Anomalies immunitaires chez les enfants exposés au VIH mais non infectés.


Autoria(s): Gravel, Catherine
Contribuinte(s)

Soudeyns, Hugo

Data(s)

17/11/2016

31/12/1969

17/11/2016

13/10/2016

01/12/2015

Resumo

La thérapie antirétrovirale prévient la transmission mère-enfant du VIH dans plus de 98% des cas lorsqu’administrée pendant la grossesse, le travail et au nouveau-né. L’accessibilité à la thérapie antirétrovirale dans près de 70% des 1,5 millions cas de grossesses VIH+ dans le monde mène à la naissance de plus d’un million d’enfants exposés non infectés chaque année. Le nombre d’enfants exposés non infectés est à la hausse ainsi que les préoccupations concernant leur santé. En effet, plusieurs groupes ont signalé une augmentation de la morbidité et de la mortalité chez les enfants exposés non infectés. L’analyse des données rétrospectives de 705 enfants exposés non infectés de la cohorte mère-enfant du CMIS a révélé qu’à 2 mois d’âge, les enfants nés de mères ayant une charge virale supérieure à 1,000 copies d’ARN / ml avaient une fréquence de lymphocytes B significativement plus élevés par rapport aux enfants exposés non infectés nés de mères ayant une charge virale indétectable. L’objectif de cette étude est de caractériser ces anomalies. Les lymphocytes, provenant du sang de cordon ombilical et de sang veineux obtenu à 6 et 12 mois d’âge, ont été phénotypés par cytométrie en flux à l’aide des marqueurs CD3 / CD10 / CD14 / CD16 / CD19 / CD20 / CD21 / CD27 / IgM pour les lymphocytes B et CD4 / CD8 / CD3 / CCR7 / CD45RA pour les lymphocytes T. De plus, afin d’étudier les capacités fonctionnelles des lymphocytes B CD19+, la réponse antigène-spécifique au vaccin antitétanique a été mesurée par marquage avec des tétramères fluorescents de fragment C du toxoïde tétanique. Nos travaux ont mis en évidence des différences statistiquement significatives entre les enfants exposés non-infectés (ENI) nés de mères avec une charge virale détectable comparativement à ceux nés de mères avec une charge virale indétectable. À la naissance, les enfants ENI nés de mères avec une charge virale détectable avaient significativement moins de lymphocytes B totaux, plus de lymphocytes B mémoires classiques, activés, plasmablastes et lymphocytes T CD8+ mémoires centrales. À 6 mois, ils avaient significativement plus de lymphocytes B naïfs et significativement moins de lymphocytes T CD8+ effecteurs mémoires. À 12 mois d’âge, ils avaient significativement plus de lymphocytes B et T CD8+ totaux; significativement moins de lymphocytes T CD4+ totaux et leurs lymphocytes T affichaient un profil significativement plus activé (plus de cellules mémoires). L’analyse de la réponse antigène-spécifique a révélé une fréquence plus élevé de lymphocytes B mémoires IgM+ suggérant que les enfants nés de mères avec une virémie détectable ont plus de mal à établir une mémoire immunitaire efficace face au vaccin antitétanique. Nos données suggèrent qu’il y a exposition durant le premier trimestre de grossesse à la virémie maternelle et que cette exposition impacte le système immunitaire en développement du fœtus. Les mécanismes sous-jacents causant ces anomalies doivent encore être élucidés et l’épuisement du compartiment T à la naissance et à 6 mois reste à être investigué. Dans un pays industrialisé où l’accès aux soins est facilité, ces anomalies ont des conséquences modérées mais dans des pays à faible et moyen revenu, les conséquences peuvent être beaucoup plus tragiques voir fatales.

Antiretroviral therapy prevents mother to child transmission of HIV in 98% of cases when administered during pregnancy, labor and to the newborn. The availability of antiretroviral therapy for nearly 70% of the 1.5 million HIV+ pregnancies in the world leads to the birth of more than one million HIV-exposed uninfected children yearly. The number of HIV-exposed uninfected children is on the rise along with concerns about their health. Indeed, several groups reported an increase in morbidity and mortality in HIV-exposed uninfected children. Preliminary analysis of retrospective data of 705 HIV-exposed uninfected children from the Centre maternel et infantile sur le SIDA (CMIS) Mother-Child Cohort (CHU Sainte-Justine) revealed that at 2 months of age, children born to mothers with viral load greater than 1,000 RNA copies / ml had a significantly higher frequency of B cells compared to HIV-exposed uninfected children born to mothers with an undetectable viral load. The objective of this study is to characterize these anomalies. Lymphocytes from the umbilical cord blood and venous blood obtained at 6 and 12 months of age, were phenotyped by flow cytometry using markers CD3 / CD10 / CD14 / CD16 / CD19 / CD20 / CD21 / CD27 / IgM for B cells and CD4 / CD8 / CD3 / CCR7 / CD45RA for T cells. Moreover, to study the functional capabilities of CD19+ B-cell, antigen-specific response to the tetanus vaccine was measured by flow cytometry with fluorescent tetramers of tetanus toxoid C fragment. Our work has demonstrated statistically significant differences between ENI born to mothers with detectable viral load compared with those born to mothers with an undetectable viral load. At birth, they had significantly fewer total B cells, more classical memory B cells, activated memory B cells, plasmablasts and central memory CD8+ T cells. At 6 months of age, they had significantly more naive B cells and significantly fewer effector memory CD8+ T cells. At 12 months of age, they had significantly more total B cell and CD8+ T cells, fewer total CD4+ T cells and those T cells showed an activated profile (more memory cells). The analysis of antigen-specific response revealed a higher frequency of IgM+ memory B cells suggesting that children born to mothers with detectable viremia have a harder time establishing an effective immune memory against the tetanus vaccine. Our data suggest that there is exposure during the first trimester of pregnancy to maternal viremia and that this exposure affects the developing immune system of the foetus. The underlying mechanisms causing these abnormalities have yet to be elucidated and exhaustion of the T compartment at birth and six months remains to be investigated. In industrialized countries where access to care is facilitated, these anomalies have moderate consequences, but in low- and middle-income countries, the consequences can be much more tragic.

Identificador

http://hdl.handle.net/1866/16274

Idioma(s)

fr

Palavras-Chave #VIH #Lymphocytes T CD4 #Lymphocytes T CD8 #Lymphocytes B CD19 #Enfants exposés non infectés #Anomalies immunitaires #HIV #HIV-exposed uninfected children #Immunological anomalies #CD4 T cells #CD8 T cells #CD19 B cells #Health Sciences - Immunology / Sciences de la santé - Immunologie (UMI : 0982)
Tipo

Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation