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Marc présente l'identité divine de Jésus comme se dévoilant malgré lui. Jésus fait taire ceux qui la révèlent, qu'il s'agisse des démons ou de ses disciples. William Wrede a tenté d'expliquer cet état de fait à l'aide de la théorie du "secret messianique". Marc attribuerait à Jésus une stratégie de voilement intentionnel de sa filiation divine. L'auteur s'oppose à Wrede à l'aide de catégories empruntées à l'anthropologie culturelle: dans l'Antiquité, l'identité est attribuée par une instance ayant statut d'autorité. Par conséquent, le comportement manifesté par Jésus dans l'Evangile de Marc n'est pas l'expression d'une stratégie particulière mais le comportement attendu d'un individu qui respecte les règles d'attribution de l'honneur. De plus, Marc est méfiant à l'égard du titre "Christ" attribué à Jésus et préfère le titre "Fils de Dieu" compris au sens prophétique. Enfin, la raison qui pousse l'évangéliste à écrire résiderait dans la nécessité de défendre la légitimité de la tradition de sa communauté face à d'autres groupes chrétiens plus apostoliques.
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Les Suisses sont toujours plus nombreux à se distancer de la religion. Dans sa grande majorité, la population suisse entretient un rapport distant à la religion chrétienne et à la spiritualité. Elle estime cependant que les deux Eglises nationales jouent un rôle important auprès des personnes socialement défavorisée.Telle est la conclusion d'une étude menée dans le cadre du Programme national de recherche « Collectivités religieuses, Etat et société » (PNR 58).En quoi les habitants de Suisse croient-ils ? Jörg Stolz, Judith Könemann, Mallory Schneuwly-Purdie, Thomas Englberger et Michael Krueggeler, sociologues des religions, concluent que la grande majorité de la population helvétique affiche un rapport non pas indifférent ou négatif, mais distant à la religion et à la spiritualité. En d'autres termes, la plupart des habitants de notre pays ne croient pas en rien. Cette population de distants, identifiée ici pour la première fois par une recherche sociologique, va probablement continuer à augmenter à l'avenir, estiment les chercheurs.Toujours plus de personnes sans confession. Selon cette enquête représentative, au cours des dernières années, la part de chrétiens a continué à diminuer au sein de la population : 31% des habitants de Suisse sont catholiques, 32% protestants et 12% adeptes de religions non chrétiennes. C'est du côté des personnes sans confession que la mutation est la plus importante : ceux-ci constituent déjà près de 25% de la population. Mais le fait qu'un individu soit d'une confession donnée ou sans confession ne renseigne pas sur ses pratiques et ses représentations religieuses. Les sans confessions peuvent par exemple croire en Dieu ou pratiquer une spiritualité alternative.Les chercheurs distinguent quatre types de religiosité au sein de la population suisse : les distants (64%), les institutionnels (17%), les laïcs (10%) et les alternatifs (9%). Ces dernières décennies, le groupe formé par les institutionnels a fortement diminué. La proportion d'alternatifs n'a guère évolué, alors que les distants et les laïcs sont aujourd'hui plus nombreux.Les distants ne croient pas en rien. Les distants, qui constituent le groupe le plus important, ne croient pas en rien. Ils disposent de représentations religieuses et spirituelles, mais ces dernières ne jouent pas un rôle important dans leur vie et ils ne les activent que dans des situations exceptionnelles. La plupart d'entre eux sont membres de l'Eglise catholique ou protestante et s'acquittent d'impôts ecclésiastiques, mais leur appartenance confessionnelle ne leur apparaît pas importante. Ils se montrent également distants par rapport aux formes alternatives de religiosité, ainsi que vis-à-vis des personnes hostiles à la religion. Les institutionnels sont membres des deux Eglises nationales ou des Eglises évangéliques libres. Ils entretiennent une foi vivace en un Dieu unique, personnel et transcendant. Les alternatifs cultivent quant à eux des croyances holistiques et ésotériques, pratiquent l'astrologie, des techniques curatives de respiration et de mouvement, ainsi que d'autres rituels.Les laïcs, enfin, sont des personnes auxquelles toutes les formes de religiosité inspirent de l'indifférence, voire un refus. Les hommes plus hostiles à la religion que les femmes. Il est frappant de constater qu'au sein des personnes sans confession, ce ne sont pas les laïcs qui dominent (ils représentent seulement 20%), mais surtout les distants (68%). Les institutionnels affichent un niveau plutôt bas de formation, les distants et les laïcs un niveau moyen, et les alternatifs un haut niveau. Par ailleurs, on rencontre plus souvent des alternatifs chez les femmes (11%) que chez les hommes (4%). A l'inverse, les hommes présentent un taux plus élevé de laïcs (15%) que les femmes (5%).La Suisse est-elle un pays chrétien ?Indépendamment du type de religiosité, une nette majorité de la population considère que les Eglises jouent un rôle important pour les personnes socialement défavorisées. En revanche, ils leur attribuent une moindre importance pour ce qui les concerne personnellement. Les institutionnels sont fermement convaincus que la Suisse est marquée par la chrétienté. A l'inverse, les trois autres groupes - soit la majeure partie de la population - se montrent réservés sur cette question.Les chercheurs ont mené ce sondage représentatif en Suisse romande, alémanique et italienne auprès de 1'229 femmes et hommes. Le sondage a été complété par 73 entretiens semi standardisés et n'a pas pris en compte des adhérents d'autres religions.
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Ce travail se propose de comparer le personnage de Merlin dans un corpus médiéval (Geoffroy de Monmouth; Wace, Roman de Brut; Merlin en prose; La Suite du Roman de Merlin) et un texte moderne (Blanche-Neige contre Merlin l'enchanteur de Catherine Dufour) à travers la problématique du bien et du mal. Savoir où se situe Merlin, entre Dieu et le diable, est essentiel dans les textes du Moyen Age, alors que cette préoccupation semble à priori dépassée dans un texte iconoclaste, tel que celui de Dufour. Il est pourtant possible de l'observer à de nombreuses reprises, notamment en ce qui concerne l'origine de l'enchanteur, ses pouvoirs, ses éclats de rire et le rôle qu'il joue dans la conception d'Arthur. En annexe, un entretien avec Catherine Dufour.
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Le but de cet article est de montrer à l'aide d'un exemple concret comment les catégories « biographie » et « hagiographie » posent problème dans la discipline d'histoire comparée des religions. Il ne s'agit pas de traiter de la biographie ou de l'hagiographie en tant que genres littéraires, mais bien de voir comment se différencient, dans plusieurs types de récits sur la vie et l'oeuvre, les éléments hagiographiques et les éléments biographiques. Pour ce faire, je me concentrerai sur un personnage : la poétesse mystique Mīrābāī, qui a vécu au XVIe siècle de notre ère en Inde du Nord. Ce cas me paraît être intéressant puisque nous n'avons aucun matériel qui permette de rendre des conclusions définitives sur la vie de ce personnage qu'on postule comme historique. Mīrābāī n'a pas laissé de journal intime, de chroniques, ni d'autobiographie. Elle était une femme dévouée au dieu Krishna, une poétesse visant à vivre pleinement sa relation à une entité supra- humaine postulée culturellement, le dieu masculin, Krishna. Ce type de dévotion amoureuse, impliquant une relation d'amour total et d'abandon pour une divinité de prédilection, est appelé bhakti.
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Cet article se propose de prendre pour objet deux assemblées pentecôtistes de l'Est de la France - l'Église Évangélique de Pentecôte de Besançon (Franche-Comté) et la Porte Ouverte Chrétienne de Mulhouse (Alsace) - qui ont fait l'objet d'investigations ethnographiques dans le cadre de notre thèse de doctorat. Après avoir situé ces deux assemblées dans la mouvance du pentecôtisme français, nous nous sommes concentré sur la figure du pasteur pentecôtiste. L'exemplarité de l'histoire de vie des pasteurs, le rôle centrale que jouent ces derniers dans la « mise en présence » du Saint Esprit durant le culte et l'inspiration divine dont sont supposés être imprégnés leurs enseignements bibliques légitiment ce personnage dans sa fonction d'intermédiaire incontournable dans la relation entre le fidèle et son Dieu, alors même que le pentecôtisme s'inscrit historiquement dans la mouvance évangélique qui valorise la relation personnelle du chrétien né de nouveau avec son créateur. This paper considers two Pentecostal assemblies in Eastern France - the Église Évangélique de Pentecôte of Besançon (Franche-Comté) and the Porte Ouverte Chrétienne of Mulhouse (Alsace) - I have investigated for my PhD research, following an ethnographical method. After located these two assemblies in the sphere of influence of the French Pentecostalism, we focused on the Pentecostal pastor figure. The exemplary nature of the story of life of the pastors, the central role that pastors play in encounters with divine during the cult and the divine inspiration of their biblical educations legitimize this figure like inescapable intermediary between the believer and his God. Even if Pentecostalism is historically part of the evangelical sphere of influence which values personal relationships of the born again Christian with his creator.
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L'objectif de cet article est de fournir aux lecteurs un certain nombre d'outils théoriques utiles pour mettre à jour les ressorts rhétoriques utilisés par les créationnistes et désamorcer leurs critiques. Il peut en effet être fort utile de connaître à l'avance les stratégies argumentatives utilisées par les défenseurs de ce courant et de disposer de réponses qui mettent clairement en évidence les erreurs de définition, les omissions de données empiriques ou les amalgames qu'ils produisent.Nous commencerons par une réflexion sur ce qu'est la pratique scientifique (et par extension une théorie scientifique). Cela nous donnera l'occasion de comprendre pourquoi le créationnisme ne peut pas prétendre au même degré de scientificité que le darwinisme. Cela étant posé, nous pourrons passer en revue une série de stratégies argumentatives utilisées par les créationnistes pour discréditer le darwinisme et donner à leurs propres propos l'illusion d'une scientificité éprouvée. Les outils théoriques élaborés dans la première partie de cet article pourront ensuite être mis en pratique : neufs arguments créationnistes emblématiques seront présentés et discutés. Nous conclurons sur une mise en garde contre un excès de tolérance envers le créationnisme.