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Mariage et altérité : les alliances mixtes chez la noblesse canadienne après la Conquête (1760-1800)
Resumo:
Le 8 septembre 1760, la Nouvelle-France s’incline devant son opposant, la Grande-Bretagne, après six années de conflits armés. La fin des hostilités en Europe, concrétisée par la signature du traité de Paris le 10 février 1763, marque un tournant pour les habitants de la vallée du Saint-Laurent qui ont désormais un nouveau souverain. Le changement de régime est lourd de répercussions, particulièrement pour la noblesse canadienne. Étant donné qu’ils sont dépendants des dirigeants afin d’obtenir des postes de choix, les membres de ce groupe privilégié ayant décidé de rester dans la colonie doivent s’adapter s’ils désirent maintenir leur statut social. L’arrivée des nouvelles élites militaires, administratives et commerciales britanniques oblige la noblesse à se renouveler. Les familles nobles ont-elles usé de stratégies matrimoniales en mariant leurs enfants à des individus non francophones dans le but de se rapprocher des autorités? En contrepartie, ces alliances interethniques ont-elles permis aux conjoints « étrangers » de s’insérer dans les réseaux seigneuriaux? Les unions mixtes impliquant un membre de la noblesse sont peu nombreuses (38) et concernent surtout les filles nobles. La présence de fils nobles n’est pas pour autant inexistante, bien que les comportements de ceux-ci se distinguent de leurs compatriotes féminines. Ayant des caractéristiques hétérogènes, les mariages mixtes perpétuent tout de même les pratiques en place sous le régime français, notamment sur le plan sociodémographique. Les parcours religieux variés sont toutefois le reflet de la période de transition que constitue la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Sur le plan socioprofessionnel, les conjoints non francophones ont relativement bien tiré profit de leur alliance avec une noble canadienne, contrairement aux pères nobles. Malgré leur nombre restreint, l’étude des mariages mixtes permet de documenter un phénomène jusque là méconnu, en plus d’approfondir les connaissances en histoire de la famille et du genre pour les quarante années qui suivent la Conquête.
Resumo:
En 1986, Robert Berrouët-Oriol dénonçait le silence de la critique québécoise envers ce qu'il a appelé les écritures migrantes. Selon lui, on n'octroyait pas à ces textes la place qui leur était due au sein du discours critique. Seule une analyse exhaustive de la réception critique pourrait révéler les mécanismes d'exclusion en vigueur dans le champ littéraire québécois. Tel a été l'objectif de ce mémoire. Le premier chapitre présente une mise en contexte de la réalité vécue par les nouveaux arrivants au Québec. Un panorama des grands enjeux sociaux, politiques et culturels des dernières vingt-cinq années du XXe siècle est proposé. Ce tableau de l'époque se voit complété par un survol des différentes politiques d'intégration mises en place par les gouvernements pour accueillir les immigrants. Enfin, une rapide étude du phénomène des écritures migrantes, inscrites au coeur de la littérature québécoise, clôt ce chapitre. Par la suite, les données sociologiques des auteurs du corpus sont analysées de façon quantitative, afin d'obtenir de ces derniers un profil juste et signifiant. Selon cette même perspective quantitative, nous examinons également les articles colligés dans le but d'y déceler des tendances temporelles et des particularités propres à chacun des périodiques. Le troisième chapitre est consacré à une analyse de la terminologie utilisée par les critiques pour désigner les auteurs nés à l'étranger qui sont traités dans les pages des périodiques sélectionnés. Nous verrons à quels moments et dans quelles circonstances un auteur se voit attribuer une dénomination québécoise ou participant du marquage d'une altérité. Ce mémoire s'achève sur une étude approfondie des thématiques, tout autant celles abordées par les auteurs nés à l'étranger dans leurs ouvrages que relevées par les critiques qui en font la mention.