305 resultados para Partenariats sociaux
Resumo:
Il y a aujourd'hui un relatif consensus autour de l'émergence de l'agriculture urbaine. Les projets d'agriculture urbaine se développeraient, car il y aurait une nécessité à réinstaurer des relations entre l'urbain et l'agricole. Les dispositifs qui ont été mis en place par la modernité comme le zonage, l'économie de marché, les transports, l'usage de fertilisants ou les filières agroalimentaires auraient en effet fait disparaître ces relations qu'il s'agirait aujourd'hui de reconnecter. L'agriculture urbaine serait alors présentée comme une stratégie alternative à cette distinction. Elle serait le résultat de relations réciproques - et donc équivalentes - entre l'urbain et l'agricole. Elle serait alors à la fois urbaine et agricole. Nous pensons qu'il faut sortir aujourd'hui de cette conception d'agriculture urbaine. Nous remettons tout d'abord en question le fait que l'agriculture urbaine aurait pour objectif de reconnecter l'urbain et l'agricole. Cela présuppose qu'il n'y aurait plus de relations durant la modernité entre l'agricole et l'urbain. Or, comme le montre l'étude des aspects spatiaux, fonctionnels et sociaux de ces relations sous la modernité pour les cas de Genève et de Tokyo, ces relations existeraient toujours, voire même s'intensifieraient. Nous cherchons aussi à montrer qu'il faut faire évoluer l'idée que l'agriculture urbaine étant le résultat de relations réciproques entre l'urbain et l'agricole, elle se devait d'être à la fois urbaine et agricole. Dans les faits, l'agriculture urbaine apparaît plus souvent comme un projet de l'urbain au bénéfice de celui-ci, que comme un projet partagé entre l'urbain et l'agricole. Enfin, nous mettons en avant que l'agriculture urbaine n'aurait pas la capacité de reconnecter de façon effective l'agricole et l'urbain. Ainsi, l'agriculture urbaine n'est pas en mesure de se substituer aux dispositifs mis en place par la modernité. Elle ne peut rendre les villes autonomes en denrées alimentaires, établir des symbioses agro-urbaines ou remettre en question le système des filières agroalimentaires. Dans ce contexte, nous défendons la thèse que la conception d'agriculture urbaine doit aujourd'hui évoluer vers celle de toshinogyo. L'objectif est alors de rendre visibles les relations entre l'agricole et l'urbain. Les dispositifs mis en place sous la modernité n'ont pas eu pour effet de supprimer les relations entre l'urbain et l'agricole, mais de les rendre invisibles. Il s'agit aujourd'hui de leur redonner une visibilité. En devenant cette prise qui rend visibles ces relations, la toshinogyo ne serait alors plus tenue d'être urbaine et agricole à la fois, de même qu'elle ne s'opposerait pas aux dispositifs modernes, mais en serait complémentaire. Dans le contexte Genevois, le passage de l'agriculture urbaine à la toshinogyo est loin d'être encore évident. Dans le cas de Tokyo, l'optique de la toshinogyo est clairement affirmée et pourrait alors donner des amorces de pistes à suivre.
Resumo:
Ce travail présente une étude de cas post-catastrophe à San Cristobal, Guatemala, où un important glissement de terrain du nom «Los Chorros» (8-10 millions de m3 de roche) affecte depuis 2009 diverses communautés et une des routes principales du pays. Les gestionnaires des risques, sur la base de leur propre évaluation, ont décidé de répondre d'une manière qui ne correspond pas aux intérêts de la population affectée. Les communautés locales ont évalué le risque de catastrophe et ont établi une autre solution suivant une conception du risque différente. Les conflits sociaux et la concurrence entre les différents acteurs du territoire, pour la définition des priorités et des solutions, révèlent les aspects sous-jacents de la société, utiles pour identifier et comprendre ce qui constitue le risque de catastrophe dans un contexte donné. Ce conflit montre que le risque de catastrophe n'est pas univoque mais un concept complexe, constitué par un grand nombre de composants. En termes de gouvernance, il met également en évidence la confrontation des savoirs et la tension qui peut exister entre les différentes approches du risque. Depuis une approche où le risque de catastrophe est considéré comme une construction sociale (les vulnérabilités étant historiquement générées par des processus sociaux, politiques, économiques et culturels), ce travail évalue d'autres modes d'interprétation, de traitement et d'intervention qui peuvent aider à améliorer les méthodes d'évaluation et de gestion des risques. Enfin, la proposition de gestion qui découle de l'exemple guatémaltèque invite à une autre manière de concevoir la gestion des risques en intégrant les différentes conceptions du risque et en visant une coordination stratégique entre les acteurs des politiques publiques, les échelles d'intervention, les experts en charge des différents aléas et la société civile, afin d'obtenir une solution acceptable pour tous les acteurs impliqués dans un territoire. -- This work analyses a post-disaster case study from San Cristobal, Guatemala where a large landslide named "Los Chorros (8 millions cubic meters of rock) affects several communities and one of the country's main west-east access highways. Risk managers, starting from their own assessment, decided to respond in a way that does not correspond to the interests of the afected population. Local communities assessed the risk disaster situation and establised another solution from a different conception of risk. These social conflict and competition for priorities and solutions for risk management reveal that disaster risk is not unequivocal but a complex and holistic concept, constituted by a large set of components. From a social constructivism approach, where disaster risk is considered as the results of social, political, economic and historic process, this thesis evaluates other modes of interpreting, shaping and managing risk that can help improve methods of risk assessment and management. Studying the logic of action of actors, who mobilize to establish a solution, enables to identify as to what constitutes a disaster. For this reason, the study focus, in particular, on the analysis of practices (practical science) implemented by all actors in San Cristobal Altaverapaz. Finally, it puts into perspective the risk management in terms of an integrative approach for policy experts that find compromise between different conceptions of risk in order to obtain a solution acceptable to all those involved.
Resumo:
Ce mémoire de recherche se concentrera sur un phénomène en particulier : le fossé urbain - rural. Le terme de « fossé » a été privilégié à celui de « clivage ». En effet, un clivage, tout comme un fossé, correspond à une opposition observable, entre deux groupes sociaux, lors des votations fédérales. Lorsque celui-ci est nommé « urbain - rural », il correspondant à une opposition entre les communes urbaines et rurales. Pour des raisons de clarté et d'exactitude le terme de fossé urbain - rural sera gardé pour rendre compte, au plus juste, de l'opposition entre les communes urbaines et rurales dans le but de rester fidèle à l'observation du comportement de vote. Cette recherche empirique a deux ordres d'intérêt : politologique et scientifique (méthodologique). L'intérêt politologique est de répondre à la question, peu traitée dans la littérature en sciences sociales et administratives, de savoir si le fossé urbain - rural est un phénomène d'actualité dans l'explication du comportement de vote en Suisse. Si tel est le cas, il permettra de déterminer pour quels facteurs, liés à la démocratie directe, il est pertinent.
Resumo:
Dans un monde toujours plus globalisé depuis le milieu du XXcmc siècle, le couple linguistiquement mixte est une constellation conjugale de plus en plus fréquente en Suisse comme ailleurs. Le choix du lieu de la vie commune implique souvent la migration de l'un des partenaires vers le pays de l'autre, et donc parfois vers une nouvelle langue - en l'occurrence ici le français - qu'il s'agit de s'approprier. Cette thèse se penche donc sur les liens entre ce contexte a priori positif que représente le couple, et l'appropriation langagière du/de la partenaire alloglotte. De par sa base affective, mais surtout de par le fait que la personne migrante peut compter sur quelqu'un qui est prêt et disposé à l'aider, notamment parce que la migration a été décidée dans le cadre d'un projet commun, le couple favorise la socialisation et donc le contact de la personne nouvellement arrivée avec différentes (variétés de) langues qu'elle s'approprie progressivement : contrairement à beaucoup de migrant-e-s venu-e-s seul-e-s dans un nouveau pays, le/la partenaire alloglotte de ces couples se voit souvent pourvu-e d'une famille (belle-famille et enfants), d'un réseau social (ami-e-s du partenaire francophone), et d'une médiation culturelle et linguistique utile pour accéder notamment au marché de l'emploi, mais également pour comprendre les différents enjeux sociaux dans lesquels elle se voit plongée. Cette médiation affective, linguistique et socio-culturelle proposée par le couple lui permet d'identifier plus aisément des solutions utiles pour dépasser certaines barrières sociales, économiques, administratives, linguistiques et/ou culturelles. Pour autant, le/la partenaire alloglotte du couple linguistiquement mixte est avant tout un acteur social à part entière, qui vit aussi hors du couple et s'aménage - sans doute plus vite, plus facilement et plus naturellement que d'autres migrant-e-s - ses propres modalités de socialisation, en fonction de son vécu et de ses projections pour le futur. Dans une perspective fondamentalement socioconstructiviste du développement humain, l'appropriation langagière est donc ici considérée comme la construction par la personne d'une capacité à agir dans l'espace social et dans la langue. Si l'appropriation a lieu dans et par l'interaction, il s'agit d'investiguer à la fois certains des enjeux de pouvoir dans lesquels s'inscrit cette interaction, et le sens que la personne donne à ces enjeux en fonction de sa subjectivité propre. Le cadre épistémologique de ce travail convoque ainsi des outils issus de la sociologie bourdieusienne et foucaldienne, de la sociolinguistique critique, de la psychologie sociale et de la psycho-sociolinguistique afin d'explorer certaines des limites sociales et psycho-affectives qui influencent les modalités de l'appropriation langagière de la personne alloglotte. La méthode adoptée pour explorer ces deux types de limites s'inscrit dans la tradition de la recherche sur les récits de vie, tout en s'en distanciant sur deux points. D'une part, si le récit de vie considère la personne qui se raconte comme narratrice de sa propre vie, l'autobiographie langagière réflexive met l'accent sur une démarche potentiellement formatrice lui permettant de « penser » sa trajectoire de vie en lien avec son appropriation langagière. D'autre part, les analyses menées sur ces textes écrits et oraux sont tout à la fois thématiques et discursives, puisque la manière dont les événements sont racontés permet de retracer les enjeux souvent ambivalents, parfois contradictoires, qui influencent le sens que la personne donne à son parcours avec le français et la construction de son sentiment de légitimité ou d'illégitimité à vivre en Suisse et en français. En dernière instance, cette thèse défétichise le couple, considéré comme la rencontre de deux subjectivités autour d'un projet de « vivre ensemble », plus que comme un lien romantique et amoureux. Elle défétichise la langue, comprise comme un répertoire langagier forcément plurilingue et hétéroglossique. Elle défétichise l'appropriation langagière, qui apparaît comme un effet collatéral et contextuel de la vie en couple et en société. Elle défétichise enfin le récit de soi, en le poussant vers la réflexion d'un soi ancré dans le social. Si les partenaires des huit couples interrogés ont une voix forte dans l'entier de ce texte, c'est qu'ils et elles existent comme personnes, indépendamment du couple, de la langue, de l'appropriation langagière et de la démarche autobiographique réflexive qui les font se rejoindre dans le contexte particulier de cette recherche mais qui ne constituent que certains de leurs positionnements identitaires et sociaux.
Resumo:
Cette thèse étudie l'engagement des intellectuels de gauche dans la vie politique suisse, de 1945 à 1968. D'une part, il s'agit de retracer l'évolution du statut des intellectuels, que ce soit dans ou hors des partis. D'autre part, il est question d'analyser les débats politiques au sein desquels ces intellectuels furent impliqués, et la manière dont ces débats suscitèrent des clivages entre eux. De ce point de vue, nous mettons en lumière les différents courants et groupes formés par les intellectuels progressistes, souvent structurés autour de revues ; il s'agit aussi bien d'étudier l'engagement de personnalités sociales-démocrates que des communistes prosoviétiques, sans oublier les chrétiens pacifistes ou les intellectuels proches de la gauche radicale antistalinienne. S'agissant de l'évolution du statut des acteurs étudiés, ce travail souligne le déclin de la figure de l'intellectuel de gauche organiquement lié à son parti, souvent issu du milieu ouvrier, au profit d'intellectuels critiques, généralement au bénéfice d'une formation académique et revendiquant une certaine autonomie par rapport aux organisations politiques. Du point de vue des débats politiques, l'engagement des intellectuels de gauche est envisagé à la lumière de trois périodes. Tout d'abord, nous étudions la phase de l'immédiat après-guerre (1945-1949), marquée par une poussée de la gauche, y compris prosoviétique, qui met en cause le conservatisme politique issu des années de Mobilisation. Nous étudions ensuite les années les plus tendues de la guerre froide, entre 1950 et 1962, durant lesquelles la vie politique et intellectuelle en Suisse est dominée par un fort anticommunisme, auquel se rallient les dirigeants du Parti socialiste. Pourtant, l'engagement de certains intellectuels progressistes, en particulier dans le mouvement pacifiste, met en cause le consensus politique de guerre froide. Enfin, dans une troisième partie, nous montrons comment la critique intellectuelle de gauche se renforce après 1962, à la faveur de la détente Est-Ouest sur le plan international, et avec l'essor, en Suisse même, du mouvement des « non- conformistes ». Ce mouvement est animé par des intellectuels qui dénoncent le conservatisme helvétique, les excès de l'anticommunisme ou qui affirment leur solidarité avec les travailleurs immigrés en Suisse, aussi bien qu'avec les mouvements sociaux dans les pays du tiers-monde. Nous montrons en particulier comment l'engagement de ces intellectuels progressistes contribue à préparer le terrain pour les mobilisations de la jeunesse qui surviendront dans les « années 1968 ». -- This thesis adresses the political commitment of left-wing intellectuals in Switzerland between 1945 and 1968. It aims, on the one hand, to examine how the status of intellectuals developed within and outside of political parties. On the other hand, it endeavours to understand the political debates that involved and sometimes split these intellectuals. In this intent, we examine the various political orientations and formations that brought left-wing intellectuals together - often around dedicated periodicals - such as the Social-democratic, the Communist, the Christian Progressist or the anti-Stalinist Marxist movements. Regarding the evolving status of left-wing opinion leaders, we observe the decline of the organic, party-affiliated intellectuals - often from a working class background. By contrast, critical academics - left-wing oriented but.not directly linked to a political formation - became prevailing figures. Concerning left-wing intellectuals' involvement in the political debate, we differentiate three historical periods. Firstly, the immediate postwar years (1945-1949) were characterised by the strengthening of a left-wing faction, including pro-Soviet forces, which criticized the conservative political consensus built up during the War. Secondly, during the most tense years of the Cold War (1950-1962), the Swiss political and intellectual life became widely dominated by a strong anticommunism, supported by the Social-Democratic leaders. Still, the commitment of certain progressist intellectuals, particularly in the pacifist movement, called into question the political consensus resulting from the Cold War. This questioning strengthened after 1962, in the context of the Détente, corresponding to the rise of the "non-conformist" movement. This movement stemmed from progressist intellectuals, who criticized the Swiss conservatism, and the excesses of official anticommunism, while declaring their solidarity with immigrant workers or with the social movements in the Third World. We show in particular how these intellectuals paved the way for the youth mobilization due to occur in the "1968 years".
Resumo:
The research described in this thesis examines the characteristics, the benefits and the challenges associated with the implementation of management accounting systems in the field of Corporate Social Responsibility (CSR). Applied to the CSR context, management accounting relates to the identification, elaboration and communication of information about an organization's interactions with the society and the environment. Based on this information, firms are able to make decisions to achieve social and environmental objectives and provide evidence justifying the benefits and the costs of such actions. The study begins by focusing on green management and exploring the characteristics of Environmental Management Accounting (EMA) systems within firms. The first chapter informs the reader about the growing body of EMA research and reveals unexplored relevant aspects that need to be further investigated. The work also emphasizes the importance of developing new theoretical hypotheses and appropriate research designs to empirically tackle new aspects of EMA and gain understanding on the use of these practices. Subsequently, given the acknowledged importance of control systems in influencing the behaviour of individuals within organizations, the remaining two chapters of the dissertation focus on the functioning of CSR-linked incentives assigned to employees in the form of compensation plans. The second chapter examines the determinants influencing corporate provision of incentives for the attainment of environmental targets. Empirical analysis of a sample of international firms reveals that companies are likely to use green incentives as mechanisms to increase the efficacy in contracting with their employees as well as to respond to social influences. Finally, the third chapter investigates the effectiveness of contracting associated with the use of CSR-linked executive compensation. Empirical analysis of a sample of US-based companies shows that corporate choice to tie senior executives' pay to CSR targets promotes the firm's CSR performance. Cette thèse examine les caractéristiques, avantages et défis associés à l'utilisation des systèmes de contrôle de gestion dans le domaine de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). Dans le contexte de la RSE, les activités du contrôle de gestion impliquent l'identification, l'élaboration et la communication d'informations qui concernent les interactions des organisations avec la société et l'environnement. Avec ces informations les entreprises sont en mesure de prendre des décisions visant à atteindre les objectifs sociaux et environnementaux de l'organisation et de documenter les bénéfices et coûts de ces actions. Dès le début, la thèse se concentre sur les caractéristiques des systèmes de contrôle de gestion environnementale au sein des entreprises. Le premier chapitre passe en revue la littérature existante et révèle des aspects inexplorés. Pour ce faire, le travail suggère le développement de nouvelles théories ainsi que l'utilisation de méthodes appropriées. Ces dernières doivent permettre d'aborder empiriquement de nouveaux aspects des systèmes de contrôle environnemental et faciliter la compréhension sur l'utilisation de ces pratiques. Considérant l'importance des systèmes de contrôle pour influencer le comportement des individus au sein des organisations, la suite du travail se concentre sur le fonctionnement des contrats de rémunération des employées liées aux résultats de la RSE. Plus particulièrement, le deuxième chapitre examine les facteurs qui influencent la décision des entreprises d'assigner des objectifs environnementaux aux employées. L'analyse empirique d'un échantillon d'entreprises internationales montre que les entreprises sont susceptibles d'utiliser des mécanismes incitatifs écologiques pour augmenter l'efficacité des contrats ainsi que pour répondre aux influences sociales. Finalement, le troisième chapitre analyse l'efficacité des contrats de rémunération des dirigeants liés aux résultats de la RSE. L'analyse empirique d'un échantillon de sociétés américaines indique que le choix de l'entreprise de lier la rémunération des dirigeants à des objectifs de la RSE favorise la performance RSE de l'organisation.
Resumo:
Malgré les efforts de la neurobiologie et de l'épidémiologie, la dépression reste un trouble aux contours flous. La question controversée de son dépistage par le généraliste en atteste, illustrant au passage certaines tensions entre la psychiatrie et la médecine générale. Nous suggérons un regard plus large sur la dépression, respectant la singularité du patient mais prenant en compte des processus sociaux potentiellement pathogènes. A l'heure des critères diagnostiques opérationnels, l'intuition clinique et le contexte socio-historique de la relation médecin-malade gardent leur pertinence. Despite intensive efforts in neurobiology and epidemiology, depression remains a diagnosis with blurred b. We illustrate this point by examining the controversial issue of systematic screening by GPs, which highlights tensions between psychiatry and general medicine. We suggest a broader perspective on depression, taking into account the patient's individuality, as well as potentially pathogenic social determinants. In the era of operational diagnostic criteria, clinical intuition and the wider sociological context of the doctor-patient relationship are relevant.
Resumo:
Cette thèse vise une meilleure compréhension des enjeux et rapports de force liés au plurilinguisme dans une institution publique. Son terrain d'investigation est constitué par l'Administration fédérale suisse, propice pour étudier les questions ayant trait à la représentativité linguistique, l'idéologie langagière, la politique linguistique et les pratiques linguistiques sur le lieu de travail. La théorie de la bureaucratie représentative constitue le point de départ de mon cadre théorique. Selon celle-ci, les administrations publiques devraient représenter tous les groupes sociaux de leur pays. Leur personnel devrait « refléter » la diversité de cette population pour des raisons d'égalité, de légitimité et de stabilité politique. Cependant, le critère linguistique est rarement étudié dans ce cadre. Afin de combler ce manque de théorie, je me suis tournée vers la théorie politique, la sociologie des organisations et la sociolinguistique critique. Mes données sont constituées de 49 entretiens semi-directifs menés dans deux offices fédéraux, ainsi que des textes officiels réglementant le plurilinguisme et la représentativité linguistique à l'Administration fédérale. J'ai ainsi confronté les conceptions des collaborateurs sur le plurilinguisme - exprimées dans les entretiens - avec celles de l'institution, reflétées dans sa politique linguistique. Mon analyse a démontré que, selon les acteurs ou le contexte, les enjeux liés au plurilinguisme se situent à des niveaux distincts : lorsque l'institution s'efforce de créer un lieu de travail affichant l'égalité des langues officielles, les collaborateurs perçoivent le plurilinguisme comme un élément parmi d'autres qui influence l'efficacité de leur travail. L'intérêt de cette recherche se situe tout aussi bien au niveau pratique que théorique: d'une part, mes observations définissent certaines «barrières» empêchant les pratiques linguistiques plurilingues et une représentativité linguistique proportionnelle à celle du pays. Elles contribuent ainsi à une réflexion concrète sur la manière de les surmonter. D'autre part, l'application au plurilinguisme, dans une institution publique, de concepts et modèles théoriques issus de disciplines variées permet d'ouvrir un regard neuf sur ceux-ci.
Resumo:
Réunissant quelques-uns des meilleurs experts français sur la question, le projet de cet ouvrage est de dresser un bilan des principales orientations historiographiques de l'histoire du sport. Cette réflexion complète la table ronde organisée lors du congrès du comité français des sciences historiques (Reims 2012). Elle s'interroge sur la spécificité d'un champ qui s'est développé en marge de l'Histoire en abordant un objet - le sport - qui traverse les cultures et les périodes, et entretient avec les registres politiques, sociaux, économiques, médiatiques, ou scientifiques des liens originaux. Appuyée sur des comparaisons européennes et nordaméricaines, elle suggère aussi des perspectives et de nouvelles pistes à investiguer. Cet ouvrage constitue une base de données précieuse pour les étudiants, doctorants, enseignants, chercheurs, archivistes et conservateurs et, plus largement, tout public averti et désireux de comprendre comment l'histoire a, jusqu'ici, questionné le phénomène sportif. Le lecteur y puisera des éléments conceptuels et des points d'appui historiographiques essentiels. Les grands débats du moment s'y reflètent : sport dans l'Antiquité, histoire de l'éducation physique, histoire économique du sport, histoire des techniques, des médias, du genre, ou encore histoire du sport en milieu colonial.
Resumo:
Synthèse d'une enquête auprès de plus de 3'400 personnes réalisée par l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP) sur mandat de la Commission des infrastructures d'hébergement (CIH) Dans toutes les catégories d'établissements médico-sociaux (EMS), le niveau général de satisfaction des usagers peut être considéré comme élevé à très élevé : les résidents expriment une satisfaction globale élevée quant au cadre de vie proposé (score de satisfaction globale compris entre 7.5 et 8.0 selon la catégorie d'EMS sur une échelle allant de 0 à 10) ; cette appréciation est partagée par leurs proches (score compris entre 7.6 et 8.0); les collaborateurs évaluent dans l'ensemble très positivement leur cadre professionnel, tout en relevant certains aspects susceptibles d'être améliorés. Les EMS construits depuis 2003 selon les Directives et recommandations architecturales des EMS vaudois (DAEMS) sont associés avec une satisfaction moyenne plus élevée de leurs usagers (résidents, proches, professionnels). Les atouts les plus appréciés des EMS construits selon les DAEMS sont : le confort du cadre de vie, en particulier pour les résidents les plus autonomes; le respect plus grand de la sphère privé et l'accueil des proches; l'organisation et le confort de travail pour les collaborateurs. Dans le domaine de la psychiatrie de l'âge avancé, les résidents et leurs proches témoignent d'une satisfaction quasi identique entre EMS construits avant ou selon les DAEMS.
Resumo:
Cet article esquisse la situation actuelle des relations entre les sciences sociales et les neurosciences, dans une perspective épistémologique, historique et critique. Il aborde dans un premier temps les conditions d'émergence, le succès et les effets contrastés de la cérébralisation du sujet dans les sciences humaines et sociales, partagées entre neuro-scepticisme et neuro-optimisme. Dans un second temps, les auteurs proposent de déplacer le point de vue de la question classique du déterminisme biologique vers celle de la performativité sociale des sciences du cerveau. Ils analysent notamment la construction expérimentale et parfois problématique des inférences neuro-sociales qui sont au coeur des explications cérébralistes des comportements des sujets sociaux. L'article conclut sur une discussion de l'éventuelle complémentarité entre neurosciences et sciences sociales et humaines.