598 resultados para Lumières Suisses
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Introduction: Suite la canicule de 2003, l'importance pour la sant publique des vagues de chaleur avait t mise en vidence. Cependant, les aspects se rapportant aux mdicaments avaient t peu abords, avant d'tre davantage considrs mi-2004, notamment dans le Plan canicule franais. La Pharmacie de l'ICHV s'est donc efforce, au printemps 2004, de dfinir ses propres lignes d'action pour adapter son organisation et ses services. Objectifs: Dfinir au niveau des services pharmaceutiques, en particulier cliniques, des recommandations pratiques et proposer des moyens de mise en oeuvre. Mthode: Une recherche de littrature a t effectue et a permis d'identifier les variables prendre en compte. Base sur celles-ci, une analyse ponctuelle (sur une journe) a t conduite l'aide du dossier patient informatis Phoenix pour estimer la frquence d'utilisation des mdicaments problme auprs d'une population considre comme tant risque (patients > 70 ans d'un service de chirurgie). Dans le domaine logistique, une recherche similaire a t conduite et des analyses l'aide du logiciel Opale ont t ralises. Rsultats: Compte tenu de la littrature, diffrentes variables en relation avec la pharmacothrapie sont considrer: * Mdicaments risque (altrant la fonction rnale ou empchant la perte calorique) ou surveiller (dont la dshydratation influence la pharmacocintique ou ceux aggravant les effets de la chaleur); * Patients risque (> 70 ans ou dments); * Situations risque (chirurgie lective, sortie d'hpital). L'analyse en chirurgie a montr que 75% des patients taient traits par des mdicaments risque et que 100% des patients recevaient des mdicaments surveiller. Au plan logistique, notre recherche a permis de dfinir un certain nombre de produits sensibles. Discussion-conclusion: Malgr les limites de cette analyse ponctuelle, mais compte tenu de la frquence d'utilisation des mdicaments problme, le pharmacien doit, lors de canicules, pouvoir directement ou indirectement conseiller le prescripteur, p. ex., en: * relevant dans les dossiers, les patients, les situations et les mdicaments risque ou surveiller et en formulant des propositions de prise en charge; * suivant systmatiquement les fonctions rnales de ces patients; * proposant d'instaurer une alarme dans les dossiers informatiss pour aider dceler les situations risque. Au niveau de la pharmacie centrale et des pharmacies d'tage, la gestion de stock des produits sensibles require diverses amliorations. La canicule constitue une problmatique complexe et le pharmacien d'hpital se doit d'y prter attention dans ses activits. La pharmacie de l'ICHV, sur la base de ces lments, va prparer un plan d'action activer dans des conditions convenir avec la direction et les hpitaux.
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Rapport de synthse : Bien que les complications svres de l'anesthsie soient actuellement rares, des informations contradictoires existent propos du rle et de l'importance de l'hypertension artrielle chronique sur la survenue de complications en cours d'anesthsie. En raison de la prvalence leve de l'hypertension artrielle dans la population et du grand nombre d'anesthsies effectues, il est important de clarifier cette relation. Le but de l'tude tait d'valuer si les personnes hypertendues taient risque accru de prsenter des complications lors d'anesthsies partir de donnes collectes de routine lors d'anesthsies usuelles ralises en Suisse. Nous avons utilis les donnes figurant dans le registre ADS (Anesthsie Donnes Suisse) correspondant des anesthsies, gnrales ou locorgionales, ralises pour chirurgie lective chez des adultes, entre 2000 et 2004 dans 24 hpitaux suisses. L'attention tait porte principalement sur les incidents cardio-vasculaires, mais les autres incidents relevs de routine ont aussi t valus. La prsence d'une hypertension artrielle chronique tait dfinie par la prsence d'un traitement antihypertenseur ou par l'anamnse d'une hypertension artrielle, combine la mesure d'une pression artrielle leve (systolique >160 mm Hg ou diastolique >100 mm Hg) lors de l'examen propratoire de l'anesthsiste. Les incidents relevs en cours d'anesthsie ont t dfinis a priori et sont enregistrs de routine sur la feuille d'anesthsie et reports dans une base de donnes centralise. En raison de la structure des donnes, des analyses hirarchiques ont t effectues incluant des variables individuelles (niveau 1), lies aux groupes d'interventions chirurgicales (niveau 2) et l'hpital (niveau 3). Parmi les 124 939 interventions, 27 881 (22%) concernaient des patients connus pour une hypertension artrielle chronique. Au moins un incident est survenu dans 16,8% des interventions (95% Cl 16,6 -17,0%). Chez 7 549 patients, au moins un incident cardio- vasculaire est survenu, soit dans 6% des anesthsies (95% Cl 5.9-6.2%). Le rapport des cotes (odds ratio) moyen ajust pour les incidents cardio-vasculaires chez les patients hypertendus tait de 1.38 (95% Cl 1.27-1.49), indiquant une augmentation du risque chez les patients hypertendus. Cependant, l'hypertension n'tait pas lie un risque augment de survenue d'un autre incident. Les rapports de cotes ajusts de la survenue d'une complication cardiovasculaire en prsence d'une hypertension artrielle variaient selon les hpitaux entre 0.41 et 2.25. Ainsi, cette tude confirme la prsence d'un risque accru de survenue d'une complication cardiovasculaire chez un patient hypertendu lors d'une anesthsie pour chirurgie lective. Il s'agissait le plus souvent d'une arythmie ou d'une perturbation hmodynamique. Cette augmentation du risque proche de 40% a aussi t trouve dans une revue systmatique avec mta-analyse. L'htrognit des institutions -qui persiste mme en tenant compte des ajustements pour le type d'intervention chirurgicale et des variables individuelles (case-mix) - suggre des diffrences de pratique de l'anesthsie selon l'hpital.
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Ce travail de recherche dresse un panorama de l'tat du dveloppement des pratiques d'agriculture urbaine en Suisse et analyse le potentiel que celles-ci pourraient y dvelopper, compte tenu des particularits du contexte national. La dmarche adopte suit une logique allant du gnral au particulier, de la thorie la pratique, du descriptif vers l'analytique. Dans un premier temps, l'agriculture urbaine est aborde sous un angle conceptuel, comprenant un retour historique sur la relation ville-campagne et sur l'apparition rcente du terme d'agriculture urbaine, un tour d'horizon de la littrature sur le sujet, une revue de ses diverses approches scientifiques et la circonscription des enjeux de sa dfinition. Dans un deuxime temps, l'agriculture urbaine est envisage sous sa forme pratique, en Suisse comme l'tranger. En ressort un inventaire tendu de ses diffrents types de mises en application, auquel correspond un panel d'atouts identifis selon les trois versants du dveloppement durable : social, cologique et conomique. En troisime lieu les spcificits du contexte helvtique sont tudies afin de comprendre quel est le cadre dans lequel le potentiel de l'agriculture urbaine pourrait se dvelopper. Finalement, ce sont deux cas concrets d'agriculture urbaine qui sont analyss et valus dans les dtails, selon l'approche dite des rgimes institutionnels des ressources naturelles (RIRN): le plantage lausannois du quartier de la Bourdonnette et le Stadiongarten dans le quartier Kreis 5 Zurich. Au fil de cette recherche, il apparat que l'agriculture urbaine rvle toute une srie d'avantages en termes de dveloppement durable, alors mme que les villes suisses sont unanimement reconnues comme prsentant un dficit dans ce domaine. De mme, malgr les bienfaits importants que prsentent ses diverses pratiques, l'agriculture urbaine reste encore trs peu rpandue en Suisse, le concept lui-mme n'apparaissant que trs rarement dans le discours des pouvoirs publics. Le principal frein l'agriculture en ville est identifi comme tant le manque d'espace disponible dans les agglomrations, contrainte pourtant largement surmontable en y regardant de plus prs. De par sa configuration topographique, le territoire suisse est particulirement sujet une troite proximit entre espaces urbains et tendues agricoles, accroissant de ce fait la problmatique de l'talement urbain et du mitage du paysage. Parmi les enjeux de la lutte contre ces phnomnes concomitants, l'agriculture urbaine aurait un rle important jouer. En conclusion, une srie de recommandations sont proposes afin que les projets d'agriculture urbaine puissent se dvelopper et perdurer en Suisse. Abstract : This research paper provides an overview of the state of development of urban agriculture practices in Switzerland. It analyzes their potential of expansion while taking into account the particularities of the national context. The method follows a general to particular, theory to practice and descriptive to analytical reasoning. Firstly, urban agriculture is approached through a conceptual view, including a historical overview of the relationship between town and country and of the recent appearance of the term "urban agriculture". An outline of the literature on the subject, an examination of its various scientific approaches and riding issues of its definition are elaborated as well. In a second step, urban agriculture is considered in its practical form, both in Switzerland and abroad. From this we created an extensive inventory of various types of implementations which corresponds to a panel of assets identified according to the three aspects of sustainable development: social, ecology and economics. Thirdly the specificities of Swiss context are studied in order to understand the frame in which the potential of urban agriculture could be developed. Finally, two case studies of urban agriculture are analyzed and evaluated in detail, according to the so-called institutional regimes of natural resources (RIRN) approach: the "plantage" of the Bourdonnette neighborhood in Lausanne and the "Stadiongarten" in the Kreis 5 neighborhood in Zurich. Throughout this research, urban agriculture reveals a number of advantages in terms of sustainable development, even though the Swiss cities are unanimously recognized as having a deficit in this area. As well, despite the significant benefits that are its various practices, urban agriculture is still very uncommon in Switzerland, the concept itself appearing only rarely in public debates. The main obstacle to city agriculture is identified as the lack of available space in urban areas, however this constraint can easily be surpassed. By its topographical configuration, Switzerland is particularly prone to a close proximity between urban and agricultural spaces, thereby increasing the problems of urban sprawl. Among the stakes in the struggle against these interrelated phenomena, urban agriculture could play an important role. In conclusion, a series of recommendations are proposed so that urban agriculture projects can grow and persist in Switzerland.
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Care of the elderly schizophrenic patient : Despite the development of new aetiopathological models the treatment of late-life schizophrenia is still based essentially on antipsychotic medication. The absence of research specifically targeting late-life schizophrenics limits the value of recommendations on indication, dosage and treatment alternatives, particularly as the latter have scant regard for the age of schizophrenia onset (early, late, very late onset), for the various comorbidities and the polymedication so common in the elderly. The use of atypical neuroleptics at adapted doses should be combined with biopsychosocial care and treatment of psychiatric and somatic comorbidities. The choice of an adapted treatment is often conditioned, especially if early schizophrenia is con sidered, by many years of treatment and side effects which may limit compliance when the evolution itself has been unfavourable with persistent, sometimes handi capping residual symptoms. Moreover, schizophrenia is complicated by cognitive disorders for which the best therapeutic approach in the elderly remains uncertain.
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Dvelopps il y a plus d'une quinzaine d'annes aux USA, les AP-DRG (All patient Diagnosis related groups) ont permis, malgr leur anciennet, de conduire des expriences trs utiles et de prparer divers cantons suisses un futur systme de financement, mieux que toutes les thories invoques ce sujet n'auraient pu le faire. [Auteurs]
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Dans le contexte d'un climat de plus en plus chaud, une tude gosystmique de la rpartition du perglisol dans l'ensemble d'un versant priglaciaire alpin, de la paroi rocheuse jusqu'au glacier rocheux, s'avre primordiale. S'insrant dans cette problmatique, ce travail de thse vise comme objectif gnral l'tude des versants d'boulis situs l'intrieur de la ceinture du perglisol discontinu selon deux volets de recherche diffrents : une tude de la stratigraphie et de la rpartition du perglisol dans les boulis de haute altitude et des processus qui lui sont associs ; une reconstitution de l'histoire paloenvironnementale du domaine priglaciaire alpin pendant le Tardiglaciaire et l'Holocne. La stratigraphie et la rpartition spatiale du perglisol a t tudie dans cinq boulis des Alpes Valaisannes (Suisse), dont trois ont fait l'objet de forages profonds, grce la prospection gophysique de dtail effectue l'aide de mthodes thermiques, de rsistivit, sismiques et nuclaires. Les mesures effectues ont permis de mettre en vidence que, dans les cinq boulis tudis, la rpartition du perglisol est discontinue et aucun des versants n'est intgralement occup par du perglisol. En particulier, il a t possible de prouver de manire directe que, dans un boulis, le perglisol est prsent dans les parties infrieures du versant et absent dans les parties suprieures. Trois facteurs de contrle principaux de la rpartition du perglisol dtermine au sein des boulis tudis ont t individualiss, pouvant agir seuls ou de manire combine : la ventilation ascendante, l'augmentation de la granulomtrie en direction de l'aval et la redistribution de la neige par le vent et les avalanches. Parmi ceux-ci, la relation ventilation-granulomtrie semble tre le facteur de contrle principal permettant d'expliquer la prsence de perglisol dans les parties infrieures d'un boulis et son absence dans les parties suprieures. Enfin, l'analyse de la structure des boulis priglaciaires de haute altitude a permis de montrer que la stratigraphie du perglisol peut tre un lment important pour l'interprtation de la signification paloclimatique de ce type de formes. Pour le deuxime volet de la recherche, grce aux datations relatives effectues l'aide de l'utilisation conjointe de la mthode palogographique et du marteau de Schmidt, il a t possible de dfinir la chrono-stratigraphie du retrait glaciaire et du dveloppement des glaciers rocheux et des versants d'boulis des quatre rgions des Alpes suisses tudies (rgions du Mont Gel - Mont Fort, des Fontanesses et de Chamosentse, dans les Alpes Valaisannes, et Massif de la Cima di Gana Bianca, dans les Alpes Tessinoises). La compilation de toutes les datations effectues a permis de montrer que la plupart des glaciers rocheux actifs tudis se seraient dvelopps soit juste avant et/ou pendant l'Optimum Climatique Holocne de 9.5-6.3 ka cal BP, soit au plus tard juste aprs cet vnement climatique majeur du dernier interglaciaire. Parmi les glaciers rocheux fossiles dats, la plupart aurait commenc se former dans la deuxime moiti du Tardiglaciaire et se serait inactiv dans la premire partie de l'Optimum Climatique Holocne. Pour les boulis tudis, les datations effectues ont permis d'observer que leur surface date de la priode entre le Boral et l'Atlantique rcent, indiquant que les taux d'boulisation aprs la fin de l'Optimum Climatique Holocne ont d tre faibles, et que l'intervalle entre l'ge maximal et l'ge minimal est dans la plupart des cas relativement court (4-6 millnaires), indiquant que les taux d'boulisation durant la priode de formation des boulis ont d tre importants. Grce au calcul des taux d'rosion des parois rocheuses sur la base du volume de matriaux rocheux pour quatre des boulis tudis, il a t possible mettre en vidence l'existence d'une boulisation parapriglaciaire lie la dgradation du perglisol dans les parois rocheuses, fonctionnant principalement durant les priodes de rchauffement climatique rapide comme cela a t le cas au dbut du Blling, du Prboral la fin de l'Atlantique rcent et, peut-tre, partir des annes 1980. - In the context of a warmer climate, a geosystemical study of the permafrost distribution in a whole alpine periglacial hillslope, from the rockwall to the rockglacier, is of great importance. With respect to this problem, the general objective of this PhD thesis is the global study of talus slopes located within the alpine periglacial belt following two different research axes: the analysis of the internal structure and of the permafrost distribution of high altitude talus slopes and of the related processes; the reconstruction of the palaeoenvironmental history of the alpine periglacial belt during the Lateglacial and the Holocene. The stratigraphy and the permafrost distribution were studied in five talus slopes of the Valais Alps (Switzerland) with the analysis of borehole data (on three of the five talus slopes) and other methods of permafrost prospecting: Electrical Resistivity Tomography (ERT), Refraction Seismic Tomography (RST) and nuclear well logging. The collected data shows that, in all of the studied talus slopes, permafrost distribution is discontinuous and that neither of the hillslopes is integrally characterised by permafrost. In particular, this data proves by direct investigations that, in talus slopes, permafrost is present in the lower parts of the hillslope, whereas it is absent in the upper parts. Permafrost distribution in alpine talus slopes is depending of the combination of almost three controlling factors, whose respective importance is variable: the chimney effect, the increase of grain size downslope and the redistribution of snow by avalanches. Depending on the size of the talus and on topographical and geomorphological heterogeneities, various cases are possible: one dominant controlling factor or the combination of various factors. Nevertheless, it would be an error to consider each controlling factor independently, without considering their relationships. Between these controlling factors, the relationship chimney effect/grain size seems to be the most important factor controlling the presence of permafrost in the lowest part of periglacial talus slopes, and its absence in the upper parts. Finally, the analysis of the talus structure shows that the permafrost stratigraphy may be an important element of interpretation of the palaeoclimatic significance of an alpine talus slope. The second research axe focused on the establishment of a chronology of the Lateglacial glacier retreat and the dating of rockglaciers and talus slopes development in four studied regions of the Swiss Alps (Mont Gel - Mont Fort, Fontanesses and Chamosentse regions, in the Valais Alps, and the Cima di Gana Bianca Massif, in the Ticino Alps). The compilation of the dates acquired through the combination of the palaeogeographical method and of the Schmidt hammer indicates that most of the investigated active rockglaciers started to evolve during the early phases of the Holocene or, at the latest, after the early-to-mid Holocene Climatic Optimum (ending around 6.3 ka cal BP). For the dated relict rockglaciers, most of them started to evolve in the second half of the Lateglacial, and probably became inactive at the beginning of the Holocene Climatic Optimum. For the investigated talus slopes, the relative dating carried out allowed to show that their surface date from the period included between the Boreal and the end of the Atlantic, pointing out that the rockwall retreat after the end of the Holocene Climatic Optimum was weak, and that the interval between maximal and minimal ages is in most cases relatively short (4-6 millennia). Therefore, the rockwall retreat during the development period of the talus slopes must has been considerable. Thanks to the calculation of rockwall erosion rates based on the volume of talus accumulations for four of the investigated hillslopes, it was possible to find evidences of the existence of "paraperiglacial rockfall phases" related to the permafrost degradation in rockwalls. These phases coincide with rapid climate warming periods, as at the beginning of the Blling, during the Preboreal or, maybe, since 1980.
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RESUME :Les fourmis du groupe Formica rufa, ou fourmis des bois, ainsi appeles en raison de leur prfrence pour les cosystmes forestiers, sont parmi les fourmis les plus fascinantes et les plus tudies d'Europe. Ces fourmis jouent un rle cl dans la plupart des forts dans lesquelles elles vivent et sont considres comme tant les meilleurs bioindicateurs de ces milieux. Pour ces raisons, les fourmis des bois sont protges par la loi dans de nombreux pays europens, y compris en Suisse. Cependant, malgr leur protection, ces fourmis sont inscrites sur la liste rouge des espces menaces dans plusieurs pays d'Europe et il est donc indispensable de bien les connatre afin de mieux les protger. l'heure actuelle, on considre que le groupe Formica rufa est compos de six espces distinctes : F. rufa, F. polyctena, F. lugubris, F. paralugubris, F. aquilonia et F. pratensis. Toutefois, malgr la grande quantit d'tudes effectues sur ces espces, la systmatique et l'identification des fourmis des bois sont toujours sujettes discussion. Ceci est essentiellement d au fait que ces espces sont morphologiquement similaires et qu'elles sont parfois capables de s'hybrider ou de former des colonies mixtes.Une des conditions fondamentales pour toute tude en biologie de la conservation est l'identification correcte des espces protger. Avec cette tude, nous dsirons donc dnouer les problmes lis la systmatique des fourmis des bois et analyser la diversit de ces espces en adoptant une approche multidisciplinaire.Nous avons d'abord tudi la distribution des espces jumelles F. lugubris et F. paralugubris dans les lpes italiennes en re-analysant l'une des plus grandes collections de rfrences sur ces espces, dpose l'Universit de Pavie, Italie, et en rcoltant de nouveaux chantillons sur le terrain. Nos analyses ont montr que F, paralugubris, dcrite rcemment et souvent oublie par les chercheurs, est bien prsente dans les Alpes et vit souvent en sympathie avec F. lugubris. Ensuite nous avons dvelopp un outil molculaire bas sur l'ADN mitochondrial pour une identification rapide et efficace de ces deux espces. Au vu des bons rsultats, nous avons tendu nos analyses gntiques (microsatellites) toutes les espces du groupe F. rufa, ce qui nous a permis de montrer que les outils molculaires sont trs efficaces pour identifier ces fourmis. En outre, nos analyses ont mis en vidence la prsence d'une nouvelle espce cryptique (appele F. lugubris-X) au sein du Parc National Suisse. L'existence d'une nouvelle espce peut avoir une grande influence sur les projets de conservation en faveur de ces espces. Nous avons donc dcid de confirmer ce rsultat avec des analyses comportementales et des analyses chimiques bases sur les phromones sexuelles des diffrentes espces, y compris F. lugubris-X. Les deux approches confirment nos donnes gntiques et indiquent que F. lugubris-X reprsente bel et bien une nouvelle espce de fourmis des bois dans les Alpes Suisses.Les rsultats de cette tude ont une grande importance du point de vue de la biodiversit. En plus, ils livrent aux futurs chercheurs des outils fiables pour l'identification des fourmis des bois et ouvrent de captivantes perspectives pour une meilleure protection de ces insectes et, par consquent, de nos cosystmes forestiers. .Abstract :Mound building red wood ants (species of the Formica rufa group) belong to one of the most studied groups of ants in Europe and have fundamental roles and positive effects in forested habitats of the northern hemisphere. In addition, they are considered among the most promising bioindicators of forest ecosystems. Because of their importance, these ants are protected by law in many European countries, including Switzerland. However, despite this protection, they are included on the red list of threatened species edited by the International Union for Conservation of Nature (IUCN) and on the red list of some particular countries like Switzerland. Because of their similar morphology and a high intraspecific variability, the morphological identification of these species can be quite complicated. In addition, they are sometimes able to hybridize or to form mixed colonies. Consequently, the taxonomy of this group of ants has been much debated during the past decades. Based on a phylogenetic study, today the group is considered to count six species in Europe: F. rufa, F. po/yctena, F. lugubris, F. paralugubris, F. aquilonia and F. pratensis. Nevertheless, the taxonomy of the group is often neglected mainly due to the lack of reliable and easy to use identification methods.Considering the importance of correct species assessment in conservation biology, in this study we want to disentangle the taxonomical difficulties within the Formica rufa group and to clarify the diversity of these protected ants, by using an integrative approach.We first analyzed the distribution of .the sibling species F. lugubris and F. paralugubris in the Italian Alps by collecting new samples on the field and by examining one of the major red wood ant collections, which is deposited at the University of Pavia, Italy. After that, we developed a molecular tool based on mitochondria) DNA, which provides a reliable and easy-to-use technique for the identification of F. lugubris and F. paralugubris. Afterwards, we extended the use of molecular markers for species identification to the whole F. rufa group and made a microsatellite analysis. Results confirm that molecular markers are consistent tools for species identification and that the six known species represent six different genetic pools. In addition, genetic data highlighted the existence of a new cryptic species in the Swiss Alps, called Formica lugubris-X.The presence of a new species can have a great influence on future conservation plans in favour of these protected ants and consequently for forested habitats. We therefore completed molecular data by behavioural (pupae recognition) and chemical analyses based on six pheromones of the entire F. rufa group. Both approaches are in accordance to genetic results and confirm that F. lugubris-X really represents a new cryptic species of red wood ant within the Swiss National Park (Eastern Swiss Alps).Results obtained in this study have a great importance in terms of biodiversity. Moreover, they provide important taxonomical information, reliable tools for species identifications and future perspectives for a consequent conservation of red wood ant species.
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Le thme de la sant mentale des intervenants de l'Aide mdicale urgente est particulirement important. Le sens que revt le travail pour ces professionnels semble central pour comprendre les motivations qui permettent aux personnes de grer des situations forte composante relationnelle. Comment faire pour viter la perte de sens au travail ou la retrouver ? Une tude ralise en Suisse auprs de " paramdics " apporte quelques pistes de rflexion. Il convient de rappeler que les ambulanciers franais ne disposent pas de la mme formation que les ambulanciers suisses. Le sens que revt le travail pour les ambulanciers est central pour expliquer ce choix de carrire et de vie. Il permet aussi en partie de compenser les diffrents risques pour la sant que comporte cette profession. C'est du moins ce que suggrent certaines thories rcentes en sant au travail. Selon ces thories, le fait d'accorder une certaine importance son travail, de se sentir utile et engag dans un projet qui a du sens contribuerait prserver la sant et l'implication du travailleur. Toutefois, un travail qui demanderait un engagement trop important (en terme de temps, de comptences ou autre) de la part du travailleur pourrait mener la sur-implication de ce dernier et dans certains cas porter atteinte sa sant. Un certain quilibre doit alors tre retrouv. [Auteurs]
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La prsente recherche se propose de dsobstruer un certain nombre de catgories esthtiques , au sens tendu du terme, de leur mtaphysique implicite. La thse que je souhaite dfendre se prsente sous la forme d'un paradoxe : d'une part, le sens originel d' esthtique a t perdu de vue, d'autre part, malgr cet oubli, quiconque s'interroge philosophiquement sur les beaux-arts reoit, nolens volens, Baumgarten en hritage. Avec AEsthetica (1750/1758), ouvrage inachev et hautement problmatique, nous pourrions dire, citant Ren Char, qu'il s'agit-l d'un hritage prcd d'aucun testament . En d'autres termes, ce qui nous choit nous occupe, voire nous proccupe, sans que nous disposions des outils conceptuels pour nous y rapporter librement. Soyons clairs, je ne soutiens pas que l'esthtique philosophique, telle qu'elle s'nonce ses dbuts, soit un passage oblig pour penser l'art, et ce d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'un passage, mais proprement d'une impasse. Ce que je veux dire, c'est que Kant rpond Baumgarten, et que Hegel rpond Kant et ainsi de suite. Il n'y a pas de tabula rasa dans l'histoire de la pense, et l'oubli de l'historicit d'une pense est le meilleur moyen de la neutraliser en simple supplment culturel, tout en demeurant entirement captifs de ses prsupposs.Au dpart, la question qui motivait implicitement la rdaction de cette recherche se formulait ainsi : Dans quelle mesure la philosophie nonce-t-elle quelque chose d'important au sujet des beaux-arts ? Au fil du temps, la question s'est inverse pour devenir : Qu'est-ce que les crits sur les beaux- arts, tels qu'ils foisonnent au 18e sicle, nous enseignent propos de la philosophie et des limites inhrentes sa manire de questionner ? Et gardons-nous de penser qu'une telle inversion cantonne la question de l'esthtique, au sens trs large du terme, n'tre qu'une critique immanente l'histoire de la philosophie. Si la philosophie tait une discipline parmi d'autres, un objet d'tude possible dans la liste des matires universitaires choix, elle ne vaudrait pas, mon sens, une seule heure de peine. Mais c'est bien parce que la philosophie continue orienter la manire dont nous nous rapportons au rel , au monde ou l' art - je place les termes entre guillemets pour indiquer qu'il s'agit la fois de termes usuels et de concepts philosophiques - que les enjeux de la question de l'esthtique, qui est aussi et avant tout la question du sentir, excdent l'histoire de la philosophie.Pour introduire aux problmes soulevs par l'esthtique comme discipline philosophique, j'ai commenc par esquisser grands traits la question du statut de l'image, au sens le plus gnral du terme. Le fil conducteur a t celui de l'antique comparaison qui conoit la posie comme une peinture parlante et la peinture comme une posie muette . Dans le prolongement de cette comparaison, le fameux adage ut pictura poesis erit a t conu comme le vritable noeud de toute conception esthtique venir.Il s'est avr ncessaire d'insister sur la double origine de la question de l'esthtique, c'est--dire la rencontre entre la pense grecque et le christianisme. En effet, l'un des concepts fondamentaux de l'esthtique, le concept de cration et, plus spcifiquement la possibilit d'une cration ex nihiio, a t en premier lieu un dogme thologique. Si j'ai beaucoup insist sur ce point, ce n'est point pour tablir une stricte identit entre ce dogme thologique et le concept de cration esthtique qui, force est de l'admettre, est somme toute souvent assez flottant dans les crits du 18e sicle. L'essor majeur de la notion de cration, couple avec celle de gnie, sera davantage l'une des caractristiques majeures du romantisme au sicle suivant. La dmonstration vise plutt mettre en perspective l'ide selon laquelle, la suite des thoriciens de l'art de la Renaissance, les philosophes du Sicle des Lumières ont accord au faire artistique ou littraire une valeur parfaitement indite. Si l'inventeur du terme esthtique n'emploie pas explicitement le concept de cration, il n'en demeure pas moins qu'il attribue aux potes et aux artistes le pouvoir de faire surgir des mondes possibles et que ceux-ci, au mme titre que d'autres rgions de l'tant, font l'objet d'une saisie systmatique qui vise faire apparatre la vrit qui leur est propre. Par l'extension de l'horizon de la logique classique, Baumgarten inclut les beaux-arts, titre de partie constituante des arts libraux, comme objets de la logique au sens largi du terme, appele esthtico- logique . L'inclusion de ce domaine spcifique d'tants est justifie, selon les dires de son auteur, par le manque de concrtude de la logique formelle. Or, et cela n'est pas le moindre des paradoxes de l'esthtique, la subsomption des beaux-arts sous un concept unitaire d'Art et la porte notique qui leur est confre, s'opre la faveur du sacrifice de leur singularit et de leur spcificit. Cela explique le choix du titre : mtaphysique de l'Art et non pas mtaphysique de l'oeuvre d'art ou mtaphysique des beaux-arts . Et cette apore constitutive de la premire esthtique est indpassable partir des prmices que son auteur a tablies, faisant de la nouvelle discipline une science qui, ce titre, ne peut que prtendre l'universalit.Au 18e sicle, certaines thories du beau empruntent la voie alternative de la critique du got. J'ai souhait questionner ces alternatives pour voir si elles chappent aux problmes poss par la mtaphysique de l'Art. Ce point peut tre considr comme une rplique Kant qui, dans une note devenue clbre, soutient que les Allemands sont les seuls se servir du mot "esthtique" pour dsigner ce que d'autres appellent la critique du got . J'ai dmontr que ces deux termes ne sont pas synonymes bien que ces deux positions philosophiques partagent et s'appuient sur des prsupposs analogues.La distinction entre ces deux manires de penser l'art peut tre restitue synthtiquement de la sorte : la saisie systmatique des arts du beau en leur diversit et leur subsomption en un concept d'Art unitaire, qui leur attribue des qualits objectives et une valeur de vrit indpendante de toute saisie subjective, relgue, de facto, la question du jugement de got l'arrire-plan. La valeur de vrit de l'Art, dfinie comme la totalit des qualits intrinsques des oeuvres est, par dfinition, non tributaire du jugement subjectif. Autrement dit, si les oeuvres d'art prsentent des qualits intrinsques, la question directrice inhrente la dmarche de Baumgarten ne peut donc nullement tre celle d'une critique du got, comme opration subjective {Le. relative au sujet, sans que cela soit forcment synonyme de relativisme ), mais bien la qute d'un fondement qui soit en mesure de confrer l'esthtique philosophique, en tant que mtaphysique spciale, sa lgitimit.Ce qui distingue sur le plan philosophique le projet d'une mtaphysique de l'Art de celui d'une esthtique du got rside en ceci que le premier est guid, a priori, par la ncessit de produire un discours valant universellement, indpendant des oeuvres d'art, tandis que le got, pour s'exercer, implique toujours une oeuvre singulire, concrte, sans laquelle celui-ci ne reste qu' l'tat de potentialit. Le got a trait au particulier et au contingent, sans tre pour autant quelque chose d'alatoire. En effet, il n'est pas un vritable philosophe s'interrogeant sur cette notion qui n'ait entrevu, d'une manire ou d'une autre, la ncessit de porter le got la hauteur d'un jugement, c'est--dire lui confrer au moins une rgle ou une norme qui puisse le lgitimer comme tel et le sauver du relativisme, pris en son sens le plus pjoratif. La dlicatesse du got va mme jusqu' tre tenue pour une forme de connaissance , par laquelle les choses sont apprhendes dans toute leur subtilit. Les diffrents auteurs voqus pour cette question (Francis Hutcheson, David Hume, Alexander Gerard, Louis de Jaucourt, Montesquieu, Voltaire, D'Alembert, Denis Diderot, Edmund Burke), soutiennent qu'il y a bien quelque chose comme des normes du got, que celles-ci soient infres des oeuvres de gnie ou qu'elles soient postules a priori, garanties par une transcendance divine ou par la bont de la Nature elle-mme, ce qui revient, en dernire instance au mme puisque le geste est similaire : rechercher dans le suprasensible, dans l'Ide, un fondement stable et identique soi en mesure de garantir la stabilit de l'exprience du monde phnomnal.La seconde partie de la recherche s'est articule autour de la question suivante : est-ce que les esthtiques du got qui mesurent la valeur de l'oeuvre d'art l'aune d'un jugement subjectif et par l'intensit du sentiment chappent aux apories constitutives de la mtaphysique de l'Art ?En un sens, une rponse partielle cette question est dj contenue dans l'expression esthtique du got . Cette expression ne doit pas tre prise au sens d'une discipline ou d'un corpus unifi : la diversit des positions prsentes dans cette recherche, bien que non exhaustive, suffit le dmontrer. Mais ce qui est suggr par cette expression, c'est que ces manires de questionner l'art sont plus proches du sens original du terme aisthsis que ne l'est la premire esthtique philosophique de l'histoire de la philosophie. L'exercice du got est une activit propre du sentir qui, en mme temps, est en rapport direct avec la capacit intellectuelle discerner les choses et un juger avec finesse et justesse.Avec le got esthtique s'invente une espce de sens sans organe dont la teneur ontologique est hybride, mais dont le nom est identique celui des cinq sens qui procurent la jouissance sensible la plus immdiate et la moins raisonnable qui soit. Par la reconnaissance de l'existence d'un got juste et vrai , ou dfaut, au moins de l'existence d'une norme indiscutable de celui-ci, c'est--dire de la possibilit de formuler un jugement de got une tentative indite de spritualisation de la sensibilit a lieu.Par consquent, il est loin d'tre vident que ce que j'ai appel les esthtiques du got chappent un autre aspect aportique de la mtaphysique de l'Art, savoir : passer ct du caractre singulier de telle ou telle oeuvre afin d'en dgager les traits universels qui permettent au discours de s'tayer. Dans une moindre mesure, cela est mme le cas dans les Salons de Diderot o, trop souvent, le tableau sert de prtexte l'laboration d'un discours brillant.Par contre, tout l'intrt de la question du got rside en ceci qu'elle prsente, de faon particulirement aigu, les limites proprement mtaphysiques dont l'esthtique, titre de discipline philosophique, se fait la lgataire et tente sa manire d'y remdier par une extension indite du concept de vrit et sa caractrisai ion en termes de vrit esthticologique au paragraphe 427 de Y Esthtique. Cela dit, le fait mme que dans l'empirisme la sensibilit s'oppose, une fois de plus, l'intellect comme source de la naissance des ides - mme si c'est dans la perspective d'une rhabilitation de la sensibilit -, indique que l'horizon mme de questionnement demeure inchang. Si le got a pu enfin acqurir ses lettres de noblesse philosophique, c'est parce qu'il a t ramen, plus ou moins explicitement, du ct de la raison. Le jugement portant sur les arts et, de manire plus gnrale, sur tout ce qui est affaire de got ne saurait se limiter au sentiment de plaisir immdiat. Le vcu personnel doit se transcender en vertu de critres qui non seulement permettent de dpasser le relativisme solipsiste, mais aussi de donner forme l'exprience vcue afin qu'elle manifeste chaque fois, et de faon singulire, une porte universelle.Le got, tel qu'il devient un topos des discours sur l'art au 18e sicle, peut, mon sens, tre interprt comme l'quivalent de la glande pinale dans la physiologie cartsienne : l'invention d'un je ne sais quoi situ on ne sait o, sorte d'Herms qui assure la communication entre l'me et le corps et sert l'intermdiaire entre l'intellect et la sensibilit. L'exprience dcrite dans l'exercice du got implique de facto une dimension par dfinition occulte par la mtaphysique de l'Art : le dsir. Pour goter, il faut dsirer et accepter d'tre rempli par l'objet de got. Dans l'exercice du got, le corps est en jeu autant que l'intellect, il s'agit d'une exprience totale dans laquelle aucune mise distance thortique n'est, en un premier temps, mme de nous prmunir de la violence des passions qui nous affectent. L'ambigut de cette notion rside prcisment dans son statut ontologiquement problmatique. Mais cette incertitude est fconde puisqu'elle met en exergue le caractre problmatique de la distinction entre corps et esprit. Dans la notion de got est contenue l'ide que le corps pense aussi et que, par voie de consquence, la sensibilit n'est pas dpourvue de dimension spirituelle. Reste que formuler les choses de la sorte revient rejouer, en quelque sorte, l'antique diaphor platonicienne et convoquer, une fois de plus, les grandes oppositions mtaphysiques telles que corps et me, sensible et intelligible, matire et forme.La troisime partie est entirement consacre Shaftesbury qui anticipe le statut ontologiquement fort de l'oeuvre d'art (tel qu'il sera thmatis par Baumgarten) et l'allie une critique du got. Cet auteur peut tre considr comme une forme d'exception qui confirme la rgle puisque sa mtaphysique de l'Art laisse une place prpondrante une critique du got. Mais le cumul de ces deux caractristiques opposes un peu schmatiquement pour les besoins de la dmonstration n'invalide pas l'hypothse de dpart qui consiste dire que la saisie philosophique de la question du got et l'invention conjointe de l'esthtique au 18e sicle sont deux tentatives de trouver une issue au problme du dualisme des substances.Cette recherche doit tre prise comme une forme de propdeutique la fois absolument ncessaire et parfaitement insuffisante. Aprs Baumgarten et le sicle du got philosophique, les propositions de dpassement des apories constitutives d'une tradition qui pense l'art partir de couples d'oppositions mtaphysiques tels qu'me et corps, forme et matire, ainsi que leurs traductions dans les arts visuels (dessin et couleur ou encore figuration et abstraction), n'ont pas manqu. Il aurait fallu in fine s'effacer pour laisser la place aux plasticiens eux-mmes, mais aussi aux potes, non plus dans l'horizon de Y ut pictura, mais lorsqu'ils expriment, sans verser dans l'analyse conceptuelle, leurs rencontres avec telle ou telle oeuvre (je pense Baudelaire lorsqu'il voque Constantin Guys, Charles Ferdinand Ramuz lorsqu'il rend hommage Czanne ou encore Pascal Quignard lorsqu'il raconte les fresques de la maison des Dioscures Pompi, pour ne citer que trois noms qui affleurent immdiatement ma mmoire tant leur souvenir est vivace et leur exemple un modle). Et puis il s'agit, malgr tout, de ne pas renoncer pour autant au discours esthtique, c'est- -dire la philosophie, mais de rinterroger les catgories dont nous sommes les lgataires et de penser avec et au-del des limites qu'elles nous assignent. Mais cela ferait l'objet d'un autre ouvrage.