6 resultados para Prose poétique

em Université de Montréal


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La canicule des pauvres (2009) raconte dans le détail la vie quotidienne de vingt-six personnages habitant Le Galant, une ancienne maison de passe transformée en un immeuble locatif situé à Montréal, au cœur du Quartier latin. Cette étude prend acte du fait que ce roman choral dresse un portrait particulier et complexe de la ville. Les questions qu’elle se pose sont de cet ordre : qu’est-ce que cette représentation de Montréal nous apprend de la société québécoise actuelle ? que devient la civilisation urbaine — l’urbanité, au sens ancien du terme — dans le monde de La canicule des pauvres ? comment l’écriture de DesRochers travaille-t-elle les représentations habituelles de la ville, que celles-ci proviennent de l’imaginaire social contemporain ou de la littérature passée ? existe-t-il telle chose qu’une postmodernité montréalaise ? S’inspirant des principes de la sociocritique des textes, la lecture proposée postule que c’est dans la forme même du texte que peut se comprendre le complexe de sens lié à la représentation de Montréal élaborée par le roman. Par les images qu’il en donne, par les modes d’énonciation et de narration, par la façon d’unir l’efficacité des brefs chapitres et l’ampleur de la vision romanesque, par les multiples récits de vie décrits et leurs entrecroisements, le roman donne à lire une ville devenue par bien des côtés étrangère et opaque à ses propres habitants. L’étude comprend quatre parties qui examinent respectivement les principaux traits de la mise en texte, la fragmentation du récit, le motif récurrent du smog et la façon de présenter les relations interindividuelles. Au bout du chemin, la ville apparaît paradoxale, vivante certes, mais sans proposer une manière cohérente et émancipatrice du vivre ensemble.

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Hannah Arendt est surtout connue pour avoir écrit une magistrale enquête historique sur le totalitarisme (Les origines du totalitarisme) et pour avoir défendu une conception exigeante de la politique développée dans un langage réputé pour être très hellénisant. Cette façon de concevoir la politique repose principalement sur le concept d’action qu’Arendt travaille à redéfinir au sein d’un contexte historique et d’une tradition qui témoignent, selon elle, d’un « oubli de l’action ». Ce qu’Arendt reproche au premier chef à la tradition de la philosophie politique est d’avoir confondu, dès ses premiers balbutiements, le faire et l’agir, interprétant ce dernier à l’aune de la fabrication (poiesis) et recouvrant du même souffle la spécificité de l’action (praxis). Sa propre théorie politique travaille ainsi à repenser l’action pour elle-même et à en faire de nouveau le centre de la vie politique. C’est donc notamment en se référant aux expériences politiques pré-philosophiques athéniennes qu’Arendt parvient à illustrer les potentialités que recèle l’action comprise comme spontanéité dévoilante. Or, il nous apparaît que ses efforts achoppent finalement sur le contexte moderne et que ce fait n’échappe probablement pas à Arendt elle-même. L’impasse suscitée par la modernité est ainsi à nos yeux l’occasion de mettre au jour un versant plus proprement poétique de l’œuvre d’Arendt, se dessinant en filigrane de sa théorie politique et qui n’est que très peu abordé au sein de la littérature secondaire francophone. Pour ce faire, nous proposons dans un premier temps d’interroger les efforts d’Arendt pour valoriser l’action politique afin de faire ressortir les ressources de ce concept. Dans un second temps, nous confrontons le concept d’action au contexte moderne tel que le conçoit Arendt pour montrer qu’il existe dans ses écrits un modèle alternatif de rapport au monde et à autrui que celui mis en avant par l’action et que cet autre modèle doit énormément au poétique.

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Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.

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Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.

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Le présent mémoire porte sur la réécriture par Vickie Gendreau, auteure québécoise contemporaine, de deux genres funèbres, le testament littéraire et le tombeau poétique. Dans ses deux récits, Testament et Drama Queens, Gendreau met en scène des narratrices qui s'apprêtent à mourir des suites d'une tumeur au cerveau, ce qui soulève plusieurs questions : de quelle manière tisse-t-elle des rapports intertextuels avec les genres évoqués plus haut ? Comment l'appropriation des genres funèbres permet-elle de vaincre l'angoisse associée à la mort proclamée par les médecins ? Comment penser l'écriture du corps et la fictionalisation de soi à l'aune de deux genres datant de l'époque médiévale ou de la Renaissance ? Dans le premier chapitre, nous nous attardons à la construction par Gendreau du testament littéraire dans sa forme médiévale dans Testament et à la reprise dans Drama Queens d'enjeux testamentaires ; l'héritage, la filiation et la transmission. La réécriture permet l'incorporation dans le récit de l'autodérision et de la mise en scène du devenir-cadavre. Dans le second chapitre, nous explorons le tombeau poétique, tant celui de la Renaissance que celui des poètes modernes. Ce faisant, nous abordons les discours de commémoration du défunt et surtout l'appropriation de la commémoration par les deux narratrices, et ultimement par Vickie Gendreau.

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Nous proposons, dans ce mémoire, d’explorer les possibilités pratiques et pédagogiques d’une approche autopoïétique de la création sonore au cinéma. Notre principal souci sera de saisir les modalités de l’ascèse propre aux artistes qui se livrent à une telle activité, comprise comme un « apprentissage de soi par soi » (Foucault), afin de faire celui qui peut faire l’œuvre (processus de subjectivation), et le rôle descriptif et opératoire de cet exercice - en tant qu’effort pour penser de façon critique son propre savoir-faire -, dans le faire-œuvre et l’invention de possibles dans l’écriture audio-visuelle cinématographique. Pour ce faire, d’une part, nous étudierons, à partir de témoignages autopoïétiques, le rapport réflexif de trois créateurs sonores à leur pratique et leur effort pour penser (et mettre en place) les conditions d’une pratique et d’une esthétique du son filmique comme forme d’art sonore dans un contexte audio-visuel, alors qu’ils travaillent dans un cadre normalisant : Randy Thom, Walter Murch et Franck Warner. D’autre part, nous recourrons à différentes considérations théoriques (la théorie de l’art chez Deleuze et Guattari, la « surécoute » chez Szendy, l’histoire de la poïétique à partir de Valéry, etc.) et pratiques (la recherche musicale chez Schaeffer, la relation maître-apprenti, les rapports entre automatisme et pensée dans le cinéma moderne chez Artaud et Godard, etc.), afin de contextualiser et d’analyser ces expériences de création, avec l’objectif de problématiser la figure de l’artiste-poïéticien sur un plan éthique dans le sillage de la théorie des techniques de soi chez Foucault.