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em Savoirs UdeS : plateforme de diffusion de la production intellectuelle de l’Université de Sherbrooke - Canada
Resumo:
La présente recherche porte sur la cohérence et la cohésion qu'il existe dans l'expression orale d'un jeune dysphasique du premier cycle du secondaire et dans la production écrite effectuée par celui-ci. Compte tenu du problème de langage parlé que présente entre autres la dysphasie, le risque de trouver le même problème est possiblement présent dans la production écrite. Cela a des répercussions au niveau scolaire dans l'expression de ses idées, l'apprentissage de l'écriture, peut-être même dans la compréhension de ce qu'il écoute et lit. Non seulement, cela a-t-il des conséquences dans les résultats académiques, mais aussi dans les relations sociales avec ses pairs et ses enseignants puisqu'il ne saisit pas certains énoncés du langage tels que des jeux de mots ou des métaphores. De plus, il a de la difficulté à exprimer clairement ses idées et ses opinions. Ces obstacles à l'expression orale et celle écrite peuvent éventuellement marginaliser le jeune dysphasique et le démotiver. Des études ont mis en évidence qu'il existe une relation entre le langage parlé et l'apprentissage de l'écriture : si le jeune dysphasique éprouve des difficultés à s'exprimer oralement, il en sera de même dans la production écrite. Toutefois, d'autres études démontrent que l'apprentissage de l'écriture aide à améliorer le langage oral. Toutes ces études ont été effectuées sur de jeunes enfants au niveau préscolaire ou au primaire; elles ont été faites à partir de textes narratifs restitués par des jeunes n'ayant par de problème de langage. Notre recherche, qui est exploratoire et descriptive, concerne des jeunes du premier cycle du secondaire et la collecte de données s'est faite à partir d'un texte courant. Elle visait deux objectifs spécifiques : premièrement, analyser la cohérence et la cohésion dans la restitution orale et celle écrite d'un sujet tout-venant et dans celles d'un jeune dysphasique; et deuxièmement, décrire les relations entre les restitutions des deux sujets. Pour ce faire, la collecte de données s'est déroulée de la manière suivante : nous avons demandé à deux jeunes de deuxième et troisième secondaires, l'un, tout-venant et l'autre, dysphasique, de restituer ce qu'ils se rappelaient de l'écoute d'un texte à dominante descriptive laquelle leur a été faite à tour de rôle. Dans un premier temps, ils devaient rappeler oralement le contenu du texte lu, et dans un deuxième temps, ils devaient écrire ce dont ils se souvenaient du même texte. Une fois les restitutions orales transcrites sous forme de Verbatim, elles ont été, tout comme les restitutions écrites, décrites et comparées entre elles selon les critères suivants : la cohérence (intégration et hiérarchisation et la cohésion (récurrence, coréférence, contiguïté sémantique et connecteurs). Les résultats obtenus montrent d'abord que les restitutions orales et écrites présentent des similitudes quant à la cohérence et la cohésion. Les restitutions écrites sont légèrement plus détaillées, c'est-à-dire quelques idées ont été ajoutées ou précisées. Par exemple, dans la restitution orale, comme dans celle écrite, le sujet tout-venant mentionne que les fourmis d'Argentine pourraient être "dangereuses pour les arbres fruitiers". Dans sa restitution écrite, il ajoute comme informations que ces insectes "aiment le sucre" et qu'elles "vont dans les maisons". Les observations montrent aussi une différence entre les restitutions du jeune toutvenant et celles du jeune dysphasique. Ce dernier rappelle les informations du texte de façon cohérente et presque complète alors que le sujet tout-venant ne restitue que les informations de la première partie, et ce, de la façon la plus simple, soit par l'énumération sans connecteurs autres que ceux de l'énumération. Par contre, le sujet tout-venant maîtrise les procédés cohésifs mieux que le sujet dysphasique. Quant à ce dernier, il semble mieux réussir à l'écrit qu'à l'oral. La compréhension des informations de façon globale et, peut-être, le type de texte influencent les résultats dans le rappel des informations. Le sujet dysphasique peut restituer les idées, et ce, de façon structurée s'il saisit bien l'idée globale du texte qu'il lui a été lu, mais la microstructure est moins maîtrisée, sauf l'utilisation des connecteurs qui a probablement un lien plus étroit - que les autres procédés cohésifs - avec la cohérence et la compréhension des idées. Donc, à partir de l'analyse des restitutions orale et écrite, il semble que le trouble de langage aurait des répercussions au niveau des procédés de la cohésion, sauf dans le cas des connecteurs. L'utilisation de ceux-ci et les procédés de cohérence sont maîtrisés par le jeune dysphasique qui a compris le contenu du texte qui lui a été lu.