95 resultados para "Think aloud"
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Cotutelle de thèse réalisée en littérature comparée (option épistémologie) avec l'Université de Montréal sous la direction de Terry Cochran et en philosophie avec Paris X (Nanterre) sous la direction d'Alain Milon.
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Ce mémoire a pour objet l’analyse du discours situationniste dans l’œuvre de l’auteur québécois Réjean Ducharme, plus particulièrement dans Le nez qui voque (1967), L’hiver de force (1973) et Dévadé (1990). Partant du postulat que Ducharme a pu entrer en contact avec les idées issues du mouvement contre-culturel français de l’Internationale situationniste (1957-1972), il s’agit de repérer les similitudes entre les deux corpus et d’analyser de quelle manière celles-ci travaillent l’œuvre de Réjean Ducharme. Notre analyse micro-textuelle comparative se déploie sur trois axes principaux. Il est tout d’abord question de la place de l’art dans la société de l’époque et de la résistance à son institutionnalisation. Nous abordons ensuite les conceptions ducharmienne et situationniste de la ville qui, sur plusieurs points, se recoupent et se répondent. Finalement, nous analysons le discours économico-politique émanant des deux corpus, insistant sur la manière dont autant les personnages ducharmiens que les membres de l’Internationale situationnistes résistent à l’organisation capitaliste et hiérarchique de leur époque, lui préférant un idéal social basé sur le jeu, l’amitié et l’amour. Nous montrons que le discours situationniste est omniprésent dans l’œuvre ducharmienne et qu’il permet de souligner que, contrairement à ce que plusieurs critiques affirment, Réjean Ducharme est bel et bien un auteur politique.
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Ce mémoire s’inscrit dans un contexte où les inégalités sociales ne cessent d’augmenter. Dans les sociétés occidentales, le fossé entre les riches et les pauvres se creuse de plus en plus et celui-ci influence les inégalités de santé. À Montréal, il existe un écart d’espérance de vie de plus de dix ans entre les résidents des quartiers les plus riches et ceux des plus pauvres. Ce mémoire se penche sur ce phénomène en s’attardant aux liens entre les inégalités de santé et le sentiment d’appartenance des résidentes d’Hochelaga-Maisonneuve. À travers l’analyse d’un corpus de données recueillies par une recension des écrits, par des entretiens semi-dirigés ainsi que par des séances d’observations participantes, des pistes de réflexion à ce sujet s’en dégagent. Après avoir exposé une recension des écrits brossant les principaux concepts utilisés dans ce mémoire, ainsi qu’un cadre méthodologique décrivant la cueillette de données et le contexte de l’étude, la perception qu’ont les répondantes de leur santé, ainsi que les facteurs y contribuant sont adressés. Les inégalités de santé étant comprises au-delà de leur aspect individuel, ce projet met de l’avant l’importance des environnements physique et social ainsi que des dynamiques d’inclusion et d’exclusion sur la création de celles-ci.
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L’étude des œuvres et de la correspondance de Johann Joachim Winckelmann, produites entre 1755 et 1768, offre un regard nouveau sur l’amour entre hommes au 18e siècle et sur sa relation à la construction de la masculinité. Le cas de Winckelmann illustre le caractère construit et changeant de l’érotisme. En effet, l’influence de l’exemple hellénique est visible dans le fantasme homoérotique qu’il élabora dans ses œuvres dans le but de s’expliquer ses désirs. L’Antiquité, par son autorité culturelle, représenta un espace relativement sécuritaire où Winckelmann put exprimer sa sensibilité homoérotique à laquelle le contexte occidental était alors très défavorable : la littérature antique exaltait l’affection entre hommes et sa statuaire, le corps masculin nu. Le fantasme que fit Winckelmann fut capital pour sa compréhension et la justification de ses relations avec d’autres hommes, surtout après son arrivée en Italie en 1755. Loin de se cantonner à la répression de l’homoérotisme par la société européenne des Lumières, le cas de Winckelmann en illustre le potentiel d’intégration partielle. En effet, l’originalité de Winckelmann tient à sa façon de communiquer ses idéaux homoérotiques dans des textes savants, tout en rendant sa perception du beau masculin et son amour des hommes socialement acceptables. Enfin, plusieurs indices dans les œuvres et la correspondance de Winckelmann portent à penser qu’il était conscient de sa différence et qu’il se constitua entre 1755 et 1768 une communauté discrète d’hommes aussi sensibles aux désirs homoérotiques.
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Michel Foucault fait remarquer qu’il y a dans la conception des Lumières européennes une tension entre la « croissance de l’autonomie » et la « croissance des capacités » par la science et la technique (Foucault, 1994, p. 83). Or, dans « Qu’est-ce que les Lumières? », Kant privilégie clairement le premier volet, l’autonomie, tel qu’en témoigne sa définition : « sortie de l’homme de l’état de minorité, où il se maintient par sa propre faute ». Force lui est toutefois d’admettre que l’autonomie qui s’exprime dans le « penser par soi-même » nécessite un accès à l’espace public, car la liberté de pensée implique la possibilité de publier ses opinions et de penser avec autrui. Le texte de Kant évoque donc les conditions politiques permettant un libre accès au « public des lecteurs ». Il importe ainsi que le despote éclairé, en l’occurrence Frédéric le Grand, gouverne à tout le moins dans un esprit républicain en maintenant un espace public exempt de censure. Il importe en outre qu’il s’abstienne d’intervenir en matière religieuse. Ce n’est pas un hasard si le thème de la liberté de conscience religieuse occupe une large place dans le texte de Kant, car la tentation est grande pour l’autorité politique de bafouer cette liberté et d’instrumentaliser la religion à des fins politiques.