21 resultados para Rites et cérémonies politiques -- France
em Université de Lausanne, Switzerland
Resumo:
Les différents pays membres de l'UE connaissent des politiques dites de « conciliation de la vie professionnelle et familiale » qui correspondent à un ensemble de dispositifs hétéroclites, plus ou moins complexes, mais rarement cohérents. Alliant des objectifs tels que la hausse de la natalité, la protection des mères et des enfants, l'égalité entre femmes et hommes, la lutte contre la pauvreté des enfants et des familles monoparentales et l'activation des femmes, ces politiques sont fortement ancrées dans des traditions nationales de politiques familiales, d'emploi et fiscales. Ces politiques portent en elles l'héritage et les tensions de l'histoire d'un pays. Au moment où un nouvel acteur international, l'Union européenne, intervient de manière de plus en plus explicite dans le débat et dans la définition de ces politiques, la présente étude tend à analyser l'influence exercées par les référentiels européens en matière de politiques de conciliation sur les discours et politiques nationales de l'Italie et de la France. A partir d'une analyse cognitive du processus d'européanisation, nous montrons que les référentiels développés au sein de l'UE, par leur caractère abstrait et flou, n'ont eu jusqu'ici qu'une faible influence sur les discours et politiques en Italie et en France. Croisant une perspective néo-institutionnaliste historique et discursive, notre recherche a été construite autour de deux axes de réflexion. Premièrement, il a été question d'analyser, d'une part, l'évolution du discours tenu par les différentes instances européennes (notamment de la Commission européenne, le Conseil européen et le Fonds Social européen) et, d'autre part, questionner comment un consensus a pu émerger entre des pays et des acteurs qui ont des traditions extrêmement différentes en matière de politique sociale, de politique familiale et de convention de genre. Deuxièmement, il a été question d'analyser si et comment un cadre de référence conçu au niveau communautaire a pu influencer les discours et politiques au niveau national. - The reconciliation of work and family life policies forms, in the EU's member States, a plurality of politics, more or less complex, but rarely coherent. Combining different objectives such as fertility increase, mothers and children protection, equality between men and women, fight against children and lone-parent families poverty and women activation, these policies are part of the national traditions of family, employment and tax policy and bear the heritage and the tensions of the country history. At a moment when a new global player, the European Union, interferes increasingly explicitly in the debate and the definition of reconciling work and family life policies, the question at the heart of this thesis was to define what kind of influence the référentiels of European discourses have on reconciliation policies since the late 1990s, in the Italian and French discourses and policies. Starting from a cognitive analysis of the Europeanization process, we show that the référentiels developed within the EU, by their abstract and vague nature, have had little influence in Italy and France. Crossing an historical and a discursive neo-institutionalist perspective, our research was based on two axes of reasoning. First, we have analysed, on the one hand, the evolution of various European institutions' discoursed (including the European Commission, the European Council and the European Social Fund) and, on the other hand, we have questioned how a consensus has emerged between countries and actors who have very different traditions in social policy, family policy and gender conventions. Secondly, we have observed if and how a framework developed at Community level, as a kind of ideal to strive for, has influenced discourses and policies at the national level.
Resumo:
Le présent ouvrage s'inscrit dans le domaine de l'histoire comparée des religions, et porte sur le rôle joué par les pratiques d'hospitalité dans le développement d'un mouvement religieux. L'idée centrale réside dans l'observation que les pratiques individuelles de l'hospitalité, bien qu'apparemment banales, relèvent d'enjeux sociaux majeurs, et sont susceptibles de nous renseigner sur l'organisation d'une société. Parallèlement, le travail effectue une évaluation critique de la catégorie même d'« hospitalité », des conceptions qui lui sont associées dans le langage courant, et de la possibilité de son emploi comme catégorie transculturelle. Deux cas, issus de cultures historiquement et géographiquement disjointes, sont étudiés de manière indépendante au travers de textes déterminés, avant d'être contrastés dans une partie récapitulative. Les deux contextes choisis pour cette étude sont le judaïsme rabbinique et la tradition indienne brahmanique. La démarche a consisté à définir des ensembles de textes, à repérer les passages traitant de l'hospitalité, et à les classer en tenant compte du document au sein duquel ils apparaissent, du type d'hospitalité qui y est présenté, et des protagonistes qui y sont impliqués. Ces textes ne représentent certes pas la réalité historique, mais nous informent sur l'idéal que leurs rédacteurs appelaient de leurs voeux. Dans le cas rabbinique, les textes défendent de manière quasiment unanime l'idée que l'hospitalité (hakhnasat ha-orechin / ´akhsanya) est une valeur importante - une idée qui n'apparaît pas sous cette forme dans le corpus biblique. Les modalités de l'hospitalité varient cependant selon les situations, abondamment discutées au sein des textes. Par exemple, les implications d'accueillir un invité « païen » ou d'être invité par lui diffèrent considérablement, la première situation étant évidemment moins problématique que la seconde. Plusieurs raisons (régime alimentaire, pureté) compliquent aussi l'idéal de réciprocité. Dans les textes du brahmanisme, l'hospitalité (àtithya) se charge d'une signification particulière, rituelle, quand elle s'adresse à un membre de l'« élite religieuse » (brahmane, sage, etc.) : elle devient un « sacrifice domestique », intégré au complexe rituel des māhayajña, les « grands sacrifices » quotidiens. Les textes sont moins prolixes quant à l'hospitalité dispensée à un non-brahmane. Il s'agit au mieux d'une possibilité. D'une manière générale, le déroulement de l'hospitalité varie très fortement en fonction de l'identité de l'invité. Le travail se conclut sur trois volets distincts : (1) un essai de comparaison des processus historiques se trouvant en filigrane des textes, en revenant notamment sur les fonctions symboliques prises en charge par l'hospitalité au sein des deux contextes ; (2) une réflexion sur les pratiques mêmes de l'hospitalité et leur signification sociale ; (3) un retour critique, enfin, sur quelques catégories transculturelles employées dans le travail et leur héritage conceptuel.