24 resultados para Serpent (thème biblique)
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Les commerces de contrebande fascinent, que ce soit par leurs structures occultes ou les acteurs impliqués dans les activités économiques illégales. C’est évidemment un thème très peu exploité dans l’historiographie de la Nouvelle-France étant donné la difficulté d’obtenir des informations : les acteurs n’ont pas intérêt à laisser des traces de leur implication dans des activités illégales que les autorités coloniales tentent de faire cesser ou du moins de réduire. Force est de constater que les femmes ne sont pas en reste. Elles sont parties intégrantes des différentes étapes que doivent suivre les marchandises illégales dont font commerce les contrebandiers de Montréal. Les différents documents d’archives consultés permettent toutefois d’avoir assez d’informations pour saisir les structures du commerce illégal en place à Montréal ainsi que les façons de faire de la contrebande prisées par les marchands illégaux. Après avoir fait un tour d’horizon de l’histoire économique du XVIIIe siècle en Nouvelle-France, nous nous sommes penché sur un document d’archive particulier, le journal de Catherine Dagneau; elle informe les autorités de ce qu’elle voit et de ce qui lui est rapporté par des tierces personnes, grâce à son statut singulier de veuve d’un ancien interprète des Amérindiens. Finalement, il nous semblait impossible de faire une étude sur les commerces de contrebande sans parler du cas unique et reconnu des sœurs Trottier-Desauniers, dont il sera question en dernier lieu. Quoiqu’il en soit, étudier la contrebande en Nouvelle-France, c’est réaliser une enquête sur un pan important de la vie économique de la colonie. C’est s’attaquer à ce que les acteurs de ces activités souhaitaient garder caché. C’est comprendre la nature et le fonctionnement de la société coloniale par la mise en place de structures économiques précises.
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L’actualité est dominée par les questions d’éthique, dans le secteur économique entre autres où les actions des investisseurs comme celles des dirigeants d’organisations doivent répondre aux normes éthiques de leur domaine. C’est le cas aussi en éducation où l’attention est portée sur la professionnalisation de l’enseignement. Celle-ci est axée sur la formation et le travail des enseignantes et des enseignants. Elle vise à les former à des normes éthiques élevées et aux compétences professionnelles spécifiques au travail. L’une des composantes de la professionnalisation est l’éthique. L’éthique de la profession enseignante sous-tend les actions de l’enseignante et de l’enseignant dans sa pratique en ce qui a trait au contenu enseigné, aux étudiantes et aux étudiants, aux collègues et à soi. Or, la formation en éthique et en pédagogie n’est pas une condition à l’embauche des enseignantes et des enseignants des secteurs pré-universitaires et techniques du collégial qui sont recrutés comme des professionnels ou des spécialistes disciplinaires. Cette recherche vise à explorer sur le terrain les pratiques et les conceptions éthiques des enseignantes et des enseignants au collégial. Il s’agit de répertorier les pratiques éthiques en vue de connaître les raisons sur lesquelles ces derniers se basent pour les justifier. Pour situer le contexte de la problématique à l’origine de cette recherche, les facteurs suivants ont été pris en considération : les réductions des ressources financières qui caractérisent le milieu professionnel collégial depuis plus d’une décennie, les changements organisationnels et pédagogiques importants tels que l’approche-programme, la finalité de l’éducation, la nature de la tâche enseignante, le manque de formation en éthique et en pédagogie, l’insuffisance de l’encadrement des nouveaux enseignantes et enseignants qui arrivent en grand nombre, session après session, au collégial. Pour rendre compte des pratiques et des conceptions éthiques des enseignantes et des enseignants, il a été nécessaire de considérer et de préciser les éléments qui constituent le cadre de référence. Il s’agit de l’éthique, de la compétence éthique (MEQ, 2001), de l’éthique appliquée, de l’éthique réflexive, de la finalité de l’éducation, de la complexité de la tâche d’enseignement, de la compétence professionnelle au collégial (Dorais, Laliberté, 1999), des principales préoccupations éthiques au collégial (Desautels, Gohier, Jutras, 2009) et du cycle de vie de la carrière enseignante. Étant donné que la recherche porte sur les pratiques et les conceptions éthiques des enseignantes et des enseignants en lien avec la compétence éthique, une méthodologie qualitative a été utilisée. Un questionnaire de renseignements sociodémographiques et une entrevue semi-dirigée ont permis d’obtenir des données qualitatives à partir desquelles les récits des enseignantes et des enseignants ont été analysés afin de dresser un répertoire de leurs pratiques éthiques. Cette méthodologie a été privilégiée puisqu’elle permet de comprendre la signification que donnent les enseignantes et les enseignants à leurs pratiques et à leurs conceptions éthiques. L’interprétation des résultats comprend une analyse descriptive et une analyse compréhensive des données. Le travail a d’abord consisté à regrouper les données selon les principaux enjeux éthiques qui sont en fait des thèmes relevant de la compétence éthique. Par exemple, la préparation des cours, l’évaluation des apprentissages des étudiantes et des étudiants, les préoccupations éthiques des enseignantes et des enseignants en rapport aux collègues, etc. Une fois le portrait d’un thème fait, une analyse compréhensive est réalisée pour en trouver le sens à partir de l’explication des pratiques professionnelles des enseignantes et des enseignants. Les résultats de la recherche ont permis de constater la présence constante chez les enseignantes et les enseignants du souci d’amener les étudiantes et les étudiants à la réussite scolaire. Cela se traduit par la recherche de l’amélioration des moyens d’enseignement, les mises à jour des contenus enseignés, la recherche d’activités d’apprentissage qui ont un sens pour les étudiantes et les étudiants et le courage professionnel (essayer de nouvelles pratiques professionnelles). Les résultats montrent aussi que, malgré l’absence d’une structure permanente pour développer la compétence éthique, c’est-à-dire l’absence de balises administratives en matière d’éthique, les enseignantes et enseignantes développent bien la compétence éthique. Parmi les moyens qu’ils se donnent pour améliorer le développement de l’éthique, ils privilégient la sensibilisation à travers des groupes de discussion avec les pairs.
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Depuis quelques années, le Collège Montmorency a dû augmenter rapidement son nombre d’enseignantes et d’enseignants en soins infirmiers afin de répondre à la demande provenant des milieux hospitaliers. Devenir enseignante ou enseignant en soins infirmiers exige un transfert de compétences entre deux professions ainsi que le développement de compétences liées à l’enseignement. L’insertion professionnelle est difficile en raison du premier contact avec l’enseignement. En effet, la supervision de stage en milieu clinique est majoritairement offerte aux novices dès leur arrivée, étant donné que ce sont ces tâches en enseignement qui restent à combler. Ils fréquentent donc souvent plusieurs milieux cliniques différents dans une même session avec des étudiantes et des étudiants de différents niveaux, tout en ayant peu ou pas de temps pour se préparer. Le sentiment de survie que les novices éprouvent durant le début de leur carrière est constant. Plusieurs novices se découragent après avoir vécu des situations problématiques et délaissent l’enseignement. La question de recherche alors se pose : une communauté d’apprentissage ayant pour thème l’enseignement en stage, peut-elle favoriser l’insertion professionnelle des enseignantes et des enseignants novices en soins infirmiers? Un cadre théorique a conduit au choix d’un modèle d’insertion professionnelle, puis à la conception d’une communauté d’apprentissage, en tenant compte des compétences à développer en tant qu’enseignante ou enseignant en soins infirmiers en milieu de stage. Une recherche-intervention qualitative a été menée avec un échantillonnage de six novices en soins infirmiers afin de faire ressortir les effets perçus de la mise en oeuvre de cette approche sur l’insertion professionnelle des participantes et des participants. La méthodologie de recherche a utilisé la théorisation enracinée et l’analyse de contenu pour traiter les données et d’atteindre les objectifs de la recherche. Enfin, les résultats de cette recherche sont présentés, discutés en tenant compte des limites et des biais, puis suivis des retombées de cet essai ainsi que des suggestions de recherche future.
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Plusieurs programmes de formation offrent des stages pour compléter la formation et valider les apprentissages des stagiaires en regard du développement de leurs compétences. L’évaluation des savoirs et des savoir-faire occupe une grande place lors de la prestation des stagiaires et permet d’établir leur niveau de compétence. Mais qu’en est-il de l’évaluation de leurs savoir-être professionnels ? Pourtant le savoir-être est une composante indispensable au plein développement de la compétence. Les stagiaires manifestent leurs savoir-être professionnels en milieu clinique. Sans s’en rendre compte, leurs comportements influencent leur future embauche par une institution de santé. C’est la plus value qui fait la différence. Dans notre pratique enseignante, souvent nous éprouvons des difficultés dans l’accompagnement des stagiaires pour le plein développement de leurs savoir-être professionnels. Lorsque surviennent des difficultés, l’absence d’outil rend difficile la tâche d’évaluation des savoir-être professionnels. Cette réalité nous amène au thème de cet essai qui vise la conception d’outils d’évaluation des savoir-être professionnels pour les stagiaires du programme collégial Techniques d’inhalothérapie. Les difficultés d’évaluation des savoir-être professionnels dues à l’absence d’outils a entraîné une réflexion nous menant tout droit à nous questionner sur les caractéristiques essentielles des outils d’évaluation permettant aux enseignantes et aux enseignants de porter un jugement objectif sur les savoir-être professionnels des stagiaires du programme collégial Techniques d’inhalothérapie. Suite à une recension d’écrits en lien avec les concepts des savoir-être professionnels, de l’évaluation et des outils d’évaluation, nous nous sommes fixé cinq objectifs spécifiques pour répondre à notre question générale de l’essai : 1) Établir une nomenclature des savoir-être professionnels pour le programme collégial Techniques d’inhalothérapie; 2) Décrire les savoir-être professionnels en manifestations observables; 3) Concevoir un outil d’autoévaluation en regard du développement des savoir-être professionnels pour les stagiaires du programme collégial Techniques d’inhalothérapie; 4) Concevoir une liste de vérification des comportements observables pour évaluer les savoir-être professionnels des stagiaires du programme collégial Techniques d’inhalothérapie; et 5) Concevoir une grille d’évaluation à échelle descriptive pour évaluer les savoir-être professionnels des stagiaires du programme collégial Techniques d’inhalothérapie. Avec une posture épistémologique interprétative et une approche qualitative, nous avons opté pour un essai de type recherche développement, selon Harvey et Loiselle (2009), visant la conception de trois outils d’évaluation des savoir-être professionnels, soit : a) un outil d’autoévaluation, b) une liste de vérification des comportements observables et c) une grille d’évaluation à échelle descriptive. Après avoir réalisé les deux premiers objectifs spécifiques de cet essai, nous avons sollicité les enseignantes et les enseignants des départements de Techniques d’inhalothérapie du Collège de Rosemont et du Collège de Valleyfield pour procéder à la validation des outils d’évaluation des savoir-être professionnels. Pour accompagner les cinq enseignantes et les trois enseignants dans leur démarche de validation, nous avons privilégié un questionnaire de validation, des entrevues semidirigées et un groupe de discussion pour recueillir les données qualitatives et quantitatives que nous avons traitées en deux temps.L’analyse et l’interprétation des résultats ont permis l’atteinte des objectifs spécifiques fixés. En plus d’établir la nomenclature des savoir-être professionnels, les données recueillies portent un regard critique sur la conception des outils d’évaluation des savoir-être professionnels destinés aux stagiaires du programme collégial Techniques d’inhalothérapie. Grâce aux commentaires et aux suggestions obtenus, nous peaufinerons nos outils pour les rendre plus efficaces après cet essai pour ensuite les remettre aux enseignantes et aux enseignants cliniques participants qui décideront avec leur département respectif s’ils désirent les utiliser. Cet essai identifie huit savoir-être professionnels que doivent démontrer les stagiaires du programme collégial Techniques d’inhalothérapie. Ces savoir-être professionnels se manifestent à partir de quarante-deux comportements observables. La conception de nos outils d’évaluation permet de porter un regard objectif sur le développement des savoir-être professionnels de nos stagiaires. Cet essai ne vise pas à généraliser ces résultats. Nous souhaitons plutôt la transférabilité des résultats à d’autres programmes afin d’accompagner d’autres enseignantes et enseignants qui éprouvent des difficultés lors de l’évaluation des savoir-être professionnels.
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En juin 2009, le colloque de l'Association québécoise de pédagogie collégial (AQPC) portait le titre Pour des apprentissages durables. Les participants et participantes du colloque échangeaient donc sur les moyens qui peuvent être mis en place pour que les étudiants et étudiantes gardent les connaissances acquises sur le long terme. Lors de ce colloque, plusieurs ateliers et conférences ont porté sur les méthodes d'enseignement novatrices comme l'apprentissage par projet. Toutefois, très peu ont touché au potentiel des émotions vécues dans une classe pour favoriser l'élaboration de la mémoire à long terme. Notre recherche porte précisément sur ce thème. Elle se situe dans le cadre d'un cours de biologie obligatoire pour tous les étudiants et étudiantes du programme de Sciences de la nature : Évolution et diversité du vivant (101-NYA-05). La problématique a été établie à partir de certaines observations faites dans trois collèges où le chercheur principal a oeuvré. Il s'agit du Cégep de Victoriaville, du Cégep François-Xavier-Garneau et du Cégep de Lévis-Lauzon. C'est toutefois à l'intérieur du Cégep de Lévis-Lauzon que la recherche a été menée. Parmi ces observations, on note d'abord qu'à l'intérieur des cours de biologie en général, l'exposé magistral occupe une place importante. Certains problèmes reliés à l'abandon du cours Évolution et diversité du vivant ou aux taux de réussite reliés à ce cours ont également été observés. Enfin, l'action des enseignants et enseignantes porte surtout sur le traitement cognitif des contenus, les émotions étant peu prises en considération. Il est de notre avis que faire plus de place aux émotions en classe —notamment durant l'exposé magistral — pourrait améliorer le processus de mémorisation à long terme ce qui pourrait avoir un impact éventuel sur les taux de réussite. Cela nous a amenés à formuler l'objectif général de notre recherche qui est d'établir un lien entre ce qui est conservé dans la mémoire à long terme et les émotions qui ont pu être vécues par les étudiantes et étudiants lors de l'apprentissage dans le cadre du cours Évolution et diversité du vivant. Le cadre de référence sur lequel s'est appuyée notre recherche repose en premier lieu sur le développement de deux concepts : émotions et mémoire. Nous avons d'abord défini le concept d'émotion, établi une liste de mots permettant l'expression d'émotions et mis en relief les relations qui existent entre les émotions et la cognition. Nous avons ensuite défini le concept de mémoire et en avons présenté les divers types. En deuxième lieu, nous avons présenté les structures cérébrales ainsi que les mécanismes biochimiques qui interviennent lors de l'élaboration de la mémoire à long terme. Le rôle des structures cérébrales impliquées dans les émotions sur la formation de réseaux neuronaux associés à la mémoire y a notamment été exposé. Enfin, des études menées en milieu scolaire portant sur le rôle des émotions en classe ont été présentées. Pour répondre à l'objectif général de notre recherche, nous avons opté pour une recherche qualitative descriptive. Treize étudiants et étudiantes du programme de Sciences de la nature du Cégep de Lévis-Lauzon ont accepté de participer à une entrevue de type semi-dirigé. Ces étudiantes et étudiants étaient tous en dernière session du programme ce qui laissait un écart d'au moins treize mois entre la fin du cours Évolution et diversité du vivant et la participation à l'entrevue. Au cours des entretiens, les participants et participantes avaient à identifier les trois éléments de contenu relié au cours qu'ils avaient le mieux conservés en mémoire. Ils devaient également identifier des émotions vécues à l'intérieur du même cours. Ils pouvaient également présenter des exemples vécus de lien émotion-mémoire dans le cadre du même cours. Les entrevues ont été transcrites et les contenus analysés par segmentation des unités de sens. Les résultats de notre recherche montrent que les participants et participantes de notre étude accordent une grande importance au rôle que jouent les émotions vécues en classe sur leur capacité de mémorisation. À cet égard, plusieurs éléments de contenus identifiés ont pu être reliés à des émotions vécues en classe. Par exemple, la génétique et la sélection naturelle ont fréquemment été reliées à l'amusement ou au plaisir. La surprise est également une émotion qui a été associée à plusieurs éléments de contenu. Il faut toutefois préciser que dans certains cas, les éléments de contenus identifiés n'avaient pas liens évidents avec des émotions vécues en classe. Dans ces cas, le travail personnel a pu avoir un impact positif par exemple. Toutefois, il est clair selon les participants et participantes que les émotions vécues en classe ont pu avoir un rôle déterminant sur la mémorisation de certains éléments de contenus identifiés. Notre analyse permet d'en venir à la même conclusion. À partir de l'analyse des entrevues et des liens qui ont été établis par les participants et participantes entre les émotions vécues et les éléments de contenus mémorisés, nous avons élaboré un répertoire comprenant cinq catégories d'outils permettant de favoriser la construction de la mémoire à long terme en agissant via les émotions vécues en classe. Ces catégories sont l'humour; les actions de l'enseignant ou l'enseignante; les témoignages; les personnifications et les comparaisons; et finalement, les activités et les jeux. Bien que notre recherche se situe dans le contexte d'un cours de biologie propre au programme de Sciences de la nature, le répertoire développé est suffisamment vaste pour être utile, dans des conditions semblables, à l'enseignement d'autres cours au sein de la communauté collégiale. L'exploitation du potentiel des émotions vécues en classe ne peut être considérée comme la recette qui règle tous les problèmes reliés aux apprentissages durables. Cette exploitation peut néanmoins représenter un outil pédagogique intéressant pour quiconque se sentirait à l'aise de l'utiliser.
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Cette recherche porte sur le thème de l’évaluation de programmes dans le réseau collégial et les défis qu’elle soulève en regard de son utilité. Plus précisément, nous abordons les difficultés posées par l’évaluation des programmes au Cégep de Saint-Jérôme et proposons une nouvelle approche permettant d’augmenter l’utilité de ce processus pour le personnel enseignant. Notre problématique s’articule principalement autour du fait que l’évaluation de programmes a été vécue par plusieurs membres du personnel enseignant comme une opération administrative, voire comme une opération de reddition de comptes. En lien avec l’adoption en 2008 d’une nouvelle politique institutionnelle d’évaluation des programmes (PIEP) au Cégep de Saint-Jérôme, nous montrons les limites du processus et des instruments d’évaluation de programmes associés. Nous nous concentrons ensuite sur les stratégies d’évaluation des apprentissages puisqu’elles constituent un aspect essentiel de l’évaluation des programmes et un levier important de changement en vue d’améliorer la qualité de leur mise en oeuvre. Notre question de recherche est la suivante: comment peut-on augmenter l’utilité de l’évaluation des programmes pour les enseignantes et les enseignants du Cégep de Saint-Jérôme? Notre cadre de référence dresse une présentation générale de l’évaluation de programmes, mais repose sur une approche de l’évaluation axée sur l’utilisation. Celle-ci s’avérait tout à fait pertinente compte tenu de notre question de recherche. La recension des écrits nous a permis d’élaborer un cadre d’intervention, à partir des travaux de Michael Quinn Patton, Jean A. King et Hallie Preskill. Notre cadre d’intervention circonscrit une démarche d’évaluation de programmes qui repose sur quatre critères d’utilité: le facteur personnel, l’utilisation attendue, la participation active et le renforcement des capacités en évaluation. De plus, il confère à la conseillère pédagogique, qui est aussi la chercheure, une posture d’accompagnement, définie à travers quatre rôles: consultante, animatrice, négociatrice et formatrice. Cette recherche poursuivait trois objectifs: utiliser concrètement notre cadre d’intervention dans l’évaluation d’un programme au Cégep de Saint-Jérôme, accompagner le personnel enseignant suivant un scénario découlant de notre cadre d’intervention et valider notre cadre d’intervention. Nos objectifs de recherche nécessitaient une méthodologie appropriée. Celle-ci repose sur une approche méthodologique qualitative, une posture épistémologique critique et un essai de type recherche intervention. Neuf participantes et participants ont pris part à la démarche d’évaluation de programmes que nous leur avons proposée. Les données ont été recueillies grâce à la technique de l’observation participante et la triangulation des méthodes de collecte de données a été utilisée afin d’assurer la rigueur de nos travaux. L’analyse de contenu nous a permis d’étudier les données recueillies au moyen d’une grille d’analyse élaborée à partir de catégories émergentes et d’autres issues de notre cadre de référence. La dimension éthique a également été au coeur de la collecte et de l’analyse de nos données. Nous avons d’ailleurs pris plusieurs précautions à cet effet. Les données obtenues nous ont permis de répondre à notre question de recherche en démontrant en quoi la démarche d’évaluation de programmes réalisée par nos participantes et nos participants a contribué à augmenter l’utilité de celle-ci pour le personnel enseignant, telle que définie dans notre cadre de référence. Cette démarche a permis au personnel enseignant d’augmenter sa participation et son intérêt à l’égard de l’évaluation de programmes ainsi que d’utiliser concrètement à court terme les résultats obtenus pour améliorer ses pratiques d’évaluation des apprentissages. Deux niveaux de participation ont été expérimentés. Dans le niveau le plus élevé, une partie des participantes et des participants a été regroupée au sein d’un groupe de travail, lequel a contribué à l’élaboration d’une grille d’analyse portant sur les stratégies d’évaluation des apprentissages. Cette grille a par la suite été expérimentée par l’ensemble des participantes et participants sur un échantillon de onze cours du programme pour lesquels elles et ils ont procédé à l’autoévaluation de leur propre matériel (copies d’examens, copies de grille d’évaluation, etc.). Un rapport d’évaluation a été produit à partir des grilles d’analyse complétées. Les données obtenues nous ont également permis de valider notre cadre d’intervention et de dégager plusieurs éléments facilitant la transférabilité des résultats obtenus. Nous pensons d’ailleurs que celui-ci constitue une avenue pertinente et utile pour le réseau collégial puisqu’il favorise l’utilisation des résultats à court terme par le personnel enseignant, développe la pensée évaluative du personnel enseignant et parce qu’il augmente la qualité et l’efficacité du processus. De plus, le modèle d’accompagnement du personnel enseignant que nous avons élaboré et expérimenté contribue à dépasser une approche basée sur la reddition de comptes ou la gestion administrative des programmes. À tout le moins, il s’agit d’une piste intéressante pour les conseillères et les conseillers pédagogiques qui ont à intervenir comme nous dans ce dossier.
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Dans la profession d’éducatrice et d’éducateur, le savoir-être revêt une importance particulière. Pour plusieurs, cet apprentissage se fait sans heurt, mais pour d’autres, il arrive que cet apprentissage soit problématique. Dès mon entrée dans la profession d’enseignante au collégial, j’ai rapidement été confrontée à la gestion des attitudes parmi la clientèle étudiante. Les discussions entre collègues renforçaient cette impression que certaines et certains étudiants éprouvaient de sérieuses difficultés à développer les savoir-être essentiels à la profession d’éducatrice et d’éducateur spécialisé. Au fil des trimestres, l’idée s’est imposée d’elle-même : sensibiliser la clientèle étudiante à la gestion des attitudes. Ce champ d’études étant très large, il a fallu circonscrire mon objet de recherche. Cet essai se limite à identifier les savoir-être signifiants à la profession d’éducatrice et d’éducateur spécialisé, afin d’améliorer le développement des compétences professionnelles des étudiantes et des étudiants. Le cadre conceptuel s’articule autour des différents concepts utilisés dans le domaine. Certains auteurs parlent d’attitudes, d’autres exploitent le thème des savoir-être et certains autres encore, utilisent le thème des habiletés socioprofessionnelles. Cette analyse a permis de dégager ma position de chercheuse. Je retiens trois principes de base : - Le savoir-être permet à la personne de réaliser une tâche professionnelle de la meilleure façon qu’il soit. (Boudreault, 2004) - Le savoir-être est un indicateur de performance élevé. (Scallon, 2004) - Le savoir-être est une compétence qui est source de réussite professionnelle. (Bellier, 2004). Les écrits de Bellier (2004), de Boudreault (2004) et de Scallon (2004) cités ci-hauts, font bien comprendre la valeur ajoutée de ce concept en lien avec une profession. Le savoir-être, en contexte de travail, permet à la personne de développer sa compétence professionnelle. Dans cette optique, la première étape pour découvrir les savoir-être signifiants à la profession a été de faire le parallèle entre trois grilles identifiant différents savoir-être. Ces modèles sont inspirés de Boudreault (2004), de Grisé et Trottier (1997) et de l’équipe enseignante en Techniques d’éducation spécialisée du cégep de Granby – Haute-Yamaska. Cette démarche a permis de regrouper les savoir-être similaires ou équivalents. À partir de ces regroupements, un groupe d’enseignantes et d’enseignants du Département des Techniques d’éducation spécialisée du cégep de Granby – Haute-Yamaska s’est prononcé, par l’entremise d’entrevues individuelles, sur les savoir-être les plus pertinents à utiliser pour bâtir un sondage électronique. Par la suite, ce sondage a été réalisé avec la collaboration des différents partenaires de stage de la région de la Montérégie ainsi qu’avec la participation de l’équipe enseignante afin de sélectionner les savoir-être signifiants à la profession. Cet exercice a permis d’identifier quatre savoir-être. L’identification de ces savoir-être aidera certainement l’équipe enseignante et les différents milieux de stage, dans leurs interventions pédagogiques. Il reste à souhaiter que la clientèle étudiante profite des résultats de cette recherche en étant mieux outillée pour développer ses compétences professionnelles.
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La mise en oeuvre de l’approche par compétences (APC) dans les programmes de formation au Québec a suscité un lot de changements dans les pratiques d’enseignement et d’évaluation durant les deux dernières décennies. Cette approche a occasionné un renouvellement des programmes d’études. Maintenant, les programmes d’études ciblent le développement des compétences. Le renouveau de l’enseignement est accompagné par la modification de certains articles du Règlement sur le régime des études collégiales (RREC), on y ajoute une nouvelle exigence de sanction des études pour les programmes collégiaux. Chacun des programmes d’études collégiales doit désormais mettre en place une activité synthèse d’évaluation des apprentissages. Cette activité doit se situer à la fin du parcours de formation et témoigner de l’intégration des compétences et des apprentissages essentiels réalisés dans l’ensemble du programme d’études. L’épreuve synthèse de programme (ÉSP) est sous la responsabilité des collèges et elle est encadrée par la politique institutionnelle d’évaluation des apprentissages (PIEA) de chaque établissement. Cette imposition ministérielle est toutefois peu documentée et laisse une grande latitude aux programmes d’études quant aux choix de la stratégie, aux modalités de passation et d’évaluation. Ceci amène le programme Technologie de radio-oncologie du collège Ahuntsic à se questionner sur la validité de leur ÉSP. Cette recherche porte sur le thème de l’ÉSP d’études collégiales. La problématique s’articule autour du fait qu’il est possible de créer une ÉSP qui s’appuie sur les principes de l’évaluation certificative des apprentissages, mais qui ne permet pas d’attester de l’atteinte des compétences de l’ensemble du programme d’études. Par conséquent, le premier objectif de cette recherche vise l’expérimentation d’un outil de validation de l’ÉSP. Le deuxième objectif consiste à analyser les résultats d’expérimentation et de bonifier l’outil de validation au regard des commentaires des participantes et des participants. Dans le cadre du présent essai, un outil de validation de l’ÉSP a été mis au point et mis à l’essai à travers une recherche-expérimentation, qui repose sur une approche méthodologique qualitative et une posture épistémologique de recherche. L’outil de validation de l’ÉSP est inspiré des travaux du Pôle de l’Est (1996). Il propose une série de questions regroupées selon cinq thématiques pour que les enseignantes et les enseignants du cours porteur de l’ÉSP puissent poser un diagnostic sur l’ÉSP de leur programme d’études. Chaque thématique est accompagnée d’une grille d’évaluation à échelle descriptive pour faciliter la réflexion sur les forces, les limites et reconnaître les correctifs devant être apportés à l’ÉSP. Un plan de travail est également suggéré, facilitant ainsi les travaux à entrevoir pour assurer l’amélioration de l’ÉSP. L’expérimentation de l’outil de validation de l’ÉSP par quatre équipes enseignantes a permis de recueillir des résultats à partir des réponses à un questionnaire électronique et à une entrevue téléphonique semi-dirigée, ceci en tenant compte des considérations éthiques. Ces résultats ont été analysés, compilés et comparés pour aider à concevoir une version finale de l’outil de validation de l’ÉSP. La version finale de l’outil de validation de l’ÉSP intègre les propositions d’amélioration émises par les quatre équipes d’enseignantes et d’enseignants qui ont accepté d’expérimenter l’outil. La triangulation des méthodes de collecte de données a été utilisée afin d’assurer la rigueur des travaux. Les commentaires tels que l’ajout d’une piste de réflexion concernant la charge de travail associé à la réalisation de l’ÉSP, l’ajout d’une définition concernant une caractéristique de l’évaluation certificative ainsi que la correction de deux critères d’évaluation inscrits dans la grille d’évaluation à échelle descriptive, ont favorisé la conception d’un outil de validation de l’ÉSP qui répond davantage aux besoins des programmes d’études collégiales. Les résultats obtenus portent à croire que l’outil de validation de l’ÉSP est complet et utile. Il peut être utilisé autant par les programmes préuniversitaires que les programmes techniques. Bien qu’il propose une démarche simple, il nécessite une concertation en équipe programme et il peut s’avérer aidant que cette démarche soit soutenue par une conseillère ou un conseiller pédagogique. De cette recherche-expérimentation sont ressorties des pistes de recherches future notamment la conception d’un outil de validation pour les épreuves terminales de cours. De plus, une connaissance plus approfondie des notions concernant l’évaluation certificative peut soulever également des questionnements concernant les différentes stratégies d’évaluation à envisager dans le cadre d’une ÉSP.
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Compte tenu de l’ampleur des maladies chroniques et de leur répercussion économique sur la société française, l’Éducation thérapeutique du patient (ÉTP) est devenue incontournable. Cependant, la place des savoirs expérientiels revendiquée par les patients réinterroge le pouvoir professionnel des soignants. Notre recherche est descriptive et intègre une approche quasi-experimentale. Il s’agit d’étudier l’influence des stratégies hétérorégulatives mises en œuvre par les infirmières en activité d’ÉTP sur l’apprentissage des personnes adultes atteintes de maladie chronique à autoréguler leur santé-dans-la maladie. Nous avons créé un dispositif de formation qui repose sur une triangulation théorique entre la théorie sociocognitive de Bandura (2003) et plus précisément les sources d’activation du sentiment d’efficacité personnel (SEP), un construit issue des sciences infirmières qu’est la santé-dans-la-maladie (Ellefsen, 2010) et une approche en soins infirmiers fondée sur les forces (Gottlieb et Gottlieb, 2014) mettant un fort accent sur le partenariat de collaboration soignés-soignants. Nos groupes témoins (GT) et expérimentaux (GE) ont été composés de dyades d’infirmières et de patients atteins de diabète de type 2, en atelier d’ÉTP sur le thème de l’hypoglycémie et ce, dans deux Centres hospitaliers universitaires (CHU) différents. Ce sont au total huit infirmières et trente patients qui ont été investigués. Le GT est constitué de quatre infirmières ayant chacune un groupe de patients et il en est de même pour le GE. Nous avions un GT et un GE dans chacun des CHU. Nos outils de recueil de données identiques pour les deux groupes sont : une échelle psychométrique créée par nos soins et vérifiée statistiquement, destinée à mesurer le SEP spécifique des patients avant la formation, de suite après la formation et à distance de la formation à un mois ; la vidéoscopie avec grille d’encodage pour observer en différé les pratiques pédagogiques des infirmières. Seules les infirmières du groupe expérimental ont été formées à notre dispositif. Les données recueillies ont subi un traitement statistique. Suite à l’analyse des résultats, nous sommes en mesure de dire qu’il existe une différence entre les pratiques pédagogiques des infirmières du GT et du GE. Les infirmières du GE ont mis en œuvre l’intégralité des sources d’activation du SEP dont le construit de santé-dans-la-maladie dans une dynamique de partenariat de collaboration et il existe un impact significatif sur les scores d’auto-efficacité des patients du GE en post-test immédiat avec maintien dans le temps à un mois. Ceci n’est pas le cas pour les patients du GT. Les infirmières du GT ont réalisé les pratiques pédagogiques qu’elles avaient l’habitude de mettre en œuvre. Les scores d’auto-efficacité des patients du GT ne connaissent pas d'évolution notable en post-test immédiat et à un mois.