Lieu de liens, lieu de vie : oser le réseau comme alternative à la vulnérabilité : le cas des demandeurs d’asile à Projet Refuge (Montréal)
Contribuinte(s) |
Fortin, Sylvie Cleveland, Janet |
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Data(s) |
08/11/2016
31/12/1969
08/11/2016
28/09/2016
01/12/2015
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Resumo |
La vulnérabilité est l’attribut fondamental justifiant le passage des frontières du refuge canadien (Rousseau et al., 2002 ; Clément et Bolduc, 2004). Elle est preuve d’insécurité pour la victime requérant l’asile ; elle est aussi porteuse d’espérance de sécurité en terre hospitalière. Elle est pourtant potentiel réactualisé dans l’insécurité d’un statut incertain en terre d’accueil (Agamben, 1997 ; D’Halluin, 2004). Violente immersion. En attendant que les preuves de sa vulnérabilité originelle soient validées, le demandeur d’asile se retrouve dans un entre-deux a-territorial et atemporel (Agier, 2002 ; Le Blanc, 2010) et dans une précarité tout aussi dangereuse (Ouimet et al., 2009). Des besoins émergent en cette terre inconnue, or l’accès aux soins de santé lui est limité par des textes de lois ambigus et leurs interprétations maladroites (Harris et Zuberi, 2015). Ainsi lorsqu’il se heurte à des barrières érigées par une transmission d’informations défectueuse, sa précarité ne fait qu’empirer. Tel un boomerang, ce paradoxe cultive leur vulnérabilité. Alors que les recherches interrogent les divers intervenants en santé (Asgary et Smith, 2013), j’ai choisi de donner la parole aux premiers concernés et de relayer leur vécu par rapport à leur propre personne. Deux objectifs principaux guident la recherche : documenter dans un premier temps leur parcours de quête de soins à partir de la circulation des informations formelles et informelles dans le but de sonder leur avis sur la vulnérabilité qui leur est attribuée ; documenter dans un second temps leur parcours migratoire de quête de soi afin de mettre en lumière les stratégies alternatives d’entrée en contact avec la société d’accueil pour négocier voire rejeter cette identité vulnérable. J’ai rencontré pour cela des demandeurs d’asile lors d’un terrain de huit mois au sein d’un organisme communautaire d’hébergement à Montréal. Dans ce contexte d’accompagnement et de stabilité spatiale, accalmie bienvenue au terme d’un itinéraire semé d’embûches, les ressources informationnelles sont à leur disposition et la reconnaissance sociale est à l’honneur. En parallèle, beaucoup témoignent de la diminution de leurs besoins de soins de santé. En cette communauté thérapeutique (Pocreau, 2005), véritable tremplin vers la société d’accueil en attendant un statut reconnu, ils bénéficient d’une possibilité de participation sociale et d’un sentiment d’appartenance valorisant. Si des conditions précaires peuvent aggraver la vulnérabilité, le bricolage de conditions positives favorise la résilience (Cleveland et al., 2014), créant un environnement revitalisant qui leur permet de rebondir. Vulnerability is a fundamental attribute which justifies the crossing of the Canadian refuge borders (Rousseau et al., 2002 ; Clément et Bolduc, 2004). It is a proof of insecurity for the victim who requires asylum ; it also bears hope of security in the land of hospitality. However it is an updated potential of insecurity about an uncertain status in the host country (Agamben, 1997 ; D’Halluin, 2004). Violent immersion. Until the proofs of his original vulnerability are validated, the asylum seeker lies in an “in-between” with no defined territoriality or temporality (Agier, 2002 ; Le Blanc, 2010); and in a precariousness just as dangerous (Ouimet et al., 2009). Needs arise in this unknown land, yet the access to healthcare is limited by ambiguous laws and their inappropriate interpretation (Harris et Zuberi, 2015). So when he faces barriers erected by an erroneous transmission of information, his precariousness only spirals down. As a boomerang, this paradox maintains his vulnerability. While researches have focused on the perceptions of various health practitioners (Asgary et Smith, 2013), I chose to let the concerned patient speak, and to relay their actual experience. Two key objectives are guiding my research : first, to examine their quest for health care with formal and informal information sources, aiming to sound out their feelings about the vulnerability ; secondly, to document their migratory path for their self in order to lighten the alternative strategies to create contact with the host society, negotiating or fully rejecting this vulnerable identity. To accomplish this research, I met asylum seekers during an eight months ethnographic fieldwork in a community organization of accommodation in Montreal. In that context of support and spatial stability, a welcomed respite at the end of a bumpy route, the informational resources are at their disposal and they at last encounter some social recognition. Meanwhile, many of the participants felt a lesser need for healthcare. In this therapeutic community (Pocreau, 2005), which is a real springboard to the host society while waiting for an accepted status, they enjoy an opportunity for social participation and a growing sense of belonging. Precarious conditions can exacerbate the vulnerability, however the tinkering of positive conditions favors resiliency (Cleveland et al., 2014) by creating a revitalizing environment which allows them to rebound. |
Identificador | |
Idioma(s) |
fra |
Palavras-Chave | #Anthropologie #Demandeur d'asile #Réfugié #Vulnérabilité #Résilience #Santé #Anthropology #Asylum seeker #Refugee #Vulnerability #Resiliency #Health #Anthropology - Cultural / Anthropologie - Culturelle (UMI : 0326) |
Tipo |
thesis thèse |
Formato |
application/pdf |