461 resultados para Pratiques sociales de référence
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La constante évolution des biotechnologies de la procréation médicalement assistée (PMA) introduit des nouveautés qui perturbent les représentations de la famille et du « naturel » de la procréation notamment. Ces nouveautés engendrent des préoccupations aussi bien sociales qu'individuelles sur la légitimité et les conditions du recours à la PMA. Partant d'une approche dialogique de la communication, du langage et de la cognition ainsi que de la théorie des représentations sociales, nous faisons l'hypothèse que ces perturbations sont traitées différemment selon l'activité communicative dans laquelle les individus sont engagés. Nous avons alors travaillé à partir de deux corpus de données relevant d'un type d'activité communicative différent : un corpus de presse, de l'ordre d'un discours générique, portant sur la grossesse dite « tardive » (post-ménopause) et un corpus d'entretiens de recherche, de l'ordre d'un discours singulier, avec des couples qui ont recouru à la PMA, et portant sur la cryoconservation des zygotes. Nous appuyant sur les méthodes de l'analyse thématique et de l'analyse de discours, nous centrons notre examen sur les représentations sociales de la maternité (corpus de presse) et du « naturel » (corpus d'entretiens). Nous analysons ce que ces discours permettent d'accomplir socialement, étudions le rapport qu'ils établissent à l'ordre social et symbolique et interrogeons leurs fonctions en termes de processus de « naturalisation » de la PMA. Nos résultats montrent que les nouveautés de la PMA forcent les individus à se (re)positionner dans le champ des valeurs et des normes, lis montrent aussi que, dans ce contexte, les représentations sociales existantes sont mobilisées de différentes manières en fonction des visées argumentatives poursuivies. Ceci impliquant, par ailleurs, si ce n'est une transformation, du moins un renouvellement des représentations. Ils indiquent en outre que, bien que le discours de presse et celui des entretiens ne servent pas exactement les mêmes objectifs, leurs effets de « naturalisation » de la PMA sont comparables en termes de (re)construction de la norme. D'un point de vue dialogique, ils permettent aussi d'avancer que les polémiques sociales et individuelles sont non seulement articulées mais se co-constituent. Ils témoignent aussi du fait que la référence au « naturel » renvoie, plus qu'à un problème de perturbation de la « nature », à l'idée d'une menace de l'ordre social et symbolique. De ce point de vue, les réflexions sur les pratiques de PMA méritent d'être menées par la psychologie sociale et les sciences humaines et sociales plus largement. -- The constant evolution of biotechnologies of medically assisted procreation (MAP) introduces novelties that disturb representations of the family and, notably, of what is considered « natural » in procreation. These novelties give rise to social and individual questions about the legitimacy and the conditions of the use of MAP. Drawing upon a dialogical approach to communication, language and cognition, as well as social representations theory, a hypothesis is advanced that these disturbances are handled differently, depending on the communicative activity individuals are engaged in. Two corpuses of data, representing different communicative activity types, were used: a press corpus, reflecting a generic discourse on "late" pregnancy (post-menopause), and a research interviews corpus, reflecting particular discourses developed by couples who used MAP and have cryopreserved zygotes. Using methods of thematic and discourse analysis, the study focuses on social representations of pregnancy (press corpus) and of the "natural" (interviews corpus). The analysis questions what these discourses enable to achieve socially, how they relate to the social and symbolic order, as well as their function in "naturalising" MAP. The results show that MAP novelties force individuals to (re)position themselves in the field of values and norms. They also show that, in this context, existing social representations are mobilised in different ways depending on the argumentative aims that are being pursued. This implies, if not a transformation, at minimum a renewal of representations. Additionally the results indicate that, although press and interviews discourses might not serve the same aims, their effects on "naturalising" MAP are comparable in terms of (re)constructing the norm. From a dialogical perspective, the findings also allow us to argue that social and individual polemics are not only articulated with one another but are effectively co-constituted. They also evidence the fact that the reference to the "natural" brings forth, more than a problem of disturbing "nature", a threat to the social and symbolic order. From this perspective, reflections on MAP practices deserve further attention within social psychology and social and human sciences at large.
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L'espace du cyclisme se caractérise à la fois par la concurrence entre les cyclistes pour l'obtention des meilleurs classements et celle des organisateurs de course et de l'UCI (Union Cycliste Internationale) pour leure contrôle de ces classements. Cette double concurrence produit une concentration de la valeur des compétitions, permet à l'UCI de jouer un rôle de régulateur et a pour effet de structurer le travail des cyclistes et leur forme d'emploi, avec des conséquences sur leur, spécialement en termes de précarité. Les coureurs n'exercent ainsi que très peu de contrôle sur les principes de classement mais en subissent les effets. Les carrières des cyclistes, leurs contraintes et leurs expériences vont cependant se décliner différemment selon le type d'équipe à laquelle ils appartiennent. Si pour certains d'entre eux, l'équipe offre un accompagnement et sont en condition de pouvoir limiter leur charge de travail, d'autres ne sont pas en mesure de le faire. Face à cette précarité le dopage apparaît comme une stratégie de maintien en emploi.
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Résumé : Cet article propose une analyse du vécu de personnes électrosensibles et de la façon dont ils ont répondu aux douleurs chroniques. L'approche proposée vise à relater les stratégies de réponse à ces formes de morbidité en valorisant les récits des protagonistes ; plus particulièrement, l'accent est mis sur les dimensions cognitives, sensorielles, émotionnelles, relationnelles et existentielles engendrées par une symptomatologie qui ne correspond à aucune explication scientifique causale. Leurs récits mettent ainsi en perspective des trajectoires de vie avec les conditions sociales, médicales et somatiques dans lesquelles est menée leur quête de santé. Mettre l'accent sur les expériences quotidiennes qui fondent la représentation que les électrosensibles ont de leurs troubles permet de comprendre les raisons et les modalités des formes d'auto-éviction qu'ils pratiquent. La réalisation des modalités de l'auto-éviction sont alors interprétées comme l'aboutissement d'une trajectoire de vie, produit de choix intuitifs - et non stratégiques - basés sur des sensibilités singulières. Il en résulte un regard anthropologique invitant à interpréter l'expérience des douleurs chroniques au prisme des rapports sensibles que les individus entretiennent avec leur corps, les autres et l'environnement. Abstract: This paper analyses the lived experience of electrosensitive people and the way they reply to chronic pain. The approach aims to relate the way they reply to this kind of morbidity by highlighting their narratives; especially by emphasising the cognitive, the sensorial, the emotional, the relational and the existential dimensions produced by a symptomatology that is not scientifically explained. Their narratives put into perspective their life trajectories with the social, medical and somatic conditions that lead their health quest. Focusing on the ordinary, that shapes the representations the electrosensitive people have of their troubles, would allow us to understand the reasons and modalities of auto-eviction practices. Auto-eviction achievement is interpreted as a life trajectory fulfilment produced by intuitive choices - nonstrategic - based on singular sensitivities. As a result, it invites an anthropological interpretation of chronic pain experiences built on the sensitive relationships that individuals have with their body, the others and the environment.
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A partir d'un terrain ethnographique réalisé au sein d'une équipe mobile de soins palliatifs d'un hôpital universitaire, cette thèse de doctorat porte sur les médicaments dans le contexte de la fin de vie. Au carrefour d'une socio-anthropologie de la maladie grave, du mourir et des médicaments, elle interroge les rapports à la morphine, ainsi qu'à certains psychotropes et sédatifs utilisés en soins palliatifs. Entre temporalité vécue et temporalité institutionnelle, les manières d'investir le temps lorsqu'il est compté, y sont centrales. Dans une dimension microsociale, les résultats montrent que l'introduction de certains médicaments comme la morphine et l'entrée en scène d'une équipe mobile de soins palliatifs sont des points de repère et peuvent sonner comme une annonce, sorte de sanction, dans la trajectoire incertaine de la personne malade. En outre, les médicaments permettent d'agir sur « le temps qui reste » en plus de soulager les symptômes lorsque la maladie grave bascule en maladie incurable. Ils font l'objet d'usages détournés du but initial de soulagement des symptômes pour repousser, altérer ou accélérer la mort dans une perspective de maîtrise de sa fin de vie. Dans une dimension mésosociale, ce travail considère les médicaments à la base d'échanges entre groupements professionnels sur fond d'institutionnalisation des soins palliatifs par rapport à d'autres segments de la médecine actifs dans la gestion de la fin de vie. Dans une médecine caractérisée par l'incertitude et les décisions -avec une teinte toute particulière en Suisse où le suicide assisté est toléré - les médicaments en soins palliatifs peuvent être considérés comme des instruments de mort, qu'ils soient redoutés ou recherchés. Interrogeant les risques de reproduire un certain nombre d'inégalités de traitements à l'approche de la mort, qui s'accentuent dans un contexte de plus en plus favorable aux pratiques euthanasiques, ce travail se propose, en définitive, de discuter le temps contraint de la mort dans les institutions hospitalo-universitaires, entre acharnement et abstention thérapeutique.¦-¦Based on ethnographie fieldwork conducted within a palliative care mobile team in an academic hospital, this doctoral thesis focuses on medicines used in end of life contexts. At the intersection of a socio-anthropology of illness, dying and pharmaceuticals, the relations to morphine, as well as to some psychotropic and sedative drugs used in palliative care are questioned. Between "lived" experiences of temporality and institutional temporality, the ways by which actors invest time when it is counted, appeared to be central. In a microsocial dimension, the results showed that introducing drugs such as morphine, as well as the arrival of a palliative care mobile team, are landmarks and sound like an announcement, a sort of sanction, during the uncertain trajectory of the ill person. In addition, medicines can act on "the remaining time" when severe illness shifts into incurable illness. Indeed, medicines are being diverted from the initial aim of symptom relief in order to defer, alter or hasten death in a perspective of control over one's death. In a mesosocial dimension, pharmaceuticals are seen as core to professional exchanges and to palliative care institutionalisation compared to other active medical segments in end of life care. In a medical context characterised by uncertainty and decision-taking-with a special shade in Switzerland where assisted suicide is tolerated - palliative medicines can be seen as instruments of death, whether sought or feared. Questioning the risks of reproducing treatment inequalities at the approach of death, which are accentuated in a context increasingly favorable to euthanasia practices, this study aims, ultimately, at discussing death's constrained time in academic hospitals, between therapeutic intervention and abstention.
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From the 1st of January 2011, new conditions have been validated in which surgery for weight loss is borne by the basic insurance. These are very significant changes compared to the old criteria. Indeed, on one hand, patients with BMI > or = 35 kg/m2 may, without age limit and in the absence of comorbidities benefit from surgery without prior request to the medical council health insurance company concerned. On the other hand, the notion of a minimum casuistry is for the first time introduced in centers performing this type of intervention. In addition, certified centers are required to follow standard procedures for the patients' teaching and follow up.
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Le concept EMUS (équipe mobile d'urgences sociales) trouve son origine dans la réunion consacrée à l'urgence sociale qui s'est tenue en fin d'année 2009 et dans le rapport sur la création de l'équipe mobile d'urgence établi en été 2010 à la suite de cette réunion. Le Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) a mandaté l'IUMSP pour effectuer une évaluation accompagnante du projet dans sa phase pilote pour: Accompagner le projet par des bilans intermédiaires dans le but d'effectuer des ajustements du projet ; Mesurer l'impact du projet ; Évaluer le dispositif en place ; Évaluer le fonctionnement du dispositif ; Évaluer ses interventions. Les résultats de cette évaluation sont présentés dans le présent rapport. Des résultats intermédiaires (quantitatifs et qualitatifs) ont également été présentés au comité de pilotage de l'évaluation sous forme orale (présentations PowerPoint suivies d'une discussion), et cela à deux reprises (septembre 2012 et juin 2013). Une synthèse de ces résultats intermédiaires peut être consultée à l'annexe 8.1
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Partant de la réception internationale du film Le Roman d'un tricheur de Sacha Guitry dans laquelle la voix du cinéaste est fréquemment rapprochée de celle du "bonimenteur" de l'époque muette, cette étude examine les particularités de ce film en termes de positionnement du narrateur over par rapport aux images et par rapport au spectateur. Une filiation est posée entre ce film et Providence de Resnais au niveau des manifestations de l'oralité: là aussi, le narrateur occupe la place d'instigateur du monde filmique et de spectateur des images qu'il commente.
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Ce travail s'intéresse à la problématique du suicide à partir de l'émergence en Suisse, vers la fin des années '90, de la prévention du suicide comme préoccupation sociale et politique. Au début, ce sont les milieux associatifs qui ont soulevé à cette question en percevant le suicide comme le reflet d'une souffrance d'origine sociale. Par la suite, la prévention du suicide est progressivement devenue une problématique de santé publique appréhendée essentiellement sous le registre médical comme étant le symptôme d'une pathologie psychiatrique. Après une première partie consacrée aux processus sociopolitiques et aux transformations morales touchant le suicide et sa prévention, ce travail approfondit, au travers d'un terrain ethnographique, la prise en charge des personnes présentant des problématiques suicidaires au sein d'un service d'urgences psychiatriques.Malgré une approche se voulant biopsychosociale, l'analyse des discours et des pratiques soignantes montre que la dimension sociale est largement négligée, conduisant à une médicalisation de situations de détresse qui sont principalement de nature sociale. En effet, parmi la population qui fréquente le service, on observe une surreprésentation de personnes issues des classes sociales défavorisées présentant souvent des trajectoires biographiques particulièrement difficiles. Au fil des entretiens avec les patients émerge une analyse voyant la souffrance psychique et la prise en charge psychiatrique comme étant aujourd'hui une manière d'obtenir une reconnaissance sociale et symbolique. Les problématiques suicidaires peuvent ainsi être interprétées comme une forme d'expression, un langage au travers duquel s'exprime la position sociale défavorisée.En adoptant une posture militante construite à partir de la réalité ethnographique, les problématiques suicidaires sont analysées comme l'expression d'une condition d'oppression liée à un cadre social et économique de plus en plus contraignant, à des rapports de pouvoir inégaux ainsi qu'à une lecture individualisante, médicalisante et pathologisante des problèmes sociaux.The present thesis discusses suicide prevention in Switzerland, which emerged as a social and political issue at the end of the '90s. At first, this question was taken up by associations considering suicide as a reflection of social suffering. Thereafter, suicide prevention gradually became a public health matter conceived with a medical approach as a symptom of a psychiatric disease. The first part of this work analyzes the sociopolitical process and moral transformations concerning suicide and its prevention. The second part is based on an ethnographic fieldwork conducted in a psychiatric emergency unit that attends people who have tried to attempt their life or consider doing it. Through the analysis of discourses and practices of the medical staff, this research shows that the social aspect of suicide is widely neglected, leading to a medicalization of social problems. In fact, amongst patients attending the emergency unit, there is an over--representation of people from disadvantaged classes having very difficult life stories. Interviews with patients also revealed that psychic suffering and psychiatric treatment is nowadays a way to get social and symbolical recognition. Suicidal problems can be understood as a language expressing a disadvantaged social position. By adopting a militant position constructed from the ethnographic reality, suicide is analyzed as the expression of an oppressed condition related to a more and more restricted social and economic situation, to unequal power relations as well as to an individualistic, medical and pathological interpretation of social problems.
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Le petit ouvrage de Roland Campiche répond à deux objectifs. Le premier est de rappeler au public helvétique que si la religion joue un rôle différent depuis 50 ans, elle n'en est pas moins demeurée un acteur de la scène tant publique que privée de notre pays. Le second est de défendre l'idée d'une dualisation de la religion. Cette notion n'est pas nouvelle, puisque le sociologue, fondateur de l'Observatoire des religions en Suisse (ORS) à l'Université de Lausanne, l'avait déjà émise dans son livre "Les deux visages de la religion".