Babel heureuse : pour lire la traduction
Contribuinte(s) |
Weber Henking I. |
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Data(s) |
2009
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Resumo |
Résumé de la thèse : Babel heureuse. Pour lire la traduction Lire la traduction : telle est l'expérience que cette étude cherche à explorer. Pour ce faire, on a renoncé à un discours critique ou normatif qui subsumerait la question de l'expérience de lecture de la traduction à la question de ce que devrait être cette expérience. En effet, les exigences traditionnelles vis-à-vis de la traduction s'énoncent souvent en des termes comme « fidélité », « adéquation », « justesse » qui valorisent l'identification, l'assimilation de la traduction à l'original et donc son idéale indistinction. Les descriptions de la traduction en termes de « transport », de « passages », etc. tendent également à la considérer comme une médiation idéalement transparente et donc indifférente pour celui qui la lit. La théorie littéraire et la philosophie sont elles aussi en décalage par rapport à la question de la lecture de la traduction. Certes, la lecture y joue un rôle assez primordial, mais la traduction y est extrêmement marginalisée. Elle n'occupe généralement qu'une fonction documentaire, historique ou sociologique, mais la lecture des oeuvres littéraires et philosophiques reste largement le privilège de ceux qui les lisent dans l'original. En outre, les notions principales de la poétique - notamment la question de la voix, de l'auteur, du rapport entre littérature et langue - se trouvent élaborés comme si la traduction n'offrait aucune expérience spécifique. Le décentrement disciplinaire de cette recherche apparaît moins comme une difficulté, mais bien comme l'une de ses impulsions essentielles. Il permet, par un certain 'dehors', de rendre les discours sur la traduction et la littérature à rebours et partant d'en interroger les évidences. Il s'agit alors d'être sensible non seulement à la manière dont la lecture de la traduction emporte les textes, les dynamise et les transforme, mais aussi comment, en retour, cette performance amène à reconsidérer ce que nous appelons 'littérature' et 'traduction'. Lire la traduction, c'est donc aussi inquiéter le discours à partir duquel la traduction se donne à penser : une lecture fragile et souple qui soustrait la traduction à toute tentative d'appropriation et la laisse valoir comme événement d'une étrangeté. Pour explorer cette expérience, cette étude propose des lectures précises de plusieurs philosophes (notamment Descartes, Foucault, Gadamer, Benjamin et Derrida) en considérant à la fois ce qu'ils ont dit - ou parfois significativement passé sous silence - de la traduction et, réciproquement, la manière dont leur pensée procède par traduction. De plus, quatre chapitres sont consacrés à des lectures multilingues de Beckett et de Dürrenmatt permettant de poser certaines questions importantes : qui parle dans une traduction ? Quelle compréhension donne-t-elle à lire ? Quelle impulsion et quelle continuation constitue-t-elle pour l'écriture ? La traduction apparaît alors dans sa performance ouvrante, offrant une littérature encore à inventer. |
Formato |
274 |
Identificador | |
Idioma(s) |
fr |
Publicador |
Faculté des lettres Université de Lausanne UNIL - Dorigny Anthropole - bureau 2049 CH-1015 Lausanne SUISSE: Université de Lausanne, Faculté des lettres |
Tipo |
info:eu-repo/semantics/doctoralThesis phdthesis |