13 resultados para Suomi - historia - 1920-luku - 1930-luku
em Université de Lausanne, Switzerland
Resumo:
RESUME Dalí et le dynamisme des formes. L'élaboration de l'activité « paranoïaque-critique » dans le contexte socioculturel des années 1920-1930 Rendre à nouveau lisibles des textes dont on ne sait plus reconnaître les enjeux historiques et cognitifs, tel est le principal défi que cet ouvrage consacré aux écrits surréalistes de Dalí se propose de relever. La thèse fait ressortir l'image sans doute un peu déroutante d'un créateur stratège qui, assimilant de manière originale les savoirs les plus variés et dialoguant avec les intellectuels de son temps, propose au tournant des années 1930 une théorie du surréalisme novatrice, capable de redynamiser un groupe en pleine crise. L'étude, combinant des perspectives sociologiques et linguistiques, explore tout d'abord les écrits à caractère manifestaire et dessine les traits conceptuels et stylistiques qui font la singularité du projet de Dalí dans le cadre du mouvement surréaliste. S'inspirant des images-devinettes, de la production des fous, de l'interprétation des figures aux formes indéterminées, le Catalan conçoit une méthode créative et cognitive qui se fonde sur une pensée subconsciente active, schématisant et fertilisant automatiquement toute donnée perçue. Dans le domaine de la peinture, ce sont les formes des objets qui sont surdéterminées par les désirs subconscients du créateur et du spectateur et qui acquièrent ainsi des significations inattendues. Dans le domaine de l'écriture, ce sont les formes sonores et graphiques des mots ou encore l'ossature discursive qui, investies par les fantasmes de l'écrivain et du lecteur, génèrent une multitude d'images. A l'aune des modes de connaissance propres à l'époque, l'étude porte ensuite sur deux modèles de pensée - le paradigme photographique et l'imaginaire lié à la notion d'espace-temps développée par Einstein dans le cadre de la théorie de la relativité générale - qui sont en vogue pendant les années 1930 et que le peintre se réapproprie pour signifier la dimension « révélatrice » et « objective » de ses oeuvres. Premièrement, pour penser la méthode « paranoïaque-critique », le Catalan reprend et détourne les phases de production du cliché : loin de reproduire fidèlement le visible, le dispositif photographique dalinien permet de révéler les pensées subconscientes. Deuxièmement, dès 1933-1934, Dalí reformule le modèle de l'espace-temps de la relativité générale d'Einstein pour penser la façon dont une entité invisible (le fantasme) s'objective et se matérialise dans la réalité extérieure. L'étude du dynamisme psychique conféré par Dalí aux formes des objets, aux formes verbales et picturales permet finalement de mettre en lumière le foisonnement mais aussi l'extrême cohérence de l'univers surréaliste du Catalan, et de souligner la valeur de l'approche « paranoïaque-critique » de la réalité tant sur le plan de l'histoire culturelle que sur le plan de la connaissance.
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Le but principal de ce travail est de comparer les idées sur la langue et sur la linguistique a l'intérieur de deux processus de « construction de monde », à savoir le réagencement de l'Europe après la Première guerre mondiale et la création du monde nouveau voulu par l'Union soviétique. La comparaison est rendue pertinente par le fait que ces deux « constructions de monde » eurent lieu dans des atmosphères idéologiques opposées, puisque la Première guerre mondiale et la révolution bolchevique s'opposent radicalement en représentant, respectivement, le triomphe des nations et celui de l'internationalisme de classe. La comparaison se fera aussi à l'intérieur de l'Union soviétique, puisque l'internationalisme des années 1920 laissera la place dans les années 1930 et jusqu'à la mort de Staline en 1953 à un nationalisme soviétique représenté par la métaphore de la « citadelle assiégée ». L'hypothèse du travail est la suivante : la façon d'utiliser les faits de langue et la linguistique, et la façon de considérer l'objet-langue dans un processus de construction étatique dépendent de l'atmosphère idéologique à l'intérieur de laquelle cette utilisation a lieu. Dans la première partie, nous analysons les idées de trois linguistes professionnels (Antoine Meillet, Aleksandar Belic et Jordan Ivanov) relatives au réagencement de l'Europe après la guerre. De l'analyse de ces trois corpus de textes ressortira une espèce de contradiction, puisque ces linguistes qui, au début du XXème siècle, entendaient user de la science linguistique pour asseoir sur des bases solides la nouvelle Europe, le firent avec une « conscience linguistique » d'inspiration romantique, tout droit sortie du XIXeme siècle. La nécessité de proposer pour l'Europe une solution pratique et durable a très certainement amené ces linguistes à privilégier, peut-être inconsciemment, des théories linguistiques certes dépassées, mais qui avaient l'avantage de considérer les langues comme des objets discontinus et homogènes. Dans notre deuxième partie consacrée à l'Union soviétique, nous analysons des textes (d'auteurs parfois méconnus) traitant de ce que nous avons appelé la « révolution en langue » : partant du principe que le monde nouveau de la dictature du prolétariat allait être totalement différent du monde que l'on avait connu précédemment, certains auteurs des années 1920 furent convaincus que ce monde nouveau allait avoir besoin d'une langue nouvelle. Mais au lieu d'attendre que cette langue nouvelle apparaisse spontanément, par évolution, certains proposèrent d'introduire consciemment dans la langue, par révolution, les changements selon eux nécessaires pour que la langue corresponde aux nouveaux besoins. Dans ce contexte, l'objet-langue est considéré comme un simple outil de communication qu'il est possible de modifier à sa guise, et la linguistique comme une discipline technique. Cette idée de changer la langue disparaîtra de l'URSS des années 1930, avec le passage vers le nationalisme soviétique. A la place, on préférera rappeler que les langues ne peuvent évoluer que par évolution, que l'on ne peut pas changer la langue, que l'on ne peut pas créer une langue selon notre volonté. Dans le contexte de la « citadelle assiégée », la langue russe deviendra le signe distinctif de l'Union soviétique qu'il sera impossible de toucher et de modifier. La langue n'est plus un outil, elle est désormais un symbole. Avec la comparaison de ces deux situations particulières (trois si l'on distingue les deux atmosphères de l'URSS), nous pensons avoir montré que l'apparition de certaines idées sur la langue et sur la linguistique est liée au contexte et aux besoins.
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Résumé : Nous nous proposons de suivre l'emploi et les réflexions autour du concept de «minorité linguistique» dans les travaux des linguistes soviétiques des années 1920-1930. L'État soviétique ne s'est pas uniquement formé suivant un principe terri-torial et géographique mais aussi selon un principe ethno-culturel. Dans les années 1920, nombre de linguistes ont participé aux recensements ethniques et linguis-tiques. Ils ont joué un rôle important dans la réalisation du premier recensement soviétique de 1926, en élaborant la nomenclature des ethnies d'Union soviétique et en les distinguant en différentes catégories (nation, peuple, ethnie, minorité linguis-tique) qui furent ensuite utilisées par les dirigeants dans l'organisation administra-tive de l'État. Nous nous arrêterons sur l'instrumentalisation du concept de «minorité linguistique», qui devient un objet de discours, et sur l'idée de mettre sur pied une politique linguistique en matière de minorités.