122 resultados para Tronc cérébral
Resumo:
L'intoxication éthylique aiguë (IEA) est un motif de recours fréquent en médecine d'urgence. Bien qu'évoluant de manière spontanément favorable dans la majorité des cas, un certain nombre de complications sont susceptibles de survenir dans ce contexte, entrainant des répercussions significatives sur le pronostic des patients. Or, les altérations neurocomportementales accompagnant classiquement ce type d'intoxication mettent régulièrement les cliniciens face à des dilemmes de prise en charge complexes à résoudre. D'autre part, si les propriétés de l'éthanol peuvent atténuer l'expression clinique de certaines pathologies, un certain nombre d'affection de nature métabolique ou neurologique sont susceptibles d'être interprétées à tort comme des IEA. La littérature médicale ne fournissant que peu d'outils d'aide à la décision dans ce domaine, il est souvent difficile de trouver un compromis acceptable entre recours excessif aux examens complémentaires et banalisation face aux patients alcoolisés. A partir de situations cliniques, le présent article propose une approche pragmatique de deux problématiques régulièrement associées à une IEA et sources d'erreur diagnostique, le traumatisme crânien et l'état d'agitation. Ainsi, une meilleure définition des conditions de recours au scanner cérébral en cas de traumatisme crânien et l'adoption d'un protocole de sédation précoce dans l'ivresse excito-motrice doivent permettre de contourner en partie les difficultés soulevées par ces patients.
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Objectif : Identifier les facteurs de risques, circonstances et devenir des patients avec un accident vasculaire cérébral ischémique (AVC) manqué (AVC caméléon) dans le département des urgences d'un hôpital universitaire. Méthode : Nous avons rétrospectivement revu tous les patients avec un AVC ischémique d'un registre construit prospectivement (Acute Stroke Registry and Analysis of Lausanne, ASTRAL) sur une durée de 8.25 années. Les AVC caméléons ont été définis comme un échec de suspicion d'AVC ou comme une exclusion erronée de diagnostic d'AVC. Ils ont été comparés aux AVC correctement suspectés à l'admission. Résultats : Quarante sept sur 2'200 AVC ont été manqués (2.1%). Ces AVC caméléons étaient soit peu sévères soit très sévères. L'analyse multivariée a montré chez les patients avec un AVC caméléon un plus jeune âge (odds ratio (OR) par année 0.98 p<0.01), moins de traitement hypolipémiant (OR 0.29, p=0.04), pression artérielle diastolique à l'admission plus basse (OR 0.98 p=0.04). Ils ont montré moins de déviation du regard (OR 0.21, p=0.04), et d'avantage d'AVC à localisation cérébelleuse (OR 3.78, p>0.01). Les AVC caméléons ont initialement été faussement diagnostiqués en tant qu'une autre pathologie neurologique (46.2% des cas) ou non neurologique (17%), en tant qu'une baisse de l'état de vigilance inexpliquée (21.3%), et en tant que maladie concomitante (19.1%). A 12 mois, les patients avec un AVC caméléon ont un devenir moins bon (OR ajusté 0.21, p<0.01) et une mortalité augmentée (OR ajusté 4 37 p<0.01). Conclusions : Le diagnostic d'AVC est manqué chez les patients jeunes avec un risque cérébrovasculaire peu élévé et peut être masqué par d'autres pathologies aiguës. Les AVC caméléons se présentent cliniquement soit avec un AVC peu sévère ou par une diminution de l'état de vigilance, avec moins de signes neurologiques focaux et sont plus fréquemment de localisation cérébelleuse. Le devenir est quant à lui moins bon avec également une mortalité augmentée à 12 mois. De telles trouvailles devraient rendre plus attentif le clinicien aux urgences du profil des AVC caméléons.