La circoncision des femmes en Afrique : repenser les politiques de santé
Data(s) |
23/07/2008
23/07/2008
01/05/2007
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Resumo |
Section des étudiants / Student's section Lors de son passage au Mali en novembre 2006, la Gouverneur Général du Canada, Mme Michaëlle Jean a déclaré qu’elle appuyait le Protocole de Maputo qui « stipule clairement que la pratique des mutilations génitales féminines est une violation des droits fondamentaux de la personne » et souhaitait que « plus une seule petite Malienne ne soit soumise à ce supplice ». La pratique de la circoncision féminine en Afrique est ainsi définie comme un acte de violence à l’égard de femmes et des filles et le signe d’inégalités sociales reliées au genre. Elle est associée au viol, au trafic humain, à l’avortement forcé et à l’infanticide des bébés filles. Cette approche féministe quant à la circoncision féminine ne tient pas compte de la complexité culturelle, émotionnelle et cognitive de la pratique. Les politiques de santé interdisent la pratique, la rendant même illégale, et s’opposent à toute médicalisation. Elles n’ont toutefois pas réussi à faire diminuer la pratique. Malgré cet échec, ces politiques demeurent incontestées. Nous croyons que ces politiques constituent une forme d’intolérance et même d’impérialisme culturel à l’égard des femmes africaines. En effet, alors qu’une forte mobilisation s’est crée autour de la circoncision féminine, un silence incompréhensible s’établit à l’égard d’autres pratiques traditionnelles qui affectent la santé et l’intégrité des enfants, ainsi qu’au sujet de pratiques similaires en Occident. Par compassion et par respect pour les filles africaines, il est temps de revoir les politiques pour obtenir de vrais changements à partir d’approche telles que la réduction du risque et les modèles de changement de comportement. Governor General Michaëlle Jean, while in Mali in November, said she supported the Maputo Protocol which “clearly states that the practice of female genital mutilation (FGM) is a violation of basic human rights” and wished “ no more little girls would ever again be subjected to such a torture”. This has been the key message to African countries, i.e., that FGM is an act of violence against women and girls as a results of gender inequalities. FGM is associated with violent acts such as rape, human trafficking, forced abortion, and infanticide of baby girls, to name only a few. This feminist approach to the issue, however, does not take into account the full complexity of the cultural, emotional and cognitive aspects of the practice that has been documented in recent years. Health policies put forward to abolish the practice have been remarkably unilateral without any options for mediation or negotiation. Participation of health practitioners with FGM have also been strongly opposed. Not surprisingly then, interventions and health policies have proven mostly ineffective in diminishing the practice. But these policies remain unquestioned, as demonstrated by the Governor General’s recent speech. This “power focus” feminist approach to the problem of FGM has been mostly motivated by repulsion and can be seen as a form of moral and cultural imperialism. Meanwhile, few words are said about other traditional practices that also affect African children’s or about our own western practices. I argue that it is time to rethink FMG policies in a just and caring perspective, and evaluate more flexible approaches that have been proposed such as harm reduction and behaviour changing models. |
Formato |
104589 bytes application/pdf |
Identificador |
Rochon, Christiane, "La circoncision des femmes en Afrique : repenser les politiques de santé", Les ateliers de l’éthique, vol. 2, no. 1, Printemps 2007, pp. 82-94. 1718-9977 |
Idioma(s) |
fr |
Publicador |
Centre de recherche en éthique de l'UdeM (CRÉUM) |
Relação |
Revue Les ateliers de l'éthique / The Ethics Forum |
Palavras-Chave | #éthique #éthique publique #éthique appliquée #éthique normative |
Tipo |
Article |