434 resultados para Dynamique d’acquisition et d’utilisation
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Cet article a pour but d’articuler la question des rapports entre raison et passions à l’âge classique en partant d’une investigation philosophique du célèbre récit de Mme de Lafayette, paru en 1678. Nous chercherons à montrer que La Princesse de Clèves met au jour, par une éclatante résonnance intertextuelle, la vaste reproblématisation morale et anthropologique du rapport entre raison et passions qui s’opère dans la deuxième moitié du XVII e siècle, sous l’impulsion notamment de la radicalisation janséniste des thèses augustiniennes. Nous verrons que le rôle architectonique qui était jusqu’alors dévolu à la raison depuis Platon, en tant que faculté souveraine capable de commander pour ainsi dire les passions « d’en haut », s’y trouve pour une large mesure relativisée, ce qui préfigure le renoncement humien à la représentation de la raison comme partie supérieure et rationnelle de l’âme.
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À première vue, la responsabilité morale serait incompatible avec le déterminisme causal, le premier requérant un contrôle total sur sa personne et le second soutenant que nos actions sont fortement influencées (ou même dictées) par celles des autres. Dans cet article, je me positionnerai contre l’incompatibilisme, dont l’erreur résulte de la conception du libre arbitre. Si une personne s’avère jouer un rôle nécessaire dans l’obtention d’une action ou d’une conséquence, elle en est la cause principale bien qu’elle ne détienne pas un contrôle total sur sa personne. Cet article cherchera à établir les conditions permettant d’identifier les personnes jouant un rôle nécessaire dans la séquence causale et celles qui n’en jouent pas. Dans un premier temps, je reprendrai la théorie de John Martin Fisher et de Mark Ravizza : un individu est moralement responsable lorsqu’il détient un contrôle de guidage. Le contrôle de guidage doit être distingué du contrôle régulateur. Sommairement, le contrôle de guidage est détenu par l’individu étant à la source de la séquence causale, et le contrôle régulateur est détenu par l’individu qui peut influencer l’orientation cette séquence causale. Dans un second temps, j’arguerai, contre Fisher et Ravizza cette fois-ci, que la détention du contrôle régulateur permet également d’imputer une responsabilité morale.
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Le thème de l’émergence de la Raison à partir du mythe est central à La dialectique de la Raison et à l’entreprise générale de l’École de Francfort. C’est que ce qui s’annonçait comme une libération par rapport à la pensée mythique et à la domination justifiée par celle-ci s’est retourné : la liberté vis-à-vis de l’arbitraire de la nature s’est payé d’un asservissement plus grand encore. Et, à son sommet, la raison a fini par replonger dans le mythe. Dans cet essai, nous proposons, en suivant Adorno, une analyse de cette «nouvelle domination» en montrant de quelle façon l’Aufklärung est venue restreindre le champ de la possibilité. Cela appelle à penser la domination non pas comme une simple imposition hétéronome, mais, plus fondamentalement, comme un étouffement du possible.
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L’ontologie de Leśniewski est un calcul général des noms. Elle fut créée par Leśniewski pour apporter une solution naturelle au paradoxe de Russell en théorie naïve des ensembles. L’ontologie a été perçue par ses défenseurs et par ses adversaires comme une théorie incompatible avec la théorie des ensembles. Dans le présent texte, nous montrons que l’ontologie de Leśniewski permet, au contraire, de définir une théorie des ensembles qui coïncide avec la théorie de Zermelo- Fraenkel.
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L'ouvrage Reasons and Persons de Derek Parfit a souvent été interprété par la critique comme une résurrection de la conception humienne de l'identité personnelle, qui pensait la personne comme un simple agrégat de perceptions. De féroces débats se sont concentrés autour de cette inteprétation de Reasons and Persons dans la mesure où elle tend vers un fictionnalisme à propos de l'existence des personnes que des commentateurs comme Sydney Shoemaker et Quassim Cassam pensent carrément intenable. Malmené par la critique, Parfit développera plus tard une version plus subtile de sa théorie, en avançant la possible existence d'un schème conceptuel entièrement impersonnel qui posséderait un pouvoir explicatif et descriptif identique au nôtre. Nous examinerons comment il faut comprendre un tel schème conceptuel et présenterons quelques découvertes empiriques remettant en question la réelle équivalence d'un schème conceptuel impersonnel au nôtre.
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Ce texte porte sur les principales objections faites à la logique déontique, notamment le dilemme de Jorgensen et les paradoxes de Ross. Pour aborder ces points, nous présenterons d’abord la position de Weinberger quant à la façon dont il considère que la logique doit être appliquée au domaine normatif, ce qui nous permettra d’en arriver à sa critique de la logique déontique. Avant de présenter le dilemme et les paradoxes, nous verrons quelques notions de logique modale afin de faciliter la compréhension des objections et de la critique qui en sera faite. Finalement, nous proposerons une analyse formelle des paradoxes soulevés contre la logique déontique ainsi qu’une critique du présupposé réaliste implicite aux réponses faites au dilemme de Jorgensen. Nous serons alors en mesure de souligner quelques points importants à prendre en compte lors de la formalisation d’un discours.
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Quel est le statut ontologique du « possible » et du « réel » ? Sous l’angle de la substance, de la notion et du temps, l’un prend-il le pas sur l’autre, l’un est-il prioritaire ? Alors qu’Aristote et Hegel ont défendu l’idée que le réel jouit d’une primauté sur le possible, Heidegger et Bergson ont avancé la thèse inverse : ils ont laissé entendre que le possible a préséance sur le réel. Le dessein que nous poursuivrons ici possède deux volets : d’une part, nous chercherons à souligner la distance qui sépare le couple Aristote/Hegel de la pensée heideggérienne sur la question du possible ; d’autre part, et en particulier, nous tâcherons de montrer que si la thèse que soutient Bergson s’éloigne en apparence largement de la conception classique, elle la rejoint malgré tout à bien des égards.
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Dans ce texte, je propose d’adapter la théorie de l’agentivité collective de List et Pettit de manière à considérer les nations comme des agents. Cet exercice pourrait ainsi conférer un argument supplémentaire aux théories des droits collectifs s’intéressant aux groupes nationaux puisque ces derniers pourront véritablement être reconnus comme des sujets de droits, capables d’autodétermination et de revendications morales. La théorie des droits collectifs de Seymour sera utilisée comme modèle à cet égard. Bien que le libéralisme politique dans lequel s’inscrit Seymour refuse de se prononcer sur des problèmes métaphysiques, il est intéressant d’ouvrir la possibilité conceptuelle que des groupes nationaux soient des agents à part entière. Pour ce faire, il faudra déterminer comment un agent national peut prendre des décisions et comment il peut subir des actions, en plus d’étudier ce que cela pourrait impliquer pour la responsabilité collective des nations.
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Le modèle déductivo-nomologique domine depuis longtemps la réflexion philosophique concernant l’explication en science économique. Or, pour plusieurs, comme James Woodward et Tony Lawson, ce modèle ne considère pas suffisamment la causalité dans l’explication. L’objectif de cet article est double : 1- renforcer la critique que Tony Lawson adresse à l’économie contemporaine et 2- évaluer la théorie alternative qu’il propose, le « réalisme critique », qui tente de réintroduire la causalité dans l’explication en science économique. Nous conclurons que les considérations causales sont très importantes pour l’explication en science économique mais aussi pour bien comprendre les limites de cette science.
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N. Emrah Aydinonat (2008) offre une caractérisation des explications par la main invisible. Celles-ci seraient des explications partielles potentielles et seraient (1) en mesure de nous indiquer des capacités à l’œuvre dans le monde et (2) élargiraient notre horizon intellectuel en conceptualisant des possibilités jusqu’alors inédites. Je montre que Nancy Cartwright (2009) offre un argument permettant de douter de cette première possibilité. La science économique n’ayant que peu de principes sûrs à sa disposition et reposant ainsi sur des hypothèses auxiliaires, il est impossible d’effectuer des expériences galiléennes avec les modèles et de mettre au jour les capacités. La conception d’Uskali Mäki (2009) des modèles comme isolations et systèmes de représentation laisse penser que la deuxième possibilité est néanmoins fondée.
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La crise des fondements n’a pas affecté les fondements arithmétiques du constructivisme de Kronecker, Bien plutôt, c’est le finitisme kroneckerien de la théorie de l’arithmétique générale ou polynomiale qui a permis à Hilbert de surmonter la crise des fondements ensemblistes et qui a poussé Gödel, inspiré par Hilbert, à proposer une extension du point de vue finitiste pour obtenir une preuve constructive de la consistance de l’arithmétique dans son interprétation fonctionnelle « Dialectica ».
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Pour Jean Duns Scot (1265/66-1308), tout ce qui n’est pas contradictoire par essence peut être réalisé (possibilité synchronique). Cet aspect du possible, largement documenté dans la littérature récente, s’explique par la théologie scotiste où Dieu pense tout ce dont l’essence n’est pas contradictoire et peut, par sa toute- puissance, immédiatement poser chacun de ces possibles dans l’existence. On découvre néanmoins un deuxième ordre du possible chez Scot : comme le passé est nécessaire en tant que réalisé, le critère de non-contradiction à l’existant déjà réalisé s’ajoute ainsi au critère de non-contradiction de l’essence du possible à être. J’aimerais ici montrer que, pour Scot, le possible n’est pas que non-contradiction de l’essence de l’étant à être, mais que ce qui a été réalisé est aussi fonction du possible dans la mesure où il pose l’ordre à respecter quant à ce qui peut encore advenir.
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Cette étude vise à montrer que l’idéal de la vie mixte et autarcique du Philèbe n’est pas seulement conciliable avec la vie purement philosophique, mais s’y identifie complètement. Il est vrai qu’en 20b la vie philosophique, aussi appelée « la vie la plus divine de toutes » (33b), est rejetée du lot des vies aptes à fournir le bonheur, et ce, précisément en fonction de son manque d’autosuffisance. Ce qui laisse croire à une impossibilité d’assimiler les deux types de vies l’une à l’autre. Or non seulement le divorce de la vie philosophique et de la vie autarcique irait à l’encontre de l’ensemble du corpus platonicien, mais contredirait de surcroît plusieurs allégations internes au dialogue du Philèbe lui-même. Nous verrons que si « la vie la plus divine de toutes » semble au début du Philèbe incompatible avec les conditions du bonheur humain, l’évolution du dialogue montre, sans que cela soit explicite, que seul cet idéal de vie est en fait à même de l’accomplir.
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Le présent article propose une réflexion sur les multiples dimensions du concept de rêverie et sur les conditions entourant l’expérience esthétique telles qu’elles apparaissent dans Les Rêveries du promeneur solitaire. En filigrane, nous tentons également de positionner ce recueil dans la philosophie esthétique du siècle de Lumières. Au fond, la thèse centrale ici est que chez Rousseau la contemplation de la nature devient, dans les bonnes conditions, une expérience esthétique où l’imagination transpose l’esprit dans un état qui s’approche du mysticisme.
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Le présent article propose une analyse comparative de l’Isagôgè et du Commentaire aux Catégories d’Aristote de Porphyre. Il s’agira de déterminer si le Commentaire aux Catégories d’Aristote permet de jeter quelque lumière sur le questionnaire porphyrien ou de trancher le débat qui a mené à la célèbre querelle des universaux.