2 resultados para prudence
em Université de Montréal
Resumo:
Ce mémoire porte sur les transformations du concept de prudence, de l’Antiquité grecque au XVIIe siècle. Il souligne notamment le lien qui unit les manières d’être et l’art, tant chez les Grecs qu’au début de la modernité. La phronèsis se définissait tout d’abord en relation aux autres manières de faire, dont la technè fait partie. Si Platon et Aristote les distinguent, les auteurs de la modernité assimileront ces deux manières de faire. De plus, on peut voir dans la forme du langage employé pour écrire sur la prudence un reflet de la vertu antique. Il s’agit de donner, tant par le style que par le propos, un exemple de prudence. Cette vertu, qui est d’ailleurs la première des vertus cardinales, est donc fondamentale pour comprendre le rapport entre l’éthique et l’art, de l’Antiquité au début de la modernité. Elle annonce aussi les débuts de l’esthétique moderne, en ce qu’elle donne des règles à suivre pour arriver à ses fins, qu’il s’agisse de n’importe quelle manière de faire.
Resumo:
Nous défendons que la pensée de Jean de Silhon au sujet des « démonstrations morales » dans le traité De l’immortalité de l’âme a eu un écho important sur la façon dont Blaise Pascal a imaginé le mode de démonstration propre aux preuves de la vérité de la religion chrétienne dans les Pensées. Plus largement, cet article s’intéresse à une forme de démonstration qui procède par accumulation d’indices déliés, mais convergents. Le mode de raisonnement propre à l’apologie de la religion chrétienne devient ainsi à l’image des raisonnements de tous les jours, qui ne procèdent habituellement pas en tirant des déductions à partir de principes clairs et distincts. Silhon et Pascal fournissent ainsi une sorte de méthode pour bien conduire les raisonnements qui ne peuvent s’appuyer sur les principes de la logique et ainsi, leur confère une forme d’autorité supérieure aux simples opinions. Peut être dite moralement démontrée, en somme, une proposition appuyée par un corps important d’indices convergents, à condition d’en évaluer l’orientation à froid, c’est-à-dire avec patience, désintérêt et prudence.