La Réserve fédérale, le régime monétaire international et la justice économique


Autoria(s): Feldmann, John
Data(s)

18/07/2014

18/07/2014

01/07/2014

Resumo

Full Text / Article complet

Deux débats importants sont actuellement en cours dans deux disciplines très différentes, la philosophie politique et l’économie monétaire. Pourtant, ces débats reposent sur la même question fondamentale : dans quelle mesure les institutions et les citoyens d’une nation sont-ils responsables des conséquences de leurs actions sur les autres nations ? Le débat de philosophie politique s’interroge sur l’existence d’une norme de justice économique internationale. Dans ce débat, les « étatistes », qui considèrent la justice comme une norme politique relative, s’opposent aux « cosmopolites » qui attestent que l’ensemble de la justice s’applique universellement. Le débat d’économie monétaire pose la question de savoir si les politiques monétaires d’une banque centrale dominante doivent se soucier et prendre en compte les conséquences négatives de leurs actions sur les citoyens et les institutions des nations périphériques. Les pays en voie de développement insistent sur le fait que les banques centrales de monnaie de réserve devraient penser leurs politiques monétaires dans le but d’éviter les préjudices qu’elles pourraient causer à travers le monde. Ils incarnent ainsi une perspective cosmopolite. Par contre, la Réserve fédérale des Etats-Unis - la banque centrale dominante et la cible de nombreuses critiques - suit la position étatiste : elle affirme qu’elle n’est pas nécessairement responsable des conséquences de ses actions. Dans cette analyse du débat d’économie monétaire, nous allons examiner les revendications des effets externes néfastes résultant de la politique monétaire des États-Unis et considérerons aussi les défenses émises par la Réserve fédérale pour répondre à ces accusations. Nous pensons que la Réserve fédérale a une obligation inhérente, en tant que banque de monnaie de réserve, d’anticiper les conséquences de sa politique selon les normes de justice économique ; en négligeant de le faire, elle fragilise sa légitimité.

There are parallel debates going on right now in political philosophy and monetary economics concerning global economic justice. Both involve the same fundamental issue: whether the institutions and peoples of dominant country should be responsible for the consequences of their policies on periphery countries. In political philosophy the debate is between the “statists,” who see justice as a political standard, and the “cosmopolitans,” who argue that justice has universal applicability. The debate in monetary economics involves whether the monetary policies of the dominant central bank(s) should take more seriously the harmful consequences of their policies on periphery countries. The position of the U.S. Federal Reserve, the dominant central bank and the focus of criticism, is that harms caused are not their responsibility—basically the statist view. The developing countries argue that central banks should design their monetary policies to avoid harm they may be causing around the globe—basically the cosmopolitan view. I present the criticisms of U.S. monetary policy and the defenses of the Federal Reserve. I argue that the Federal Reserve has a special obligation as the dominant reserve currency bank to evaluate policy consequences by justice standards and a failure to do so, threatens its legitimacy.

Identificador

http://ethique-economique.net

http://hdl.handle.net/1866/10933

Idioma(s)

fr

Publicador

Centre de recherche en éthique de l'UdeM (CRÉUM)

Relação

Revue Éthique et Économique / Ethics and Economics;11,2

Palavras-Chave #philosophy, philiosophie, ethics, éthique, economics, économie, ́thique, justice globale, politique monétaire, Réserve fédérale, Thomas Pogge, Thomas Nagel, Cosmopolitanisme
Tipo

Article