10 resultados para Négociations collectives
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Problématique Les réformes du système québécois de la santé et des services sociaux débutées en 2003 visent à le transformer en profondeur. La mise en œuvre de réseaux intégrés de services destinés aux personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle s’inscrit dans ce mouvement de réformes. L’intégration des services nécessite toutefois des changements importants dans les modalités de régulation des systèmes sociosanitaires afin d’être en mesure d’assurer une meilleure réponse aux problèmes multidimensionnels et chroniques des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle vivant à domicile. La standardisation des pratiques professionnelles vise ainsi à réguler l’action des multiples acteurs et organisations concernés par la prise en charge des problèmes sociosanitaires. Nous avons analysé le contexte politique dans lequel s’inscrit ce mouvement de standardisation au moyen de deux logiques de performance. La première, la logique managériale, correspond à l’adoption par l’État social de principes néolibéraux s’inscrivant dans la nouvelle gestion publique. La deuxième logique, dite clinique, est construite autour de la standardisation des pratiques professionnelles par l’entremise des pratiques fondées sur des résultats probants. L’arrimage parfois complémentaire et parfois contradictoire entre ces deux logiques rend le débat sur la standardisation des professions particulièrement complexe, particulièrement dans les métiers relationnels comme le travail social (TS). Pour ses promoteurs, la standardisation fait en sorte de rendre le travail social plus scientifique et plus rationnel ce qui constitue un gage de qualité, d’efficacité et d’efficience. Pour ses détracteurs, la standardisation se présente comme une menace à l’autonomie des TS. Elle est considérée comme une attaque contre le praticien réflexif autonome qui n’est pas conciliable avec les fondements de la profession. Ainsi la compréhension du rapport des TS à la standardisation constitue un enjeu particulièrement important non seulement pour soutenir la mise en œuvre de réseaux de services intégrés destinés aux personnes âgées (RSIPA), mais aussi pour comprendre l’évolution en cours du travail social. L’usage d’outils cliniques standardisés s’accompagne de plusieurs formes de standardisations, soit des standards de conception, des standards terminologiques, des standards de performance et des standards procéduraux. Objectifs L’objectif général de cette thèse est de comprendre le rapport des TS aux différentes dimensions de la standardisation de leur pratique professionnelle en contexte de RSIPA. Plus spécifiquement, nous voulons : 1) Décrire les formes de standardisation émergentes en contexte de RSIPA; 2) Dégager les éléments de contexte et les caractéristiques perçues des outils standardisés qui influent sur leur appropriation par les TS; 3) Élucider la participation des TS au processus de régulation des pratiques professionnelles; et 4) Repérer les composantes des outils standardisés qui agissent comme des conditions structurantes de la pratique et celles qui se caractérisent par leur adaptabilité. Cadre théorique Cette thèse s’appuie sur deux perspectives théoriques complémentaires. La première, la théorie de la régulation sociale (Reynaud, 1997) nous permet d’analyser la standardisation comme un processus de régulation, afin de mettre à jour les ensembles de règles avec lesquelles les TS doivent composer ainsi que les adaptations et la part de jeu stratégique que l’on retrouve dans l’usage de ces règles. Notre deuxième perspective théorique, la sociologie des usages (Vedel, 1994), que nous en avons adaptée en appui sur la composition technique de Nélisse (1998) s’intéresse à l’activité sociale des acteurs relativement à leur utilisation des technologies. L’analyse des usages dans un contexte donné permet de comprendre de quelle manière les formes de standardisation qui accompagnent l’usage des outils cliniques standardisés peuvent potentiellement structurer la pratique professionnelle des TS, soit en la soutenant, soit en l’entravant. Méthodologie Cette thèse s’appuie sur une méthodologie qualitative, compréhensive et exploratoire. En appuie sur les principes de l’ergonomie cognitive (Falzon, 2004), nous avons examiné les prescriptions relatives aux usages des outils cliniques avec les usages de ces outils standardisés dans l’activité des intervenantes sociales (IS) formées en travail social. Nous avons opté pour une étude de cas multiples imbriquée comportant deux cas, en l’occurrence les équipes de programme perte d’autonomie liée au vieillissement (PALV), dans deux Centres de santé et de services sociaux (CSSS) où ont été implantés des réseaux de services intégrés destinés aux personnes âgées. Dans le premier, la mise en œuvre des RSIPA était à ses débuts alors que dans le deuxième, l’implantation était plus ancienne. Dans chacun des cas, quatre IS ont été recrutées. Nous avons triangulé quatre collectes de données distinctes et complémentaires soit une collecte de type documentaire pour chacun des deux cas. Avec chacune des IS, nous avons effectué trois jours d’observations directes de leur activité; un entretien compréhensif sur le sens général de la standardisation dans leur pratique; un entretien de type explicitation portant sur leur usage de l’outil d’évaluation multiclientèle (OEMC) dans un contexte particulier et un entretien compréhensif rétrospectif. Nous avons progressivement condensé et codé nos données en nous appuyant sur une stratégie de codage mixte. Les formes de standardisation émergentes en contexte de RSIPA Le rapport des IS aux outils standardisés comporte deux valences. La valence positive se manifeste lorsque les outils standardisés peuvent soutenir l’exercice du jugement professionnel des IS tout en préservant leur autonomie décisionnelle concernant les actions à mener dans leurs activités. Ainsi les IS ne manifestent pas de résistance particulièrement significatives par rapport aux formes de standardisation procédurales, conceptuelles et terminologiques qui accompagnent le modèle d’intégration de services implanté dans les deux CSSS à l’étude parce que globalement, ces formes de standardisation laissent une marge d’autonomie suffisante pour adapter les règles afin de répondre aux contingences cliniques propres aux situations singulières avec lesquelles elles doivent composer dans leur pratique. Nous avons cependant constaté que le mouvement de standardisation qui accompagne la mise en œuvre des RSIPA a été nettement érodé par un mouvement de standardisation des résultats qui découle de la logique de performance managériale notamment en contexte de reddition de compte. Ce dernier mouvement a en effet engendré des distorsions dans le premier. En ce sens, la standardisation des résultats se présente comme une contrainte sensiblement plus forte sur activité des IS que la standardisation procédurale associée à l’usage des outils standardisés RSIPA. La participation des TS au processus de régulation des pratiques professionnelles Nos résultats montrent une adhésion de principe des IS à la régulation de contrôle. Cette adhésion s’explique par la nature même des règles qui encadrent leur activité prudentielle. Puisque ces règles générales nécessitent d’être constamment interprétées à la lumière du jugement professionnel en jeu dans chacune des situations cliniques singulières, l’activité routinière des IS vise moins à les contourner qu’à les adapter dans les limites prévues dans l’espace de jeu autorisé. En ce sens, ce n’est que dans certaines circonstances que les IS expriment une résistance par rapport à la régulation de contrôle interne à leur organisation. C’est plutôt par rapport aux contraintes engendrées par certaines formes de régulation de contrôle externe que s’exprime cette résistance parce que ces dernières sont en mesure de peser significativement sur la régulation de l’activité des IS. Ainsi, la logique de performance managériale qui s’exerce à travers la reddition de comptes a pour effet d’entacher la portée des sources traditionnelles de régulation et de modifier les rapports de force entre les acteurs au sein des CSSS. En outre, la capacité régulatrice de certaines instances externes, comme l’hôpital, des mécanismes de plaintes utilisés par les usagers ou de certification de la qualité, est renforcée par le fait que ces instances sont médiatrices de formes de régulation de contrôle externe, comme la logique de performance managériale ou par des effets de médiatisation. Tous les acteurs de la hiérarchie en viennent ainsi à composer avec les régulations de contrôle pour répondre aux contraintes qui s’exercent sur eux ce qui se traduit dans un processus réflexif de régulation marqué par le jeu des uns et des autres, par des micro-déviances, ainsi que par des arrangements locaux. Étant donné que la régulation de contrôle autorise une marge d’autonomie importante, la régulation autonome paraît d’une certaine manière moins prégnante, voire moins nécessaire pour réguler l’activité des IS. Les formes de régulation autonome que nous avons mise à jour se déclinent en deux espaces d’autonomie distincts que les IS veulent préserver. Le premier, l’espace d’autonomie professionnelle a pour objet la capacité d’action générale des IS dans leur activité professionnelle et est donc transversal à l’ensemble de leur activité. Le second, l’espace d’autonomie de la singularité clinique, porte sur la marge d’autonomie des IS au regard de leur activité d’intervention auprès des usagers. Cet espace constitue une sorte de non-lieu normatif, non pas parce qu’aucune règle n’y régule les actions, mais bien parce que les règles qui y jouent se situent en partie en dehors du champ d’influence de l’ensemble des forces de standardisation agissant sur l’activité des IS. La régulation conjointe apparaît lorsque la négociation prend place à l’extérieur des limites de l’espace de jeu autorisé par les règles existantes ou que, au terme de la négociation, ces limites sont modifiées. La majorité des compromis observés ne se traduisent pas forcément sous une forme écrite et contractuelle. Certains d’entre eux se présentent comme une adaptation locale et circonstanciée et prennent la forme de régulations conjointes ad hoc alors que d’autres, les régulations conjointes institutionnalisées, s’inscrivent davantage dans la durée. Ces dernières se manifestent autour de situations cliniques pour lesquelles les règles existantes s’avèrent insuffisantes à réguler l’activité. Dans ces conditions, les négociations entre les acteurs visent à redéfinir les nouvelles limites de l’espace de jeu. Ce processus est alimenté par le cumul jurisprudentiel de chacune des situations singulières collectivisées. Les règles ainsi produites ne s’inscrivent jamais de manière dyschronique par rapport aux aspects de l’activité des IS qu’elles doivent réguler, ce qui tend à renforcer le caractère pérenne de leur capacité régulatrice. Le caractère habilitant et contraignant des dispositifs informatiques Il est difficile de comprendre la capacité régulatrice d’un dispositif informatique comme la plateforme RSIPA que l’on retrouve en PALV, en examinant uniquement ses paramètres de conception. L’analyse de ses usages en contexte s’avère indispensable. Des dispositifs informatiques comme le RSIPA possèdent la capacité d’inscrire l’intervention clinique dans un ensemble de procédures sous-jacentes, qui peuvent être plus ou moins explicites, mais qui ont la capacité d’engendrer une certaine standardisation des activités, qui peut être simultanément procédurale, terminologique et conceptuelle. Ces dispositifs informatiques détiennent ainsi la capacité d’opérer une médiation des régulations de contrôle dont ils sont porteurs. Bien qu’ils limitent l’espace de jeu clandestin, ces dispositifs ne sont pas en mesure d’enrayer complètement la capacité des IS à jouer avec les règles, notamment parce qu’ils se prêtent à des tricheries de leur part. Néanmoins, la capacité de ces plateformes informatiques à se comporter comme des instances de visualisation de l’activité peut réduire la capacité des IS à jouer et à déjouer les règles. Or, ces formes de déviance leur permettent de composer avec l’ensemble des contingences auxquelles elles sont confrontées dans leur pratique professionnelle. Cette bivalence dans l’usage de ces dispositifs informatiques soulève des enjeux relativement à leur conception afin de favoriser les meilleurs arrimages possible entre leurs fonctions cliniques et administratives.
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L'objectif principal de ce mémoire est de mesurer l'impact de la bureautique l'augmentation de la productivité administrative. La revue de littérature que nous présentons au début de la recherche, nous permet de préciser ce que l'on entend par productivité administrative et bureautique. Elle nous fournit aussi l'occasion d'expliquer à l'aide de quels outils on entend mesurer cette dernière ainsi que la rentabilité des projets bureautiques. Notre démarche pratique pour mesurer la productivité des employés et des services administratifs s'est effectuée à l'aide d'entrevues et d'observations directes (chronométrage) du travail accompli par ces employés. Les deux (2) services retenus sont ceux de Prestations invalidités/décès et Administration assurances collectives de la compagnie d'assurance sur la vie, La Sauvegarde. La productivité est mesurée avant et après le changement bureautique. Les données que nous avons recueillies nous permettent de déterminer si le changement bureautique augmente la productivité des tâches, celle des employés et celle du service. On analyse aussi dans cette recherche si l'augmentation de productivité permet de rentabiliser les projets bureautiques.
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Même si la supervision pédagogique demeure un sujet fort préoccupant pour les directeurs d'écoles, il est constaté que peu d'actions concrètes majeures ont été entreprises au Québec au cours des dernières années afin de faire de la supervision de l'enseignement, un acte intégré au vécu quotidien, non seulement des directions d'écoles, mais aussi des enseignants. En effet, même si plusieurs recherches ont pu être conduites jusqu'à récemment, le Ministère commence à peine à "faire son lit" en cette matière. Pourtant, la supervision de l'enseignement a été abordée dans beaucoup de congrès et réflexions collectives. Déjà en 1978, l'Association Canadienne d'éducation, lors d'un Congrès, abordait cette notion par l'intervention de spécialistes en la matière. Plus récemment, mis à part les États Généraux qui en ont largement traité, différentes associations de cadres des écoles et des services ont déjà abordé la question. Ce n'est que tout récemment, c'est-à-dire depuis le début de l'année scolaire 1987-88, que le Ministère a consenti à financer un plan de formation à cet égard qui s'adresse directement aux gestionnaires des commissions scolaires. Aussi, en 1987-88, l'Association des directeurs d'écoles organisait un colloque sur le sujet. Au-delà de 500 directeurs d'écoles et cadres des services y assistaient. [...]
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[…] La plupart de nos organisations ont été conçues pour gérer la permanence, pour gérer ce qui ne change pas beaucoup ou pas du tout. Pour réussir à vivre dans un monde qui change tellement, ces organisations doivent changer aussi pour arriver à remplir la mission pour laquelle elles ont été conçues. Le secteur de l'éducation n'échappe pas à ce vent de métamorphose qui souffle fort sur ce milieu en évolution constante et particulièrement touché par des réformes de toutes sortes depuis les années 60. L'école a dû s'adapter à maintes reprises à des structures différentes, à de nouveaux programmes, à des approches pédagogiques diverses, à des conventions collectives négociées qui ont entraîné des changements importants dans la tâche de l’éducateur et de l’enseignant. Plus récemment, le plan d'action pour la réussite éducative et la réforme amorcée au collégial puis au secondaire et au primaire tentent d'apporter des éléments de solution pour redresser une situation jugée précaire et orienter nos jeunes (notre société de demain) vers une réussite de meilleure qualité. La tendance veut redonner un rôle plus important aux agents de première ligne, à savoir les enseignants et les directeurs d'école, en misant sur leur responsabilisation, leur imputabilité et en favorisant les initiatives et les projets des écoles. Les moments difficiles peuvent être de formidables occasions de progrès. Voilà autant d'opportunités de relever de nouveaux défis, d'exploiter des possibilités latentes, de démontrer des capacités de diverses manières en faisant preuve d'esprit d'innovation, en prenant le changement en main et en modifiant les obstacles en tremplin vers le meilleur et en transformant les apparentes défaites en gains substantiels ou en victoires. Il revient donc à chaque école de se donner les meilleurs moyens pour favoriser le développement intégral de la personne par le biais de l'atteinte des objectifs des programmes d'études et ce, dans un climat harmonieux, valorisant et satisfaisant pour toutes et tous. Voilà l'idéal visé, il reste à le traduire dans notre vécu de tous les jours. Afin de satisfaire aux besoins des classes multiprogrammes de notre milieu, nous avons voulu créer un modèle d'émergence de la gestion d'une école et de la pédagogie en classe répondant le plus adéquatement à nos aspirations et à notre réalité quotidienne. […]
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Le thème «histoire des femmes» recouvre bien des perspectives de recherche, compatibles mais profondément différentes. On peut aussi bien s'attacher à ce que les femmes ont fait dans l'histoire qu'à la façon dont les femmes ont été perçues en tant que groupe social et sexuel dans cette même histoire. A mon sens, les deux perspectives se complètent. Le discours porté sur les femmes à travers l'histoire est basé sur des comportements sociaux retraçables; conjugué à d'autres facteurs économiques et culturels, le discours peut même affecter les comportements quotidiens du groupe des femmes et influencer ainsi leur place dans l'histoire. Inversement, les actions collectives des femmes, visibles ou non pour les autres intervenants sociaux, influencent les discours portés sur elles, que ce soit par l'approbation, l'opposition ou la récupération. Ma formation personnelle m'a poussée davantage vers la deuxième perspective d'étude, l'analyse des discours, bien que je trouve nécessaire de la situer par rapport à certaines réalités sociales toujours présentes dans l'histoire. Il est difficile de s'empêcher d'interpréter personnellement un discours qui constitue déjà lui-même une interprétation de la réalité sociale et économique. J'espère, dans cette recherche, avoir fait la part des choses entre l'examen des circonstances sociales plus objectives et l'examen des comportements subjectifs présents dans le discours visé. On ne peut pas faire l'histoire de l'émancipation sociale des femmes du Québec sans étudier l'évolution des discours sur les femmes et la «féminité», durant les trente dernières années. Mais cette évolution des discours sur la «féminité» n'a pas suivi de façon constante les différents mouvements économiques, sociaux et culturels qui ont radicalement changé la vie des Québécoises de l'après-guerre. Même à l'aube des années 1980, on observe beaucoup de manifestations de l'idée conservatrice de «nature féminine», encore justifiée par les milieux politiques, économiques et scientifiques, et plus particulièrement encore par le milieu médical. Figé en doctrine, le stéréotype médical de la nature féminine a survécu aux conditions qui l'avaient fait naître. Alors que tout changeait alentour, économie, société, culture, l'être féminin restait officiellement défini par la fonction de reproduction et consacré à la vie familiale [...] nos contemporaines dénoncent avec vigueur un stéréotype devenu prison, une protection masculine de plus en plus illusoire. Le discours médical a suscité mon intérêt non seulement à cause de la riche historiographie qui lui était consacrée, mais aussi à cause des différents cadres sociaux et culturels qui l'ont favorisé et qui lui ont donné un rôle de plus en plus prégnant. À cet égard, l'influence des conceptions médicales touchant les relations sociales, particulièrement les relations entre les sexes, m'a fascinée. En quoi le discours médical sur la «féminité» a-t-il été touché au Québec (au-delà des apparences) par les mouvements de revendication des femmes éveillés dans les années 1950-1960 et multipliés dans les années 1970? Pour le savoir, il faut d'abord trouver des traces mesurables de ce discours dans un médium touchant directement les populations impliquées dans ce rapport: les médecins et les femmes. J'ai choisi la littérature publicitaire concernant la santé, plus précisément les médicaments, s'adressant soit aux femmes en position de consommatrices (par une revue féminine), soit aux médecins traitants (par une revue médicale). La problématique entourant ce choix et les aspects méthodologiques qui l'accompagnent seront explicités au chapitre I. Le chapitre II traitera des principaux repères historiques dans trois domaines: l'évolution de la condition des femmes dans la société québécoise (1945-1980); l'évolution de la médecine québécoise en rapport avec la condition des femmes; l'évolution de la consommation et de la publicité en rapport avec la condition des femmes. Tout au long de l'exposé historique seront évoquées deux perspectives théoriques: le rapport à la fois dynamique et aliénant des femmes à la consommation (selon Katherine Blunden) et la «mystique féminine» de l'après-guerre (selon Betty Friedan). Le chapitre III poursuivra sur l'analyse plus serrée des publicités médicales à l'intérieur des deux sources et les différentes interprétations historiques que l'on peut en tirer.
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Les coopératives sont un modèle de développement qui repose sur un équilibre entre la justice sociale et économique, la durabilité de l'environnement et l'efficacité économique à travers un système de démocratisation de l'économie. Une double vocation leur est attribuée, l'aspect financier et l'aspect associatif. Les coopératives sont des entreprises collectives qui assurent conséquemment une gestion collective et une propriété collective des moyens de production. Tout projet de développement en coopération a comme finalité, à travers un ensemble d'actions, d'opérer un changement durable dans la société. Les coopératives suggèrent un contrat social et économique différent du système économique dominant. Les coopératives financières(ce terme a été retenu dans cet essai parmi les différentes appellations de ce type d'entreprise collective qui se regroupent dans un mode de gestion collective comparative : coopératives d'épargne et de crédit, caisses populaires, mutuelle, COPEC, CEC...), de par leur nature spécifique, se distinguent de la configuration économique du système bancaire traditionnel lequel s'inscrit dans un courant idéologique économique fondé sur la compétitivité et la rentabilité économique au bénéfice d'intérêts particuliers. Cette rentabilité stimule le processus d'expansion mondiale des activités économiques. La mondialisation a également soumis le marché financier aux règles de cette dynamique économique mondiale.
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Le système financier, agricole, économique et social est en crise. Le bilan pessimiste qui se dresse devant nous requiert une attention accrue de la part des dirigeants, mais d’abord et avant tout, de la population. Présentement, les efforts sont mis dans l’atténuation des risques sur l’environnement, dans l’occultation des symptômes et finalement, à dissimuler le problème. Devant la nécessité d’engager une transition vers un nouveau système aux valeurs basées sur le bien commun, l’innovation et les générations futures, où se situe le Québec? L’objectif général de cet essai est de proposer un développement économique alternatif et positif pour pallier les lacunes du système capitaliste actuel. De cette manière, le Québec pourra réellement s’engager dans la voie de la viabilité. Pour ce faire, cet essai convaincra de l’inaptitude du Produit intérieur brut comme seule mesure de progrès des sociétés. Les indicateurs alternatifs permettent de peindre un portrait plus clair et plus fidèle de ce qui se trame en termes de progrès social, économique et naturel. Les bases de l’économie écologique comme les théories de la décroissance et de l’économie stationnaire sont d’une grande aide pour comprendre ce que ces indicateurs essaient de mesurer. C’est pour cela que les indicateurs de développement durable au Québec deviennent un bon champ d’analyse pour la province. Ceux-ci permettent de déterminer où se situe le Québec sur la voie de la viabilité. Les conclusions quantitatives de cette analyse permettent le développement d’une liste d’indicateurs alternatifs qui peuvent réellement dépeindre un portrait adéquat de la société québécoise en terme de viabilité. Les résultats de ces analyses permettent de conclure que le Québec se situe dans la même impasse que beaucoup de sociétés occidentales : l’économie de marché a réussi à empiéter et intégrer des concepts tels que le développement durable pour se transformer en capitalisme vert. C’est ainsi que le pouvoir du changement revient dans les mains de la population qui fait face à cette absorption capitaliste de la politique, de son développement et de la croissance verte. Les nouvelles approches de développement doivent être par le bas, inclusives, positives, collectives, concertées, organisées et par-dessus tout, communiquées et partagées. Il est temps que le Québec fonde son développement sur son capital humain, et le grand potentiel de sa population pour ainsi permettre la croissance de l’économie dite vernaculaire.
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Cet essai visait à étudier comment des étudiantes et étudiants du profil interculturel transfèrent leurs compétences d’intervention en contexte de stage à l’international, puis, s’il y avait lieu, à proposer des améliorations pour favoriser davantage ce transfert. La conjoncture combinée de cinq moments charnières – croissance des partenariats, ouverture des membres du département en Techniques d’éducation spécialisée (TES) pour questionner leur pratique sur le plan interculturel, appui de la direction par l’entremise d’une politique prônant l’internationalisation des programmes, demande croissante des étudiantes et étudiants pour des stages à l’international, transformation du visage culturel de la région Lanaudière – allait donner l’élan à deux membres du département pour développer, à l’automne 2011, le profil interculturel. La mise en oeuvre de ce profil a donné lieu à des changements substantiels et récents dans le programme TES, que ce soit dans son orientation (profil de sortie) et dans l’articulation des compétences ministérielles dans un nouveau logigramme et de nouvelles grilles de cours. Ces changements n’avaient pas encore été étudiés dans la pratique. Le modèle récent de développement des compétences d’intervention en contexte interculturel n’avait pas été, non plus, étudié sur les terrains de stage. De plus, le nombre important de stratégies et d’outils pédagogiques développés en peu de temps pour préparer les étudiantes et étudiants à intervenir en contexte interculturel n’avaient pas été examinés. Pour déterminer le contenu étudié dans le transfert, la chercheuse a mis en relation les éléments du modèle de développement interculturel dans la formation TES, les compétences transversales propres au stage à l’international et les objectifs du stage de consolidation du profil interculturel dans un schéma intégrateur. Pour examiner le transfert, elle a développé un modèle qui combine des composantes du transfert issues de trois auteurs, Bizier et coll., Basque et Barth. Ce modèle a été schématisé et présenté à la fin du chapitre deux. C’est à partir de ce dernier modèle qu’elle a tiré des catégories pour présenter et analyser les résultats. L’essai utilise la méthodologie de l’étude de cas à laquelle ont participé quatre étudiantes en stage à l’international et leur superviseure de stage. Les données ont été recueillies à partir de journaux de pratique réflexive, de grilles de supervision, d’une entrevue semi-dirigée de groupe et d’une autre auprès de la superviseure de stage. Tout au long du processus de recherche, la chercheuse notait ses impressions, questionnements ou commentaires dans un journal de bord. L’analyse des résultats a démontré que les quatre étudiantes sont arrivées à transférer leurs compétences d’intervention en stage à l’international. Elles ont réussi à communiquer sur le plan interculturel, donc à adapter leur communication en fonction des particularités des personnes rencontrées dans leur milieu de stage. Pour ce faire, elles ont pris le temps de bien comprendre, n’ont pas hésité à questionner les personnes autour d’elles, et elles se sont validées tout au long de leur stage autant dans leur milieu qu’auprès de la superviseure de stage. Dans les situations de choc culturel, elles ont réussi à se décentrer pour comprendre le cadre de référence de l’autre, mais elles ont, parfois, eu besoin du support de la superviseure pour le faire. Elles ont toutes démontré une capacité à adapter leurs interventions en fonction du milieu où elles étaient. Elles ont également fait spontanément référence aux connaissances reliées à la relation d’aide et aux notions sur l’éthique. Elles sont arrivées à utiliser des connaissances sur les caractéristiques des clientèles vues dans les cours qu’elles ont suivis, la majorité du temps, avec le support de la superviseure de stage. La recherche démontre aussi l’importance du rôle de la superviseure dans le transfert, plus précisément dans le support qu’elle offre pour guider l’analyse des situations de stage que les étudiantes amènent en supervision. Les supervisions leur permettent d’utiliser des connaissances utiles vues dans les cours, mais aussi de s’approprier l’approche interculturelle. Par ailleurs, la recherche met aussi en évidence la difficulté des étudiantes à comprendre les deux dernières étapes de l’approche interculturelle : la négociation et la médiation. Ces habiletés qui présentent un haut niveau de complexité mettent en évidence les limites de la formation que reçoivent les étudiantes et étudiants. Le même constat a été observé sur les caractéristiques et principes de fonctionnement d’un groupe, qui demande un plus grand niveau d’abstraction. Cela demande de se défaire de ses propres caractéristiques culturelles où les dimensions individuelles sont prépondérantes sur les dimensions collectives. On peut supposer que cette difficulté limite l’analyse qu’elles font sur le plan interculturel. Ce qui rend aussi compte des limites de la formation actuelle en ce qui a trait aux compétences interculturelles. La recherche confirme que, dans leur façon de transférer, les participantes utilisent d’abord les schèmes procéduraux et s’y réfèrent plus qu’aux schèmes conceptuels. C’est au retour du stage qu’elles arriveront à mettre en mots et à utiliser plus de notions sur l’interculturel. La chercheuse a constaté une évolution dans le transfert à travers le temps. Les résultats changent selon le moment où les données sont collectées. Par exemple, le principe de décentration était moins présent dans les journaux de pratique réflexive qui étaient faits sur le vif que lors de l’entrevue de groupe réalisée un mois après le retour du stage.
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Le système scolaire québécois compte un nombre important d'écoles situées en milieu défavorisé. Les enseignantes et les enseignants qui oeuvrent dans ces écoles ont à composer avec plusieurs difficultés propres à ce milieu et présentes en plus grand nombre : des enfants sous-alimentés, des enfants victimes d'abus, des élèves accusant un retard scolaire important, des élèves ayant des difficultés d'apprentissage et de comportement, un taux de réussite plus bas et des parents démunis face aux apprentissages de leurs enfants (Brossard, 2000). Pour certains membres du personnel enseignant, ces difficultés représentent un défi intéressant à relever et enrichissant au point de vue humain. Par contre, d'autres les vivent difficilement : ils ont de la difficulté à s'adapter, à gérer leurs émotions, à composer avec ces problèmes, à accepter la réalité de ces milieux et à conserver un niveau élevé de motivation. Cette réalité nous a amenée à poser la question de recherche suivante : Comment une directrice ou un directeur d'établissement scolaire primaire situé en milieu défavorisé peut-il diriger des enseignantes et des enseignants, de manière à favoriser et à maintenir, chez ces personnes, leur motivation? Les objectifs spécifiques de la recherche sont les suivants : 1. Identifier les principaux facteurs de motivation et de démotivation des enseignantes et des enseignants travaillant dans des écoles primaires en milieu défavorisé; 2. Cerner les conditions qui favorisent la motivation des enseignantes et des enseignants de ce milieu; 3. Formuler des recommandations quant aux pratiques de gestion favorisant la motivation du personnel enseignant de ce milieu. Afin de mieux connaître la problématique de la motivation du personnel enseignant travaillant en milieu défavorisé, six entrevues ont été réalisées en avril 2008 auprès d'enseignantes et d'enseignants travaillant ou ayant travaillé en milieu défavorisé. Ces entrevues semi-dirigées étaient d'une durée moyenne de 60 minutes. Les données recueillies ont été analysées et interprétées à l'aide de deux théories différentes : la théorie de l'autodétermination telle que formulée par Deci et Ryan (1985) et la théorie du sentiment d'efficacité personnelle de Bandura (2003). La théorie de l'autodétermination (Deci et Ryan, 1985) situe sur un continuum les différents types de motivation: la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque et l'amotivation, selon leur degré d'autodétermination. Elle stipule que trois besoins sont à la base de la motivation intrinsèque: le besoin de compétence, le besoin d'autodétermination et le besoin d'affiliation personnelle. Lorsque ces besoins sont comblés, l'individu est motivé de façon intrinsèque et un certain bien-être est engendré. Par contre, lorsque l'un de ces besoins n'est pas comblé, le niveau de motivation baisse et entraînant également à la baisse le niveau de bien-être de la personne. Certains facteurs externes ont tendance à influencer le niveau de motivation intrinsèque. Il s'agit des facteurs extérieurs tels que les récompenses, les limites de temps et des comportements interpersonnels relatifs à la personne en situation d'autorité. Selon Pelletier et Vallerand (1993), lorsque ces facteurs sont perçus comme contraignants, ils baissent le niveau de motivation mais lorsqu'ils sont perçus comme favorisant l'autonomie, ils augmentent ou maintiennent le niveau de motivation intrinsèque de l'individu. Le sentiment d'efficacité personnelle (Bandura, 2003) réfère à "la croyance de l'individu en sa capacité d'organiser et d'exécuter la ligne de conduite requise pour produire les résultats souhaités." (p.12). Quatre principales sources d'information sont à la base des croyances d'efficacité personnelle : les expériences actives de maîtrise, les expériences vicariantes, la persuasion verbale et les états physiologiques et émotionnels. Les enseignantes et les enseignants ayant un sentiment d'efficacité personnelle élevé ont certaines croyances et conduites qui amènent les enfants à croire en leur potentiel et à se réaliser tandis que ceux qui ont un sentiment d'efficacité personnelle bas créent un environnement de classe non propice au développement personnel et cognitif des élèves (Ibid., 2003). La collecte et l'analyse des données ont servi à répondre aux trois objectifs de la recherche. D'abord, ils ont révélé que les principaux facteurs de motivation des répondantes et répondants sont principalement reliés au besoin d'affiliation personnelle, soit le lien avec les enfants, l'équipe-école et l'ambiance de travail, la famille et les parents. Selon nos observations, le sentiment d'appartenance ou besoin d'affiliation personnelle semble plus fort et plus essentiel en milieu défavorisé. Les difficultés du milieu sont nombreuses et les défis si grands qu'il faut se sentir épaulé pour les affronter et les relever. En revanche, les facteurs de démotivation sont différents d'un répondant à l'autre à l'exception des problèmes d'indiscipline qui a rallié trois répondantes et répondants. Le deuxième objectif de la recherche était de cerner les conditions favorisant la motivation des enseignantes et des enseignants en milieu défavorisé. Les conditions énumérées par les répondantes et répondants sont principalement des facteurs extérieurs tels que la baisse des ratios, du temps d'échange avec les collègues réservé à l'horaire, une augmentation des services, des mesures incitatives et l'opinion de l'équipe-école face à la direction. Il est intéressant de constater que trois de ces facteurs, soit la baisse des ratios, l'augmentation des services et du temps d'échange avec les collègues réservé à l'horaire peuvent avoir une influence sur la perception de compétence de l'enseignant. Ceci permet de supposer que lorsque l'on met en place des conditions qui favorisent l'augmentation de la perception de compétence, cela augmente la motivation. Enfin, la recherche a permis d'énumérer une série de recommandations. Pour s'assurer de favoriser et maintenir la motivation chez les enseignantes et enseignants de son école, la direction doit mettre en place des pratiques de gestion qui favorisent la satisfaction des trois besoins fondamentaux à la base de la motivation : le besoin de compétence, le besoin d'autodétermination et le besoin d'affiliation personnelle. Pour combler le besoin de compétence, les recommandations concernent, entre autres, la formation continue et le développement professionnel du personnel enseignant de même que l'importance de poser des actions en lien avec les élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage. Pour ce qui est des recommandations quant à la satisfaction du besoin d'autodétermination, celles-ci ont trait notamment au processus d'affectation et à la signature de la tâche et à la gestion de l'équipe. Enfin, les recommandations liées au besoin d'affiliation personnelles portent sur l'établissement d'un climat harmonieux au sein de l'équipe, sur la formation continue et le développement professionnel en lien avec les relations interpersonnelles et sur le savoir relationnel de la directrice, du directeur. Cette recherche permet l'élaboration de plusieurs pistes pour d'éventuelles études. D'abord puisque la direction évolue dans un système, elle n'a pas le contrôle sur tous les éléments susceptibles d'abaisser le niveau de motivation des enseignantes et enseignants de son école, notamment au niveau des décisions ministérielles et des conventions collectives. Il serait donc pertinent d'évaluer l'impact des décisions ministérielles et des conventions collectives sur la motivation du personnel enseignant. Il serait également intéressant de vérifier l'incidence de certaines pratiques de gestion précises sur la motivation du personnel enseignant. Enfin, le sujet de cette recherche pourrait être repris mais étudié auprès d'enseignantes et d'enseignants d'écoles secondaires situées en milieu défavorisé afin de comparer la réalité des deux ordres d'enseignement.
Resumo:
Le présent essai a pour principal objet le développement de compétences professionnelles de nouveaux conseillers pédagogiques exerçant leur fonction dans une commission scolaire québécoise. La problématique à l'origine de cette recherche est issue tout d'abord de l'expérience de transition professionnelle de la chercheuse alors qu'elle passait d'une fonction d'enseignante à une fonction de conseillère pédagogique, puis de ses constats lors de l'arrivée massive de nouveaux conseillers pédagogiques dans son organisation l'année suivante. Pour pallier certaines difficultés rencontrées lors de leurs premières années d'entrée en fonction, la chercheuse et ses collègues ont mis en oeuvre une recherche-action. À la suite des convergences relevées lors d'entretiens individuels auprès de chaque nouveau conseiller pédagogique, avant d'entreprendre le projet, les participants à la recherche-action ont formulé les trois objectifs de recherche suivants : Permettre aux nouveaux conseillers pédagogiques de notre commission scolaire de vivre une démarche d'accompagnement, laquelle est transférable dans leur rôle d'accompagnateur ; permettre aux nouveaux conseillers pédagogiques de notre commission scolaire de poursuivre le développement de certaines compétences professionnelles dans le cadre de leur nouvelle fonction en éducation ; concevoir une trousse d'accueil contenant des outils permettant aux nouveaux conseillers pédagogiques de développer des connaissances et des démarches inhérentes aux compétences professionnelles qu'ils ont à développer. Cette recherche-action s'est échelonnée sur une année scolaire. La chercheuse et ses collègues se sont rencontrés huit fois au cours de l'année scolaire 2007-2008. La majorité des rencontres étaient ponctuées d'échanges sur la pratique d'accompagnement et de temps pour la conception de la trousse d'accueil pour les nouveaux conseillers pédagogiques. La recherche-action visait au développement des compétences professionnelles suivantes : agir en tant que professionnelle ou professionnel héritier, critique et interprète d'objets de savoirs ou de culture dans l'exercice de ses fonctions; adapter ses interventions aux besoins et caractéristiques des participants lors de situations de formation ou d'accompagnement; planifier et gérer son emploi du temps en fonction des dossiers confiés et des priorités ciblées. Ces compétences ont été adaptées à partir du référentiel des douze compétences professionnelles à l'enseignement. Pour développer ces compétences, les conseillers pédagogiques se sont donnné divers moyens tels : faire des lectures, expérimenter une démarche d'accompagnement auprès d'enseignants ciblés, échanger sur leurs pratiques d'accompagnement lors des rencontres de recherche-action, concevoir la trousse d'accueil pour les nouveaux CP, concevoir des outils, suivre une formation sur la gestion du temps. De plus, ils ont pu être accompagnés par la chercheuse, car cette dernière avait comme mandat de leur faire vivre une démarche d'accompagnement. Tout au long de la démarche, la chercheuse a gardé des traces des travaux de son équipe : questionnaires utilisés lors des rencontres individuelles, enregistrement lors des échanges portant sur l'accompagnement, ordre du jour et comptes rendus des rencontres et outils produits et utilisés par les membres de l'équipe. À la fin de l'année scolaire, les CP impliqués dans la recherche-action ont fait la diffusion de leurs travaux à l'ensemble de l'équipe des services éducatifs de leur commission scolaire. Voici leurs principales conclusions. Tout d'abord, ils ont mentionné l'importance de prévoir des dispositifs d'accueil formels lors de l'arrivée de nouveaux conseillers pédagogiques. La trousse d'accueil s'avère un moyen pertinent pour permettre à ces derniers d'accéder facilement à toutes les informations inhérentes à leur nouvelle fonction. Ils ont souligné l'importance d'être accompagnés par leur supérieur lors d'une transition professionnelle. La recherche confirme qu'il ne va pas de soi de passer d'une fonction d'enseignant à une fonction de conseiller pédagogique. Ces rencontres d'accompagnement peuvent être envisagées selon différentes modalités : rencontres individuelles, pairage avec un mentor, rencontres collectives portant sur la pratique professionnelle et le développement de compétences, etc. De plus, les nouveaux conseillers pédagogiques ont formulé un besoin de soutien pour la gestion du temps ainsi que pour prioriser les actions associées aux différents dossiers. La formation sur la gestion du temps s'est avérée fort pertinente et les participants ont recommandé de prévoir une formation de ce genre pour les nouveaux conseillers pédagogiques, lors de leur première année d'entrée en fonction. Tout d'abord, l'originalité de notre projet de recherche est qu'il s'intéresse à une réalité très peu documentée à ce jour dans le domaine de l'éducation. La transition professionnelle d'enseignants accédant à un poste de conseiller pédagogique est une voie nouvelle à explorer. De plus, la réalisation de cette recherche-action a permis à une équipe de nouveaux conseillers pédagogiques de se donner un certain pouvoir d'action par rapport à une situation qui les concernait et les préoccupait passablement. Enfin, on peut aussi considérer que les constats effectués par cette équipe, la production de leur trousse d'accueil et les recommandations effectuées auprès de leurs supérieurs, auront un impact auprès de la communauté éducative élargie. En effet, d'autres milieux peuvent s'inspirer de l'expérience de cette équipe pour initier un projet semblable, utiliser la trousse d'accueil et la transformer en fonction des besoins particuliers. De plus, cette recherche-action s'est avérée être une démarche d'accompagnement accessible pour encadrer les nouveaux conseillers pédagogiques afin qu'ils puissent poursuivre le développement de leurs compétences professionnelles. La présentation des résultats au chapitre 4 illustre chaque étape du processus et nous pouvons supposer qu'il serait possible de s'y référer pour guider des actions de nature semblable dans les différentes commissions scolaires du Québec.