1 resultado para Santa Catarina História 1850-1889

em Université de Montréal, Canada


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Cette thèse analyse la capacité dâaction collective des populations marginalisées situées respectivement dans un bidonville appelé Cité de lâÃternel à Port-au-Prince (Haïti) et dans des campements à la Sierra Santa Catarina, Iztapalapa (Mexico). à Port-au-Prince, avant la chute de la dictature des Duvalier, des «tontons macoutes» envahirent un terrain situé en bordure du quai de la capitale, près du boulevard Harry Truman. Après sây être installés, ils ont procédé à la vente de parcelles destinées à la construction de logement à des particuliers. Mais après la chute de Jean-Claude Duvalier, en 1986, des gens de la populace en ont profité pour envahir ce qui restait de ces terrains marécageux. Après lâoccupation, ils se sont organisés pour défendre collectivement leur propriété avant dâentreprendre, par la suite, des démarches pour y amener des services et obtenir la régularisation de leur situation sur ces territoires. à la Sierra Santa Catarina, des populations conduites par des militants dâun Front populaire ont occupé des terrains situés au pied dâune montagne de sable afin dâaccéder à la propriété et de construire leur demeure. à lâinstar des populations de la Cité, ces gens se sont organisés pour aménager des espaces, y ériger des logements provisoires, monter la garde afin de ne pas être déguerpis par les forces de police. Tout en travaillant pour accéder à leur manière aux services de base, elles entreprennent des actions auprès des institutions publiques afin dâobtenir la régularisation de leur situation. Par rapport à la capacité dâaction collective de ces populations, les théories sociologiques sont divisées. Dâun côté, certains auteurs soutiennent la thèse de lâincapacité de ces populations dâavoir des intérêts collectifs et dâagir en conséquence. Selon eux, sans une médiation sociale ou à défaut dâune agrégation et dâune représentation politiques, ces populations sont incapables dâavoir une subjectivité collective. De lâautre, des auteurs pensent quâà partir des liens dâamitié de parenté et de voisinage, indépendamment de leurs situations socioéconomiques, ces populations peuvent créer des stratégies de subsistance et de luttes qui leur permettent de trouver des solutions à des problèmes tant individuels que collectifs. Sâagissant des populations qui envahissent des terrains en milieu urbain pour habiter, les actions de ces gens là sont définis déjà comme une forme dâaction collective inscrite dans des rapports sociaux qui se caractérisent par la différenciation entre les groupes sociaux dans lâaccès à la propriété. Ainsi, leurs revendications de reconnaissance et de régularisation auprès des instances étatiques sont déterminées par leur mode dâaccès aux biens et aux richesses inégalement réparties en Haïti et au Mexique. Les populations des deux territoires ont entrepris diverses démarches auprès de certaines institutions et réalisé des actions collectives soit pour amener des services de base tels que lâeau et lâélectricité, soit pour obtenir de lâÃtat la reconnaissance des territoires envahis, câest-à-dire leur jonction à la cartographie de la ville. Cette reconnaissance implique non seulement lâinstallation des services réguliers au bénéfice de la population mais aussi lâoctroi à chaque propriétaire de son titre de propriété. Si dans le cas de la Sierra Santa Catarina les démarches sont entreprises auprès des institutions publiques, dans celui de Port-au-Prince, ce sont les ONG ou les agence de coopération qui sont touchées et qui fournissent certains services à la population conformément à la priorité de leurs bailleurs de fonds. Les interventions auprès de lâÃtat se font plutôt dans le but dâobtenir une autorisation de fonctionnement dâune association locale. Il ressort des approches théoriques et des actions collectives réalisées par ces populations quâon ne peut pas dire quâelles sont incapables dâavoir une subjectivité collective et des intérêts communs sans une agrégation et une représentation politique. à partir de différents liens entre les individus, des associations sont créées lesquelles permettent dâétablir une médiation entre les populations et dâautres organismes. Dans le cas des campements, les actions collectives sont certainement mises à contribution par quelques leaders. Cela participe de toute une tradition politique au Mexique. Néanmoins, dans certains campements, des populations parviennent à tenir tête jusquâà révoquer certains leaders. Au-delà de leur situation socioéconomique, de lâemprise de certains dirigeants de campement, de lâindifférence de lâÃtat (dans le cas de Port-au-Prince, notamment), ces populations font preuve dâune étonnante capacité critique de leur situation tant dans leurs relations avec les dirigeants des associations et des campements que par rapport à lâÃtat. Ceci pourrait soulever des doutes quant à la possibilité quâelles soient réellement ou inconsciemment manipulées. Cela suggère la possibilité dâactions collectives autonomes de portée critique là où les circonstances le permettent Mots clés : Marginalisation, action collective, reconnaissance, Débrouille, capacité critique, bidonvilles, instrumentalisation politique, reconnaissance fragmentée.