2 resultados para Cochin backwater
em Université de Lausanne, Switzerland
Resumo:
Contexte et but de l'étude: Les fractures du triquetrum sont les deuxièmes fractures des os du carpe en fréquence, après celles du scaphoïde. Elles représentent environ 3.5% de toutes les lésions traumatiques du poignet, et résultent le plus souvent d'une chute de sa hauteur avec réception sur le poignet en hyper-extension. Leur mécanisme physiopathologique reste débattu. La première théorie fut celle de l'avulsion ligamentaire d'un fragment osseux dorsal. Puis, Levy et coll. ainsi que Garcia-Elias ont successivement suggéré que ces fractures résultaient plutôt d'une impaction ulno-carpienne. De nombreux ligaments (intrinsèques et extrinsèques du carpe) s'insèrent sur les versants palmaires et dorsaux du triquetrum. Ces ligaments jouent un rôle essentiel dans le maintien de la stabilité du carpe. Bien que l'arthro-IRM du poignet soit l'examen de référence pour évaluer ces ligaments, Shahabpour et coll. ont récemment démontré leur visibilité en IRM tridimensionnelle (volumique) après injection iv. de produit de contraste (Gadolinium). L'atteinte ligamentaire associée aux fractures dorsales du triquetrum n'a jusqu'à présent jamais été évalué. Ces lésions pourraient avoir un impact sur l'évolution et la prise en charge de ces fractures. Les objectifs de l'étude étaient donc les suivants: premièrement, déterminer l'ensemble des caractéristiques des fractures dorsales du triquetrum en IRM, en mettant l'accent sur les lésions ligamentaires extrinsèques associées; secondairement, discuter les différents mécanismes physiopathologiques (i.e. avulsion ligamentaire ou impaction ulno-carpienne) de ces fractures d'après nos résultats en IRM. Patients et méthodes: Ceci est une étude rétrospective multicentrique (CHUV, Lausanne; Hôpital Cochin, AP-HP, Paris) d'examens IRM et radiographies conventionnelles du poignet. A partir de janvier 2008, nous avons recherché dans les bases de données institutionnelles les patients présentant une fracture du triquetrum et ayant bénéficié d'une IRM volumique du poignet dans un délai de six semaines entre le traumatisme et l'IRM. Les examens IRM ont été effectués sur deux machines à haut champ magnétique (3 Tesla) avec une antenne dédiée et un protocole d'acquisition incluant une séquence tridimensionnelle isotropique (« 3D VIBE ») après injection iv. de produit de contraste (Gadolinium). Ces examens ont été analysés par deux radiologues ostéo-articulaires expérimentés. Les mesures ont été effectuées par un troisième radiologue ostéo-articulaire. En ce qui concerne l'analyse qualitative, le type de fracture du triquetrum (selon la classification de Garcia-Elias), la distribution de l'oedème osseux post- traumatique, ainsi que le nombre et la distribution des lésions ligamentaires extrinsèques associées ont été évalués. Pour l'analyse quantitative, l'index du processus de la styloïde ulnaire (selon la formule de Garcia-Elias), le volume du fragment osseux détaché du triquetrum, et la distance séparant ce fragment osseux du triquetrum ont été mesurés.
Resumo:
Les monographies consacrées à Jean-Baptiste Perronneau (ca 1715-1783) à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle traduisaient l'engouement pour l'art du XVIIIesiècle qui se déployait dans le Tout Paris de la Belle Époque. Elles rendaient justice au peintre de l'Académie royale de peinture et de sculpture de Paris, et à l'un des peintres favoris des contemporains des Impressionnistes qu'elles présentaient comme un artiste éclipsé de son vivant par son prestigieux aîné, Maurice Quentin Delatour (1704-1788). La première partie de la thèse étudie la carrière parisienne du peintre, ses appuis artistiques et sociaux, ses pratiques au pastel et à l'huile, de l'agrément en 1746 à la réception en 1753 et avant le début de la période des voyages en 1756. La rivalité avec Delatour, mise en scène dans un esprit d'émulation au Salon du Louvre pendant plus de vingt ans, y est largement évoquée. Un même nombre de portraits exposés fait comprendre que Perronneau avait de son vivant la faveur des artistes et du public. Il permet de mesurer les effets de la rivalité avec le peintre de Cour sur sa carrière. Delatour faisait exposer en 1750 son autoportrait à côté de son portrait demandé à Perronneau. Les qualités des deux peintres étaient comparées par la nouvelle critique. Notre étude s'attache à ce qui les rapproche comme à ce qui les sépare. Dans la deuxième partie, les peintres des milieux artistiques qu'il fréquente, Louis Tocqué, Jean-Baptiste Oudry, Charles Nicolas Cochin, pour citer les principaux, sont convoqués pour évaluer l'art de Perronneau dans ce que Cochin appelle la « ressemblance savante ». Les peintres les plus ambitieux s'attachent à son interprétation malgré les difficultés dues aux réactions de leur clientèle. La façon dont procède Perronneau est ici envisagée suivant deux aspects : d'une part, la composition du portrait selon une idée du naturel qui détermine l'attitude et une certaine imitation des défauts ; d'autre part, l'imitation de la nature qui réside dans les qualités de l'art, et donc picturales, appréciées des amateurs avertis. La façon qui lui est propre est de composer un naturel selon des poses variées, fondé sur la noblesse de l'attitude conjuguée à la simplicité, conformément à l'idéal courtois en vigueur depuis le XVIe siècle ; elle reste immuable au long de sa carrière. Dans l'imitation de la nature, sont mis en évidence des aspects cachés du faire lors de la mise en place du relief de la figure, les références aux maîtres anciens, Rembrandt, Van Dyck, la conscience de la distance à laquelle le tableau doit être vu, qui atténue la vigueur de la touche, comme le fait le verre qui sert aussi de vernis au pastel. L'idée de sprezzatura qui régit la distinction légère de la pose se décèle à la surface de ses portraits à travers l'apparence de facilité qu'il s'attache à leur donner, et jusque dans l'inimitable retouche finale. Grâce à la qualité de sa retouche, Perronneau accroît sensiblement dans certaines oeuvres à partir de 1768 l'expression savante et inventive de son sentiment. Afin de peindre comme il l'entend tout en gagnant sa vie et celle de sa famille, le peintre prend le parti de voyager comme l'y autorisait la libéralité de son statut. Dans la troisième partie est étudiée la trame de ses voyages que constituent les recommandations dont il bénéficie. Les identités des quatre cent dix modèles peints en France et en Europe de 1740 à 1782 sont systématiquement étudiées dans le catalogue ainsi que les conditions de leur rencontre avec le peintre. Elles décrivent une clientèle variée représentative de la mobilité des statuts dans l'Europe d'ancien Régime dont la composante nouvelle est la clientèle du monde de la banque internationale et du grand commerce. Leurs portraits peints à l'étranger ou dans les villes de Province que Perronneau présente au Salon irritent et inquiètent l'élite parisienne et donne lieu à de nouvelles tensions avec l'éternel rival, Delatour, au Salon de 1767. Perronneau se sent à juste titre évincé de Paris. Alors que l'on avait pu penser qu'il avait peu souffert des critiques du philosophe qui ne furent publiées qu'après sa mort, il apparaît que sa réputation pâtit de ses jugements diffusés par les nouvelles à la main au-delà des frontières et jusqu'auprès de la prestigieuse clientèle qui lui était acquise. Le travail sur son la carrière et l'oeuvre de Perronneau permet surtout une compréhension nouvelle de l'art du portrait au milieu du siècle, au moment où la représentation individuelle n'a jamais encore touché un aussi large public et où l'Académie ambitionne d'élever cet art au plus haut degré.