157 resultados para Langage expressif
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John Roger Commons est, de manière quasi systématique, considéré comme l'un des pères fondateurs de l'ancien institutionnalisme américain. On souligne tout aussi couramment l'influence que la philosophie pragmatiste a pu avoir sur ses travaux, du moins en ce qui concerne son ouvrage de 1934. Plus rares sont les commentateurs soulignant le rôle qu'a le langage, a fortiori le langage de l'économiste, dans l'analyse qu'il fait de l'évolution institutionnelle. Notre but sera de souligner ce fait : pour Commons, dire c'est faire, dans la lignée de la linguistique performativiste, dire c'est agir sur l'évolution institutionnelle. Abstract : John Roger Commons is well known as one of the founders of old institutionnalism. It is current to emphazise his philosophical roots : the american pragmatism, at least in his masterpiece of 1934. On the other hand, it is less frequent to point out the important role that the langage, and a fortiori economics' langage, has in his understanding of institutional evolution. Our aim will be to spotlight this point : for Commons, we can do things with words, on the way of performativist linguistic, when we use words, we influence institutional evolution.
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RÉSUMÉ : L'article a pour but d'expliquer la théorie linguistique de D. N. Ovsjaniko Kulikovskij (Russie, 1853-1920) et de proposer une nouvelle vision de la conception de ce linguiste souvent présenté comme un simple élève de A. A. Potebnja (1835-1891). L'article veut montrer comment Ovsjaniko Kulikovskij réalise son projet de créer une « linguistique scientifique » par opposition à la « philologie ». Il permet de suivre la manière dont s'est développé l'emprunt à la physique des notions d'« économie d'énergie » et de celle du « moindre effort » pour la psychologie et ensuite, la linguistique, notions qui étaient promises à un grand avenir dans la linguistique du XXe siècle.
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Valentin N. Volochinov (1895-1936), un des amis de Mikhaïl Bakhtine, a longtemps été considéré par certains chercheurs du domaine des études bakhtiniennes comme le prête-nom de ce dernier ; les oeuvres de Volochinov et de Bakhtine ont souvent été reçues comme émanant d'un seul et même projet scientifique. Ce livre donne de Volochinov une image radicalement nouvelle. D'une part, on montre en quoi il est un auteur totalement indépendant de Bakhtine. D'autre part, on analyse les sources de ses textes - livres et articles - en les replaçant dans le contexte, peu connu du public francophone, de la vie intellectuelle russe d'avant et après la Révolution d'Octobre. Sont étudiés le type de sociologie et de critique marxiste de l'idéologie qui s'est diffusé en Russie avec Lénine, Plékhanov, Bogdanov et Boukharine, la réception du Cours de linguistique générale de Saussure et de la psychanalyse de Freud, les apports de la psychologie expérimentale et des travaux de De Roberty et de Sorokine en sciences humaines, que l'on retrouve à l'origine des premières théories de l'interaction verbale et de la parole dans la vie quotidienne. On rend ainsi à Volochinov, outre l'originalité et la cohérence de sa pensée, l'énergie roborative de son engagement scientifique, qui culminera en 1929 avec Marxisme et philosophie du langage
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Ce livre propose une perspective novatrice en psychologie qui intègre la culture à titre constitutif dans son approche du développement. Comment les productions humaines contribuent-elles au développement psychologique ? Au sens fort, comment produisent-elles le psychisme ? Et comment, en les étudiant, en saisir les développements originaux chez les sujets dans leurs contextes de production ? Les recherches présentées dans cet ouvrage portent ainsi sur les dimensions matérielles de la culture dans l'avènement et le fonctionnement du psychisme, en intégrant également le langage et d'autres dimensions idéelles de celle-ci. Les textes de cet ouvrage s'inscrivent dans un dialogue interdisciplinaire, replaçant la psychologie dans le cercle des sciences humaines et sociales, requestionnant de facto son épistémologie et ses méthodes.
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Il existe une forme de doxa dans les travaux comparant les communiqués de presse et les articles journalistiques: l'influence des premières est considérable, réduisant l'effort journalistique de réécriture et de vérification à portion congrue. Après l'examen des conditions d'analyse de ce trajet textuel particulier, l'article vise à analyser cette doxa au regard d'un cas helvétique (démission exigée du Chef de l'armée voire de son ministre de tutelle) en étudiant les communiqués de presse de partis politiques. Leur nature rhétorique, polémique, est analysée. On rend ainsi compte du faible effet perlocutoire du communiqué de presse helvétique - dans un système politique privilégiant le consensus. Mais on rend aussi compte de leur faible écho dans la presse, ce qui nuance les travaux faits dans d'autres régions.
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Ute Heidmann Le dialogisme intertextuel des contes des Grimm Préalables pour une enquête à mener « Le caractère le plus important de l'énoncé, ou en tous les cas le plus ignoré, est son dialogisme, c'est-à-dire sa dimension intertextuelle », constate Todorov en référence à la conception dialogique du langage proposée par Bakthine. Cet article introductif postule que ce constat s'applique aussi aux contes des Grimm. En partant des recherches déjà menées sur Apulée, Straporola, Basile, Perrault, La Fontaine et Lhéritier*, il présente des concepts (réponse intertextuelle, reconfiguration générique et scénographie en trompe-l'oeil) dont il illustre l'efficacité pour l'analyse des Kinder- und Hausmärchen. L'analyse de la préface de 1812 montre que les Grimm créent une scénographie pour légitimer le genre des Kinder- und Hausmärchen en les présentant comme des contes "d'origine" qui auraient "poussé" comme des plantes dans leur région et qu'ils n'auraient fait que "collecter". Cette scénographie en trompe-l'oeil permet de dissimuler le fort impact des contes européens et notamment français sur les Kinder- und Hausmärchen. Leurs commentaires paratextuels permettent en revanche de retracer ces dialogues intertextuels qui ne se limitent pas à imiter les "voix déjà présentes dans le choeur complexe" des narrateurs des contes déjà racontés, mais qui créent des effets de sens nouveaux et significativement différents en guise de réponse aux "histoires ou contes du passé", comme l'avaient déjà fait Charles Perrault avant eux. *(dans Féeries 8 et Textualité et intertextualité des contes, Editions Classiques Garnier 2010) "The most important feature of the utterance, or at least the most neglected, is its dialogism, that is, its intertextual dimension" states Todorov in reference to Bakthin's dialogical conception of human speech. Ute Heidmann's introductory essay argues that this applies also to the Grimm's tales. Extending her former theoretical and intertextual investigation on Apuleius, Straporala, Basile, Perrault, La Fontaine and Lhéritier*, she proposes a series of conceptual options (as intertextual response, scenography, trompe l'oeil, generic reconfiguration, discursive strategy) that can efficiently be used for the work on the Kinder- und Hausmärchen, gesammelt durch die Brüder Grimm. The article shows how the Grimms skilfully construct a highly suggestive scenography and topography for the new generic form thus creating the idea of a genuine tale, having grown naturally in the earth of their own region and how it is efficiently used to dissimulate the strong impact of the European and namely the French fairy tales on the Grimm's tales. The extensive paratextual commentaries are shown to serve the same purpose. Once these strategies are "deconstructed" as such, the way is free to trace the very complex intertextual dialogues with already existing Italian, French, German tales, that underlie the Kinder- und Hausmärchen. Comparative textual analysis can then make us discover, that these dialogues are from just "imitating" "the many other voices already present in the complex chorus" of fairy tale writers and narrators: they actually create new and different meaning by responding to them. * (in Féeries 8, Textualité et intertextualité des contes, Classiques Garnier 2010)
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Les textes inédits traduits et présentés dans ce volume constituent un témoignage exceptionnel quant à l'évolution de la pensée de Carnap, l'un des fondateurs de la philosophie analytique. Des premières ébauches d'une construction logique du monde à l'analyse logique des propositions du langage, ils nous font en effet assister aux différents moments d'un programme philosophique inscrit dans le débat du physicalisme et de l'unité de la science. La réductibilité des termes de la psychologie puis de la biologie aux termes de la physique implique-t-elle la dérivabilité de leurs lois aux siennes ? Y a-t-il bonne conséquence d'une épistémologie de la réduction à une réduction ontologique ? Le monde, en somme, est-il entièrement explicable par le langage, et si oui, lequel ?
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D'une certaine manière, la rhétorique est un art cognitif. L'art de discourir en situation concrète dans l'espoir de faire adhérer l'auditoire à une thèse suppose une forte aptitude cognitive: celle de se représenter la façon dont l'auditoire lui-même se représente une situation rhétorique. Or, à partir du moment où agir sur les représentations d'autrui est facilité par des techniques rhétoriques ou sophistiques, la question de la tromperie verbale s'est immiscée dans des affaires de régulation sociale et, avec elle, des enjeux tant de crédibilité que de crédulité. Dans le cadre démocratique rendant encore plus aiguë une forme de dépendance à l'information d'autrui, la nécessité de croire tout comme la possibilité d'être leurré mettent à l'épreuve tant le fonctionnement social de la Cité que l'évaluation des informations et de leurs auteurs. Le but des contributions de cet ouvrage n'est pas de dénoncer les effets de certains schèmes argumentatifs que d'aucuns jugeraient fallacieux ni d'ajouter une couche nouvelle aux critiques des sophismes, mais d'étudier leur fonctionnement et leurs effets cognitifs hic et nunc. Quels sont les mécanismes langagiers et cognitifs qui expliquent la «performance» des arguments réputés fallacieux? Comment fonctionnent les stratégies rhétoriques à l'intersection entre cognition, sciences du langage et société? Cet ouvrage, issu du colloque Communication et Cognition: manipulation, persuasion et biais dans le langage, tenu à Neuchâtel du 26 au 28 janvier 2011, propose plusieurs propositions originales ou hypothèses stimulantes dans l'espoir qu'elles inspireront tant les chercheurs spécialisés en rhétorique et sciences du langage à aller voir du côté de la psychologie cognitive que les spécialistes de ce domaine à mettre en évidence la rhétoricité de leurs recherches. English version: In a way, rhetoric is a cognitive art. The art of speaking in concrete situations in the hope of gaining the audience's consent on a given issue requires the operation of a cognitive ability: that of being able to represent the way an audience represents itself a rhetorical situation. Nonetheless, once we consider that rhetorical or sophistic techniques influence people's representations, verbal deception becomes a matter of social regulation, together with issues of credibility and credulity. In a democratic context fostering a form of dependence towards other people's information, the necessity of believing everything and the possibility of being duped are challenges for both the social management of the City and the evaluation of information and of its sources. The contribution of the chapters of this volume is neither to be found in the condemnation of the fallacious effects of specific argument schemes nor in the addition of yet another layer to fallacy criticism, but in the study of how fallacies work, hic et nunc. What are the linguistic and cognitive mechanisms at play behind the "performance" of fallacious arguments? How do rhetorical strategies work at the interface of cognition, language science and society? This book gathers papers that were presented during the international conference Communication & Cognition: manipulation, persuasion and biases in language, held at the University of Neuchâtel in January 2011. A number of original proposals and stimulating hypotheses emerge from them: we hope that these will inspire researchers in the language sciences who specialise in rhetoric to take on board cognitive scientific insights but also researchers in cognitive science to engage with the rhetoricity of their own research.
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Baudelaire a consacré un seul essai à la musique, dans les dernières années de sa vie. Cet essai porte sur un unique compositeur, Richard Wagner, à une époque où l'esthétique du regard du poète est déjà formée depuis longtemps. De plus, Baudelaire « ne sait pas la musique », comme il l'écrit lui-même au musicien dans une longue lettre. Et pourtant, l'essai sur Wagner s'inscrit parfaitement dans les textes critiques de Baudelaire consacrés à l'art : l'image et l'imagination tiennent lieu, ici aussi, de modèles épistémologiques. La méconnaissance du langage musical est ainsi rachetée par la connaissance de l'image - mais la connaissance de l'image, de sa dimension scripturale, demeure quant à elle impensée. Ce point aveugle caractérise ce que l'on peut appeler l'esthétique de la Modernité.