La poésie à l'ère de la diffusion électronique, le passage d'un genre aux pratiques discursives


Autoria(s): Stockman, Katia
Data(s)

06/03/2012

06/03/2012

1997

1996

Resumo

Thèse diffusée initialement dans le cadre d'un projet pilote des Presses de l'Université de Montréal/Centre d'édition numérique UdeM (1997-2008) avec l'autorisation de l'auteur.

La poesie peu a peu institutionnalisee comme genre a partir de la Renaissance est, depuis la fin du XIXeme siecle, le lieu d'un profond renouvellement. Non seulement elle change, mais elle tend aussi a modifier nos conceptions de l'ecriture et de la representation du monde. Durant ce que McLuhan a appele l'ere gutenberg, il etait evident que la poesie etait une pratique liee a des formes et a des themes specifiques; aujourd'hui, elle ne peut plus etre consideree du point de vue d'un genre; c'est en tout cas ce que je tente de montrer dans ces pages. L'opposer a la prose n'est plus pertinent, la cantonner a certaines representations du monde ne rend pas compte du role qu'elle joue actuellement. Ce phenomene que j'analyse est directement lie a la chute des valeurs liees a l'humanisme. La veritable rupture semble s'etre operee apres la deuxieme guerre mondile et l'utilisation de la technologie la plus avancee pour perpetrer des crimes (je pense au nazisme mais aussi aux bombes atomiques). J'analyse les possibilites de l'ecriture poetique a partir de cette situation particuliere et troublante. Alors que dans ce contexte plusieurs tendances s'affrontent aujourd'hui: retour a une ecriture versifiee, echec ou impossibilite de la poesie ... etc. j'ai prefere tenter de replacer la poesie dans un contexte plus large, en mettant face a face deux epoques qui encadrent celle de son institutionalisation dans le monde de l'ecrit: le Moyen Age dont la communication etait liee a un discours oral versifie et notre epoque dont les pratiques discursives relevent de plus en plus de l'electronique et d'une oralite dite secondaire. J'ai ainsi pu realiser des ponts entre ces deux epoques; ils m'ont permis de mieux comprendre la maniere dont on a represente et institutionnalise la poesie occidentale depuis la Renaissance puis de pouvoir analyser quelques enjeux actuels. A partir d'une conception plus orale de notre monde et de ses moyens de communication (techniques audiovisuelles, autoroute de l'information, ecriture journalistiques, ... etc.) j'ai essaye de replacer ce que j'appelle plus volontiers le poeme dans une vaste pratique discursive. Bien des categories ne peuvent ainsi plus se penser de la meme maniere qu'auparavant. Le sujet ne s'oppose plus a l'objet, l'auteur au lecteur, le signe au referent, par exemple. Au regard de tous ces concepts binaires qui sautent et des enjeux de l'oralite contemporaine, il m'a semble que l'on ne peut plus releguer le poeme a quelques modes de representation du reel. Il se produit plutot dans et a travers le reel qu'il elabore simultanement: impossible de les separer, ni de delimiter leurs frontieres discursives. C'est aussi dans ce sens que le poeme fait partie et produit le vaste renouvellement de nos conceptions actuelles.

Identificador

http://wwwlib.umi.com/cr/umontreal/fullcit?pNQ26739

http://hdl.handle.net/1866/6746

Tipo

Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

Contribuinte(s)

Krysinski, Wladimir

Mariniello, Silvestra