Qu'importe : une faute au texte ; suivi de Mécanismes et dialogisme photographique dans Crimes passionnels et Darlinghurst Heroes d'André Martin

Toutes les photographies présentes à l'intérieur de ce mémoire ont été prises par l'auteur de ce dernier.

La première partie de ce mémoire en recherche-création est une photofiction intitulée : Qu’importe – une faute au texte. Située à Montréal, l’histoire est celle d’une déambulation sur l’île, d’un amour réciproque entre ville et personnages, celle de la liberté d’agir, de voir et d’aimer. C’est une plongée dans Montréal par les yeux. Une série de photographies, tantôt imbriquées, juxtaposées, apposées, tissées, imposées dans le texte, participe à l’intrigue par un dialogue entre texte et image. Plus qu’une simple parenthèse, elles dépassent l’illustration pour devenir elles-mêmes le récit. Ainsi, l’histoire est-elle celle de la trace des personnages, d’un tracé de la ville à travers une multitude d’écarts. C’est Montréal vue par ses habitants. Ils se vouent à Montréal sans s’y mêler. Ils la parcourent les bras grands ouverts, l’embrassant de toutes parts, tout en cherchant à s’y enraciner. Suit, Mécanismes et dialogisme photographique, un essai portant sur deux photofictions québécoises de l’auteur André Martin : Crimes passionnels et Darlinghurst heroes et sur ce que peut apporter la photographie au récit lorsqu'elle n'est plus confinée à sa fonction d’illustration. Dans un premier temps, j’interroge la photographie dans sa relation au texte, d’un point de vue narratif. Ensuite, j’étudie la présence du photographique dans le texte : subjectivité, allusions textuelles, procédés d’évocation picturale, texte-photo et photo-texte. Je termine en questionnant ce que j’appelle la fonction « parenthèse » de la photographie, son caractère amovible, la nécessité de la relation au texte : « auxiliarisation », obligation, collision, contradiction, collaboration, temporalité. À terme, il s'agit d'un travail critique sur les deux œuvres dans la perspective de participer à l’élaboration d’une bibliographie photolittéraire et favoriser une reconnaissance de son existence dans la littérature québécoise.

The first part of this thesis in research-creation is an entitled photofiction: Qu’importe – une faute au texte. Situated in Montreal, the story is that of a wandering on the island, of a mutual love between the city and characters, the freedom to act, to see and to like. It’s a dive in Montreal by eyes. A series of photos, sometimes imbricated, juxtaposed, affixed, weaved, imposed in the text, participate to the intrigue by a dialogue between text and image. More than a simple parenthesis, they exceed the illustration to become themselves the narrative. Thus, the story is about the imprint of the characters, the plan of the city through a multitude of deviations. They devote themselves to Montreal without blending in. It is Montreal as seen by its residents. They travel it with wide-open arms, embracing it everywhere, while trying to take root. Follows, Mécanismes et dialogisme photographique, an essay on two Quebec’s photofictions of the author André Martin: Crimes passionnels and Darlinghurst heroes and on what can bring the photography to the narrative when it’s not any more confined to its function of illustration. At first, I question the photography in its relation to the text, from a narrative point of view. Then, I study the presence of the photographic in the text: subjectivity, textual allusions, methods of pictorial evocation, text-photo and photo-text. I close by questioning what I call the "parenthesis" function of the photography, its removable character, the necessity of the relation to the text: "auxiliarisation", obligation, collision, contradiction, collaboration and temporality. In the end, it’s about a critical work on both photofictions to participate in the elaboration of a photoliterary bibliography and promote an acknowledgment of its existence in the Quebec’s literature.