37 resultados para Poésie philosophique
Resumo:
Ce mémoire en recherche création est divisé en deux principales sections : un recueil de poésie et un essai. Le recueil, intitulé Le Cœur est une permanence, explore différentes interprétations du phénomène d’empathie dans la création littéraire. Afin que l’empathie devienne l’objet du discours, ce dernier est centré sur la relation à l’autre. L’empathie prend vie à travers deux entités, un « je » et un « tu ». Alors que le « je » entre en contact avec ses propres zones d’ombres, il s’ouvre tranquillement aux souffrances du « tu ». Au fil des poèmes, le « je » et le « tu » apaisent leur douleur en la partageant, faisant de l’empathie une voie d’accès à l’intimité. Ce déploiement de l’intime prend forme en trois temps : les sections replis de voix, point archimédien et ensembles vides. Le recueil accorde une importance particulière à la figure du corps comme véhicule de la souffrance. Il propose une réflexion sur l’amour, balançant entre naufrage et terre promise, et fait de l’enfance une pierre de touche pour interroger la douleur. La deuxième partie de ce mémoire est un essai intitulé Empathie et souffrance dans Tête première / Dos / Contre dos de Martine Audet. Divisé en trois chapitres, cet essai étudie l’empathie à l’œuvre dans le recueil de Audet, selon une approche bioculturelle. Il allie interprétation littéraire, sciences cognitives de deuxième génération et philosophie de l’esprit. Dans le premier chapitre, le concept de « simulation incarné », développé par Vittorio Gallese, permet d’interpréter la figure du corps et de suggérer qu’elle véhicule la douleur tout en étant la manifestation d’un effacement identitaire. Le deuxième chapitre se penche sur l’intersubjectivité en lien avec l’empathie. Il intègre certaines notions clés de la phénoménologie husserlienne afin d’analyser les manifestations du lien empathique unissant les deux présences parcourant le recueil de Audet. Le dernier chapitre explique comment les représentations de l’environnement dans lequel évoluent ces présences peuvent refléter leur souffrance. Pour ce faire, certains concepts liés à l’environnement, particulièrement importants pour l’écocritique actuelle, sont analysés dans Tête première / Dos / Contre dos, comme ceux de place et de nature. Ces derniers, étant construits par les perceptions propres à la cognition humaine, sont envisagés d’un point de vue bioculturel. En interprétant ces trois principaux aspects du texte (figure du corps, intersubjectivité et environnement), l’hypothèse selon laquelle la perception de la souffrance dans Tête première / Dos / Contre dos repose essentiellement sur l’empathie comme effet et objet du discours s’en voit validée.
Resumo:
L'objectif de cette recherche est de fournir une analyse de la pièce de théâtre perse ''Marionettes'' de Bahrām Beyzā'ī (1963) ainsi que de sa traduction anglaise (1989) afin de comparer et de mettre en contraste les traits propres à la culture «Culture-specific items» (CSI) et des stratégies de traduction. Les formes problématiques pertinentes des différences culturelles seront étudiées et les procédés suggérés par Newmark (1988) seront examinés afin de déterminer dans quelle mesure ils sont pertinents dans la traduction des différences culturelles du perse à l'anglais. La pièce a été traduite par une équipe de traducteurs: Sujata G.Bhatt, Jacquelin Hoats, Imran A. Nyazee et Kamiar K. Oskouee. (Parvin Loloi et Glyn Pursglove 2002:66). Les oeuvres théâtrales de Beyzā'ī sont basées sur les traditions ainsi que sur le folklore iranien. L'auteur aborde la réalité sous une perspective philosophique. « (Un point de vue) enveloppé dans une cape de comparaisons complexes à tel point que nombre des personnages de son oeuvre errent entre des symboles de la mythologie et de l’histoire, ou sociaux» (M.R. Ghanoonparvar, John Green 1989, p.xxii notre traduction). La classification des éléments culturels de Newmark (1988) va comme suit: «Écologie, culture matérielle, culture sociale, organisations, coutumes / moeurs, gestes et habitudes» (Newmark 1988:95). La recherche mettra l’accent sur les procédés suggérés pour traduire les CSI ainsi que sur les stratégies de traduction selon Newmark. Ces procédés comprennent : «traduction littérale, transfert, équivalent culturel, neutralisation, équivalent fonctionnel, équivalent descriptif, synonymie, par le biais de la traduction, transposition, modulation, traduction reconnue, étiquette de traduction, compensation, analyse componentielle, réduction et expansion, paraphraser, distique, notes, additions, gloses» (Newmark 1988:81-93). L'objectif ici est de déterminer si les procédés suggérés sont applicables à la traduction des CSIs du perse à l'anglais, et quels sont les procédés les plus fréquemment utilisés par les traducteurs.
Resumo:
Les recueils de poésie Autoportraits de Marie Uguay et Nombreux seront nos ennemis de Geneviève Desrosiers appartiennent tous deux au genre de l’intimisme. Celui-ci est principalement caractérisé par une observation rapprochée du quotidien. Mon projet est constitué de deux volets : une recherche sur l’intimisme chez Uguay et Desrosiers, ainsi qu’un projet de création inspiré de leur poésie. Dans le volet recherche de mon mémoire, je me penche sur la logique du seuil et les rapports problématiques à l’altérité dans ces deux recueils. Dans Autoportraits et Nombreux seront nos ennemis, la position en retrait ou sur le seuil du « Je » permet d’observer ce qui l’entoure en conservant une perspective intime confortable où il ne se retrouve pas confronté à l’altérité. Les poèmes de la partie création de mon mémoire témoignent de l’inventivité dont le « Je » fait preuve afin d’échapper à son quotidien et sont empreints d’une perméabilité entre rêve et réalité. Le quotidien statique se présente comme un piège, un enfermement. La tension entre l’ici et l’ailleurs est exprimée dans les textes par une logique de l’attente; celle d’un nouveau départ et de la réalisation du rêve. Par cette pratique, je souhaite jouer avec les dangers de l’intimisme : ceux d’un narcissisme ou d’un sentimentalisme exacerbés.
Resumo:
Cet article entend contribuer au débat sur la teneur philosophique des œuvres de Lucien de Samosate. Nous y montrons qu’en étudiant les figures et les images par lesquelles Lucien caractérise le philosophe et son activité à travers son œuvre, il est possible d’en dégager un portrait unifié et cohérent. À travers même ses charges satiriques contre les faux philosophes, nous verrons que se dégage par la négative une figure légitime de l’activité philosophique dont les caractéristiques correspondent étonnamment à ce que font de nombreux personnages principaux de ses dialogues. Si nous nous intéressons donc premièrement à ce que Lucien ridiculise, le fil de notre analyse nous amènera à nous pencher sur cette charge elle-même, sur le rire qu’elle comporte, pour lui découvrir une valeur philosophique.
Resumo:
Louis-André Dorion, dans un article publié en 2006 « Platon, Proclus et l’autarcie du monde », affirme que le concept d’autarcie dérivée de Proclus est un non-sens. Nous montrerons dans cet article que, loin d’être aporétique, le concept d’autarcie dérivée est tout à fait cohérent avec le système philosophique de Proclus. Pour défendre notre thèse, nous nous intéresserons spécifiquement à l’autarcie de l’âme, à travers le phénomène d’illumination suivant le processus de purification de l’âme séparable chez Proclus, rendant compte du caractère autoconstitutif de l’âme. Ainsi, nous comprendrons en quoi l’ontologie proclusienne permet de saisir les hypostases (Un, intellect et âme), non pas dans un rapport de causalité unilatérale hiérarchique, mais plutôt selon une dialectique de procession centrifuge et de conversion centripète. Finalement, il nous sera possible d’exposer que l’idée de dérivation ne contredit pas l’essence de l’autarcie, mais en est plutôt sa propre condition de possibilité.
Resumo:
La pénétration en Allemagne des philosophies des lumières françaises et écossaises concorde avec l’émergence de la Popularphilosophie. Ce courant, prenant conscience de la place de la philosophie dans la société, suscite un repositionnement du discours philosophique en l’envisageant comme s’exerçant publiquement. Cet article se propose d’examiner certaines conséquences de cette mutation par le prisme d’un débat entre deux philosophes : Kant et Herder. Tous deux inspirés par l’Aufklärung, leurs conceptions de l’articulation entre raison et langage les mènent pourtant dans deux directions opposées : vers l’universalité et la clarté avec Kant ou vers le particularisme et l’expressivité avec Herder.