Évolution du risque cardiométabolique sur une période de quatre ans : étude chez des adultes béninois (Afrique de l’Ouest)


Autoria(s): Sossa, Charles
Contribuinte(s)

Delisle, Hélène

Agueh, Victoire

Data(s)

13/12/2012

31/12/1969

13/12/2012

02/11/2012

01/07/2012

Resumo

Les objectifs de l’étude de l’évolution du risque cardiométabolique (RCM) sur une période de quatre ans (2006-2010) chez des adultes béninois consistaient à: • Examiner les relations entre l’obésité abdominale selon les critères de la Fédération Internationale du Diabète (IFD) ou l’insulino-résistance mesurée par le Homeostasis Model Assessment (HOMA) et l’évolution des autres facteurs de RCM, • Examiner les liens entre les habitudes alimentaires, l’activité physique et les conditions socio-économiques et l’évolution du RCM évalué conjointement par le score de risque de maladies cardiovasculaires de Framingham (FRS) et le syndrome métabolique (SMet). Les hypothèses de recherche étaient: • L’obésité abdominale telle que définie par les critères de l’IDF est faiblement associée à une évolution défavorable des autres facteurs de RCM, alors que l’insulino-résistance mesurée par le HOMA lui est fortement associée; • Un niveau socioéconomique moyen, un cadre de vie peu urbanisé (rural ou semi-urbain), de meilleures habitudes alimentaires (score élevé de consommation d’aliments protecteurs contre le RCM) et l’activité physique contribuent à une évolution plus favorable du RCM. L’étude a inclus 541 sujets âgés de 25 à 60 ans, apparemment en bonne santé, aléatoirement sélectionnés dans la plus grande ville (n = 200), une petite ville (n = 171) et sa périphérie rurale (n = 170). Après les études de base, les sujets ont été suivis après deux et quatre ans. Les apports alimentaires et l’activité physique ont été cernés par deux ou trois rappels de 24 heures dans les études de base puis par des questionnaires de fréquence simplifiés lors des suivis. Les données sur les conditions socioéconomiques, la consommation d’alcool et le tabagisme ont été recueillies par questionnaire. Des mesures anthropométriques et la tension artérielle ont été prises. La glycémie à jeun, l’insulinémie et les lipides sanguins ont été mesurés. Un score de fréquence de consommation d’« aliments sentinelles » a été développé et utilisé. Un total de 416 sujets ont participé au dernier suivi. La prévalence initiale du SMet et du FRS≥10% était de 8,7% et 7,2%, respectivement. L’incidence du SMet et d’un FRS≥10% sur quatre ans était de 8,2% et 5%, respectivement. Le RCM s’était détérioré chez 21% des sujets. L’obésité abdominale définie par les valeurs seuils de tour de taille de l’IDF était associée à un risque plus élevé d’insulino-résistance: risque relatif (RR) = 5,7 (IC 95% : 2,8-11,5); d’un ratio cholestérol total/HDL-Cholestérol élevé: RR = 3,4 (IC 95% : 1,5-7,3); mais elle n’était pas associée à un risque significativement accru de tension artérielle élevée ou de triglycérides élevés. Les valeurs seuils de tour de taille optimales pour l’identification des sujets accusant au moins un facteur de risque du SMet étaient de 90 cm chez les femmes et de 80 cm chez les hommes. L’insulino-résistance mesurée par le HOMA était associée à un risque élevé d’hyperglycémie: RR = 5,7 (IC 95% : 2,8-11,5). En revanche, l’insulino-résistance n’était pas associée à un risque significatif de tension artérielle élevée et de triglycérides élevés. La combinaison de SMet et du FRS pour l’évaluation du RCM identifiait davantage de sujets à risque que l’utilisation de l’un ou l’autre outil isolément. Le risque de détérioration du profil de RCM était associé à un faible score de consommation des «aliments sentinelles» qui reflètent le caractère protecteur de l’alimentation (viande rouge, volaille, lait, œufs et légumes): RR = 5,6 (IC 95%: 1,9-16,1); et à l’inactivité physique: RR = 6,3 (IC 95%: 3,0-13,4). Les sujets de niveau socioéconomique faible et moyen, et ceux du milieu rural et semi-urbain avaient un moindre risque d’aggravation du RCM. L’étude a montré que les relations entre les facteurs de RCM présentaient des particularités chez les adultes béninois par rapport aux Caucasiens et a souligné le besoin de reconsidérer les composantes du SMet ainsi que leurs valeurs seuils pour les Africains sub-sahariens. La détérioration rapide du RCM nécessité des mesures préventives basées sur la promotion d’un mode de vie plus actif associé à de meilleures habitudes alimentaires.

The objectives of this study on four-year trends (2006-2010) in cardiometabolic risk (CMR) in Benin adults were: • To examine whether abdominal obesity according to International Diabetes Federation (IDF) waist circumference cut-offs, or insulin resistance measured by the homeostasis model assessment (HOMA) was associated with more unfavourable changes in other CMR factors, • To examine the effects of diet, physical activity and socioeconomic status including place of residence on the evolution of CMR assessed by both the Framingham risk score for cardiovascular diseases (FRS) and the metabolic syndrome (MetS). We hypothesized that: • Abdominal obesity as currently defined by IDF anthropometric criteria is weakly associated with unfavourable changes in other CMR factors while IR exacerbates other CMR factors in sub-Saharan Africans, • Medium income status, less urbanized place of residence (rural or semi-urban), physical activity and healthy eating patterns (higher score of consumption of foods that may protect against CMR) contribute to more favourable evolution of CMR. The study included initially 541 apparently healthy adults aged 25-60 years and randomly selected in a large city (n = 200), a small town (n = 171) and its surrounding rural area (n = 170). After baseline survey, subjects were followed-up after two and four years. Dietary intake and physical activity were assessed by two or three 24-hour recalls in baseline studies and then by short frequency questionnaires at follow-ups. Data on alcohol intake and smoking patterns were collected in personal interviews. Anthropometric data, blood pressure, insulin resistance based on homeostasis model assessment (HOMA), blood glucose and blood lipids were measured. Education, income (proxy) and place of residence were the socioeconomic variables appraised in interviews. A food score based on consumption frequency of “sentinel foods” was developed and used. Complete data at last follow-up was available in 416 subjects. Baseline prevalence of MetS and FRS ≥ 10% was 8.7% and 7.2%, respectively. The incidence of MetS, and a FRS ≥ 10% over four years was 8.2% and 5%, respectively. The CMR deteriorated in 21% of subjects. Abdominal obesity as defined by IDF thresholds of the waist circumference was associated with a higher likelihood of insulin resistance: relative risk (RR) = 5.7 (CI 95%: 2.8-11.5), high total cholesterol/HDL-Cholesterol ratio: RR = 3.4 (CI 95%: 1.5-7.3). However, abdominal obesity was not associated with a significantly increased risk of high blood pressure or high triglycerides. In the study population, the optimal cut-offs of waist circumference that predicted at least one component of MetS were 90 cm in women and 80 cm in men. Insulin resistance measured by HOMA was associated with an increased risk of hyperglycemia: RR = 5.7 (CI 95%: 2.8-11.5). However, the insulin resistance was not associated with a significant risk of high blood pressure and high triglycerides. The combination of MetS and the FRS depicted more at-risk subjects than the use of either tool alone. Diet and lifestyle mediated location and income effects on CMR evolution. Low “sentinel food” scores (foods that may reflect the protective effect of the diet against CMR): meat, poultry, milk and milk products, eggs and vegetables; and inactivity increased the likelihood of CMR deterioration: RR = 5.6 (CI 95%: 1.9-16.4) and RR = 6.3 (CI 95%: 3.0-13.4), respectively. Subjects with medium or low socioeconomic levels, and those living in the rural and semi-urban areas had a lower risk of CMR deterioration. The study showed some differences in the relationship between abdominal obesity, insulin resistance and other CMR factors in Blacks compared to Caucasians and it also highlighted the need to reconsider MetS components and their cut-offs for sub-Saharan Africans. Combining MetS and FRS might be appropriate for surveillance purposes in order to better capture CMR. The results of the present study call for urgent measures to reduce CMR deterioration focusing on more active lifestyle and dietary inadequacies.

Identificador

http://hdl.handle.net/1866/8822

Idioma(s)

fr

Palavras-Chave #Evolution du risque cardiométabolique #Transition nutritionnelle #Maladies chroniques #Obésité abdominale #Afrique sub-saharienne #Cardiometabolic risk factor changes #nutrition transition #Chronic diseases #abdominal obesity #sub-Saharan Africa #Health Sciences - Nutrition / Sciences de la santé - Alimentation et nutrition (UMI : 0570)
Tipo

Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation