67 resultados para ètica de la mort
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Introduction: Les particules de HDL (High Density Lipoproteins) ont des fonctions très diverses notamment anti-inflamatoires, anti-apoptotiques ou anti-oxydatives. Chez les patients diabétiques, les niveaux de HDLs sont bas, les prédisposants ainsi à un risque élévé à développer une maladie cardiovasculaire. Sachant que le s HDLs ont également un effet protecteur sur la cellule beta, le but de cette étude est dinvestigué les mécanismes moléculaires de cette protection contre le stress du réticulum, stress qui contriubue au développement du diabéte de type 2. Résultats: La thapsigargine et la tunicamycine induisent lapoptose en induisant un stress dans le réticulum endoplasmique (RE) par un mauvais repliement des protéines dans le RE, ainsi que l'activation de l'UPR (Unfolded Protein Respons) avec trois voies communes de signalisation intracellulaire (IRE1, PREK et ATF6). Ces voix veillent tout d'abord à augmenter la capacité de repliement des protéines et le cas échéant à lapoptose. Nos résultats montrent que les HDLs sont capable d'inhuber lapoptose induite par la thapsigargine et la tunicamycine dans les MIN6. Dans le cas du traitement avec la thapsigargine, plusieurs marqueurs des voix UPR sont bloqués en présence des HDLs, suggérant que l'effet anti-apoptotiques des HDLs s'exerce au niveau ou en amont du RE. Les HDLS par contre ne bloquent par la sortie de calcium du RE induite par la thapsigargine ce qui indique que les HDLs n'interfèrent pas avec l'action de cette drogue sur sa cible (SERCA). Dans le cas de la la tunicamycine, les HDLs ne bloquent pas, ou très légèrement, l'activation des voix de l'UPR. La protection induite par les HDLs contre la mort engendrée par la tunicamycine s'sexerce dont apparement en aval de l'UPR et reste à être déterminer. Conclusions: Nos données suggérent que les HDLs sont capable de protéger la cellule beta contre le stress du réticulum mais apparement de façon différente selon les modalités d'inductions de ce stress.
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Résumé Avant même son premier écrit, le philologue Nietzsche parle de sa philosophie en termes de « platonisme inversé ». Il se présente par là aux antipodes de Platon et de la pensée initiée par ce dernier. Platon lui-même, Nietzsche le lit comme accomplissement d'une longue tradition inspirée par les Muses - en ce sens "musicale", artistique - à dire la phetsis ou vie tragique (qui sont chez lui le même). Selon elle, la vie réside dans le double mouvement d'éclosion productrice à partir des profondeurs cachées et de retour destructeur dans les ressources de celles-ci. Nietzsche y voit l'oeuvre de Dionysos : l'abyssal et surabondant dieu artiste du jeu de la vie et de la mort. Or ne pouvant souffrir cette vie dionysiaque, Platon en serait venu à en imaginer une autre, dénuée d'ombre et de destruction, où tout apparaît en son éclosion suprême : le monde métaphysique, intelligible, des idées morales qui, depuis, guide tout homme occidental qui se respecte. Dionysos est banni de la pensée, contraint de se réfugier dans les profondeurs de la mer. Quelques deux millénaires plus tard, la figure divine ré-émerge chez certains prédécesseurs de Nietzsche, puis se montre au grand jour dans La naissance de la tragédie (1871), le premier livre du philologue-philosophe. Dionysos y apparaît dans une double opposition : ambiguë face à Apollon, le représentant de la belle apparence venant voiler le sombre fond dionysiaque ; et radicale face à Socrate (le maître de Platon) qui, en Apollon outré, initie le tournant philosophico-scientifique et moral hostile à la vie tragique. Puis Dionysos redisparaît durant plus de douze ans de la surface de l'oeuvre de Nietzsche. Or s'il se retire, c'est pour se nettoyer de ses ambiguïtés initiales (liées au dualisme métaphysique) et poursuivre sa lutte contre Socrate à partir des profondeurs, le visage masqué. Lorsque, dès 1883, il fait retour pour devenir la figure centrale des derniers écrits, il se trouve alors confronté à un nouvel adversaire, plus coriace et plus dangereux encore que Socrate : le Crucifié, représentation populaire et absolutisée des idées socratiques. Inspiré, poussé, porté et tourmenté par son dieu, Nietzsche fait dès lors littéralement équipe avec Dionysos pour promouvoir la libération de la vie phusico-tragique en train d'étouffer dans les filets socratico-chrétiens. Cette libération se joue notamment dans la figure d'Ariane : dans les Dithyrambes de Dionysos (1890) - le dernier texte (poétique) de Nietzsche -, elle incarne si bien la phetsis dionysiaque qu'elle provoque in fine l'épiphanie du dieu tragique, amoureux et jubilant de s'y reconnaître comme dans un miroir.
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RÉSUMÉ Les kinases activées par des mitogènes (MAPKs) constituent une importante famille d'enzymes conservée dans l'évolution. Elles forment un réseau de signalisation qui permet à la cellule de réguler spécifiquement divers processus impliqués dans la différenciation, la survie ou l'apoptose. Les kinases formant le module MAPK sont typiquement disposées en cascades de trois partenaires qui s'activent séquentiellement par phosphorylation. Le module minimum est constitué d'une MAPK kinase kinase (MAPKKK), d'une MAPK kinase (MAPKK) et d'une MAPK. Une fois activée, la MAPK phosphoryle différents substrats tels que des facteurs de transcription ou d'autres protéines. Chez les mammifères, trois groupes principaux de MAPKs ont été identifiés. Il s'agit du groupe des kinases régulées par des signaux extracellulaires du type «mitogènes » (ERK), ainsi que des groupes p38 et cJun NH2-terminal kinase (JNK), ou SAPK pour stress activated protein kinase, plutôt activées par des stimuli de type «stress ». De nombreuses études ont impliqué JNK dans la régulation de différents processus physiologiques et pathologiques, comme le diabète, les arthrites rhumatoïdes, l'athérosclérose, l'attaque cérébrale, les maladies de Parkinson et d'Alzheimer. JNK, en particulier joue un rôle dans la mort des cellules sécrétrices d'insuline induite par l'interleukine (IL)-1 β, lors du développement du diabète de type 1. IB1 est une protéine scaffold (échafaud) qui participe à l'organisation du module de JNK. IB1 est fortement exprimée dans les neurones et les cellules β du pancréas. Elle a été impliquée dans la survie des cellules, la régulation de l'expression du transporteur du glucose de type 2 (Glut-2) et dans le processus de sécrétion d'insuline glucose-dépendante. IBl est caractérisée par plusieurs domaines d'interaction protéine-protéine : un domaine de liaison à JNK (JBD), un domaine homologue au domaine 3 de Src (SH3) et un domaine d'interaction avec des tyrosines phosphorylées (PID). Des partenaires d'IB1, incluant les membres de la familles des kinases de lignée mélangée (MLKs), la MAPKK MKK7, la phosphatase 7 des MAPKs (MKP-7) ainsi que la chaîne légère de la kinésine, ont été isolés. Tous ces facteurs, sauf les MLKs et MKK7 interagissent avec le domaine PID ou l'extrême partie C-terminale d'IBl (la chaîne légère de la kinésine). Comme d'autres protéines scaffolds déjà décrites, IBl et un autre membre de la famille, IB2, sont capables d'homo- et d'hétérodimériser. L'interaction a lieu par l'intermédiaire de leur région C-terminale, contenant les domaines SH3 et PID. Mais ni le mécanisme moléculaire, ni la fonction de la dimérisation n'ont été caractérisés. Le domaine SH3 joue un rôle central lors de l'assemblage de complexes de macromolécules impliquées dans la signalisation intracellulaire. Il reconnaît de préférence des ligands contenant un motif riche en proline de type PxxP et s'y lie. Jusqu'à maintenant, tous les ligands isolés se liant à un domaine SH3 sont linéaires. Bien que le domaine SH3 soit un domaine important de la transmission des signaux, aucun partenaire interagissant spécifiquement avec le domaine SH3 d'IB1 n'a été identifié. Nous avons démontré qu'IBl homodimérisait par un nouveau set unique d'interaction domaine SH3 - domaine SH3. Les études de cristallisation ont démontré que l'interface recouvrait une région généralement impliquée dans la reconnaissance classique d'un motif riche en proline de type PxxP, bien que le domaine SH3 d'IB1 ne contienne aucun motif PxxP. L'homodimère d'IB1 semble extrêmement stable. Il peut cependant être déstabilisé par trois mutations ponctuelles dirigées contre des résidus clés impliqués dans la dimérisation. Chaque mutation réduit l'activation basale de JNK dépendante d'IB 1 dans des cellules 293T. La déstabilisation de la dimérisation induite par la sur-expression du domaine SH3, provoque une diminution de la sécrétion d'insuline glucose dépendant. SUMMARY Mitogen activated kinases (MAPK) are an important and conserved enzyme family. They form a signaling network required to specifically regulate process involved in cell differentiation, proliferation or death. A MAPK module is typically organized in a threekinase cascade which are activated by sequential phosphorylation. The MAPK kinase kinase (MAPKKK), the MAPK kinase (MAPKK) and the MAPK constitute the minimal module. Once activated, the MAPK phosphorylates its targets like transcription factors or other proteins. In mammals, three major groups of MAPKs have been identified : the group of extra-cellular regulated kinase (ERK) which is activated by mitogens and the group of p38 and cJun NH2-terminal kinase (JNK) or SAPK for stress activated protein kinase, which are activated by stresses. Many studies implicated JNK in many physiological or pathological process regulations, like diabetes, rheumatoid arthritis, arteriosclerosis, strokes or Parkinson and Alzheimer disease. In particular, JNK plays a crucial role in pancreatic β cell death induced by Interleukin (IL)-1 β in type 1 diabetes. Islet-brain 1 (IB 1) is a scaffold protein that interacts with components of the JNK signal-transduction pathway. IB 1 is expressed at high levels in neurons and in pancreatic β-cells, where it has been implicated in cell survival, in regulating expression of the glucose transporter type 2 (Glut-2) and in glucose-induced insulin secretion. It contains several protein-protein interaction domains, including a JNK-binding domain (JBD), a Src homology 3 domain (SH3) and a phosphotyrosine interaction domain (PID). Proteins that have been shown to associate with IB 1 include members of the Mixed lineage kinase family (MLKs), the MAPKK MKK7, the MAPK phosphatase-7 MKP7, as well as several other ligands including kinesin light chain, LDL receptor related family members and the amyloid precursor protein APP. All these factors, except MLK3 and MKK7 have been shown to interact with the PID domain or the extreme C-terminal part (Kinesin light chain) of IB 1. As some scaffold already described, IB 1 and another member of the family, IB2, have previously been shown to engage in oligomerization through their respective C-terminal regions that include the SH3 and PID domains. But neither the molecular mechanisms nor the function of dimerization have yet been characterized. SH3 domains are central in the assembly of macromolecular complexes involved in many intracellular signaling pathways. SH3 domains are usually characterized by their preferred recognition of and association with canonical PxxP motif. In all these cases, a single linear sequence is sufficient for binding to the SH3 domain. However, although SH3 domains are important elements of signal transduction, no protein that interacts specifically with the SH3 domain of IB 1 has been identified so far. Here, we show that IB 1 homodimerizes through a navel and unique set of SH3-SH3 interactions. X-ray crystallography studies indicate that the dieter interface covers a region usually engaged in PxxP-mediated ligand recognition, even though the IB 1 SH3 domain lacks this motif. The highly stable IB 1 homodimer can be significantly destabilized in vitro by individual point-mutations directed against key residues involved in dimerization. Each mutation reduces IB 1-dependent basal JNK activity in 293T cells. Impaired dimerization induced by over-expression of the SH3 domain also results in a significant reduction in glucose-dependent insulin secretion in pancreatic β-cells.
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Résumé Né à Munich en 1880, Julius Spanier obtient le titre de médecin en 1904. Après deux ans de spécialisation en pédiatrie, il ouvre son propre cabinet de médecin généraliste et spécialiste des maladies de l'enfance à Munich. Dès 1913, il participe à l'essor de la pédiatrie sociale et préventive de sa ville natale en assumant la direction de consultations de nourrissons. Ce travail - en partie interrompu par la Première Guerre mondiale à laquelle a participé le Dr Spanier comme médecin militaire - prend fin en 1933 lors de la prise de pouvoir nazie en raison des origines juives de notre médecin. Ces 30 années correspondent en Allemagne à un essor particulier de la pédiatrie sociale et préventive. Au début du XXème siècle apparaissent les premières consultations de nourrissons ; ainsi que de nombreuses associations de médecine sociale. La Première Guerre mondiale donne un élan décisif à la pédiatrie sociale, qui devient désormais une affaire d'Etat et dont le but est la diminution de la mortalité des nourrissons afin de remplacer les pertes humaines subies sur les champs de bataille. Après la fin de la guerre, les idées eugéniques de promouvoir une race aryenne pure prennent une place croissante dans la pédiatrie sociale. Une autre facette du développement de la pédiatrie sociale en Allemagne est l'institution, vers la fin du XIXème siècle, des premiers médecins scolaires. Le développement de la médecine scolaire est plus discret que celui de la médecine sociale des nourrissons, car suscitant moins d'intérêt de la part de l'Etat. Il s'imprègne aussi cependant des idées eugéniques de l'entre-deux-guerres. A Munich également, la médecine scolaire, fondée en 1907, ne connaît qu'un faible essor, jusqu'en 1933 qui sera le théâtre des réformes nazies. Le Dr Spanier devient en 1919 médecin scolaire en emploi accessoire, s'occupant de deux écoles de quartiers populaires munichois. Lors de la prise de pouvoir par Hitler, il est démis de ses fonctions comme médecin scolaire. Toute une législation dirigée contre les médecins juifs est mise en place, qui conduit en 1938 au retrait du droit d'exercer. Une minorité de médecins, nommés « Krankenbehandler », sont encore autorisés à soigner exclusivement les membres de la communauté juive. A Munich, capitale du mouvement nazi, 14 « Krankenbehandler » sont désignés, dont le Dr Spanier. Leur consultation se trouve dans l'unique hôpital juif de la ville, dont le nombre de lits est largement insuffisant face aux besoins rencontrés au sein de la communauté juive. En plus de son travail comme médecin-chef de l'hôpital juif, le Dr Spanier est médecin dans un camp de travail et un ghetto juifs de Munich. En 1942, lui, sa femme, les infirmières et tous les patients de la clinique sont déportés vers le camp de concentration de Theresienstadt, étape précédant dans la plupart des cas une déportation vers Auschwitz. De 1942 à 1945, le Dr Spanier exerce ses fonctions de médecin auprès des déportés du camp, avec le peu de moyens à disposition et dans un dévouement infatigable. Lui et sa femme échappent miraculeusement à la mort et reviennent à Munich en 1945. Le Dr Spanier assume alors diverses fonctions comme médecin et au sein de diverses organisations de dénazification et reconstruction d'une communauté juive munichoise. Il meurt en 1959.
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L'accompagnement des mourants proposé par les soins palliatifs se fonde sur l'autonomie du patient impliquant un discours ouvert autour de la mort qui approche. Afin de déployer leur offre à l'hôpital, les professionnels des soins palliatifs souhaitent formaliser l'entrée dans la phase palliative de manière à ce qu'elle soit mieux anticipée et coordonnée, mais aussi plus explicite pour le patient. Ce « passage » soulève des enjeux importants, notamment au niveau de la collaboration interprofessionnelle entre une équipe mobile de soins palliatifs et ceux de « première ligne » d'un hôpital, tout en nécessitant un accompagnement « renforcé » du patient autour de l'annonce de la fin de vie. Dans cet article, nous nous intéressons de près à certains traitements (opiacés, sédatifs utilisés lors de sédations palliatives) dans la mesure où leurs prises génèrent des tensions et des négociations importantes dans l'accompagnement de la fin de vie. Plus précisément, les usages détournés de ces substances - permettant d'accélérer, de repousser ou encore d'altérer la fin de vie - nous renseignent sur ce que l'accompagnement de la fin de vie à l'hôpital implique respectivement pour les patients, leurs proches, ainsi que pour les professionnels de la santé. Le rapport aux opiacés et aux sédatifs, agissant sur le temps qui reste, laisse entrevoir les dilemmes et difficultés qu'occasionne l'accompagnement d'une fin de vie conscientisée et responsable prônée par les soins palliatifs.
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(Résumé de l'ouvrage) Professeur émérite de la Faculté de théologie protestante de Montpellier, dont il a occupé la chaire de dogmatique de 1971 à 1998, André Gounelle incarne, pour des générations d'étudiants et de lecteurs, une certaine idée de la rigueur intellectuelle. Son attention profonde à la pensée des autres, la forme lumineusement classique de son discours, sa probité radicale et sans réserve dans l'exercice de la critique sont les fondements de la tâche qu'il s'est donnée (formuler les conditions d'un croire possible), de la quête qui l'occupe (dire et penser le Dieu vivant), du grand souci qui le caractérise (transmettre et faire partager l'Évangile). La diversité des contributions qui composent ce volume signale à la fois l'étendue des champs d'exploration et l'ampleur du retentissement des travaux d'André Gounelle. Ses études sur la pensée religieuse et philosophique de Blaise Pascal ou de Paul Tillich, ses dialogues avec les théologiens de la mort de Dieu ou du Process et, bien sûr, ses nombreuses monographies sur la dogmatique chrétienne d'hier et d'aujourd'hui rayonnent bien au-delà des frontières de l'hexagone et du protestantisme. En témoignent, à leur manière, les titres de Docteur honoris causa que lui ont conféré l'Université de Lausanne et l'Université Laval de Québec. Le volume jubilaire que voici a été offert à André Gounelle à l'occasion de son soixante-dixième anniversaire. C'est à l'ami et au maître que les trente-et-un auteurs de ces mélanges ont tenu à exprimer leur estime et leur reconnaissance.
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Cette thèse met en lumière les relations réciproques entre les deux artefacts‐clés de la culture russe et mondiale du XXe siècle : la théorie du carnaval et de la ménippée de Mikhaïl Bakhtine et le dernier roman de Mikhaïl Boulgakov. Les chercheurs n'ont pas tardé à remarquer leur étonnante synthonie après leur sortie de l'oubli qui a eu lieu presque en même temps et qui a été marquée par la publication des ouvrages de Bakhtine Problèmes de la poétique de Dostoïevski (1963), L'oeuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance (1965) et par la parution du roman de Boulgakov Le Maître et Marguerite (1966-1967). C'est déjà dans la postface de la première édition du roman que Le Maître et Marguerite reçoit le nom de «ménippée de Bakhtine». Un tel rapprochement entre la théorie de Bakhtine et le roman de Boulgakov s'explique par leur intérêt simultané pour différentes manifestations de la poétique du carnaval qui s'appuie sur des traditions portant l'empreinte des conceptions du temps cyclique et de l'éternel retour par le biais de la mort, propres aux rituels agraires de l'époque archaïque et aux fêtes du Nouvel An de l'Antiquité. A partir du début du XXe siècle et jusqu'aux années 40, la notion de carnavalesque en Russie est un ensemble d'idées unique, un concept doté d'un caractère d'universalité culturelle de son temps: le carnavalesque attire l'attention non seulement de Bakhtine et de Boulgakov, mais aussi de presque tous les modernistes russes et de certains philologues de l'époque. Dans notre travail, l'étude de la ressemblance des approches du problème du carnaval chez Boulgakov et chez Bakhtine s'organise selon deux axes de recherche. Le premier est lié à la théorie des genres moderne et à son développement dans la philosophie de Bakhtine. C'est dans ce contexte que nous examinons la notion antique de la satire ménippée (ou de la ménippée), considérée par Bakhtine en tant que genre littéraire qui reflète le mieux la poétique du carnaval. C'est également ce contexte qui nous permet d'analyser l'évolution de la théorie du carnaval et de la ménippée chez Bakhtine depuis ses travaux des années 30 jusqu'à la parution du « quatrième chapitre célèbre » de la deuxième édition de son ouvrage consacré à Dostoïevski. Le même contexte sert à délimiter l'emploi de la théorie du carnaval et de la ménippée dans la critique littéraire et à déterminer l'efficacité de cet outil théorique que nous utilisons lors de l'analyse du roman Le Maître et Marguerite. Le second axe de notre recherche est lié à l'étude des traditions du carnaval, à l'examen de leurs sources mythologiques et de leurs sources relatives aux mystères. Ces sources sont considérées telles qu'elles se présentent dans les manières de concevoir le carnaval propres à Bakhtine et à Boulgakov que nous avons nommées, respectivement, le carnaval de Bakhtine et le carnaval de Boulgakov. La reconstruction du carnaval de Bakhtine a permis de mettre en évidence plusieurs approches du thème du carnaval présentes dans ses ouvrages. La distinction de ces approches est d'autant plus importante que son oubli peut causer de fausses interprétations des idées de Bakhtine exprimées dans L'oeuvre de François Rabelais et mener à des critiques injustes de son auteur. Nous avons également tenu compte des théories avec lesquelles dialogue la philosophie du carnaval de Bakhtine : nous l'avons examinée en relation avec des études de la fête, du carnaval et du sacrifice caractéristiques du paysage scientifique des premières décennies du XXe siècle. Nous avons également comparée la philosophie du carnaval aux théories des philosophes européens contemporains de Bakhtine qui se sont intéressés à la même problématique, mais qu'on n'a pas l'habitude de mentionner à ce propos. En ce qui concerne l'étude du roman Le Maître et Marguerite et l'analyse du carnaval de Boulgakov, nous avons tâché d'unir deux approches. D'une part, nous avons mis au jour les sources de l'auteur ; d'autre part, nous avons examiné cette oeuvre dans une perspective dont le but est d'aider à comprendre la spécificité du carnavalesque chez Boulgakov en s'appuyant sur des travaux d'éminents spécialistes du folklore, de la mytho-archéologie, de la mytho-critique et de la sémiotique moderne. Notre recherche a permis de mettre en évidence les manifestations caractéristiques de la poétique du carnaval dans Le Maître et Marguerite, auparavant négligées par la critique. En outre, nous avons prêté une attention particulière à la façon dont Boulgakov utilise des éléments et modèles mythologiques « pré-carnavalesques » qui n'ont pas été étudiés de manière suffisante dans l'oeuvre de Bakhtine. Cela nous a permis non seulement de voir sous un autre jour les scènes-clés du roman, mais aussi d'avoir la connaissance plus approfondie du carnaval de Bakhtine à travers le carnaval de Boulgakov.