La déconstruction de l'onto-théologie par Jacques Derrida : détour littéraire et mise en relief de la matrice langagière comme "différance"


Autoria(s): Szyjan, Clara Jennifer Rachel
Contribuinte(s)

Grondin, Jean

Data(s)

12/10/2016

31/12/1969

12/10/2016

20/04/2016

01/12/2015

Resumo

Le mouvement derridien de la différance marque la rupture avec l'affirmation de la métaphysique de la présence, avec l'autorité du signifié transcendantal. Dans cet univers mouvant de signifiants qui se renvoient perpétuellement les uns aux autres, la logique d'univocité se disloque. La "présence" n'est que fantomatique, s'esquissant au sein d'une chaîne ininterrompue de signifiants et se laissant toujours creuser par la marque d'un irréductible manque. Face au logocentrisme, corollaire de l'affirmation de la présence, l'écriture se veut siège et articulation de la trace, d'une origine qui ne peut être que raturée, véhicule d'une irrémédiable fêlure. La volet littéraire de la déconstruction a pour but de mettre en évidence le fonctionnement de l'"indécidabilité" du discours, soit une certaine ambivalence dans la signification qui caractérise tout texte. L'objectif principal de la présente recherche est de fournir une compréhension plus approfondie de la déconstruction en insistant sur l'ancrage langagier de tout texte. Le discours philosophique n'échappe ainsi pas au mécanisme différentiel du langage et de la dérive métaphorique. La parenté entre la perspective déconstructiviste derridienne et la conception mallarméenne du langage poétique semble frappante. La mise en oeuvre, par Mallarmé, d'une dislocation de l'espace textuel, son minutieux "creusement" du vers après renoncement à toute quête d'"Idéal", la mise en relief du leurre de l'appropriation langagière, voilà qui trouve un écho particulier dans les thèses derridiennes. La "mimésis" platonicienne se voit au travers du prisme de la "mimique" mallarméenne. La déconstruction poursuit son travail de "luxation" de l'oreille philosophique, insérant les philosophèmes dans la matrice langagière, les livrant ainsi au hasard du cheminement textuel et les confrontant à l'aporie. La philosophie n'a alors d'autre choix que d'abandonner ses prétentions transcendantales. La marche de la "différance" instaure une inexorable distance qui prive le sujet de tout rapport direct avec une origine assurée et lui ôte toute possibilité de maîtrise sur le monde. Au travers de la langue, se profile la question de l'altérité, de la relation dissymétrique qui nous lie à cet "autre", ce "tout-autre" qui nous fonde et nous constitue. L'accueil inconditionnel de cette altérité nous mènera à l'étude de la "religion", la déconstruction se tournant vers le "religieux" tout en effectuant un "retournement" habile de tout credo essentialiste.

The play of traces described in Derrida's "différance" highlights the fact that the relationship between the signifier and the signified is arbitrary. Deconstruction thus undermines the guaranteed certainty of presence, which is at the very core of Western metaphysical tradition or "logocentrism". Ontology appears to be forever tainted by the "hauntological" presence of the trace. The equivocal and infinite logic of the supplement forbids access to any uncontaminated origin. As nothing exists outside the differential mechanism of the text, we are caught up in a maze of signs, unable to bypass the complex process of language. The main purpose of our study is to provide an accurate understanding of Derrida's deconstruction of onto-theology by drawing attention to the importance of language. Just like general discourse, philosophy is affected by the play of difference, as philosophemes are themselves embedded in the metaphorical roots of language. Derrida's work on literature is well-known but we will show that his literary analyses are part of a strategy to emphasize the "undecidability" of all texts. In the regard, Mallarmé's attention to syntax, vocabulary, his purposeful use of spacing and the disruption of conventional textual linearity, will have a significant impact on deconstruction. The permanent displacement of any reference in Mallarmé's "mimique" will indeed provide Derrida with a useful tool to deconstruct the traditional Platonic schema of "mimesis" and consequently, "luxate" the philosophical ear. Philosophy is however not destructed, yet renewed. As the ambivalence of language is stressed, philosophy has no choice but to jettison its transcendental claims and be open to "destinerrance" and aporiae. The "colonial" structure of all language reminds us that language always comes from the "other" or "wholly other". The absolute welcoming of the "other", this unconditional hospitality, will lead us towards the analysis of "religion" -or should we say "traces of religion"- in Derrida's deconstruction. Derrida's "turns" to religion but, at the same time, knows how to "turn religion around", as he cleverly dismantles any faith in essentialism.

Identificador

http://hdl.handle.net/1866/15881

Idioma(s)

fra

Palavras-Chave #Derrida #Mallarme #deconstruction #litterature #differance #ecriture #onto-theologie #supplement #philosophie #langue #texte #signe #signifiant #ecriture #philosophy #literature #language #writing #text #onto-theology #religion #sign #signifier #Philosophy / Philosophie (UMI : 0422)
Tipo

thesis

thèse

Formato

application/pdf