279 resultados para Reconnaissance des lettres
Resumo:
La question de savoir si la relation est différente réellement de son fondement se rencontre fréquemment dans les textes médiévaux à partir du milieu du treizième siècle. Elle se pose avant tout dans un cadre aristotélicien de discussion des catégories et revient à se demander si la catégorie de relation ajoute véritablement une chose supplémentaire, la relation, dans la réalité. Cette question s'inscrit dans une représentation réaliste des relations : pour la plupart des auteurs du treizième et du quatorzième siècle, le fait que des choses soient réellement reliées entre elles ne fait pas de doute. Deux hommes de même taille sont bel et bien égaux, c'est-à-dire réellement reliés entre eux par une relation d'égalité. La difficulté est alors de comprendre comment ces choses sont reliées entre elles, ou encore, ce qu'est exactement cette relation dont il est alors question. Faut-il dire que l'égalité dans chacun des hommes de même taille est une nouvelle chose qui s'ajoute à la substance de chacun d'eux et aux accidents de taille, appartenant à la catégorie de quantité, sur lesquels ces relations d'égalité sont fondées ? Ou faut-il dire que l'égalité est réelle d'une autre manière, c'est-à-dire sans pour autant ajouter une nouvelle chose à ce à quoi elle advient ? Ce problème, qui se rencontre déjà dans les tensions existant entre les différents exposés qu'Aristote a consacrés à cette catégorie, a reçu de multiples réponses. Celles-ci nous éclairent sur la manière dont le réel est appréhendé au Moyen-Âge et sur les débats ontologiques de l'époque. Le travail ici résumé entreprend de délimiter précisément ces réponses et propose une manière de les classer. -- Realism about relations: study of the answers given to the problem of the difference between a relation and its foundation (1250-1350) Summary Whether relation is really distinct from its foundation or not is a question that can easily be found in medieval texts from the mid-thirteenth century onwards. It comes from an aristotelian background, the discussion about the categories, and asks if the category of relation really posits another thing, i.e. a relation, in reality. It results from a realist perspective on relations. In fact, most thirteenth and fourteenth century thinkers held without doubt that things outside the mind are really connected between them. Two men sharing the same height are really equal, that is, really linked to each other by a relation of equality. What is then left to understand is how these things are linked between them, or the exact nature of the aforementioned relation. Should we say that the equality in each of the equally sized men is a new thing that adds to the substance of each of them and to the accidents of height, belonging tho the category of quantity, on which these relations are founded? Or should we say that equality is real in another way, that is, without adding a new thing to the subject acquiring it? We can already find this issue in Aristotle himself, emerging from disagreeing texts devoted to this category. It received various answers that enable us to understand better how reality was defined in the Middle Age and some of the ontological debates of the time. The work that is here summed up attempts to precisely delineate these various answers and to provide a way of classifying them.
Resumo:
Les contes de Charles Perrault, des frères Jacob et Wilhelm Grimm, et de Hans Christian Andersen sont parmi les plus connus du genre, mais leur rapprochement masque parfois le fait qu'ils n'ont pas été écrits à la même époque, ni dans la même culture, et qu'ils comportent de nombreuses différences, notamment du point de vue thématique. Il y a cependant aussi des textes extrêmement proches dans leurs recueils : « La belle au bois dormant » raconte comme « Dornröschen » (« Rose d'épine ») l'histoire d'une princesse condamnée à dormir cent ans, puis réveillée par un prince ; « Die sechs Schwäne » (« Les six cygnes ») et « De vilde Svaner » (« Les cygnes sauvages ») relatent tous les deux l'histoire d'une princesse à la recherche de ses frères transformés en cygnes par leur belle-mère. Ces cas-là aident à appréhender les différences essentielles entre les textes, mais aussi à mieux comprendre pourquoi, en dépit des différences, ils sont reconnus comme des parangons du genre. Avec une double approche linguistique et comparatiste, cette thèse s'attache à montrer que les auteurs construisent des manières de raconter particulières. Cela concerne par exemple la place du narrateur dans le récit, la logique selon laquelle s'enchaînent les événements, ou encore l'utilisation du discours représenté. Loin de constituer de simples préférences stylistiques, ces stratégies narratives doivent être mises en relation avec un « projet discursif » : en décidant de publier un recueil de contes, comment les auteurs envisagent-ils le genre, et comment se situent-ils dans le contexte littéraire et culturel de l'époque ? Bien que Perrault, les Grimm et Andersen développent chacun un projet différent, ils exploitent tous trois un mode d'énonciation particulier, à la façon d'un discours rapporté : le conte apparaît comme un enchevêtrement de voix où un conteur relate une histoire déjà racontée auparavant, comme s'il rapportait la voix d'un autre conteur, s'inscrivant ainsi dans une tradition où l'on parle toujours à la suite de quelqu'un. L'analyse des différences entre Perrault, les Grimm et Andersen permet ainsi de construire une poétique du genre : écrire un conte, c'est convoquer une tradition populaire et, d'un point de vue énonciatif, c'est inscrire sa voix dans le concert des voix généré par le conte.