50 resultados para Discursive topi
em Université de Lausanne, Switzerland
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Cette thèse, qui se base sur des entretiens qualitatifs, porte sur la négociation des références identitaires de musulmans immigrés et réfugiés en provenance de Γ ex-Yougoslavie au Luxembourg et s'intéresse à la pertinence changeante de la religion dans la conception de soi. Selon une approche constructiviste et interactionniste, l'identité est conçue comme un projet constamment négocié, reconstruit dans des processus d'interaction sociale et en fonction des contextes sociaux. Nos données suggèrent l'émergence de constructions identitaires complexes et attestent de la pluridimensionalité et de l'intersectionnalité des références identitaires utilisées dans la conception de soi et témoignent de la non-réduction des individus à des catégories fixes. Différentes catégories sont rendues significatives et de multiples frontières sont établies afin de se différencier de figures d'altérité changeantes, sélectivement choisies pour construire une certaine image de soi. Les discours identitaires témoignent de l'aspiration à une identité positive, dans une situation caractérisée par la perte du statut social et des stigmatisations multiples, en tant que ex-Yougoslaves, demandeurs d'asile et musulmans. Nos interlocuteurs établissent un répertoire identitaire composé de marqueurs transposés, inventés et revalorisés, leur permettant de reconstruire une identité positive pour soi et leurs audiences. Ce travail décrit les manières dont les individus établissent leur répertoire identitaire à l'aide de marqueurs transposés, inventés et revalorisés, leur permettant de reconstruire une identité positive pour soi et leurs audiences et montre comment les processus de différenciation de 'l'autre' dans le pays d'origine et d'accueil sont reliés. - The question addressed in this project with a qualitative design, is how muslim migrants and refugees from the former Socialist Federal Republic of Yugoslavia in Luxemburg negotiate salient identity references in a new social political environment and discusses the changing significance of religion and the way it is integrated in the identity patchwork. According to a constructivist and interactionist approach, conceiving identity as a constantly negotiated project, reconstructed in interaction and with regard to social context, identities are relevant only in relation to particular other groups and in certain situations of interaction. Our data suggest the emergence of complex identity patterns using multiple references for self- description and attest of the intersectionnality of identity references and show that individuals can't be reduced to fixed categories. Different categories are made salient and multiple symbolic boundaries are established in order to differentiate from different "others", selected in order to construct a certain self-concept. The discourses of our participants attest of an aspiration towards a positive identity in a situation characterized by the loss of social status and multiple stigmata. This thesis describes the ways how individuals establish their identity repertoire with invented, transposed and negotiated identity references, that allow them to construct a favourable identity for themselves and their public and shows how différenciation processes in home and host country are related.
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Cette contribution questionne le caractère opératoire de la catégorie « polémique » pour l'analyse de débats publics. Après avoir présenté les traits traditionnellement avancés pour définir la catégorie, deux questions sont abordées : (i) le caractère polémique d'une forme communicationnelle semble dépendre de l'évaluation produite en contexte par les agents sociaux ; (ii) il semble judicieux d'opérer une distinction entre forme discursive « polémique » et type d'activité interactionnelle « polémique ». La contribution se termine par une réflexion sur l'importance de considérer l'évaluation comme catégorie sociohistorique : si les participants jugent passer de l'argumentatif au polémique et du débat à la polémique, ils le font à l'aune de normes socialement et historiquement déterminées distinguant le licite et l'illicite.
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Histoire discursive du « cinéma-vérité ». Techniques, controverses, historiographie (1960-1970) retrace l'histoire du succès et de la disgrâce du label « cinéma vérité » en France qui, entre 1960 - date à laquelle Edgar Morin publie son essai programmatique « Pour un nouveau "cinéma vérité" » dans France Observateur - et 1964-65 - moment où la notion commence à perdre en popularité - sert de bannière à un mouvement cinématographique supposé renouveler les rapports entre cinéma et réalité. Une vingtaine de films - comme Chronique d'un été de Jean Rouch et Edgar Morin, Primary de Richard Leacock et Robert Drew, Les Inconnus de la terre ou Regard sur la folie de Mario Ruspoli, Hitler, connais pas de Bertrand Blier, Le Chemin de la mauvaise route de Jean Herman, Le Joli Mai de Chris Marker, La Punition de Jean Rouch ou Pour la Suite du monde de Michel Brault et Pierre Perrault - revendiquent cette étiquette ou y sont associés par la presse hexagonale qui y consacre des centaines d'articles. En effet, la sortie en salles de ces « films-vérité » provoque en France de virulentes controverses qui interrogent aussi bien l'éthique de ces projets où les personnes filmées sont supposées révéler une vérité intime face à la caméra, le statut artistique de ces réalisations, ou l'absence d'un engagement politique marqué des « cinéastes-vérité » devant les questions abordées par les protagonistes (par exemple la Guerre d'Algérie, la jeunesse française, la politique internationale). L'hypothèse à la base de cette recherche est que la production cinématographique qui se réclame du « cinéma-vérité » se caractérise par une étroite corrélation entre film et discours sur le film. D'une part car la première moitié de la décennie est marquée par de nombreuses rencontres entre les « cinéastes vérité », les critiques ou les constructeurs de caméras légères et de magnétophones synchrones ; rencontres qui contribuent à accentuer et à médiatiser les dissensions au sein du mouvement. D'autre part car la particularité de nombreux projets est d'inclure dans le film des séquences méta-discursives où les participants, les réalisateurs ou des experts débattent de la réussite du tournage. Ce travail montre que le succès du mouvement entre 1960 et 1964-65 ne se fait pas malgré une forte polémique, mais qu'au contraire, nombre de longs métrages intègrent la controverse en leur sein, interrogeant, sur un plan symbolique, l'abolition du filtre entre le film et son spectateur. Si les films qui s'inscrivent dans la mouvance du « cinéma vérité » octroient une large place à la confrontation, c'est parce que la « vérité » est pensée comme un processus dialectique, qui émerge dans une dynamique d'échanges (entre les réalisateurs de cette mouvance, entre les protagonistes, entre le film et son public). Les querelles internes ou publiques qui rythment ces quelques années font partie du dispositif « cinéma-vérité » et justifient de faire l'histoire de ce mouvement cinématographique par le biais des discours qu'il a suscité au sein de la cinéphilie française.
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RESUME Dalí et le dynamisme des formes. L'élaboration de l'activité « paranoïaque-critique » dans le contexte socioculturel des années 1920-1930 Rendre à nouveau lisibles des textes dont on ne sait plus reconnaître les enjeux historiques et cognitifs, tel est le principal défi que cet ouvrage consacré aux écrits surréalistes de Dalí se propose de relever. La thèse fait ressortir l'image sans doute un peu déroutante d'un créateur stratège qui, assimilant de manière originale les savoirs les plus variés et dialoguant avec les intellectuels de son temps, propose au tournant des années 1930 une théorie du surréalisme novatrice, capable de redynamiser un groupe en pleine crise. L'étude, combinant des perspectives sociologiques et linguistiques, explore tout d'abord les écrits à caractère manifestaire et dessine les traits conceptuels et stylistiques qui font la singularité du projet de Dalí dans le cadre du mouvement surréaliste. S'inspirant des images-devinettes, de la production des fous, de l'interprétation des figures aux formes indéterminées, le Catalan conçoit une méthode créative et cognitive qui se fonde sur une pensée subconsciente active, schématisant et fertilisant automatiquement toute donnée perçue. Dans le domaine de la peinture, ce sont les formes des objets qui sont surdéterminées par les désirs subconscients du créateur et du spectateur et qui acquièrent ainsi des significations inattendues. Dans le domaine de l'écriture, ce sont les formes sonores et graphiques des mots ou encore l'ossature discursive qui, investies par les fantasmes de l'écrivain et du lecteur, génèrent une multitude d'images. A l'aune des modes de connaissance propres à l'époque, l'étude porte ensuite sur deux modèles de pensée - le paradigme photographique et l'imaginaire lié à la notion d'espace-temps développée par Einstein dans le cadre de la théorie de la relativité générale - qui sont en vogue pendant les années 1930 et que le peintre se réapproprie pour signifier la dimension « révélatrice » et « objective » de ses oeuvres. Premièrement, pour penser la méthode « paranoïaque-critique », le Catalan reprend et détourne les phases de production du cliché : loin de reproduire fidèlement le visible, le dispositif photographique dalinien permet de révéler les pensées subconscientes. Deuxièmement, dès 1933-1934, Dalí reformule le modèle de l'espace-temps de la relativité générale d'Einstein pour penser la façon dont une entité invisible (le fantasme) s'objective et se matérialise dans la réalité extérieure. L'étude du dynamisme psychique conféré par Dalí aux formes des objets, aux formes verbales et picturales permet finalement de mettre en lumière le foisonnement mais aussi l'extrême cohérence de l'univers surréaliste du Catalan, et de souligner la valeur de l'approche « paranoïaque-critique » de la réalité tant sur le plan de l'histoire culturelle que sur le plan de la connaissance.
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Problématique: Pourquoi la mise en scène complexe du Timée-Critias avec ses contextes spatio-temporels emboîtés et ses narrations enchâssées? Quelle est la fonction (pragmatique et argumentative) du discours cosmogonique et anthropogonique de Timée intercalé entre le résumé du récit de l'Atlantide dans le prologue du Timée et la narration même de ce récit dans le Critias! Quel est le rapport entre les discours des deux protagonistes et celui de Socrate sur la cité idéale dans la République? Voilà les principales questions auxquelles cette thèse essaie de répondre. Grâce à une approche discursive et sémio-narrative, elle cherche à montrer la fonction pragmatique et la cohérence narrative et sémantique du double dialogue tout en tenant compte des visions du monde divergentes et même contradictoires des deux protagonistes. Elle essaie de comprendre comment les deux, l'un d'origine italique, l'autre Athénien, dans un contexte énonciatif donné et sur la base de leurs conceptions culturelles et «scientifiques» - sur l'homme et sur le monde - et de leurs idées «philosophiques» - sur l'être, le devenir et la connaissance - produisent des discours de signification différente mais traitant tous deux de la genèse, que ce soit celle du monde, de l'homme et des cités. Elle propose en outre de lire le Timée-Critias à la fois comme une continuation et une réécriture de la République: non seulement les trois dialogues ont le même sujet (la meilleure cité), mais ils se caractérisent par des parallèles dans la situation dramatique et énonciative et dans la manière dont se développe la narration. Plan: Les deux premiers chapitres examinent comment les performances discursives de Timée et de Critias se mettent en place dans le prologue, en prêtant une attention particulière aux aspects dramatiques et énonciatifs, mais aussi poétiques et narratifs (énonciateurs/narrateurs et leurs destinataires, fonction et genre des discours résumés et annoncés). Les troisième et quatrième chapitres, consacrés respectivement au long discours de Timée et à celui de Critias dans le dialogue homonyme, comparent d'abord les deux discours aux Hymnes homériques, à la Théogonie d'Hésiode et à la poésie généalogique afin de mieux saisir la fonction pragmatique et la composition de l'ensemble du Timée-Critias-, puis, à partir des principes ontologiques et épistémologiques explicités dans les proèmes, ils se proposent de dégager, en suivant de près la narration, les conceptions cosmologiques, anthropologiques et épistémologiques des deux protagonistes et de voir comment elles déterminent la production et l'énonciation de leurs discours. Enfin, le dernier chapitre reprend certains éléments essentiels étudiés précédemment en élargissant la perspective à la République et à son rapport intertextuel avec le Timée- Critias: il met en regard les contextes énonciatifs et dramatiques et la problématique des deux oeuvres (le rôle des personnages, la question de la réalisation de la meilleure cité), le discours de Timée et les livres six et sept (la khóra et Yagathón, le statut du discours vraisemblable et l'analogie de la ligne), ainsi que le Critias et les livres huit et dix (la dégénérescence de l'Atlantide et de la meilleure cité, la poésie «mimétique» de Critias et celle des poètes critiquée par Socrate).
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This study aims at better understanding how the form of childhood violence experienced and the type of offense subsequently committed affect how sex offenders recall punishments and difficult events. Fifty-four male perpetrators convicted of sexual offenses against children (SOCs) or against adults (SOAs) were interviewed in France, Belgium, and Switzerland using the Lausanne Clinical Interview (Entretien Clinique de Lausanne or LCI). Almost three-quarters of the sex offenders reported having been victimized during childhood. The correspondence analysis identified several factors that differentiated them. Their appraisal of the distressing event, method of coping with and distancing themselves from it, and how they dealt with emotions varied markedly depending on whether they recognized having experienced various forms of violence during childhood and on what type of offense they subsequently committed. Victimization can be identified as much by the events experienced as by their effect on the sex offender's discourse. Identification of these discursive indicators may lead to an improved therapeutic approach for potentially traumatic childhood experiences.