23 resultados para Revue scientifique
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« Quel est l'âge de cette trace digitale?» Cette question est relativement souvent soulevée au tribunal, lorsque la personne suspectée admet avoir laissé ses empreintes digitales sur une scène de crime mais prétend l'avoir fait à un autre moment que celui du crime et pour une raison innocente. Au travers de différents exemples américains et européens, ce premier article met en évidence le manque de consensus actuel dans les réponses données à cette question par les experts du domaine. Cette disparité dans le traitement des cas de datation de traces digitales est sans doute due au fait qu'aucune méthodologie n'est pour l'heure validée et acceptée par l'ensemble de la communauté forensique. En effet, cet article recense les études menées sur la datation des traces digitales sous forme d'une revue critique et met ainsi en évidence le fait que la plupart de ces méthodes souffrent de problèmes limitant leur application pratique. Toutefois, cette revue permet également d'identifier une approche ayant le potentiel d'apporter des réponses pratiques aux questions de datation, à savoir l'approche se basant sur l'étude du vieillissement de composés cibles intrinsèques aux traces digitales. Cette approche prometteuse ouvre des pistes afin de proposer une méthodologique formelle de datation des traces digitales. Une telle proposition permettrait d'apporter une information pertinente à la justice et fera l'objet de la seconde partie de cet article.
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Essentiellement centrée sur le développement de nouvelles techniques et instrumentations, ainsi que sur la structuration de moyens de preuve et leur quantification pour la justice, la communauté forensique tend à se renfermer sur la reproduction de ses propres formats. Elle en oublie les fondements de la police scientifique, elle qui dès ses prémices a prôné l'application d'une démarche scientifique pour l'exploitation des traces matérielles lors d'activités criminelles, mais également au-delà, comme vecteur de connaissance sur des problèmes de nature réglementaire, civile, sécuritaire, de santé publique, etc. Depuis quelques années, un mouvement s'est amorcé, tentant de se réapproprier les schémas de construction transdisciplinaire de connaissance mêlant la science forensique, entre autres, à la criminologie. L'exploitation des traces matérielles et de l'information qu'elles peuvent convoyer, peut dévoiler de nouvelles perspectives : cristalliser des indicateurs pour comprendre l'ampleur et la dynamique de certains phénomènes, ou servir de base à une étude phénoménologique par la reconstruction et la résolution de cas. Cet article traite de cette vision de la police scientifique, au-delà de ses frontières actuelles, et en propose des illustrations concrètes comme les travaux relatifs à l'utilisation de traces de stupéfiants dans les eaux usées en tant qu'indicateurs d'une tendance, ou les enseignements découlant d'investigations menées suite à des sinistres fatals dans des établissements carcéraux.
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Les cambriolages constituent une délinquence de masse et représentent à cet égard un problème de sécurité prégnant. Les organismes policiers y répondent notamment en faisant intervenir leurs services de police scientifique sur les lieux de cambriolages, dont les missions principales sont de constater l'infraction, de récolter les traces afin d'identifier les auteurs et de les dénoncer à la justice, ainsi que de contribuer au renseignement criminel. Ces objectifs traditionnels occultent toutefois une dimension pouvant s'avérer importante de ce type d'interventions de haut volume, à savoir la relation et la communication entre l'inspecteur de police scientifique et les lésés chez lesquels il intervient. On constate à ce sujet un manque de connaissances quant à la perception que les lésés ont des interventions de la police scientifique. En sont-ils satisfaits ? Les jugent-ils utiles ? S'inquiètent-ils des résultats obtenus et de la résolution de leur cambriolage ? S'estiment-ils suffisamment informés ou conseillés en matière de prévention ? Cette étude aborde ces questions au travers d'un sondage inédit entrepris auprès de 77 lésés de cambriolages chez lesquels le Service forensique de la Police neuchâteloise est intervenu. Les réponses des lésés indiquent qu'ils ont, dans l'ensemble, une très bonne opinion de l'intervention de la police scientifique et de ses différentes composantes. Parallèlement, il ressort que les 14 inspecteurs du Service forensique, également questionnés, projettent sur les lésés une opinion en partie plus pessimiste qu'elle ne l'est en réalité. L'étude permet ainsi d'identifier des points pour lesquels la communication doit être améliorée, par exemple en ce qui concerne les conseils en matière de prévention. L'article est ponctué par une proposition de modèle conceptuel qui étend les rôles et les missions traditionnellement attribués aux services de police scientifique et qui vise à intégrer la participation aux efforts de prévention, de proximité, de réassurance et de prise en charge des lésés.
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La criminologie et la police scientifique ont des origines communes mais se sont distanciées pour être finalement considérées comme séparées. Pourtant, les traces, résultat de l'action criminelle par les échanges de matière, indiquent ce qui s'est passé dans le cas particulier. Regroupées et comparées, elles émettent des signes sur l'existence de problèmes de sécurité. Une méthode fondée sur la résolution de problèmes peut ainsi intégrer naturellement la trace et constituer un socle pour un rapprochement des disciplines. Elle illustre d'une part l'importance pour la criminologie de ne pas ignorer le substrat matériel et informatique indispensable à l'explication de l'action criminelle, et pour la police scientifique de contextualiser ses informations en s'appuyant sur des théories en criminologie pour leur donner du sens. C'est l'enjeu de ce numéro spécial.
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Cette contribution développe différents arguments en faveur d'une édition critique des oeuvres économiques complètes de Sismondi. Au-delà de la difficulté d'accès de nombre d'oeuvres publiées mais jamais rééditées et du nombre élevé de manuscrits inédits répertoriés dans divers fonds d'archives en Suisse, en Italie et en France, une telle entreprise devrait permettre une réévaluation rigoureuse de l'ensemble de l'oeuvre de Sismondi et, bien sûr, de son rôle dans la transition de l'économie politique entre Smith et l'école ricardienne. En premier lieu, cette contribution réexamine la place de Sismondi dans le débat macroéconomique des années 1800-1820 avant de discuter sa méthodologie dans la droite ligne de l'héritage smithien, notamment le rapport entre richesse et bonheur. Finalement, elle défend et démontre la continuité des rapports établis par Sismondi entre théorie économique et philosophie politique au travers de l'ensemble de son oeuvre.
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Le présent article offre un aperçu systématique et complet de la littérature scientifique dédiée au domaine d'étude du marketing territorial et du branding territorial. 1172 contributions publiées entre 1976 et 2016 dans 98 revues différentes y sont analysées à l'aide d'un classement méticuleux dans des catégories et sous-catégories en fonction de l'approche disciplinaire, de la méthode utilisée et de la perspective adoptée. Cette revue de la littérature permet ainsi une vue d'ensemble détaillée de l'état de l'art et fait part des diverses tendances et évolutions concernant ce domaine d'étude en émergence. Elle atteste, entre autres, l'existence d'un flou conceptuel, de définitions divergentes et de faibles assises théoriques : ce qui contribue à un spectre très large d'objets d'étude. Un manque de preuves empiriques et de contributions à caractère explicatif est également observé : les nombreux postulats sur les effets des activités de marketing territorial par rapport à l'attractivité restent à démontrer. Elle souligne aussi un certain désintérêt de la littérature pour le contexte politico-institutionnel dans lequel les territoires s'inscrivent, pourtant crucial en termes de management public. Par ailleurs, ce travail souligne la place importante attribuée à la rhétorique des consultants, avec la publication d'une grande quantité de contributions normatives dans une optique de partage de bonnes pratiques. Pour finir, cette étude constate la présence d'un nombre significatif d'articles critiques.