Théorie du langage et esthétique totalisante dans l’œuvre poétique de Christophe Tarkos


Autoria(s): Caillé, Anne-Renée
Contribuinte(s)

Bourassa, Lucie

Farah, Alain

Data(s)

19/03/2015

31/12/1969

19/03/2015

18/02/2015

01/08/2014

Resumo

Cette thèse prend pour objet le nouage entre l’autoréflexivité et la mise en forme esthétique dans la poésie de Christophe Tarkos, produite dans les années 1990. Elle met en lumière les rapports entre l’élaboration d’une théorie du langage au sein de cette œuvre poétique et ses visées esthétiques totalisantes. Il s’agit d’identifier les principes générateurs de la théorie et de fournir une analyse de ses fondements qui s’ancrent dans la crise de la représentation moderne commençant dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Les motifs de la crise revisités par Tarkos inscrivent sa poésie dans une historicité, et notre thèse tente d’interpréter cette actualisation dans une œuvre qui donne forme au monde et à la mémoire individuelle. L’hypothèse qui chapeaute notre étude est que la théorie du langage favorise l’intelligibilité de l’œuvre totalisante en lui offrant un support réflexif. Notre thèse, qui privilégie une méthode fondée sur l’analyse des textes, se divise en trois parties. La première propose une recension de la réception critique de l’œuvre, dont nous retraçons les grandes lignes d’interprétation, de Christian Prigent à Jean-Michel Espitallier. Tout en plaçant Tarkos dans le champ poétique français, cette étape nous permet de positionner notre recherche par rapport à certains lieux communs de la critique. La deuxième partie vise à étudier la théorie du langage de Tarkos à partir de ses manifestes principaux (Le Signe =, Manifeste chou, Ma langue est poétique et La poésie est une intelligence) qui révèlent plusieurs principes, pouvoirs et limites de la langue et de la poésie. Afin de montrer la spécificité du concept de la « pâte-mot » de Tarkos, nous l’étudions dans un dialogue avec la figure de la « pâte » langagière chez la poète française Danielle Collobert. La troisième partie propose une étude de la volonté et de l’esthétique totalisantes dans l’œuvre de Tarkos, qui cherche à donner forme au réel. En effet, la poésie répond à l’excès du réel par diverses stratégies. Tout en voulant représenter son caractère débordant par une énonciation logorrhéique ou en usant de procédés comme celui de la répétition, elle cherche à le maîtriser dans des formes textuelles stables comme des fragments de prose « carrés » (Carrés, Caisses), dans des listes énumératives (Anachronisme) ou dans des réseaux d’images. La volonté totalisante chez Tarkos semble également prendre origine dans un sentiment d’urgence qui concerne, en dernière instance, une bataille contre la finitude.

This dissertation takes as its object the tie between self-reflexivity and aesthetic form in the poetry of Christophe Tarkos, produced in the 1990s. It highlights the relationship between the development of a theory of language within his poetic oeuvre and aims to illustrate its “totalizing” aesthetics. “Theory” is understood as the combination of reflections, meditations and concepts about language and poetry. This thesis endeavors to identify the generating principles in his poetic oeuvre, which are inscribed within the crisis of representation often seen as originating in the mid- nineteenth century. By revisiting this crisis of representation, Tarkos’s poetry can been seen as being located in a historicity. My thesis attempts to interpret this revisiting process through an analysis of a poetic form that gives shape to the world and to individual memory. My assumption is that the theory of language facilitates the intelligibility of his poetry because it provides a reflexive medium. My thesis, which favors a method based on textual analysis, is divided into three parts. The first provides a review of the critical reception of the work, in which I track major lines of interpretation, ranging from Christian Prigent to Jean-Michel Espitallier. Placing Tarkos within the French poetic field allows me to position my research within the commonplace of criticism. The second part investigates the theory of language in his manifestos (Le Signe =, Manifeste chou, Ma langue est poétique et La poésie est une intelligence) that reveal several principles, powers and limits of language and poetry. In order to demonstrate the specificity of the concept of « pâte- mot » (a dough of words) developed by Tarkos, I compare it to the poet Danielle Collobert’s figurative representation of « dough », as « paste ». The third part offers a study of the will and “totalizing” aesthetic present in the work of Tarkos, which seeks to shape the real. Indeed, poetry answers to the excess of the real by various strategies. While wanting to represent his brimming nature through a language akin to logorrhea or by using methods such as repetition, it also seeks to control it in stable textual forms such as « squared » fragments of prose (Carrés, Caisses), in enumerative lists (Anachronisme) or in networks of figures. Tarkos’s willingness to “totalize” also seems to be rooted in a sense of urgency concerning, ultimately, a battle against finitude.

Identificador

http://hdl.handle.net/1866/11641

Idioma(s)

fr

Palavras-Chave #Christophe Tarkos #Poésie française contemporaine #théorie du langage #crise de la représentation #manifestes #esthétique totalisante #Stéphane Mallarmé #Danielle Collobert #Contemporary French Poetry #Theory of Language #Crises of Representation #Manifestos #Totalizing Aesthetic #Literature - Modern / Littérature - Moderne (UMI : 0298)
Tipo

Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation