se détacher du problème de la perception. Au fond, notre travail montrera leur interaction, les moyens de sa mise en Åuvre et ce qui est en jeu selon les pratiques théoriques qui la commandent. En posant la question de lâorigine de lâacte de perception, qui nâest ni un simple acte de voir, ni un acte contemplatif, mais une forme dâinteraction active avec la forme architecturale ou la forme dâart en général, on trouve dans les écrits de lâhistorien Christian Norberg-Schulz deux types de travaux, et donc deux types de réponses dont nous pouvons dâemblée souligner le caractère antinomique lâune par rapport à lâautre. Câest quâil traite, dans le premier livre quâil a écrit, Intentions in architecture (1962), connu dans sa version française sous le titre Système logique de lâarchitecture (1974, ci-après SLA), de lâexpression architecturale et des modes de vie en société comme un continuum, défendant ainsi une approche culturelle de la question en jeu : la signification architecturale et ses temporalités. SLA désigne et représente un système théorique influencé, à bien des égards, par les travaux de lâépistémologie de Jean Piaget et par les contributions de la sémiotique au développement de lâétude de la signification architecturale. Le second type de réponse sur lâorigine de lâacte de perception que formule Norberg-Schulz, basé sur sur les réflexions du philosophe Martin Heidegger, se rapporte à un terrain dâétude qui se situe à la dérive de la revendication du fondement social et culturel du langage architectural. Il lie, plus précisément, lâétude de la signification à lâétude de lâêtre. Reconnaissant ainsi la primauté, voire la prééminence, dâune recherche ontologique, qui consiste à soutenir les questionnements sur lâêtre en tant quâêtre, il devrait amener avec régularité, à partir de son livre Existence, Space and Architecture (1971), des questions sur le fondement universel et historique de lâexpression architecturale. Aux deux mouvements théoriques caractéristiques de ses écrits correspond le mouvement que prend la construction de notre thèse que nous séparons en deux parties. La première partie sera ainsi consacrée à lâétude de SLA avec lâobjectif de déceler les ambiguïtés qui entourent le cadre de son élaboration et à montrer les types de legs que son auteur laisse à la théorie architecturale. Notre étude va montrer lâaspect controversé de ce livre, lié aux influences quâexerce la pragmatique sur lâétude de la signification. Il sâagit dans cette première partie de présenter les modèles théoriques dont il débat et de les mettre en relation avec les différentes échelles qui y sont proposées pour lâétude du langage architectural, notamment avec lâéchelle sociale. Celle-ci implique lâétude de la fonctionnalité de lâarchitecture et des moyens de recherche sur la typologie de la forme architecturale et sur sa schématisation. Notre approche critique de cet ouvrage prend le point de vue de la recherche historique chez Manfredo Tafuri. La seconde partie de notre thèse porte, elle, sur les fondements de lâintérêt chez Norberg-Schulz à partager avec Heidegger la question de lâÊtre qui contribuent à fonder une forme dâinvestigation existentielle sur la signification architecturale et du problème de la perception . Lâéclairage de ces fondements exige, toutefois, de montrer lâenracinement de la question de lâÊtre dans lâessence de la pratique herméneutique chez Heidegger, mais aussi chez H. G. Gadamer, dont se réclame aussi directement Norberg-Schulz, et de dévoiler, par conséquent, la primauté établie de lâimage comme champ permettant dâinstaurer la question de lâÊtre au sein de la recherche architecturale. Sa recherche conséquente sur des valeurs esthétiques transculturelles a ainsi permis de réduire les échelles dâétude de la signification à lâunique échelle dâétude de lâÊtre. Câest en empruntant cette direction que Norberg-Schulz constitue, au fond, suivant Heidegger, une approche qui a pour tâche dâaborder lâ« habiter » et le « bâtir » à titre de solutions au problème existentiel de lâÊtre. Notre étude révèle, cependant, une interaction entre la question de lâÊtre et la critique de la technique moderne par laquelle lâarchitecture est directement concernée, centrée sur son attrait le plus marquant : la reproductibilité des formes. Entre les écrits de Norberg-Schulz et les analyses spécifiques de Heidegger sur le problème de lâart, il existe un contexte de rupture avec le langage de la théorie quâil sâagit pour nous de dégager et de ramener aux exigences du travail herméneutique, une approche que nous avons nous-même adoptée. Notre méthode est donc essentiellement qualitative. Elle sâinspire notamment des méthodes dâinterprétation, de là aussi notre recours à un corpus constitué des travaux de Gilles Deleuze et de Jacques Derrida ainsi quâà dâautres travaux associés à ce type dâanalyse. Notre recherche demeure cependant attentive à des questions dâordre épistémologique concernant la relation entre la discipline architecturale et les sciences qui se prêtent à lâétude du langage architectural. Notre thèse propose non seulement une compréhension approfondie des réflexions de Norberg-Schulz, mais aussi une démonstration de lâincompatibilité de la phénoménologie de Heidegger et des sciences du langage, notamment la sémiotique.

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Cette thèse sur lâoeuvre de Christian Bobin (1951-) porte aussi et avant tout sur le lyrisme et le désenchantement contemporains. En posant pour horizon ces deux objets de discours, jâinterprète le discours éthique et poétique sur lâ« enchantement simple » chez lâauteur français. Dans une perspective herméneutique, il s'agit d'éprouver l'hypothèse selon laquelle les oeuvres de Bobin véhiculent un discours poétique « répliquant » (Ricoeur) à un certain discours intellectuel dominant, s'énonçant contre lui, mais aussi en réitérant plusieurs de ses credo. La première partie annonce la posture théorique et la méthode (comparatiste), puis définit le lyrisme et le désenchantement comme horizon dâinterprétation. La seconde partie, qui interroge lâidentité « poéthique » (Pinson) de lâauteur (entendu comme catégorie du texte), dévoile la manière dont lâauteur prend acte du désenchantement et du nihilisme : en masculinisant le désenchantement, le reliant au logos, et en féminisant lâenchantement, lâassociant au muthos. Le parti pris du temps authentique est soutenu par la valorisation de conduites et dâattitudes temporelles relevant de lâéthique de lâauthenticité (Rousseau), alors que le parti pris du féminin correspond à la valorisation dâattitudes relevant de lâéthique de la bonté (Levinas). Puisque la première éthique mise sur le temps du sujet et que la seconde favorise le temps de lâautre, un premier paradoxe émerge au coeur des messages spéculatifs véhiculés, dont on prend la mesure grâce au discours de lâauteur sur le temps, les hommes, les femmes et la bonté. Dans la troisième partie, je mets au jour le grand projet éthique dont lâauteur investit son oeuvre : écrire pour prendre soin, soigner. Après avoir défini ce que jâappelle « lâécriture du care » chez Bobin, je mâattarde aux figures féminines fondatrices de lâoeuvre et constate que lâambition est triple chez lâauteur : premièrement, prendre soin du présent, deuxièmement, protéger les femmes de la misogynie et troisièmement, revaloriser les attitudes care qui leur sont traditionnellement reconnues et comprendre, dédramatiser, esthétiser leur « folie ». Apparaît alors un second paradoxe : la valorisation simultanée de figures charnelles inscrites dans la temporalité (maternité) et de figures atemporelles, hors temps (extase). Enfin, un regard sur les « femmes à venir » bobiniennes montrera trois figures promises à la pratique du soin promue par lâauteur. Au final, câest non seulement la poéthique bobinienne qui est mise en lumière, mais aussi des postures éthiques et poétiques centrales en Occident, que plusieurs poètes lyriques adoptent « en temps de détresse » (HÃlderlin).

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Réalisé en cotutelle avec l'Université de la Sorbonne - Paris IV