100 resultados para Art History, Architecture
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Cette thse a t effectue en cotutelle entre l'Universit Paris-Ouest-Nanterre-La Dfense et l'Universit de Montral. Elle a t ralise avec le logiciel LateX.
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Dans cette thse, jai tudi les alternatives aux communauts normatives proposes dans les romans suivants: What We All Long For de Dionne Brand, The Map of Love dAhdaf Soueif, Anils Ghost de Michael Ondaatje aini que Three Day Road et Through Black Spruce de Joseph Boyden. En utilisant un nombre de termes cls (les aspirations, la traduction (culturelle) subversive, la gurison, lautodtermination), jai examin la critiques des communauts normatives aussi bien que la configuration des communauts alternatives dveloppes dans les uvres cits ci-haut. Ltude de trois romans diasporiques et deux romans amrindiens ma permis dtablir un dialogue entre deux visions du monde ainsi quentre deux approches aux crises des communauts normatives. En effet, la conception dune communaut alternative prsente dans le roman de Boyden souligne le rle important que joue la famille dans la conception dune socit postcolonial alternative. Les romans diasporiques, en revanche, vitent de fonder leurs conceptions de la communaut alternative sur la famille traditionnelle comme unit dorganisation sociale. Les communauts alternatives proposes dans les romans diasporiques sont bases sur des alliances au-del des diffrences nationales, culturelles, religieuses et ethniques. Le premier chapitre a trait la communaut affective propose comme alternative la communaut multiculturelle canadienne. Le deuxime chapitre a trait la communaut alternative et la mezzaterra, lespace du quel cette communaut ressort, dans The Map of Love de Soueif. Dans le troisime chapitre, jai explor la relation entre la gurison, le toucher et l'mergence d'une communaut alternative dans Anil's Ghost dOndaatje. Dans le dernier chapitre, jai analys la faon dont l'affirmation de l'autonomie juridique et la narration pourrait contribuer la dcouverte de la vision qui guide la communaut Cri dpeint, dans les romans de Boyden, dans sa tentative de construire une communaut alternative postcoloniale. Mots cls: Communauts alternatives, traduction (culturelle) subversive, affect, communauts normatives en crise, multiculturalisme et gurison
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Pour respecter les droits dauteur, la version lectronique de ce mmoire a t dpouille de ses documents visuels et audiovisuels. La version intgrale du mmoire [de la thse] a t dpose au Service de la gestion des documents et des archives de l'Universit de Montral.
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Scnarios daveuglement dans la littrature dOrhan Pamuk, dErnesto Sbato, et de Jos Saramago analyse trois uvres importantes de trois auteurs contemporains : Mon nom est Rouge dOrhan Pamuk ; Rapport sur les aveugles du roman Hros et tombes dErnesto Sbato ; et Laveuglement de Jos Saramago. Malgr leurs diffrences, ces romans ont des points communs vidents, synthtiss dans la figure de laveuglement. Cette figure signale lavnement, dans les textes, dun rgime de connaissance alternatif, centr moins sur le primat de la raison et du visuel que sur une nouvelle capacit cognitive, base sur une logique spciale du destin. Laveuglement souvre galement sur une nouvelle comprhension de lhistoire, grce une capacit du rcit de fiction qui passe par le point de fuite de la ccit. Pour Pamuk, laveuglement est le couronnement paradoxal dune vision du monde, gravement mise en crise la fin du XVIe sicle par le perspectivisme et le ralisme de la Renaissance, la voie dentre vers un monde imaginal qui nest plus accessible limaginaire occidental. Pour Sbato, il reprsente la variante renverse dune qute de labsolu qui passe par les antres de linceste, de lenfer et du crime, tandis que le monde dcrit par Saramago est un monde qui sombre sur la pente de la dchance, en suivant une logique implacable. Il est lquivalent de plusieurs formes de ccit qui menacent le monde contemporain, comme le fondamentalisme religieux, lhomognit prconise par la socit de masse, lexclusion raciale, loppression idologique. La thse se divise en trois parties, La violente beaut du monde, Un mythe hrtique de la caverne et Une pidmie cause inconnue, chacune dentre elles analysant luvre dun auteur, mais tablissant galement des liens avec les autres chapitres. Lapproche adopte est interdisciplinaire, un croisement entre tudes littraires, philosophie et histoire de lart. Dans leur qute de nouveaux concepts et de nouvelles formes de pense qui scartent du modle rationnel dominant de la modernit, les trois auteurs partent de la prsupposition que regarder les choses nest pas du tout lquivalent de voir les choses. Ils tentent darticuler une logique du voir qui ressemble plutt la vision et la clairvoyance qu la conformit logique. La figure de laveuglement sert de tremplin vers le monde imaginal (Pamuk), la pense magique (Sbato) et la vision dystopique (Saramago) des espaces ontologiquement diffrents o les auteurs mnent leurs attaques contre la rationnalit tout prix. Cest prcisment ces espaces que nous avons choisi dexplorer dans les trois romans. Nous soutenons galement que ces trois textes proposent un nouveau rgime de connaissance qui met en question les rgles de pense hrites de la Renaissance et surtout des Lumires, qui constituent un discours dominant dans la culture visuelle et philosophique moderne.
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Le tableau de Jean-Baptiste Belin de Fontenay intitul Vase dor, fleurs et buste de Louis XIV est le morceau de rception que le peintre a prsent lAcadmie royale de peinture et de sculpture en 1687. Malheureusement peu tudi, ce tableau nen comporte pas moins trois problmatiques trs intressantes. Tout dabord, il rassemble trois genres de peinture dans une seule composition : la nature morte, le portrait et la peinture dhistoire, illustrs respectivement par les fleurs, le buste du roi et la pice darmure. Lassociation de ces trois genres dans un tableau de nature morte est peu commune dans la peinture franaise du 17e sicle. Il est donc ncessaire de vrifier sil existe un lien entre les fleurs, limage de Louis XIV et larmure. Ensuite, le contraste entre la polychromie des fleurs et la monochromie de la sculpture et de lameublement est frappante ; il est possible de lier ce contraste au phnomne des dbats entre le dessin et la couleur de lAcadmie royale de peinture et de sculpture la deuxime moiti du 17e sicle. Dailleurs, les fleurs, qui ntaient pas le sujet central dans le programme original de Le Brun, deviennent le sujet principal du tableau et occupent une place plus importante que le buste de Louis XIV. Cette modification na cependant pas choqu les juges de lAcadmie puisque la toile a t accepte sans contestation. Elle amne donc sinterroger sur la hirarchie des genres de peinture qui est la doctrine officielle de lAcadmie royale de peinture et de sculpture de lpoque. Le noyau de la recherche consiste vrifier si les fleurs noccupent quune simple fonction dcorative ou si elles peuvent tre associes des symboles. Notre recherche examine dabord lutilisation des symboles floraux dans la culture franaise du 17e sicle. Par la suite, elle tudie cette utilisation dans le domaine politique, savoir que les fleurs pourraient tre lies la louange de Louis XIV. Enfin, elle analyse les domaines artistiques et esthtiques, cest--dire la faon dont le tableau reflte, par lutilisation des symboles floraux, lvolution des thories de lart, la hirarchie des genres de peinture et les dbats du dessin et de la couleur, en France, durant la deuxime moiti du 17e sicle.
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Il est dsormais commun de reconnatre que le cinma, aujourdhui, smancipe de son dispositif mdiatique traditionnel, adoptant maintes formes lies aux champs culturels qui laccueillent : jeux vido, web, mdias portatifs, etc. Toutefois, cest peut-tre le champ des arts visuels et mdiatiques contemporains qui lui aura fait adopter, depuis la fin des annes soixante, les formes les plus dsincarnes, allant parfois jusqu le rendre mconnaissable. cet effet, certaines uvres sculpturales et installatives contemporaines uniquement composes de lumire et de vapeur semblent, par leurs moyens propres, bel et bien reprendre, tout en les mettant lpreuve, quelques caractristiques du mdium cinmatographique. Bas sur ce constat, le prsent mmoire vise analyser, sur le plan esthtique, cette filiation potentielle entre le mdia-cinma et ces uvres au caractre immatriel. Pour ce faire, notre propos sera divis en trois chapitres sintressant respectivement : 1) lclatement mdiatique du cinma et sa requalification vue par les thories intermdiales, 2) au processus dvidement du cinma la perte de ses images et de ses matriaux dans les pratiques en arts visuels depuis une cinquantaine dannes, et 3) au corpus de lartiste danois Olafur Eliasson, et plus spcialement son uvre Din Blinde Passager (2010), qui est intimement lie notre problmatique. Notre rflexion sera finalement, au long de ce parcours, principalement guide par les approches esthtiques et philosophiques de Georges Didi-Huberman et de Jacques Ranire.
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Notre analyse de limposante toile de Francisco Goya LAssemble de la Compagnie Royale des Philippines dite La Junte des Philippines (1815) vise sortir cette uvre de lisolement o les tudes antrieures lont en grande partie maintenue. Nous dsirons rinsrer ce tableau au cur des dynamiques artistiques et conomiques mondiales lore du XIXe sicle. Le regard lucide que nous portons sur le tableau de Goya sappuie sur une approche historique issue de la pense postcoloniale actuelle. Par un renversement de perspective depuis la salle de runion vers lempire espagnol, nous plaons luvre dans une trame de relations mondiales entre la mtropole et ses colonies. La Junte des Philippines rvle alors un point de vue particulier sur limprialisme espagnol en dclin. Loin dtre close sur elle-mme, luvre articule une srie de thmatiques qui rpondent aux exigences artistiques de lpoque, notamment de la bourgeoisie librale. Le traitement quopre La Junte de la commmoration dune rencontre dactionnaires met au jour une conception visuelle du capitalisme mercantile et financier prsent en Espagne et en Angleterre. Lintrigue artistique que dploie Goya possde une signification denvergure historique qui contribue la valeur dactualit de La Junte des Philippines.
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Aprs la Seconde Guerre Mondiale, on peut observer une inflexion de lusage de la couleur dans le cinma hollywoodien. Trop artificielle, la couleur a t relgue ses dbuts des genres irralistes (comdie musicale, western). Mais aprs la guerre, la couleur est utilise dans des films montrant le quotidien de lAmrique, et devient une nouvelle faon dapprhender certaines questions contemporaines. La couleur nest plus un ornement ou un perfectionnement superflu, elle est porteuse de sens, au mme titre que les autres lments de la mise en scne. Les couleurs vives et lexacerbation de lartifice sont dsormais utilises par certains cinastes dans un autre but que le seul plaisir de limage colore : parfois avec ironie, voire un pessimisme sous-jacent. Lenjeu esthtique de la couleur au cinma doit en effet tre situ dans le contexte historique de laprs guerre. La dvalorisation de la couleur dans lhistoire de lart est ancienne, celle-ci ayant souvent t associe depuis lAntiquit au maquillage fminin et lillusion. Le cinma hollywoodien des annes cinquante modifie justement limage de la femme : on passe de la femme mythifie des femmes de chair et de sang, plus sexualises, et aussi lvocation des rapports sociaux du quotidien. travers lactrice, et la faon dont celle-ci manipule la couleur ou bien existe travers elle, la couleur se libre des prjugs, et trouve son indpendance, travers une libration de lexpressivit, et un refus du seul mimtisme.
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Le portrait captive lorsquil est envisag comme prsence humaine et quil tend se soustraire linterprtation analytique. Prenant appui sur ce constat, le mmoire se penche sur la rponse spectatorielle induite par des portraits photographiques dont lopacit pose un dfi lattribution de significations prcises. Ces portraits, qui abordent le thme de la mort, appartiennent au corpus "What Remains" (2000-2004) de lartiste amricaine Sally Mann. Ils ractualisent le procd obsolte du collodion, revisitent le vocabulaire formel du pictorialisme et voquent limagerie mortuaire du 19e sicle. Par ces citations historiques, les uvres gnent la lecture du rfrent et introduisent des renversements de sens: elles troublent toute certitude dans la perception et toute littralit dans linterprtation. Le mmoire tudie les diverses stratgies citationnelles la source de cette opacification et examine comment celles-ci tendent tablir les conditions de lexprience esthtique. Aprs avoir rvalu certains prsupposs thoriques sur la photographie, les paramtres techniques, formels et iconographiques des uvres sont passs en revue afin dvaluer leur impact respectif. En sappuyant sur un cadre issu de la thorie des mdias et de la psychanalyse, le travail du mdium merge comme le principal dterminant de lexprience de ces portraits contemporains.
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Depuis longtemps dj, les arts visuels se dmarquent par leurs rapports proches quoique cratifs avec les dveloppements technologiques des socits modernes. Pour les muses, Internet constitue une opportunit de rejoindre des publics qui savrent de prime abord moins accessibles. Ce nouvel acteur dans le monde de l'art occupe une place croissante dans la prsentation des oeuvres tout en jouant un rle dterminant dans la diffusion et donc dans le retentissement qu'elles ont auprs de publics aux attentes changeantes. Alors que le muse diffusait autrefois ses collections et connaissances par les expositions et les catalogues, le cyberespace est aujourdhui un nouveau lieu public quil lui convient dinvestir. Linternaute est souvent isol dans sa qute dune trouvaille parmi la diversit de loffre technologique. Nous proposons limage alternative du flneur comme mtaphore oprationnelle afin danalyser la relation entre linternaute et lexposition. Les oeuvres sont transposes dans le virtuel par le mdium numrique, le mme langage qui sous-tend lexposition dans son ensemble, un transfert dont les implications sont nombreuses. La reproduction, par sa nature dsacralise, autorise la manipulation virtuelle. Cest une nouvelle forme de participation qui est exige des spectateurs, non pas en termes dacquisition rationnelle de connaissances, mais de manire ludoducative, par cette mme manipulation de limage. Dans le but de souligner lauthenticit de loeuvre originale par la prsentation de son quivalent numrique, lexposition virtuelle est souvent mdiatrice et documentaire avant tout, privilgiant lobservation technologique didactique.
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Le graffiti est depuis longtemps associ au vandalisme dans les mtropoles o il prolifre. Il sintgre au paysage urbain un point tel que, mme sil procde dune logique de visibilit et de promotion, nous parvenons ne plus le remarquer. Pourtant, sa prsence suscite toujours la colre des citoyens propritaires de murs vandaliss et des autorits municipales qui, chaque anne, dpensent de grosses sommes dargent pour leffacer. Malgr les restrictions et les amendes, le graffiti est nanmoins devenu un vritable phnomne dart urbain : des artistes graffiteurs ont atteint la notorit en dehors de leur sous-culture et ont pu exposer lgalement leur travail, du fait dun intrt croissant du milieu officiel de lart. Celui-ci contribue faire grandir lengouement et lenthousiasme pour une pratique dart urbaine. Le graffiti illustre lexpression dune identit qui sapproprie et subvertit les surfaces urbaines de la ville, au moyen dun nom propre fictif qui na aucune lgitimation juridique et lgale. De plus, lapplication et la diffusion de la signature graffitique communiquent des valeurs qui guident et dfinissent toute la sous-culture du graffiti. Ces valeurs sont culturellement considres comme masculines : le risque, le dfi et la dissidence. La figure de lartiste graffiteur apparat ainsi comme une figure marginale et rebelle. Un tel portrait laisse alors entrevoir une culture fortement machiste, dautant plus que les garons qui exercent le graffiti sont beaucoup plus nombreux. Or, si les femmes artistes de la communaut graffitique reprsentent une minorit, cest notamment parce que leur attrait pour une pratique illicite, nocturne et dangereuse est moindre. partir dune approche qui touche aux gender studies et certains concepts traditionnels de lhistoire de lart, nous cherchons expliquer lintrt gnralement plus faible des femmes pour le graffiti. Nous dsirons galement dmontrer comment lexercice des artistes fminines du graffiti se distingue de celui de leurs homologues masculins. De quelle manire se dtermine leur exprience? Leur iconographie sert-elle les dfinir? Quelles sont leurs opinions et leurs perceptions sur leur propre culture? Finalement, comment caractrisent-elles leur statut de femme artiste au sein dune communaut "machiste"?
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Le prsent mmoire porte sur lun des peintres nerlandais les plus connus de son poque, Cornelis Troost (1696-1750). Celui-ci tire son succs du traitement et de loriginalit de ses sujets dans la confection de ses scnes de thtre, dont cinq sont abordes ici. Troost fut lui-mme acteur de profession avant de se consacrer au mtier de peintre. Tout comme les uvres de Troost, lart hollandais du XVIIIe sicle est un sujet rarement abord en histoire de lart. Plusieurs lments historiques des Pays-Bas, notamment certains des bouleversements politiques, sont indispensables afin d'acqurir une meilleure comprhension des uvres thtrales de Troost. Dans ses scnes de thtre, Troost embrasse le ct thtral de celles-ci. Ses uvres portent le mme titre que les pices desquelles elles sont tires. De plus, Troost introduit ses personnages de prs et cette particularit met l'accent sur les motions des personnages et sur laction. Un parallle est trac avec Jan Steen et Grard De Lairesse, eux-mmes des artistes hollandais sinspirant du thtre. La narration dans les uvres de Troost est galement un point important afin de bien comprendre ses scnes de thtre.
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Cette thse porte sur les gestes et attitudes qui ont caractris la figure aristocratique dans lart europen entre 1661 et 1789. Cet intervalle correspond la dure de vie dun paradigme corporel noble appel le bon air et la bonne grce , de son laboration la cour de Louis XIV et de sa diffusion hgmonique en Europe, jusqu son rejet dfinitif la Rvolution franaise. La socit dAncien Rgime a dploy tout un arsenal de moyens (exercices, instruments orthopdiques,) pour intrioriser une grce qui devait paratre inne et prouver la noblesse. Le matre danser dtenait le monopole de linculcation de cette grce et de son laboration suivant des critres hautement esthtiques. Les gestes et positions inventoris ici, sont dcrits et associs leurs connotations dorigine, montrant quune connaissance approfondie et minutieuse de la gestuelle peut affiner notre comprhension dun large pan de lart des XVIIe et XVIIIe sicles. Lauteur dmontre que cette hexis corporelle contemporaine transcende tous les domaines concerns par le corps noble (ducation, thtre, danse, opra, arts martiaux, etc.) et en vient infiltrer la majorit des genres picturaux, bousculant les traditions artistiques dj en place et saffichant comme une alternative moderne la grce des Anciens. Le portrait, la gravure de mode, les figurines de porcelaine, les vues de villes et de jardins sont les plus touchs par ce phnomne. La bonne grce saffirme ainsi dans une culture visuelle qui, par ricochet, en vient renforcer les pratiques sociales dont elle tait le reflet. Cet aller-retour des attitudes aristocratiques entre lart et la vie occasionne la standardisation de la figure et du corps aristocratiques. Dans la pastorale, la peinture dhistoire et la scne de genre, lidal aristocratique se manifeste, tantt en ngatif dans la figure du paysan, du Pierrot et de lArlequin, tantt de manire idalise dans celles du berger et du hros galants. La substitution de gestes emphatiques et dexpressions faciales explicites par une gestuelle fonde sur la retenue et la dissimulation des passions, fondera une nouvelle historia moins lisible que la traditionnelle, mais plus subtile et insinue, rpondant ainsi mieux au got et la sensibilit aristocratique.
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Cette thse propose une analyse de la question de la survivance notion ayant retenu lattention de penseurs issus de diffrentes disciplines tels que Janine Altounian, Jacques Derrida et Georges Didi-Huberman dans luvre de Sarah Kofman, plus particulirement dans son rcit autobiographique intitul Rue Ordener, rue Labat, paru en 1994. Quatre grandes orientations guident ce travail dont lapproche thorique se situe la croise de la littrature, de la philosophie, de la psychanalyse, de lhistoire (tant sociale que de lart) et du juridique. Premirement, nous nous intressons ce quimplique non seulement le fait d chapper la mort , en observant les moyens mis en uvre pour y parvenir, mais aussi celui de continuer vivre aprs lvnement de la Shoah. Deuximement, nous tudions les diffrentes manifestations de la survivance active de lenfant en nous (J.-B. Pontalis) de mme que celle de lobjet perdu dans le travail de deuil impossible, encore autrement interminable , qui a pris corps dans luvre de Sarah Kofman. Troisimement, nous abordons la survivance au sens du Nachleben dAby Warburg et reprons la trace des autres crits de la philosophe, elliptiquement condenss dans son rcit par la reprise de thmes, le retour de sujets antrieurement voqus. Quatrimement, nous interrogeons la locution pronominale se survivre et la porte de ses complments : dans son uvre , dans son tmoignage , dans les mmoires . Parmi les points qui sont analyss en profondeur dans les chapitres de cette thse, notons les motifs du ressentiment, du double tragique, du pardon et de loubli, de la disgrce , de la honte et de la culpabilit, ainsi que les diffrentes modalits de la survivance la capacit dadaptation et le rle des mres, la lecture, le rire, les arts visuels mises en uvre par Sarah Kofman. Dans cette uvre-vie (Pleshette DeArmitt), ce corpus singulier et unique, il sest toujours agi de ceci, quoi quil lui en cota : affirmer sans cesse la survie , selon lexpression de Derrida.
