2 resultados para Workfare
em Université de Lausanne, Switzerland
Resumo:
RESUMECette recherche empirique porte sur les emplois temporaires subventionnés (ETS) instaurés dans le cadre du chômage et de l'aide sociale en Suisse depuis une dizaine d'années. La mise en place de politiques d'activation dans le cadre de la protection sociale met l'accent sur les liens explicites, souvent réglementaires, qu'entretiennent actuellement la protection sociale, les politiques de l'emploi et le marché du travail dans les pays industrialisés. Ces transformations ont largement contribué au développement d'activités exercées en marge du marché de l'emploi. Dans le cadre du chômage, comme dans celui de l'aide sociale, une mise au travail peut être exigée en contrepartie du versement des indemnités ; en Suisse, on nomme ce procédé l'assignation au travail. L'assignation est le processus par lequel un-e conseiller?ère en placement peut contraindre, sous peine de sanction (suppression des indemnités pour un temps déterminé) une personne au chômage (inscrit-e auprès d'un office régional de placement) à souscrire à une mesure du marché du travail (MMT), particulièrement les ETS.Cette recherche propose une analyse de l'assignation à un programme d'emploi temporaire sous l'éclairage de la sociologie du travail. Elle adopte une perspective compréhensive attentive aux tensions que vivent les individus pris dans une situation de travail hybride et inédite qui les place aux frontières des différentes catégories administratives de chômage, d'inactivité et de population occupée. Partant d'une étude empirique auprès de personnes assignées, cette recherche mène une analyse qualitative des conditions et de l'organisation du travail en ETS, des modalités contractuelles et statutaires des personnes assignées à une activité de travail contrainte et matériellement non reconnue, puisque non salariée. Elle s'attache également à cerner le vécu de l'assignation au travail, ainsi que le sens que les personnes lui attribuent dans leur trajectoire biographique et professionnelle.SUMMARYThis research investigates a specific and new form of labor, namely «temporary subsidized jobs» {emplois temporaires subventionnés, ETS) that have been developed since the late 1990s in Switzerland in the context of unemployment and social assistance benefits. Although ETS are specific to Switzerland, they echo similar «workfare» measures imposed on unemployed and welfare recipients introduced in recent years in almost all industrialized countries. Indeed, the evolution of public policies and the generalization of «active labour-market policies» {politiques d'activation) have become central to social protection in the majority of Western countries and have emerged in parallel to the expansion of work activities situated at the margins of traditional wage- labor.My analysis of the ETS phenomenon is informed by labor sociology and discusses the pertinence of a classical approach in grasping this hybrid and new work situation, which sets individual persons at the border between various administrative categories such as «unemployed», «inactive» and «at work». I investigate in particular the issue of contractual and statutory modalities imposed on persons who have been assigned to a form of activity that is both constraining as well as materially non-recognized (as it remains outside of traditional wage-labor forms). In order to understand ETS conditions and labor organization, my fieldwork consist of interviews of persons who have been assigned to it and observations. I investigate their personal experience, as well as the meaning that these individuals attribute to the ETS experience in the context of their biographical and professional trajectory.
Resumo:
Cette thèse doctorale étudie le rôle de la citoyenneté Suisse et le modèle libérale de l'Etat social dans la production du racisme institutionnel au sein des services sociaux en Suisse. Cette thèse pose la question comment le régime de la citoyenneté Suisse rend possible et contraint les travailleurs sociaux à racialiser et discriminer leur clients avec des différences culturelles alors que les normes de l'aide sociale (normes de CSIAS) ne prévoient pas des traitements différentialistes selon la culture ou l'origine. Le modèle théorique du racisme institutionnel développé se passe sur une approche néo- institutionaliste et des ethnie and racial studies, prenant en compte le niveau individuel, collectif et institutionnel. En incluant ces deux approches, on dépasse le déterminisme des structuralistes dans les études sur le racisme institutionnel. Cette recherche qualitative montre que les travailleurs sociaux utilisent les ressources de la citoyenneté Suisse, de l'Etat social Suisse et leur expériences personnelles quand ils interagissent avec des clients. En plus, cette thèse démontre que le workfare logique en combinaison avec l'idée de l'assimilation culturelle rend possible la production d'un discours sur la nécessité de mériter d'être un membre de la communauté nationale et d'accéder à l'aide sociale. Cette compréhension néo-libérale de la citoyenneté renforce et légitime les travailleurs sociaux de racialiser et pratiquer la discrimination à l'égard de leurs clients et les rend incapable de développer une réflexivité critique. Toutefois, cette thèse montre également que les travailleurs sociaux produisent du travail social interculturel s'ils ont pu développer une telle réflexivité critique dans les institutions de l'aide sociale qui mettent en avant une conception "individuelle" de l'aide sociale.-Cette thèse vise à aller au-delà du silence qui constitue les débats publiques et la recherche sur le racisme au sein des institutions publiques en Suisse. - This thesis questions the role of the Swiss citizenship regime and the Swiss liberal social welfare model in the production of institutional racism in social services in Switzerland. Considering the absence of intercultural formal guidelines in the norms of social welfare (SKOS norms), this research investigates how the Swiss citizenship regime constrains and enables social workers to racialise and discriminate against their clients with cultural differences. This thesis develops a model of institutional racism, taking into account ethnic and racial studies and a neo-institutionalist approach on institutions, addressing the individual, collective and institutional level. In this framework, this thesis allows to overcome the structuralist determinism in the studies on institutional racism. Based on a qualitative inquiry, this research shows that social workers use the resources from the Swiss citizenship regime, social welfare model and their personal experiences when they interact with their clients. This study also shows that the workfare logic in combination with the idea of cultural assimilation enables to produce a discourse on deserving social welfare and earning membership to the national community. This neo-liberal citizenship understanding reinforces and legitimises social workers to racialise and discriminate against their clients and hinders them to develop critical reflexivity. However, this thesis also shows that social workers are able to produce intercultural social work when they could develop such a reflexivity in social services with an "individual" social welfare conceptions. This thesis aims to go beyond a persisting silence regarding public debates and research on racism in public institutions in Switzerland.