Pensée de l'acte et conseil de l’action : La perspective proudhonienne du travail industrie

Comment conseiller l’action ? En la pensant bien et totalement pour qu’elle soit bonne et juste, dit-on, puisque conforme à la raison. La pensée de l’acte s’impose d’elle-même au sujet de l’action comme allant de soi, assurée de réussir, effective et efficace. Qui peut ainsi assigner au sujet rationnel la nécessité de son acte ? Le maître-penseur qu’est le théoricien de l’action. Cette figure de conseiller-philosophe de l’action est-elle constitutive de toute pensée de l’action ? Peut-on échapper à cette assimilation du sujet de l’action et de la pensée de l’acte qui transforme le conseil en ordre ? L’auteur examine les éléments philosophiques de cette illusion du conseil. L’analyse proudhonienne du travail industriel ne fournit-elle pas un moyen de surmonter cet obstacle épistémologique ?

How does one guide action? By thinking it out well and completely so that, one says, it is good and fair since it conforms to reason. Thinking about the act itself imposes that it comes from within the subject of the action, sure of success, effective and efficient. Who can then assign the necessity of one’s act to a rational subject? The master-thinker who is the theoretician of action. Is the figure of the philosophical-adviser of action a component of all thinking about action? Can one escape this assimilation of the subject of the action and thinking about the act which transforms the advice into an order? This paper examines the philosophical elements of the illusion of advice. Does not Proudhon’s analysis on industrial work provide a means to overcome this epistemological obstacle?