Adhésion au traitement de la maladie rénale chronique chez les québécois âgés de 18 ans ou plus


Autoria(s): Truong, Viet Thanh
Contribuinte(s)

Grégoire, Jean-Pierre

Moisan, Jocelyne

Cobertura

Québec (Province)

Data(s)

01/09/2016

Resumo

Introduction La progression de la maladie rénale chronique (MRC) augmente le risque des maladies cardiovasculaires. L’hypertension, le diabète et la dyslipidémie sont à la fois des facteurs de risque et des comorbidités de la MRC. Chez les individus souffrant de MRC, la persistance et l’observance du traitement de ces facteurs de risque, i.e. le traitement antihypertenseur (TAH), le traitement hypolipémiant (THL) et le traitement antidiabétique (TAD) contribuent à réduire le risque de mortalité et de morbidité cardiovasculaires. Néanmoins, la persistance et l’observance de ces traitements restent encore peu étudiées chez les individus ayant la MRC. Objectifs: Spécifiquement pour chacun des trois traitements (TAH, THL et TAD), une étude de cohorte a été menée dans le but : 1) d’estimer la persistance à prendre le traitement un an après le début du traitement; 2) d’estimer l’observance du traitement au cours de l’année suivant le début du traitement chez les persistants; 3) d’identifier les facteurs associés à la persistance; et 4) d’identifier les facteurs associés à l’observance. Méthodologie: Nous avons utilisé les banques de données administratives de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) pour mener trois études de cohorte chez les personnes âgées de 18 ans ou plus. Une étude a été conduite chez les individus qui ont commencé un TAH, l’autre conduite chez les patients ayant commencé un THL et la dernière menée chez les nouveaux utilisateurs de TAD. Les individus qui poursuivaient encore leur traitement un an après son début ont été considérés persistants. Parmi les persistants, les patients qui ont eu une proportion de jours couverts (PJC) ≥ 80 % ont été considérés observants. Les facteurs associés à la persistance et ceux associés à l’observance ont été identifiés à l’aide d’une régression de Poisson modifiée. Résultats: Parmi les 7 119 patients ayant débuté un TAH, 78,8 % ont été persistants et 87,7 % des persistants ont été observants. Les individus qui étaient plus susceptibles d’être persistants se trouvaient dans le groupe des utilisateurs de monothérapie d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) (Rapport de prévalences (RP) : 1,20; intervalle de confiance (IC) à 95 % : 1,13-1,27), d’antagonistes du récepteur de l’angiotensine II (ARA) (1,22; 1,14-1,31), de bloquants des canaux calciques (BCC) (1,20; 1,14-1,26), de bêta-bloquants (BB) (1,16; 1,10-1,23) et de multithérapie (1,31; 1,25-1,38) (référence : monothérapie de diurétiques (DIU)). Les individus qui étaient plus susceptibles d’être observants étaient les utilisateurs de monothérapie d’IECA (1,08; 1,03-1,04), de BB (1,10; 1,05-1,15), de BCC (1,10; 1,05-1,15) et de multithérapie. Des 14 607 individus ayant débuté un THL, 80,7 % ont persisté à le prendre; de ces derniers, 88,7 % étaient observants du THL. Les patients qui étaient plus susceptibles d’être persistants étaient ceux ayant un statut socio-économique (SSE) faible (1,03; 1,01-1,06) (référence : SSE élevé) et ceux dont le traitement initial avait été prescrit par un néphrologue (1,06; 1,04-1,09) (référence : omnipraticien). Les individus qui étaient plus susceptibles d’être observants étaient ceux âgés ≥ 66 ans (référence : 18-65) (1,04; 1,01-1,07), ceux ayant un SSE faible (1,08; 1,06-1,10) et ceux qui avaient pris plus de 12 médicaments différents (référence : <7) (1,03; 1.00-1,05). Sur un total de 6 671 individus ayant débuté un TAD, 76,9 % ont persisté à prendre le traitement. Parmi les persistants, 87,9 % étaient observants. Les individus ayant un SSE faible (1,04; 1,01-1,07) (référence : SSE élevé) ou une multithérapie (1,12; 1,08-1,16) (référence : monothérapie de metformine) étaient plus susceptibles d’être persistants, tout comme ceux ayant une comorbidité dont l’hypertension artérielle (1,04; 1,01-1,07), la dyslipidémie (1,06; 1,03-1,10), l’accident vasculaire cérébral (AVC) (1,05; 1,01-1,11) ou la maladie coronarienne (1,03; 1,01-1,06). Les individus plus susceptibles d’être observants étaient ceux ayant un SSE moyen (1,03; 1,01-1,07) ou une multithérapie (1,06; 1,03-1,09). Conclusion: Peu importe le traitement initié par les individus souffrant de MRC, environ 30% des patients ne seraient pas persistants un an après le début du traitement ou observants dans l’année suivant l’initiation. Certains facteurs sont associés de façon consistante à la persistance, par exemple l’AVC, la maladie coronarienne et le nombre de visites médicales, alors que l’âge et le SSE sont associés à l’observance peu importe que le traitement initial soit un TAH, un THL ou un TAD.

Introduction: As chronic kidney disease (CKD) progresses, the risk of cardiovascular diseases increases. Hypertension, diabetes and dyslipidemia are often seen as risk factors and co-morbidity in patients with CKD. For those who undertake an antihypertensive drug (AHD), a lipid-lowering drug (LLD) or an antidiabetic drug (AD), persistence and compliance with those treatments are important to benefit from the expected reduction in cardiovascular morbidity and mortality. Persistence and compliance with these drug treatments have not been well studied in patients with CKD. Objectives: From each of three treatments, i.e. AHD, LLD and AD, in CKD patients, our study aimed 1) to estimate the persistence with treatment one year after treatment initiation; 2) among those persisting, to estimate compliance in the year following treatment initiation; 3) to identify factors associated with persistence; and 4) to identify factors associated with compliance. Methods: Using Quebec administrative databases, we carried out three cohort studies composed of individuals aged ≥18 years, the first one of patients who had started any AHD, the second one of individuals who had initiated any LLD and the last one of individuals who had started any AD between January 1, 2000 and December 31, 2011. Individuals still undergoing treatment with any of these drugs one year after their first claim were considered persistent. Of these, we considered compliant those with a supply of drugs for ≥80% of days during the first year of treatment. We identified factors associated with persistence and with compliance using modified Poisson regression. Results: Among 7,119 eligible patients, 78.8% were persistent and 87.7% of those persisting were compliant with their AHD. Patients more likely to be persistent were users of angiotensin-converting enzyme inhibitor monotherapy (ACEI) (PR: 1.20; 95% CI: 1.13-1.27), angiotensin II receptor blocker monotherapy (ARB) (1.22; 1.14-1.31), calcium channel blocker monotherapy (CCB) (1.20; 1.14-1.26), beta-blocker monotherapy (BB) (1.16; 1.10-1.23) and multitherapy (1.31; 1.25-1.38) (vs. diuretic monotherapy (DIU)). Individuals more likely to be compliant were users of ACEI (1.08; 1.03-1.014), BB (1.10; 1.05-1.15), CCB (1.10; 1.05-1.15) and multitherapy (1.15; 1.11-1.20). Among 14,607 eligible individuals who initiated a LLD, 80.7% were persistent and 88.7% of these were compliant with their LLD. Individuals more likely to be persistent with LLD were patients with a low socio-economic status (SES) (1.03; 1.01-1.06) (vs. high SES) and patients whose treatment was initiated by a nephrologist (1.06; 1.04-1.09) (vs. general practitioner). Individuals who were more likely to be compliant were patients aged ≥66 years (vs. 18-65) (1.04; 1.01-1.07), patients with a low SES (1.08; 1.06-1.10) and those who used ≥12 distinct drugs (vs. <7) (1.03; 1.0-1.05). Of the 6,671 individuals who initiated an AD, 76.9% were persistent with their AD treatment. Of those, 87.9% were compliant. Individuals with a low SES (1.04; 1.01-1.07) (vs. high SES), those on a multitherapy (1.12; 1.08-1.16) (vs. metformin monotherapy) and those who had one comorbidity such as hypertension (1.04; 1.01-1.07), dyslipidemia (1.06; 1.03-1.10), stroke (1.05; 1.01-1.11) or coronary disease (1.03; 1.01-1.06) were more likely to be persistent. Individuals more likely to be compliant were those with a medium SES (1.03; 1.01-1.07) or a multitherapy (1.06; 1.03-1.09). Conclusions: One year after treatment initiation, about 30% of CKD patients were either no longer taking or had not been compliant with the treatment regardless of the type of treatment initiated. We found some factors consistently associated with persistence including stroke, coronary disease and number of physician visits, while age and SES were consistently associated with compliance regardless of the type of treatment.

Formato

application/pdf

Identificador

TC-QQLA-32957

http://www.theses.ulaval.ca/2016/32957/32957.pdf

Idioma(s)

FR

Publicador

Université Laval

Direitos

© Viet Thanh Truong, 2016

Palavras-Chave #Reins--Maladies--Traitement #Patients--Coopération--Québec (Province)
Tipo

Electronic Thesis or Dissertation