3 resultados para Vernacular radios
em Université de Montréal
Resumo:
À Montréal, les Haïtiens forment le troisième groupe ethnique en importance et offrent un exemple de peuple en diaspora. Étudier leurs mobilités et pratiques transnationales, ainsi que leurs incidences sur la redéfinition des concepts d’identité et de territoire, permet alors de comprendre les articulations entre le local et le transnational, dans le contexte de globalisation et de rétrécissement du monde permis par les nouvelles technologies. L’objectif de la recherche est de comprendre l’impact des pratiques transnationales et des médias dans la construction territoriale et l’ancrage des Haïtiens montréalais. Pour ce faire, 18 entrevues de type récit de vie ont été menées auprès d’un échantillon représentant les différentes vagues d’immigration haïtienne et des tables rondes ont été organisées. L’analyse des discours a permis de mettre en lumière les trajectoires, les lieux et types d’ancrages ainsi que le rôle des nouvelles technologies dans les liens translocaux de cette communauté. Les résultats, non généralisables, mettent de l’avant le rôle important des médias dans l’ancrage. Par exemple, l’ancrage des migrants de la première vague a été facilité par la création de radios haïtiennes, ces dernières ayant aidé à cimenter la communauté d’alors. Pour les deuxièmes générations, les nouveaux médias permettent de s’identifier à la diaspora et de s’ancrer en Haïti, avec des projets de développement, comme à Montréal, à travers l’expérience du cosmopolitisme. Finalement, l’analyse des récits de vie des nouveaux arrivants le confirme : les médias donnent la possibilité d’un ancrage inédit gardé à disposition avec les nouvelles technologies d’information et de communication.
Resumo:
Partant de la réputation naïve, colorée et digressive de La Conquête de Constantinople de Robert de Clari, ce mémoire propose une analyse méthodique de ce récit en prose vernaculaire de la quatrième croisade de façon à en circonscrire les moments de continuité et de rupture. En fonction de plusieurs facteurs, dont leurs formules d’introduction et de clôture, leur rapport au temps de la croisade, leur longueur relative ainsi que leur positionnement dans l’économie globale du texte, les épisodes divergents sont identifiés puis analysés en travaillant lestement avec trois caractéristiques fondamentales de la digression plutôt qu’avec une définition nucléaire du concept, ce qui permet de discerner des degrés de digressif et d’offrir un panorama nuancé de l’oeuvre. Afin d’adopter un regard plus large sur le phénomène de la digression, quatre autres récits de croisade sont étudiés, et tous, qu’ils soient écrits en prose ou en vers, en français ou en latin, sont à leur façon coupables de s’être laissés emporter par leur sujet dans des excursus qui trahissent la personnalité et les convictions de leur auteur. Tout comme Clari, Villehardouin, l’auteur de l’Estoire de la guerre sainte, Eudes de Deuil et Albert d’Aix laissent entrevoir leur propre histoire lorsque celle qu’ils mettent à l’écrit s’égare de la droite voie de sa narration. Les digressions contenues dans les récits de croisade constituent ainsi une fenêtre privilégiée sur l’histoire des mentalités du Moyen Âge central, une mine d’informations qui ne peut être adéquatement exploitée que par les efforts conjoints de l’histoire et de la littérature.
Resumo:
La littérature de l’Acadie du Sud-Est émerge dans un contexte lui-même déjà hétérolingue (Grutman). Le chiac porte d’ailleurs les traces de cette cohabitation linguistique puisque son caractère hybride traduit la forte interaction entre les communautés de la région. Or, son usage suscite-t-il une réflexion inquiète sur la situation diglossique du français acadien ou est-il strictement créatif ? Le présent mémoire porte sur le rapport à la langue dans les romans récents de France Daigle, soit Pas pire (1998), Un fin passage (2001), Petites difficultés d’existence (2002) et Pour sûr (2011), en mettant au jour les particularités sociolinguistiques et la façon dont le texte « parle la langue » (Gauvin). Bien qu’il mette à distance les présupposés idéologiques, l’œuvre de Daigle demeure extrêmement sensible au contexte socioculturel d’où il émerge. Ainsi, si l’œuvre s’affranchit d’un réalisme sociolinguistique, c’est afin de créer une « fiction linguistique » (Baetens Beardsmore) qui reconfigure l’imaginaire social de Moncton tout en intégrant certaines inquiétudes bien « réelles ». Qui plus est, la prise en compte de la polyphonie structurelle de l’œuvre permet de s’affranchir de la lecture ethnographique.