150 resultados para histoire monétaire, monnaie métallique, économie, Moyen Âge, époque moderne
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Gaston Paris: le maître; Joseph Bédier: le disciple. Ces deux grands érudits, dont les car- rières glorieuses consacrent l'accession de la philologie romane, en France, au statut de dis- cipline scientifique, restent sans doute les deux figures les plus célèbres des temps héroïques de la médiévistique française.Tous deux professeurs au Collège de France et membres de l'Académie française, ils ont renouvelé l'image que non seulement les spécialistes, mais aussi le grand public se faisaient de la littérature du Moyen Âge: nous vivons aujourd'hui encore de leurs travaux.Tout les sépare (Bédier n'ayant eu de cesse de contester les idées de Paris), mais tout les unit, car tous deux professent un égal amour de la vérité et de la probité scientifique. Enfin réunie (même si on doit déplorer la perte de beaucoup de let- tres du maître), leur correspondance offre un tableau extraordinairement vivant et ins- tructif du débat incessant qu'ont mené les deux hommes et, surtout, d'une amitié profonde faite de respect mutuel et d'un désir sincère de voir la science l'emporter sur les querelles partisanes. Demandant à Bédier de se mesurer à lui de la même manière queTaras Boulba incitait ses fils à le battre, Gaston Paris répond ainsi d'avance à ceux qui après sa mort ont accusé Bédier d'avoir voulu "tuer" son maître. La présente publication ouvre une collection qui a l'ambition de nous restituer les plus belles correspondances des princi- paux représentants de la philologie romane des XIXe et XXe siècles.
Les retombées des idées libertaires des philosophes modernes sur la liberté en éducation aujourd'hui
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Le sujet de ma thèse porte sur l'éducation. Et celle-ci possède plusieurs facettes, dans la pratique comme théoriquement, qui peuvent être traitées différemment. J'ai plutôt retenu une question qui m'habite, depuis plusieurs années, qui est celle de la liberté comme la visée première de l'éducation par rapport aux autres fins utilitaristes que nos sociétés libérales assignent à l'éducation. Notons cependant que la liberté reste inhérente à toute notion d'éducation, tant il est vrai que qui dit "éduquer" pense à un choix des valeurs par l'éducateur, pour l'éduqué, sans toujours tenir compte de son point de vue. Ce qui veut dire que la question de la liberté se pose, déjà là, dès que le problème de l'éducation est approché. J'ai trouvé en parcourant l'histoire de la pensée, aussi bien en philosophie comme en histoire de l'éducation, que les questions que nous nous posons aujourd'hui par rapport à la liberté en éducation ont été plus ou moins bien abordées par les modernes. C'est par le biais des concepts, qu'ils ont réussis à mettre dans le débat, qu'on peut bien reconnaître leur apport incontournable autour de cette question aussi bien au niveau moral que politique. Il s'agit entre autres concepts de: devoir, responsabilité, respect, universalité, autrui, culture, nature etc. J'invite les éducateurs actuels d'aller revisiter les temps modernes pour trouver tant soit peu des ébauches de réponses à cette épineuse question de la liberté en éducation. Il ne s'agit pas d'un retour, mais d'un recours aux modernes. D'où l'intitulé de mon travail: Les retombées des idées libertaires des philosophes modernes sur la liberté en éducation aujourd'hui. Tout en y allant par la méthode phénoménologico-herméneutique, j'ai divisé mon travail en quatre grandes parties. Dans la première, je pose d'abord la question épistémologique par rapport au problème de l'éducation en philosophie et par rapport à la philosophie de l'éducation comme une des sciences de l'éducation. J'essaie de montrer là que l'éducation a toujours été un problème philosophique, et qu'aujourd'hui les éducateurs ont besoin de notre apport, celui de la philosophie à leurs questions. Cette approche me permet d'aller voir ce que les philosophes modernes ont pensé de l'éducation, et de l'éducation par rapport à la liberté. J'ai fait à ce niveau un choix de certains philosophes en les situant dans trois grandes traditions occidentales à savoir: les traditions française avec Rousseau, anglaise avec Locke, et allemande avec Kant et Fichte. En parcourant les différentes conceptions de cette époque moderne, par rapport à la question qui nous concerne, j'analyse aussi les points de vue de Pestalozzi et de Hegel. La troisième partie s'évertue à faire le lien entre ce temps moderne et mon "aujourd'hui "que je situe à partir de Mai 68 marqué par la relativisation des valeurs morales. La quatrième partie tente de répondre à la question de savoir qu'est ce que nous avons retenu des philosophes modernes, et qu'est-ce que nous en faisons pour affronter ce problème réel de la liberté en éducation. C'est là que j'évoque les questions éthiques possibles autour de l'autonomie de l'éduqué par rapport à l'éducateur, par rapport à son milieu, j'entends par là comment l'éduqué devrait-il vivre sa liberté vis-à-vis de la société qui a ses lois et ses règles, vis-à-vis de ses copains que sont ses frères et soeurs en famille ou ses collègues à l'école, mais aussi par rapport à la nature qui nous conditionne avec ses priorités écologiques, par rapport à la mondialisation qui pose le problème du multiculturalisme, et par rapport enfin aux questions spirituelles qui occupent, depuis que l'humanité existe, le mental de l'homme. Je propose pour comprendre la liberté par rapport à l'autre, ou à "autrui", la lecture de Ricoeur et de Levinas. Et au niveau méthodologique, je trouve qu'il serait adapté aujourd'hui d'engager la discussion avec les éduqués, comme Habermas le suggère, pour que l'autorité soit quelque chose de construit avec eux et non quelque chose qui leur vient d'ailleurs. Je veux fonder une pédagogie de la communication et du dialogue (entre éduqué et éducateur). Je dégage aussi quelques limites des idées modernes par rapport à l'époque actuelle.
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Nous tentons d'arraisonner le réel cartographique à travers le «mapping», cette géographie avant la lettre où l'esprit prend la place des cartes et les précède, par l'exploration de «singularités» géotopiques et les structurations de l'Imago Mundi. C'est en particulier par l'analyse des expressions cartographiques de l'origine, du centre et de la périphérie ou encore la notion de marginalité, en regard de l'histoire des représentations cartographiques, principalement ici à l'époque grecque archaïque, que nous pouvons discuter des ambivalences de ces notions et les replacer dans une modélisation ternaire qui éclaire leur statut épistémologique autant que géographique.
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L'article s'inscrit dans une recherche sur la survie du Protévangile de Jacques en latin. Il contient l'édition critique et la traduction d'une homélie pour la fête de sainte Anne, qui combine le début du Protévangile (ch. 1-4) et le début du De Nativitate Mariae (ch. 1-5 ). L'homélie se compose de trois parties. (1) un préambule (<pilcrow> 1-6) ; (2) un récit sur Anne et Joachim, qui associe les deux sources précitées (<pilcrow> 7-29), (3) une péroraison (<pilcrow> 30-34 ). Les manuscrits l'ont conservée sous des formes plus ou moins complètes et remaniées. Certains la transmettent comme légende d'Anne au sein de la Legenda Aurea de Jacques de Voragine. La plupart son t des recueils liturgiques, contenant l'office et les lectures pour la fête d'Anne. Dans un cas, l'homélie a été transformée et fournit des leçons pour la fête de la Conception de la Vierge. L'auteur de l'homélie s'adresse à une communauté de moniales qui lui ont demandé de traduire en latin un « petit livre grec - qui n'est autre que le Protévangile. Le texte a dû être composé à Chartres ou dans les environs immédiats de cette ville, durant les premières années du XIIIe siècle Son origine est liée à l'institution dans l'église de Chartres d'une fête en l'honneur de sainte Anne. Cette innovation liturgique s'explique par la donation d'une relique- la tête de la sainte - acquise par Louis de Blois et provenant du butin enlevé à Constantinople lors de la conquête de la ville par les Latins (1204).
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Le manuscrit de Paris, BNF, fr. 818 renferme dans sa première partie (fol. 1-154) l'une des plus amples collections de miracles de Notre-Dame en langue vulgaire du xiiie siècle. Composée vers 1220 dans la région de Lyon, cette compilation anonyme compte parmi les rares textes littéraires produits au Moyen Âge dans l'espace francoprovençal, domaine géographiquement intermédiaire entre le domaine d'oïl et le domaine d'oc (et englobant notam- ment la plus grande partie de la Suisse romande), mais présentant des caracté- ristiques linguistiques qui lui sont propres. Malgré son grand intérêt linguistique et thématique, la collection de miracles du ms. fr. 818 demeure à ce jour partiellement inédite et n'a fait l'objet que d'études fragmentaires. Nous nous proposons donc d'apporter une contribution aux études francoprovençales en complétant l'édition de ce « Mariale en langue vulgaire » (selon l'expression de P. Meyer) et en ana- lysant la scripta très hétérogène de ce recueil, qui se présente comme un savant mélange de formes françaises et de formes lyonnaises. Grâce à l'exa- men systématique de tous les aspects remarquables de la langue du Mariale (phonétique, morphologie, lexique), nous souhaitons porter à la connais- sance des romanistes les riches matériaux francoprovençaux offerts par ce recueil, matériaux qui demeurent en partie méconnus et se trouvent parfois répertoriés dans les dictionnaires sous la fausse étiquette « française ».
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Ce travail a pour but d'identifier, dans la tradition aristotélicienne, un type particulier de relation entre les activités psychiques et leurs objets, une relation intentionnelle, exprimant la pure visée, et donc irréductible tant à une relation causale qu'à une relation de conformité (ou « aléthique ») des activités psychiques à la réalité. Après une étude des relations psychiques chez Aristote lui-même, le travail se tourne vers la réception de ses textes, plus précisément vers la réception de Catégories VII et, surtout, de Métaphysique Δ, 15. Durant l'Antiquité déjà, certains aristotéliciens - Alexandre d'Aphrodise, les néoplatoniciens - ont admis, sous l'autorité de Métaphysique Δ, 15, un concept de relation intentionnelle dans leur psychologie. Au Moyen-âge, de nombreux auteurs ont procédé de même. Alors que certains philosophes, à commencer par Thomas d'Aquin, ont réduit la dimension relationnelle du psychisme à la causalité exercée par la réalité sur l'activité psychique ou à la conformité de l'activité psychique à la réalité, d'autres, notamment Duns Scot, ont reconnu, sur la base de Métaphysique Δ, 15, un type de relation à l'objet n'exprimant rien d'autre que la pure visée. À la fin du 19e siècle, Brentano lisait Aristote de la même manière: la relation intentionnelle, irréductible à une relation causale ou à une relation de conformité, a ses origines en Métaphysique Δ, 15. En somme, ce travail analyse, d'Aristote à Brentano, les liens entre intentionnalité, causalité et vérité.
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Issu de la fin du Moyen Âge, le Roman de Perceforest est le plus long texte que le Moyen Âge nous ait laissé. Il entend décrire la vie des ancêtres préchrétiens d'Arthur et de ses chevaliers en les faisant descendre d'Alexandre le Grand. Au fil de son récit, l'auteur met en place une véritable poétique de la reprise, tant externe qu'interne. Il multiplie les références à des textes préexistants issus de différentes matières et va même jusqu'à en intégrer des morceaux entiers. Il reprend par ailleurs des parties de sa propre oeuvre, n'hésitant pas à reproduire des schémas, voire des séquences narratives précises. Cette esthétique répétitive a plusieurs conséquences, tant sur l'appartenance générique du texte, sur sa construction, que sur sa réception par le lecteur. Elle est au coeur de notre étude. Nous nous intéressons plus spécifiquement à un phénomène particulier de reprise qui montre l'intégration d'une séquence préexistante dans un contexte distinct de son apparition d'origine et que nous qualifions d'emprunt. Notre travail s'organise autour d'un examen successif des différents types d'emprunts qui apparaissent au sein du texte, tant intertextuels qu'intratextuels. À terme, c'est la cohérence et l'individualité du Perceforest, ainsi que la conception de l'écriture qui anime son auteur que nous mettons en avant, tout en proposant des jalons pour une théorie générale de l'emprunt. - The Roman de Perceforest, the longest known text from the Middle Ages, aims to describe the life of Arthur's pre-christian ancestors and knights, presenting them as descendants of Alexander the Great. Along the storytelling, a genuine poetics of external and internal repetition takes place: the Perceforest s authors multiply the references to previous texts belonging to several materials, integrating sometimes entire parts of other texts. Furthermore the narrative reproduces its own patterns and particular sequences in different places of the text. Throughout this research, we consider the influence of such repetition aesthetics on the literary genre definition, on its construction as well as on the reader's reception. In this dissertation, we explore a specific category of repetitions where pre-existing sequences are embedded in a narrative context that differs from the original context of occurrence, which we called emprunt (s). Reviewing the species of inter- and intra-textual recurrences occurring within the text, we reveal some overlooked aspects of the consistency, the specificity of the Perceforest and its author's idea of writing, striving to groundwork on general theory of «emprunts» that shall thereby be laid.
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Depuis les travaux d'Anita Guerreau-Jalabert sur la symbolique des triangles alimentaires dans le roman arthurien, personne ne saurait douter qu'au Moyen Âge la nourriture obéit à des codes. Une scène de table ne se réduit pas à une notation à valeur référentielle, à un éclat de vie aristocratique : intégrée au récit, la notation alimentaire est un élément constitutif du sens de l'oeuvre. Plus particulièrement, un plat peut servir de message adressé par un personnage à un autre. On s'est peu intéressé, si ce n'est pour la légende du coeur mangé, à ces passages où la nourriture vient compléter, voire se substituer à la parole. Des nouvelles de Boccace (traduites par Laurent de Premierfait) aux Cent Nouvelles nouvelles et au Pogge (traduit par Guillaume Tardif), mais aussi dans les romans (Ysaÿe le Triste, Le Cuer d'amours espris, Jehan de Saintré), les exemples ne manquent pas qui, à la fin du Moyen Âge, illustrent la variété des messages alimentaires. Si le plat qu'on sert peut être l'instrument d'une vengeance (le repas cannibale !), il est aussi et surtout utilisé comme moyen de séduction. Parfois, il s'agit d'un avertissement qui, par la transgression des codes, donne voix à la morale ; ailleurs, l'ironie s'en mêle, quand la nourriture traduit une attitude de dérision face au convive. Ce dernier procédé, plus ludique, ne se rencontre pas seulement - comme on pourrait s'y attendre - dans l'univers du fabliau ou de la nouvelle. Il traverse le Moyen Âge et, du XIIe au XVe siècle, prépare l'émergence du cuisinier dont l'art et les « joyeux dits » font un double du poète.
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Le retour de l'individu et du singulier dans l'écriture de l'histoire constitue l'un des changements majeurs qu'a connus l'histoire socioculturelle depuis les années 1980. Réhabilitée, après une longue période de règne de narratifs macrohistoriques et d'histoire sérielle, l'approche biographique en est sortie élargie, transformée en une donnée incontournable de la compréhension des contextes sociaux. En revenant sur ce changement de paradigme, cet article se focalise sur deux courants ayant ouvert de nouvelles perspectives qui pourraient trouver d'ultérieurs développements en histoire de l'éducation : la recherche sur les « egodocuments » et la microhistoire (« Microstoria »). Il analyse ensuite à titre d'exemple un « fait éducatif » local et non spectaculaire - l'institutionnalisation d'un séminaire de formation de maîtres et de maîtresses, au milieu du XVIIIe siècle - à travers les traces qu'il a laissées dans les archives.