586 resultados para Analyse textuelle
em Université de Lausanne, Switzerland
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Les 11 et 16 mai 1968, le Premier ministre français Georges Pompidou prononce deux allocutions de crise qui ont échappé à la critique. La présente étude propose de rendre compte de leur dynamique argumentative et rhétorique à partir d'une analyse textuelle des discours politiques. Il s'agit de considérer la manière dont l'orateur construit et articule différents énoncés, les ressources qu'il exploite pour s'inscrire dans son discours et donner une place à ses allocutaires ou encore les différents procédés qui lui permettent de construire et de blâmer le tiers perturbateur pour défendre la cohésion nationale. Plus généralement, l'analyse, qui respecte le caractère séquentiel des deux discours et les considère successivement, rend compte des différentes ressources langagières que Pompidou exploite pour schématiser le monde et inviter ses allocutaires au calme. Cette étude s'adresse à toute personne intéressée par l'argumentation, la rhétorique et l'analyse linguistique du discours politique.
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Relevant globalement de l'analyse de discours, cette thèse se propose en deux temps (questions de méthode, puis analyses) d'étudier dans le détail et d'interpréter des lettres asilaires initialement gardées au sein d'archives médicales de différents hôpitaux psychiatriques de Suisse romande et désormais conservées à la Collection de l'Art Brut, à Lausanne. Ce transfert institutionnel noue le problème central posé par le corpus recueilli : quelle lecture accorder à ces productions qui, dans ces conditions, semblent échapper à toute catégorisation générique a priori ou, en reformulant l'interrogation, en quoi est-ce que les oeuvres d'art brut dépassent-elles leur statut de documents cliniques? Pour répondre à cette ample question, il faut une théorie du langage qui conceptualise des modalités de réception. En l'occurrence, les textes retenus sont abordés à partir de la théorie de Yénonciation, élaborée au moins depuis Emile Benveniste, qui implique de saisir le langage non à partir de la perspective de l'interprété mais depuis celle de l'interprétant.¦Une fois ce fondement énonciatif posé, de nombreux problèmes peuvent être posés et permettent d'architecturer le travail. L'énonciation installe en premier lieu l'univers du discours, qui implique de tenir globalement compte du primat de l'interdiscursivité, autant dans le geste raisonné de constitution du corpus que dans la conduite de son interprétation. En l'occurrence, la thématique de la folie est ici centrale : les production retenues ont en effet d'abord fait l'objet du diagnostic psychiatrique et y ont eu valeur de symptômes ; elles ont ensuite intégré les rangs de la Collection de l'Art Brut, dont les principaux artisans (Jean Dubuffet et Michel Thévoz en tête) ont beaucoup insisté sur le renouvellement du regard à apporter sur la folie, celle-ci y étant considérée pour ses vertus créatrices et contestatrices.¦Le cadrage (doublement) dialogique du corpus implique à grands traits de lier la folie et le langage ou, plus spécifiquement, de faire de la folie non plus une pathologie mais un problème de (théorie du) langage. Pour conceptualiser ce passage, les notions de manie et de manière (Dessons) sont primordiales. La première est dotée d'une mémoire psychiatrique et fait de la folie une maladie mentale dont souffre un individu doté de son empirie et d'une psycho-biologie. La seconde, en revanche, est énonciative et concerne la subjectivation d'un langage, si spécifique qu'il implique de sortir des catégories linguistiques conventionnelles pour le désigner et le décrire, inaptes à le rationaliser. La manière rejoint donc la folie parce qu'elle rend, littéralement, fou (elle déstabilise nos grilles préformatées de lecture). En ce sens, elle implique, dans le discours, de passer d'une énonciation qui n'est pas une simple interlocution (où le langage permet à un sujet de communiquer à propos de quelque chose à un autre sujet) à une énonciation dont la réception fait problème.¦Pour saisir cette énonciation dans le discours, il importe de se débarrasser d'une rhétorique des genres pour passer, radicalement, à une poétique de Γénonciation. La rhétorique ne peut appréhender la spécificité des textes retenus ou, autrement dit, leur mode propre de signifier, pour plusieurs raisons : elle se centre sur les effets provoqués par le discours sur un « auditoire » en vue de certaines visées préalables, elle instrumentalise le langage à des fins uniquement communicatives, elle repose sur un réalisme linguistique (le rapport presque naturel entre le signifiant et le concept qu'il est censé transcrire de façon transparente), elle n'a pas de théorie du sujet (sinon un bien trop flou « locuteur »).¦Une poétique de l'énonciation offre « au contraire » (l'opposition est caricaturale ici) l'avantage de traiter dans le discours d'une énonciation qui n'est pas pensée à partir de modèles collectifs (genres, signe linguistique, ...). Dans ce dernier cas, l'appréhension du discours ne peut considérer que des variations (quand ce n'est pas des « déviances » ou des symptômes) internes à tel ou tel modèle générique, pas remis en cause comme tel. En somme, une poétique renverse la pensée du langage : elle ne l'appréhende plus à partir de catégories qui lui sont externes, mais s'intéresse à des « procédés » indésignables a priori, ou, plus globalement, à un mode spécifique de signifier, c'est-à-dire qu'il ne « fait sens » que pour un seul langage - et pas un autre.¦Le langage est alors si subjectivé qu'il confond son statut d'objet avec celui de sujet. Pour preuve, on ne le désigne plus dans le discours à partir d'une catégorie sociale générique (« c'est une lettre »), mais à partir d'un « nom d'auteur » ou, plus spécifiquement, une manière (« c'est un Aloïse », par exemple pour le cas d'une oeuvre apparentée à l'art brut), sujet théorique de l'énonciation artistique. Cette forme-sujet, comme la nommait Henri Meschonnic dans sa théorie dite du poème, se reconnaît dans l'unité (sémantique) du texte et ouvre dans le discours à un système-sujet d'organisation identifiable à l'échelle élargie d'une oeuvre. Elle permet d'inscrire pleinement la démarche dans le cadre englobant non seulement de l'analyse du discours mais aussi d'une anthropologie linguistique.¦En somme, l'objet au centre de nos préoccupations fait de ce passage (d'une rhétorique à une poétique) un problème épistémologique. Les oeuvres d'art brut impliquent de passer d'une discursivité à une autre, d'une folie psychiatrique à une folie artistique, déplaçant la folie dans le champ social. Le langage dessine bel et bien la société. Ce travail permet finalement de comprendre la contribution du langage à la construction des réalités sociales, dans l'élaboration du sens qui s'y fabrique. Son orientation herméneutique aboutit à identifier une nouvelle figure de l'altérité, inscrite au sein même de la pensée linguistique.
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Sur le plan économique, le système de genre est une pierre angulaire du discours publicitaire. Il intervient dans la segmentation des marchés, dans la sélection des médias et des supports, dans l'apparence extérieure des produits, dans le ton des campagnes, dans le choix des arguments de vente et, bien sûr, dans les scripts des annonces qui mettent en scène, en grand nombre, des êtres humains. En contrepartie, sur le plan symbolique, le discours publicitaire est un dépositaire privilégié des imaginaires de genre qui circulent dans son contexte de production et de diffusion. En cette qualité, confronté aux lois d'un marché toujours plus concurrentiel, à une segmentation plus fine des cibles, à la multiplication des supports, à l'instabilité croissante des consommateurs ainsi qu'à une critique médiatique, académique et publique toujours prompte à relever sa tendance au stéréotypage, le discours publicitaire est amené à proposer des représentations des hommes et des femmes de plus en plus variées et complexes. La présente étude, qui relève de l'analyse linguistique des discours, a pour objectif d'entrer dans la complexité de ces variations publicitaires contemporaines sur le féminin et le masculin et de déchiffrer les imaginaires de genre qu'elles contribuent à construire. Après un état des lieux des travaux consacrés à la représentation publicitaire des sexes ainsi qu'une présentation détaillée des jalons théoriques et méthodologiques de l'approche adoptée, une analyse de contenu, réalisée sur la base d'un corpus de plus 1200 annonces, met en évidence les configurations récurrentes du masculin et du féminin dans la production publicitaire contemporaine de presse magazine. Une analyse textuelle et critique interroge ensuite le rôle de la langue dans le processus de schématisation des imaginaires publicitaires de genre. Dans un premier temps, grâce à une prise en compte des déterminations prédiscursive et discursive des représentations publicitaires du féminin et du masculin, cette analyse montre comment le discours publicitaire, en plus de différencier radicalement le féminin et le masculin, tend à essentialiser cette différenciation au travers de deux procédés discursifs d'idéologisation, la catégorisation et la généralisation. Dans un second temps, un inventaire thématique des variations publicitaires contemporaines sur le genre permet d'évaluer la perméabilité du discours publicitaire à la reconfiguration du système de genre qui est en marche dans notre société depuis la seconde moitié du vingtième siècle. La présente recherche, qui entend globalement déconstruire ce qui prend trop souvent l'apparence d'évidences et soumettre à débat des interprétations, thématise par ailleurs la question de la dimension politique des recherches académiques.
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A character network represents relations between characters from a text; the relations are based on text proximity, shared scenes/events, quoted speech, etc. Our project sketches a theoretical framework for character network analysis, bringing together narratology, both close and distant reading approaches, and social network analysis. It is in line with recent attempts to automatise the extraction of literary social networks (Elson, 2012; Sack, 2013) and other studies stressing the importance of character- systems (Woloch, 2003; Moretti, 2011). The method we use to build the network is direct and simple. First, we extract co-occurrences from a book index, without the need for text analysis. We then describe the narrative roles of the characters, which we deduce from their respective positions in the network, i.e. the discourse. As a case study, we use the autobiographical novel Les Confessions by Jean-Jacques Rousseau. We start by identifying co-occurrences of characters in the book index of our edition (Slatkine, 2012). Subsequently, we compute four types of centrality: degree, closeness, betweenness, eigenvector. We then use these measures to propose a typology of narrative roles for the characters. We show that the two parts of Les Confessions, written years apart, are structured around mirroring central figures that bear similar centrality scores. The first part revolves around the mentor of Rousseau; a figure of openness. The second part centres on a group of schemers, depicting a period of deep paranoia. We also highlight characters with intermediary roles: they provide narrative links between the societies in the life of the author. The method we detail in this complete case study of character network analysis can be applied to any work documented by an index. Un réseau de personnages modélise les relations entre les personnages d'un récit : les relations sont basées sur une forme de proximité dans le texte, l'apparition commune dans des événements, des citations dans des dialogues, etc. Notre travail propose un cadre théorique pour l'analyse des réseaux de personnages, rassemblant narratologie, close et distant reading, et analyse des réseaux sociaux. Ce travail prolonge les tentatives récentes d'automatisation de l'extraction de réseaux sociaux tirés de la littérature (Elson, 2012; Sack, 2013), ainsi que les études portant sur l'importance des systèmes de personnages (Woloch, 2003; Moretti, 2011). La méthode que nous utilisons pour construire le réseau est directe et simple. Nous extrayons les co-occurrences d'un index sans avoir recours à l'analyse textuelle. Nous décrivons les rôles narratifs des personnages en les déduisant de leurs positions relatives dans le réseau, donc du discours. Comme étude de cas, nous avons choisi le roman autobiographique Les Confessions, de Jean- Jacques Rousseau. Nous déduisons les co-occurrences entre personnages de l'index présent dans l'édition Slatkine (Rousseau et al., 2012). Sur le réseau obtenu, nous calculons quatre types de centralité : le degré, la proximité, l'intermédiarité et la centralité par vecteur propre. Nous utilisons ces mesures pour proposer une typologie des rôles narratifs des personnages. Nous montrons que les deux parties des Confessions, écrites à deux époques différentes, sont structurées autour de deux figures centrales, qui obtiennent des mesures de centralité similaires. La première partie est construite autour du mentor de Rousseau, qui a symbolisé une grande ouverture. La seconde partie se focalise sur un groupe de comploteurs, et retrace une période marquée par la paranoïa chez l'auteur. Nous mettons également en évidence des personnages jouant des rôles intermédiaires, et de fait procurant un lien narratif entre les différentes sociétés couvrant la vie de l'auteur. La méthode d'analyse des réseaux de personnages que nous décrivons peut être appliquée à tout texte de fiction comportant un index.
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Résumé de la thèseCette étude repose sur un double constat initial : en premier lieu, les récits français d'explorationau Tibet de la période s'étendant de 1850 à 1912 relèvent d'une tradition particulière du voyagescientifique en partie irréductible aux traditions des autres nations impérialistes de la mêmeépoque, notamment la tradition britannique à laquelle on les a souvent assimilés. En second lieu,ces récits révèlent à la fois la place centrale dégagée à la description du paysage tibétain et uneévolution unique et originale des savoirs et des représentations qui lui sont liés.Ce travail montre la rapide évolution des images du Tibet que s'est façonnées l'Europe,l'interrelation de cette histoire des représentations avec une révision des connaissances sur laterre et l'homme dans les sciences du XIXe siècle, ainsi qu'une dimension différentielle entre lesobjectifs de connaissance émanant des explorateurs français et anglais, différence due à uncontexte géopolitique hétérogène. Sur le fond de cette démarche contextualisante, le recours àl'analyse textuelle met en évidence le rôle qu'ont joué les explorateurs français dans l'histoire dessavoirs sur le Tibet.Pour des raisons inhérentes à la qualité d'écriture de ses récits et à l'acuité remarquable de sonapproche du monde tibétain, une place centrale de ce travail a été ménagée à Jacques Bacot(voyages de 1906 à 1907 - Dans les Marches tibétaines - et de 1909 à 1910 - Le Tibet révolté). Il a dèslors été fructueux de replacer ses récits dans l'histoire des savoirs et des représentations du Tibetet de les comparer aux récits majeurs d'autres explorateurs français au Tibet comme GabrielBonvalot, Fernand Grenard et Henri d'Ollone.Le paysage est une notion-clé pour comprendre le regard que portent les explorateurs sur leTibet. Or le paysage revêt des acceptions variables selon les auteurs et affiche des facettesdifférentes. Il a ainsi été possible de distinguer plusieurs dimensions : une dimension cognitive, unedimension épistémique, une dimension intersubjective et, enfin, une dimension imaginaire et sacrée. Cettedimension sacrée du paysage peut également être actualisée en tant que dimension écosymbolique.C'est là l'aboutissement des voyages de Bacot. L'explorateur, attentif à la culture tibétaine, envient à réaliser la valeur sacrée qui traverse la relation des Tibétains eux-mêmes à leurenvironnement. Le paysage ainsi compris se place au fondement d'une expérience partagée avecdes acteurs issus d'une autre culture et apparaît ainsi comme un opérateur privilégié pour« comprendre les compréhensions » (Clifford Geertz) des explorateurs, mais aussi, de proche enproche, des Tibétains.D'un point de vue épistémologique, la mise au jour de ces dimensions du paysage permetd'éviter certains écueils de la critique historienne et littéraire sur les récits de voyage au Tibet, quin'y a vu tantôt que de simples documents inertes, tantôt que le reflet d'un imaginaire purementet indéfectiblement occidental. La présente étude montre au contraire la part irréductiblequ'occupe la rencontre in situ avec l'autre et l'ailleurs dans l'élaboration conjointe desreprésentations et des savoirs.
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Résumé de thèse ,,Aspekte des Erzählens in der ,Melusine' Thürings von Ringoltingen. Dialoge, Zeitstruktur und Medialität des Romans" Im Mittelpunkt der Arbeit steht der 1456 abgeschlossene Prosaroman ,Melusine' des Berner Patriziers Thüring von Ringoltingen. Geforscht wurde ausgehend von einem ausgewählten Überlieferungszeugen, dem mit 67 Holzschnitten ausgestatteten Basler Erstdruck des Bernhard Richel von 1473/74. Als Instrumentarium des Forschungsvorhabens dient die aus der Fusion linguistischer und komparatistischer Arbeitsweisen neu kreierte Theorie der ,,analyse textuelle et comparative des discours" von Adam und Heidmann (Kap. 1). In Kap. 2 und 3 wird die Rolle des den Stoff organisierenden Erzählers untersucht. Kap. 2 bietet in diesem Rahmen Überlegungen zur historischen Semantik von materye und hystorie, während Kap. 3 die narrative Handhabung der Erzählchronologie analysiert. Dabei stehen die zahlreichen Vorausdeutungen und Rückblenden im Zentrum, die der Erzähler in seinen Roman einflicht. Untersucht wird, wie sich diese zum analytischen Erzählaufbau verhalten. Gezeigt wird ferner, wie der Erzähler bei Thüring negativ gefärbte Vorausdeutungen raffiniert zu einer gegenüber Coudrette neuen Textausssage einsetzt, indem er sie mit dem vom Berner Autor neu in den Text eingefügten Augustinusexemplum vernetzt. Detaillierte Anhänge zu den Pro- und Analepsen dokumentieren die Parallelen und Unterschiede zwischen Thürings und Coudrettes ,Melusine'. In Kap. 4 werden die erzählungsimmanenten Dialoge in direkter Rede analysiert (mit Exkursen zur Relation zwischen Sehen und Sprechen sowie den Stilregistern der Höflichkeit, soweit sie sich in den Dialogen abzeichnen). Mit Rückgriff auf Methoden der linguistischen Dialoganalyse werden im Rahmen eines close-reading die langen Dialoge exemplarisch untersucht. Beleuchtet werden die Zusammenhänge, in denen Figurenrede direkt wiedergegeben wird. Des weiteren wird die Art und Weise analysiert, mit der sich Dialoge in direkter Rede in die textliche Umgebung einfügen bzw. mit Passagen indirekter Rede oder mit Erzählerrede kombiniert sind. Schliesslich interessiert die Frage, inwiefern die sich in der verbalen Interaktion zwischen den Protagonisten widerspiegelnde Beziehung Aufschluss zum Verhältnis der Figuren untereinander geben kann und damit Interpretationsansätze für den Roman insgesamt bereitstellt. Kap. 5 untersucht die Text-Bild-Verhältnisse in der Richel-Inkunabel. Mit dem Ziel zu sehen, wie die Präsentation des Romans in der Inkunabel die Rezeption von Thürings Text möglicherweise beeinflusst, galt das Augenmerk den folgenden drei Teilbereichen, die jeweils mit einem Anhang belegt sind: 1. Vergleich der Struktur, die der Roman auf der einen Seite durch den Stoff und durch die Erzählerinterventionen erhält und die auf der anderen Seite durch die Präsenz der Bilder und der Bildbeischriften zustande kommt. 2. Untersuchung des Dreiecksverhältnisses von Bild, Text und Titulus. Es interessierte die Frage, welche Elemente der Romanhandlung in der jeweiligen Kategorie auftreten und wo Bild und/oder Bildbeischrift allenfalls zusätzliche resp. weniger Informationen bereitstellen als der Romantext selbst. 3. Untersuchung der Eingliederung von Bild und Titulus in den Romantext. Analysiert wurde, wie Bild und Bildbeischrift gegenüber dem Romantext an manchen Stellen Informationen bereits vorwegnehmen, oder im Gegenteil Informationen nachschieben. Insgesamt ist die Dissertation ist in der Nachfolge der Untersuchungen Hans-Geit Roloffs zu sehen, wobei rund 40 Jahre Forschungsgeschichte zwischen den ,,Stilstudien" Roloffs und der hier präsentierten Untersuchung liegen. Ziel war es, an die Studien Roloffs anzuknüpfen, diese kritisch zu lesen und um neue Perspektiven zu erweitern, die über den unmittelbaren Vergleich zwischen Thürings ,Melusine' und seiner französischen Vorlage hinausgehen.
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Le présent travail rend compte de la double articulation d'analyse pensée par Antoine Berman dans Pour une critique des traductions: John Donne (Gallimard, 1994). La méthode bermanienne s'attache tant à une histoire, événementielle et individuelle, des traductions qu'à une analyse des textes à la lumière de leurs entours (paratextes, projets de traduction, etc.). Dans une première partie, nous tenterons de décrire et de comprendre à l'aide d'un panorama historique l'importation de la poésie de Rilke en traduction française, des premières versions du début du XXe siècle aux dernières traductions des Élégies de Duino (2008, 2010). Reprenant la formule de Berman, nous « irons au traducteur », à sa façon de traduire et à la traduction qu'il livre. Nous nous pencherons ainsi sur l'identité de ces traducteurs (premiers ou bien nouveaux), sur leur statut socioculturel ainsi que sur les circonstances dans lesquelles ils furent amenés à traduire et virent leur travail publié. Il s'agira d'établir de façon synthétique ce que Berman, sous l'influence de H. R. Jauss, dénomme l' « horizon » d'une traduction qui, à une date donnée, prend en compte une pluralité de critères allant de traits propres au traducteur aux codes poétiques en vigueur dans le vaste champ des Lettres et la société. Nous replacerons ainsi la traduction dans le plus large contexte du transfert culturel et de l'importation et examinerons les traducteurs en présence : les universitaires, les poètes, les traducteurs à plein temps et, dans une moindre mesure, les philosophes. De ce panorama historique émergera l'idée d'une concurrence entre les multiples traducteurs de la poésie de Rilke, plus spécialement entre universitaires et poètes. Dans une seconde partie, reflet de l'autre facette de la pensée bermanienne, nous procèderons à la comparaison et à l'évaluation critique de plusieurs versions françaises de la première Élégie de Duino - opus poétique rilkéen le plus retraduit en français. Notre corpus se limitera à cette première Élégie et à une dizaine de versions françaises que nous faisons dialoguer ou s'opposer. Partant de premières considérations sur l'enveloppe prosodique et typographique du poème, qui nous permettent de saisir la diversité des entreprises et de cerner tant des lignes de force communes que la singularité d'expérimentations plus marginales, nous « confronterons » ensemble les quatre premières versions françaises de la première Élégie, accomplies quasi simultanément dans les années 1930 par des traducteurs d'horizons variés (un germaniste, J.F. Angelloz, une artiste-peintre, L. Albert-Lasard, un traducteur de métier, M. Betz, et un poète, A. Guerne). Il s'agira de saisir l'apport de chacune d'entre elles, ainsi que le type de lien qui les unit (ou les oppose). L'étude de la quatrième version, celle d'Armel Guerne, nous mènera presque naturellement vers la question de la perception de l'écart poétique et du caractère extra-ordinaire de l'original. A la lumière de cette problématique cardinale en poésie, nous procèderons à la comparaison de versions issues des cinquante dernières années et, en considérant plusieurs éléments de sens, nous tenterons de voir comment chaque traducteur, qui est aussi et avant tout un lecteur, a perçu et restitué dans son texte français la matière poétique propre de l'original. Au terme de ce parcours contrastif parmi différentes versions de la première Élégie, nous confronterons les résultats de notre analyse textuelle et le constat de concurrence qui se dégageait de la première partie. Il s'agira de voir alors si la pratique traductive, telle qu'elle se manifeste concrètement au niveau du texte, reflète un antagonisme particulier entre Poésie et Université, ou s'il convient au contraire de relativiser, voire démystifier cette dichotomie.