Étude utilisant le DSM-IV et le CBCL qui porte sur le trouble des conduites et la maladie affective bipolaire chez des adolescents admis à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal


Autoria(s): Gauthier, Isabelle
Contribuinte(s)

Lafortune, Denis

Data(s)

20/10/2010

20/10/2010

01/03/2010

Resumo

Rapport de stage présenté à la Faculté des arts et sciences en vue de l'obtention du grade de Maîtrise ès sciences (M. Sc.) en criminologie

Notre stage d’analyse en criminologie s’est déroulé au sein du Programme des adolescents de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal (IPPM). Notre échantillon est composé de 106 adolescents présentant un trouble des conduites (TDC) en association, ou non, à un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou une maladie affective bipolaire MAB). De plus en plus de recherches s’entendent pour dire que la MAB se présenterait d’une façon atypique chez une population juvénile, ce qui explique qu’elle soit rarement identifiée chez les jeunes et qu’elle soit souvent prise pour un TDAH sévère ou un TDC avec comportements agressifs chez les délinquants irritables, impulsifs et agressifs. Certains cliniciens vont jusqu’à évoquer la possibilité que ces délinquants puissent présenter un trouble des conduites dysphorique, c’est-à-dire un type de TDC associé à une MAB typique (adulte) ou atypique (juvénile). À travers la réalisation d’une étude rétrospective de huit ans, nous avons visé à évaluer la prévalence possible de la MAB juvénile en comparant les caractéristiques des jeunes présentant un TDC avec une MAB diagnostiquée à partir du DSM-IV à celles des jeunes présentant un TDC avec une MAB juvénile potentielle identifiée à partir du CBCL. Nous avons aussi évalué la possibilité qu’un TDC dysphorique, soit un TDC associé à une MAB typique ou atypique, puisse être rencontré chez des délinquants évalués à l’IPPM. Afin de relever la présence de symptômes de la MAB juvénile, nous avons utilisé le Child Behavior Checklist (CBCL) d’Achenbach (1991). Une méta-analyse de Mick et coll. (2003)a établi qu’un score significatif à trois échelles du CBCL – anxio-dépressive, troubles attentionnels et comportements agressifs – permettrait d’identifier la présence d’une MAB chez une population juvénile. Nous avons coté ces trois échelles à partir du dossier de l’adolescent rédigé durant la période d’évaluation de 60 jours à l’IPPM et avons procédé à un accord inter-juges sur les comportements constituant ces trois échelles. Dans notre échantillon de délinquants, la prévalence de la MAB officielle (5,7%) correspond à celle d’un échantillon représentatif de la population, alors que la prévalence de la MAB-J potentielle (18,9%) correspond à celle rencontrée chez les jeunes délinquants en centre de détention. Les délinquants classés souffrant d’une MAB (DSM-IV) et ceux pouvant présenter une MAB-J (CBCL) affichent plusieurs caractéristiques individuelles,familiales, sociales et psychiatriques généralement rencontrées chez les délinquants bipolaires juvéniles des recherches cliniques. Presque tous ont reçu un diagnostic de TDAH, présentent des troubles sévères de comportement depuis leur enfance, rencontrent des difficultés scolaires et relationnelles importantes et manifestent des comportements agressifs et impulsifs. Sans remettre en question les diagnostics posés à l’issue de l’évaluation menée à l’IPPM ou conclure qu’un TDC dysphorique existe, il semble qu’un groupe de jeunes délinquants irritables et impulsifs, souffrant souvent d’un TDAH et présentant des comportements agressifs depuis leur enfance, affichent plusieurs caractéristiques rencontrées chez les délinquants bipolaires juvéniles des recherches cliniques. Celles-ci sont aussi notées chez les délinquants diagnostiqués avec un TDAH (DSM-IV), ce qui suggère que la MAB (typique ou atypique) est sous-diagnostiquée que les perturbations comportementales, l’agressivité et l’irritabilité sont attribuées à un TDAH et/ou un TDC.

We conducted our internship in criminology at the Youth Program of the Philippe-Pinel Institute of Montreal. Our sample consists of 106 adolescents suffering from a conduct disorder (CD) in association, or not, with an attention deficit hyperactive disorder (ADHD)or a bipolar disorder (BPD). A rising amount of research agrees that BPD can have an atypical presentation in a juvenile population, which explains why it is rarely diagnosed in youths and is often mistaken as a severe ADHD or an aggressive CD in irritable, impulsive and aggressive juvenile delinquents. Some clinicians evoke the possibility that these delinquents may suffer from a dysphoric conduct disorder, which is described as a type of CD associated with a typical (adult) or an atypical (juvenile) BPD. Through an eight years retrospective study, we evaluated the prevalence of a possible juvenile BPD in adolescents with a CD. In order to do so, we compared the characteristics noted in delinquents suffering from a BPD diagnosed from the DSM-IV to the characteristics of delinquents with a potential juvenile BPD identified on the basis of the Child Behavior Checklist (CBCL). Furthermore, we evaluated the possibility that a dysphoric conduct disorder can be identified among juvenile delinquents admitted to the Institute for evaluation. To identify symptoms of juvenile bipolar disorder, we used the Child Behavior Checklist(CBCL) from Achenbach (1991). A meta-analysis conducted by Mick and coll. (2003)establish that a significant score on three subscales – anxious/depressed, attention problems, and aggression – would assist in detecting a BPD in a juvenile population. We rated these three subscales according to the adolescents’ chart recorded during the evaluation period (60 days) at the Institute before calculating an inter-judges reliability on the behaviors included into these three subscales. In our sample of delinquents, the official prevalence of BPD (5,7%) is similar to the one identified in a representative sample of adolescents, whereas the prevalence of juvenile BPD (18,9%) is similar to the one identified in juvenile delinquents in detention facilities. The delinquents diagnosed with a BPD and those suffering from a potential juvenile BPD present several individual, familial, social, and psychiatric characteristics generally met by young delinquents with a juvenile BPD in clinical researches. Almost all of them were diagnosed with an ADHD, presented severe long term conduct problems, school difficulties, relational issues as well as aggressive and impulsive behaviors. Without questioning the diagnosis issued at the end of the evaluation or concluding that a dysphoric CD exists, it seems that a group of irritable, impulsive, and young delinquents suffering from ADHD and presenting aggressive behaviors since their childhood, present many characteristics encountered in delinquents suffering from juvenile BPD in clinical researches. In addition, those characteristics are also often recognized in juvenile delinquents diagnosed with an ADHD (DSM-IV), suggesting that (typical and atypical)BPD is under-diagnosed in juveniles and that behavioral disturbances, aggressiveness and irritability are considered as symptoms of an ADHD and/or a CD.

Identificador

http://hdl.handle.net/1866/4233

Idioma(s)

fr

Palavras-Chave #adolescent #délinquant juvenile #trouble des conduites #maladie affective bipolaire juvénile #trouble des conduites dysphorique #TDAH #agressivité #CBCL #DSM
Tipo

Travail aux cycles supérieurs / Graduate student work