Iphigénie de Rotrou à Racine : paradoxe d'un héroïsme chrétien au féminin


Autoria(s): Girerd Berthelot, Noémie
Contribuinte(s)

Bovet, Jeanne

Data(s)

18/05/2010

31/12/1969

18/05/2010

04/03/2010

01/10/2009

Resumo

Dans la France de l’Ancien Régime, si les représentations de la condition féminine légitiment les valeurs d’une traditionnelle phallocratie, on note néanmoins que le dogme chrétien accorde aux femmes une place dans l’économie du salut. Dans un contexte de Contre-Réforme, celle-ci déterminera notamment, sur le plan socio-littéraire, les modalités de l’expérience mystique et de l’héroïsme au féminin : l’éthique chrétienne érige paradoxalement en modèle des figures féminines qui transcendent leur humanité dans le sacrifice et la mort. Mais au XVIIe siècle, l’évolution des notions d’abnégation et d’amour-propre éradique ce triomphe éphémère. En nous intéressant plus particulièrement aux remaniements de l’hypotexte euripidien dans l’Iphygenie de Rotrou (1640) et dans l’Iphigénie de Racine (1674), nous verrons comment les deux pièces traduisent ce déclin. Au premier chapitre de notre mémoire, nous nous intéresserons à l’espace de liberté que le discours chrétien confère aux femmes à travers le culte de la virginité et l’hypothétique transfiguration des corps célestes. Réintégrant ces données théologiques, la mystique marque l’essor d’un charisme féminin que la notion d’amour-propre déconstruira à l’ère classique. Dans un second chapitre, nous explorerons les développements de l’éthique héroïque qui ont servi à l’essor d’un héroïsme au féminin. Le troisième chapitre portera enfin sur l’échec d’une héroïne mythique qui, mettant à profit le dogme chrétien, menace dangereusement l’équilibre d’un ordre patriarcal. La critique littéraire convient généralement de l’irréfutable vertu de l’héroïne de Rotrou et de Racine. Au terme de notre analyse, nous entendons démontrer qu’Iphigénie est, a contrario, tragiquement reconnue coupable d’amour-propre par les deux dramaturges.

In the French Ancien Régime, the representations of the condition of women justify the values of male chauvinism. Nevertheless, in its economy of Salvation, Christianity gives women an important place. In the social context of Counter-Reformation, this situation defines the terms of a mystical experience of God exemplified, in literature, by a model of feminine heroism, as Christian ethics set up a feminine figure transcending her human condition through sacrifice and death. In the seventeenth century, however, the concept of abnegation and pride eradicates the short-lasting triumph of feminine heroism. Through Rotrou and Racine’s theatrical reorganization of Euripides’ Iphigenia in Aulis, we will see how both authors convey its end. In our first chapter, we will consider the space defered to women by Christianity through the cult of virginity and the transfiguration of celestial bodies. Reinstating these theological data, the mystics will mark the rise of a feminine charisma which will be deconstructed by the notion of pride in the late seventeenth century. In the second chapter, we will see how the development of heroism favours the expansion of a feminine heroic figure. In the last chapter we will analyse the failure of a mythical heroine who, by taking advantage of the Christian dogma, dangerously compromises the patriarcal order. While critics often assert the truthfull virtue of Iphigenia in Rotrou and Racine’s plays, we will intend to prove that she is, on the contrary, tragically convicted of pride by both authors.

Identificador

http://hdl.handle.net/1866/3709

Idioma(s)

fr

Palavras-Chave #Théâtre du dix-septième siècle #Héroïsme #Femme #Christianisme #Amour-propre #Iphigénie #Rotrou #Racine #Seventeenth century #Heroism #Women #Christianity #Pride #Iphigenia #Rotrou #Racine #Literature - General / Littérature - Généralités (UMI : 0401)
Tipo

Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation