La communication hors du commun : aporétique de la communauté inachevée


Autoria(s): Theophanidis, Philippe
Contribuinte(s)

Bardini, Thierry

Data(s)

12/07/2016

31/12/1969

12/07/2016

25/05/2016

01/09/2015

Resumo

En prenant pour appui initial le caractère équivoque de la communication, cette dissertation interroge les manières par lesquelles la vie en commun prend aussi effet comme œuvre de mort. S’inspirant du renouvellement de la recherche sur le thème de la communauté, l’interrogation se déploie en trois mouvements principaux. Chacun de ces mouvements ouvre et négocie trois grandes impasses : épistémologique, politique et éthique. La recherche propose de s’y frayer un chemin en s’appuyant principalement sur les travaux de Jean-Luc Nancy, Giorgio Agamben et Roberto Esposito. Le premier mouvement ouvre au voilement de l’idée de communication. L’idée de communication est voilée par une idéologie qui hérite elle-même d’une certaine conception humaniste de la communauté. Un examen de l’essai de Pic de la Mirandole Sur la dignité de l’homme permet d’exposer les valeurs associées à cette tradition qui recouvrent le caractère ambivalent de la communication. Ce premier mouvement mène au seuil de la situation politique contemporaine, marquée notamment par la nécessité de penser « notre » condition après la crise des valeurs humanistes. Le deuxième mouvement s’applique à l’examen de trois événements politiques contemporains. Chacun donne à comprendre comment s’exprime le péril associé à ce voilement : la fusillade au Collège Dawson de Montréal en 2006, un incident impliquant l’usage de gaz lacrymogènes lors de manifestations menées en 2013 à la Place Taksim à Istanbul, en Turquie, et une analyse de la crise de la dette publique grecque. L’aporie qui articule communication et incommunicabilité y est examinée à partir des thèmes de l’incommensurabilité des modes de vie en commun, de la biopolitique et du fascisme. Le fait que le péril qui menace de « nous » partager soit encore, malgré tout, ce que « nous » avons en partage invite à avancer là où aucune voie ne semble s’ouvrir. Le troisième mouvement présente les manières par lesquelles l’aporie de la communication peut être saisie en montrant qu’il est possible de penser par delà l’opposition de la communication et de la non-communication. Ce problème est abordé à l’horizon de la tradition philosophique concernant la question de l’être. Le saisissement du commun comme d’un propre — l’appropriation de l’inappropriable — ouvre à une conception de la communication « hors du commun ». Ces trois mouvements ne portent pas jusqu’à une conclusion. Ils ouvrent plutôt sur une autre conception de la communication. Celle-ci expose la possibilité sans cesse reconduite de l’événement fragile et intime dont « nous » sommes le nom.

This dissertation examines the equivocal nature of communication and the ways through which life in common also takes effect a work of death. Inspired by renewed research and interest in the concept of the community, this particular enquiry unfolds in three main movements, which lead to three major impasses: epistemological, political and ethical. As this enquiry reaches the heart of each, the works of Jean-Luc Nancy, Giorgio Agamben and Roberto Esposito suggest ways to maneuver through them. The first movement opens on a concealed dimension of the idea of ​​communication veiled by the humanistic conception of the community. An analysis of Mirandola’s essay Oration on the Dignity of Man allows for an examination of the values ​​associated with this tradition and the ways in which they conceal the ambivalent nature of communication. This first movement proceeds to the cusp of the contemporary political situation, particularly marked by the need to interrogate “our” condition following the crisis of these humanistic values. The second movement initiates an enquiry into three contemporary political events. Each event allows for a further understanding of the perils associated with this concealment: the Dawson College shooting in Montreal in 2006 (Quebec, Canada), an incident involving the use of tear gas during demonstrations in Taksim Square in 2013 (Istanbul, Turkey), and an analysis of the Greek debt crisis. The aporia linking communication and incommunicability is thus examined through the incommensurable dimensions of life in common, of biopolitics and of fascism. That the peril threatening to part “us” from each other is still, despite everything, what “we” share invites forays where no path seems to lead. The third movement points to ways the aporia of communication can be grasped through the possibility to think beyond the opposition of communication and non-communication. The philosophical tradition asking the “question of being” provides the horizon needed to address this problem. The seizing of the common as proper—the appropriation of the inappropriable—opens to an “uncommon” conception of communication. These three movements do not lead to a conclusion. Within this uncommon conception of communication, they rather open on the constant, renewed, possibilities of the fragile even of which “we” bear the name.

Identificador

http://hdl.handle.net/1866/13962

Idioma(s)

fr

Palavras-Chave #Communication #Communauté #Commun #Propre #Politique #Éthique #Épistémologie #Ontologie #Incommunicabilité #Community #Common #Proper #Politics #Ethic #Epistemology #Ontology #Incommunicability #Communication #Communications and the Arts - Mass Communications / Communications et les arts - Communications (UMI : 0708)
Tipo

Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation